Maintenant, c’est NON !
C’est décidé, je quitte la direction d’école.
Je ne parlerai pas du tourbillon des tâches au quotidien, même si ça s’aggrave tous les jours.
Je ne parlerai pas des responsabilités, même si elles se multiplient de façon exponentielle.
Je ne parlerai pas du temps passé à des tâches sans fin, week-end et jours fériés compris.
Sans gagner plus.

Mais là, tout à coup, on n’en finit plus de recevoir des courriers très critiques venant de nos supérieurs.
Ah, les vilains directeurs qui organisent mal les élections de parents, en ne mettant pas EUX-MÊMES les documents sous enveloppes ! Tiens, c’est maintenant un «manquement grave» !

Ah, les vilains directeurs, qui aimeraient bien se rouler les pouces à temps partiel, sans aucun égard pour les personnels qui les déchargent et qui deviennent désespérés dans leurs postes éclatés.

Ah, les encore plus vilains directeurs qui ne vont pas à cette réunion, hors temps scolaire, à laquelle ils n’étaient pourtant qu’invités. Courrier, demande de justification, convocation toutes affaires cessantes à l’IA.

Mais on va les mater ! Et un retrait de salaire pour service non fait ! On ne négocie plus autour de la question de la direction d’école, on cogne !
Tiens, même la Mairie s’y met : «Vous êtes hors délai pour les demandes d’autorisation pour la kermesse, il n’est pas sûr que vous ayez les autorisations.» En clair, s’il y a un problème à la kermesse, ce sera de la responsabilité du directeur.

Dans la série «total surréaliste», on a été sollicités pour rédiger le projet qui «assure la continuité pédagogique en cas de pandémie aviaire».
A peine plus drôle que le PPMS...
En tous cas, on est aussi bien formés pour l’un que pour l’autre.
Et, cerise sur le gâteau, "Base Elèves".
Oublions le temps que ça demande, de rentrer les élèves dans ce logiciel (Qui a été prévenu du supplément de travail ?).

Mais surtout, devenir le gendarme des familles, ce n’était pas le contrat de départ ?
Ah oui, il parait que Darcos recule. A suivre...
Avec méfiance.
En attendant, il a fallu supporter les courriers pressants, les exigences archi prioritaires, les menaces.
Quelle sérénité dans le travail !
Et puis vraiment, je me vois mal "animer" une équipe pédagogique où nous serons tous en concurrence les uns contre les autres !
Bref, désormais, je continuerai à résister aux réformes, mais en «simple» instit.
Y aura déjà du boulot !

Allez ! Pour bien démarrer ces vacances, un très joli texte de Judith Lesur intitulé : "bel objet, beau sujet : la langue" sur le blog d'un excellent site à visiter sans tarder ! http://agoradurevest.over-blog.com/article-14011770-6.html