Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2012-05-28T19:35:57+02:00daily12012-05-28T19:35:57+02:00Ecole : quand l'arbre d'une réformette risque de faire oublier la forêt des vraies réformes - L'univers de ma classe
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2012/05/23/203-ecole-quand-l-arbre-d-une-reformette-risque-de-faire-oublier-la-foret-des-vraies-reformes#c2616
2012-05-28T19:35:57+02:00L'univers de ma classeEncore un article très intéressant !
Merci également à Laurent Carle pour son commentaire. Ce que vous dites sur la lecture ne peut que m'interpeler. "Renoncer aux méthodes de « lecture » et apprendre à lire en lisant, comme dans la vraie vie ; apprendre l’emploi et le bon usage des...Encore un article très intéressant !
Merci également à Laurent Carle pour son commentaire. Ce que vous dites sur la lecture ne peut que m'interpeler. "Renoncer aux méthodes de « lecture » et apprendre à lire en lisant, comme dans la vraie vie ; apprendre l’emploi et le bon usage des BCD" voilà ce que j'essaie de faire, très modestement, dans ma classe. Néanmoins, je ne suis que "simple" enseignante, "certifiée" maître-formateur depuis l'année dernière mais n'exerçant pas faute de stagiaires et je me sens très limitée dans ma démarche... déjà parce que je ne peux quasiment que "m'autoformer" et que cela ne peut pas être suffisant mais aussi parce qu'à mon grand regret, je n'ai pas l'appui théorique dont j'aurais réellement besoin pour prendre du recul sur ma pratique... Alors oui à une vraie refonte de la formation des enseignants, mais également à l'accompagnement de ceux-ci tout au long de leur carrière... "installer des rencontres entre enseignants et chercheurs", une vraie bonne idée... Encore merci.]]>Ecole : quand l'arbre d'une réformette risque de faire oublier la forêt des vraies réformes - Laurent CARLE
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2012/05/23/203-ecole-quand-l-arbre-d-une-reformette-risque-de-faire-oublier-la-foret-des-vraies-reformes#c2613
2012-05-26T09:52:57+02:00Laurent CARLEIl faudrait aussi que l’école ne soit pas toujours la Maison des Enseignants, pour être, quelquefois, la Maison des Enfants. On n’apprend bien que « chez soi » dans une ambiance de camaraderie familiale et chaleureuse. S’instruire est un droit. La tradition scolaire en a fait un devoir...Il faudrait aussi que l’école ne soit pas toujours la Maison des Enseignants, pour être, quelquefois, la Maison des Enfants. On n’apprend bien que « chez soi » dans une ambiance de camaraderie familiale et chaleureuse. S’instruire est un droit. La tradition scolaire en a fait un devoir d’école moral, impersonnel et glacé. Échanger et partager les savoirs est une éthique. L’école traditionnelle en a fait un délit. L’individualisme est devenu une vertu. Au lieu de chercher à rénover l’école, à en redéfinir les missions, à fonctionner autrement, sur un nouveau contrat social, pour un autre projet, dans un but humaniste, aujourd’hui, les initiatives dans le vent s’emploient surtout à améliorer les conditions de travail pour « bien travailler », pour faire plus de la même chose. Le conseil pédagogique consiste à dire comment on s’y prend pour enseigner en règle et en conformité avec les dogmes et les instructions. On re-style les didactiques en oubliant de se centrer sur l’enfant et sans prendre en compte la psychologie des apprentissages. Par exemple, on traite individuellement le problème de l’échec en lecture de centaines de milliers d’élèves, comme s’il s’agissait d’une pathologie qui relève de la médecine, qu’on ne pourrait guérir qu’au cas par cas. Ce faisant, on ignore, on ne veut pas savoir que l’échec est inscrit dans les méthodes d’enseignement de la « lecture », méthodes qui imposent une définition de l’écrit, une manière de lire et d’apprendre à lire, totalement étrangères à la réalité des pratiques de lecture adulte. On ne veut pas savoir qu’il suffirait de réformer l’enseignement de la lecture après en avoir changé la définition. On ne veut pas savoir qu’un problème institutionnel ne peut pas être résolu par des thérapeutiques médicales. On rajeunit les méthodes séculaires d’une institution supposée éternelle, immuable et irremplaçable. Rien n’est moins sûr. Délivrons-nous de nos problèmes, mais surtout ne changeons rien ! Rien n’est moins improductif.
Apprendre, c’est changer. Tout changement est insécurisant. On ne peut pas inciter les enfants à apprendre, si, soi-même, on cesse de le faire. Certes, l’apprentissage des savoirs est parfois aride. Mais ce n’est pas l’aridité de la connaissance qui rend difficile les apprentissages, c’est le renoncement, toujours douloureux, à ce qu’on croyait savoir et la peur du changement. Comme les virus pathogènes, l’idéologie infecte l’esprit, paralyse la cognition et affecte le malade à son insu. C’est le système qui dysfonctionne, pas des centaines de milliers d’élèves. Alors, pour guérir l’école, sans plus tarder, introduire doucement, progressivement, la pédagogie et la démocratie dans la classe, en commençant par le commencement : renoncer aux méthodes de « lecture » et apprendre à lire en lisant, comme dans la vraie vie ; apprendre l’emploi et le bon usage des BCD ! Comment ? Avec l’aide psychopédagogique et le soutien psychologique des membres du réseau d’aide, avec le recours massif et systématique aux conseillers pédagogiques qui savent ce que lire veut dire. L’aide institutionnelle systémique doit œuvrer d’abord à changer les habitudes, les pratiques et à mettre en question les traditions. Il faut mettre les spécialistes de la psychopédagogie au service de ceux qui en ont le plus besoin, les enseignants. S’unir en équipe dans un élan commun et coopératif pour introduire ensemble dans l’école la réforme de la pensée. Cela va au-delà de la formation continue qui apprend comment faire mieux toujours pareil. Les enfants vont à l’école pour apprendre à apprendre, parmi leurs pairs, les enseignants, pour apprendre à enseigner en équipe, autrement que leurs ancêtres.