Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2014-01-17T13:27:48+01:00daily12014-01-17T13:27:48+01:00Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - Julos
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2014-01-17T13:27:48+01:00JulosLaurent, puisqu'il est historiquement avéré que le modèle de l'école de la République, gratuite et laïque, résulte d'un copier-coller du modèle de l'école des Frères, je ne peux que donner raison à votre parallèle entre l'entrée au séminaire et l'entrée en professorat. Il conviendrait...Laurent, puisqu'il est historiquement avéré que le modèle de l'école de la République, gratuite et laïque, résulte d'un copier-coller du modèle de l'école des Frères, je ne peux que donner raison à votre parallèle entre l'entrée au séminaire et l'entrée en professorat. Il conviendrait que nos collègues enseignants en aient tous une claire conscience, en effet.
J'en profite pour rappeler une anecdote que m'avait rapporté un ami, militant pédagogique, à propos d'Alain Savary, ce ministre de l'EN, aussi avisé que fugace, qui fit si peur au peuple de droite au début des années 80...
Invité au congrès de l'ICEM le ministre avait déclaré devant l'assemblée de militants, qu'il avait parfaitement conscience de s'adresser à une élite pédagogique mais qu'il n'oubliait pas pour autant qu'il était le ministre de l'ensemble des enseignants.
On peut bien sûr y voir de la démagogie politicienne, pourtant, cette réflexion ne manque sans doute pas d'une certaine pertinence. Elle suscite chez moi, en tout cas, une question : s'il est impossible de contraindre tous les enseignants à être des militants pédagogiques, quelle formation initiale et continue faudrait-il concevoir pour favoriser cette "émancipation de soi,[où] il ne suffit pas de se délivrer de l’emprise des dogmes de la doctrine dominante, il faut parfois aussi mener bataille contre ses propres croyances et ses peurs."
La réforme de la formation enseignante, actuellement dans les tuyaux du ministère, répond-elle à cette interrogation alors que l'on réforme également la condition enseignante dans les ZEP ? ]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - Laurent CARLE
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2014-01-17T10:34:02+01:00Laurent CARLECher Julos 1878, 1978 et 2013
Les infos techniques et scientifiques, quand elles ne sont pas concordantes avec l’idéologie dominante, passent mal. Elles tombent toujours dans des oreilles qui ne les entendent pas. Effet « dissonance cognitive ».
POURQUOI ?
L’école française est le...Cher Julos 1878, 1978 et 2013
Les infos techniques et scientifiques, quand elles ne sont pas concordantes avec l’idéologie dominante, passent mal. Elles tombent toujours dans des oreilles qui ne les entendent pas. Effet « dissonance cognitive ».
POURQUOI ?
L’école française est le séminaire de formation à la prêtrise professorale, y compris pour ceux qui n’en ont ni la vocation, ni le projet. Tous sont appelés à l’école, mais peu y seront élus. Cette longue formation religieuse installe une foi chevillée à l'âme et la fortifie jusqu’à la certitude définitive. La majorité des enseignants sont des enfants d’école, qui servent la messe comme des enfants de chœur devenus prêtres. Premiers de la classe, ils sont liés par un attachement infantile qui remonte à l’âge tendre. Ils travaillent là où ils ont grandi et reçu les récompenses et distinctions qu’ils ont méritées. La vénérable institution s’autoreproduit à travers ses fils – et majoritairement filles - spirituels. Ce qui les unit à l’institution-mère n’est pas un contrat professionnel mais un attachement familial de reconnaissance, de loyauté et de piété, une dépendance intime, donc. En même temps que l’attachement, ils ont reçu en héritage les valeurs dominantes de l’école née au XIXe siècle, celles du capitalisme industriel : travail, mérite, compétition, culture du chacun pour soi, valorisation du travail individuel, de la soumission à l’autorité, du conformisme, de l’individualisme, défiance à l’égard des interactions entre pairs, du travail en équipe, de la démocratie, moralisation des conduites d’apprentissage, religion des notes, déification de la volonté « quand on veut, on peut » (idée reçue qui ne s’applique qu’aux élèves : pour les adultes, « ce n’est pas possible »), prohibition des échanges et du partage des savoirs, culpabilisation de l’erreur étiquetée faute, refus de la fonction éducative du métier d’enseignant, enseignement exclusif avec éviction des apprentissages à la maison : « devoirs du soir », enseignement par disciplines cloisonnées, synthétisme, bannissement de toute production ou création personnelle : « on apprend pour quand on sera grand », formalisme, mémorisation par cœur de règles qui ne servent jamais, méfiance à l’égard de l’innovation et de toute conception éducative étrangère à la tradition, primat de l’ancien sur la modernité et le changement. Ils doivent tout à l’école, leur emploi, la reconnaissance de leurs vertus réelles ou supposées, la validation de leurs savoirs scolaires, leur sécurité psychique. Manquer de loyauté envers l’institution-mère conservatrice et protectrice, en introduisant une part modique de pédagogie, ferait courir le risque de la rupture avec l’institution et du rejet par le groupe d’appartenance et donc de sombrer dans l’incertitude, la solitude et l’insécurité intellectuelle. Prendre des libertés avec la théorie dominante de la fonction scolaire sélective avec « égalité des chances », c’est l’équivalent, chez les croyants, de désobéir à Dieu. C’est pourquoi l’idée d’une acquisition du savoir-lire qui ne passerait pas par une méthode d’enseignement et de dressage par association reflexe lettre-son est inimaginable et inimaginée. Mieux vaut la conformité, la pieuse soumission dans le groupe que la liberté dans l’excommunication et la solitude de l’hérétique.
