Henri Guénot était l'invité des "quatre vérités" chez Leymergie ce matin.
Il a longuement développé ce qui lui semble la mesure la plus intéressante des propositions sarkosyennes sur l'école : la sélection à l'entrée en 6ème...
Ça, c'est nouveau et intelligent !
Les vieux machins comme moi ont connu ça sous Vichy : j'ai passé le DEPP (diplôme d'études primaires préparatoires), en 1941, pour entrer au lycée de la Porte de Vincennes, qui ne s'appelait pas encore "Hélène Boucher", n'était pas encore collège et n'avait pas encore reçu Françoise Sagan comme élève.
C'était bien : du CM2 d'où je sortais, nous avons été 2 élèves à entrer au lycée.
Vous noterez tout de même que ce n'était pas parfait comme barrière : des éléments aussi subversifs et dangereux que la future mère Charmeux ont réussi à passer quand même...
Monsieur Guénot a même ajouté : "Que voulez-vous, quand on voit qu'un enfant n'est pas capable de suivre au collège, il est normal de l'empêcher d'y entrer. Je ne vois pas comment on peut contester cela."
Et moi, je ne vois pas comment on peut oser le dire.
Soyons sérieux !
Quelle absurdité est-ce là que d'affirmer, comme l'a fait ce monsieur, qu'un enfant peut, à 10 ans, être considéré comme incapable de faire des études ?
Il est vrai que lorsqu'on affirme qu'à 36 mois, les gènes de la délinquance sont déjà là, on peut décréter n'importe quoi à 10 ans !
Décidément, je ne comprendrai jamais comment on peut avoir deux sous de culture (ce qui en principe doit être le cas de M. Guénot et du petit Nicolas), et dire sans rire de telles contre-vérités au regard des travaux scientifiques les plus divers sur le fonctionnement des enfants et des êtres humains en général.
Les exemples de jugements scolaires erronés ne sont donc pas assez nombreux ?
Quels peuvent être les critères de cette sélection, si ce n'est la pifométrie la plus pure, le délit de "sale gueule" — ou l'atout de "belle origine", ce qui revient au même ?
M. Henri Guénot, qui était très en forme ce matin, a également ajouté une phrase qui a dû mettre en joie tous les collègues instit (pardon, aux "professeurs des écoles", mais j'ai un tendre pour le terme d'instit : les vieux, c'est ça !).
Il a dit : " Et puis cette exigence va oblliger l'école primaire à élever le sien de niveau d'exigence... Tout le monde va y gagner !"
Eh oui, chers copains instit : vous n'êtes pas assez exigeants ! Heureusement le petit Nicolas et ses acolytes sont là pour vous rappeler à l'ordre. Allez !! Au boulot, que diable !
Vous ne pensez pas que c'est vraiment le moment de bouger ??
Peut-être pas tout à fait dans ce sens-là...