C’est pourquoi, en France, la pédagogie, faute d’être initiée par un mouvement social ou par la volonté politique, suppose un engagement personnel réfléchi et déterminé.
ETRE PEDAGOGUE SUPPOSE ANTICONFORMISME ET INSOUMISSION.
Je ne parle pas d’insoumission à la hiérarchie ou aux lois, mais à la règle individualiste du chacun pour soi, aux préjugés, aux idées reçues de la tradition, aux rituels sacrés du groupe, à la vénération pour les objets du culte scolaire, aux croyances sans examen, aux habitudes de pensée et de faire acquises pendant les années de scolarité obligatoire au contact de professeurs conformes. Je parle de libération intellectuelle.
Il n’y a pas de pédagogie sans liberté. Un éducateur professionnel doit être un acteur penseur libre. On l’est rarement au départ. Il faut le devenir. C’est parfois douloureux, c’est toujours difficile.
ÊTRE LIBRE, C’EST PENSER DIFFEREMMENT ET FAIRE AUTREMENT.
Pour les professionnels de l’éducation (enseignants et encadrement compris), la liberté pédagogique, ce n’est pas la possibilité de choisir sa méthode sur le plateau présenté par l’offre commerciale. C’est la capacité de discerner les actes didactiques concordants avec l’intérêt de l’enfance, de prendre en compte la diversité et les intérêts des enfants présents dans la classe, de connaître la psychologie des apprentissages et la volonté de placer l’enfant au centre du dispositif éducatif.
Pour réussir cette œuvre d’émancipation de soi, il ne suffit pas de se délivrer de l’emprise des dogmes de la doctrine dominante, il faut parfois aussi mener bataille contre ses propres croyances et ses peurs. Double sacrilège, double conflit cognitif, double révolution, institutionnelle et personnelle !
Bref ! L’erreur partagée dans la foi orthodoxe étant plus rassurante que la vérité minoritaire et hétérodoxe – qu’il s’agisse de la bonne foi du bas clergé ou de la mauvaise foi du haut clergé -, le changement spontané vers l’autonomie et la liberté n’est pas pour demain. Les "syndicats d’écoliers" ne verront pas avant longtemps des avancées significatives dans leurs conditions de travail et les modalités d’apprentissage.
]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - Eveline
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2014-01-12T10:49:10+01:00EvelineEt l'on comprend alors, cher Julos, que lorsqu'on voit un reportage, sur une chaîne Télé publique, consacrer dix minutes à présenter "Gafi le fantôme", comme une nouvelle alternative à la méthode Boscher, pour rénover l'enseignement de la lecture... on puisse rester sans voix !!...
Et l'on comprend alors, cher Julos, que lorsqu'on voit un reportage, sur une chaîne Télé publique, consacrer dix minutes à présenter "Gafi le fantôme", comme une nouvelle alternative à la méthode Boscher, pour rénover l'enseignement de la lecture... on puisse rester sans voix !!]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - Julos
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2014-01-12T10:25:51+01:00Julos1930... Permettez-moi, cher Laurent, de repousser le curseur plus avant encore :
"1878 : le docteur Émile Javal (ophtalmologue, directeur du laboratoire d'ophtalmologie de l'université de la Sorbonne) note que l'œil posé sur un mot ou un petit groupe de mots n'a besoin que d'un quart à...1930... Permettez-moi, cher Laurent, de repousser le curseur plus avant encore :
"1878 : le docteur Émile Javal (ophtalmologue, directeur du laboratoire d'ophtalmologie de l'université de la Sorbonne) note que l'œil posé sur un mot ou un petit groupe de mots n'a besoin que d'un quart à un tiers de seconde pour permettre à l'esprit d'appréhender le sens de ces mot et qu'il ne lui faut qu'un quarantième de seconde pour passer au groupe (champ visuel) suivant. L'entraînement permet à un lecteur expérimenté d'appréhender des groupes de mots de plus en plus importants (de la même manière qu'un chef d'orchestre a appris à lire plusieurs lignes et portées en même temps).
1905 : poursuivant ses travaux, le docteur Javal conclut que l’œil fonctionne avec des mouvements de saccade et qu’il reconnaît les lettres par leurs différences globales sans besoin d’analyser chaque lettre dans le détail. Il a dessiné un caractère plus rapidement lisible dans lequel il accentue les lettres aux endroits qu’il juge importants pour la vision et il montre ainsi que les formes les plus simples ne sont pas forcément les mieux lisibles, car occasionnant plus de risques de confusion entre lettres." (source Wikipédia consultable à l'entrée "lecture rapide")
Alain avait-il eu connaissance des travaux de ce génial ophtalmologue ?
***************
J'ajoute, qu'après avoir mené au cours des années 60 des investigations aussi précises que rigoureuses sur l'activité oculaire,visuelle et cognitive durant la lecture silencieuse, François Richaudeau publia en 1978 les écrits d'Emile Javal sous le titre : "Physiologie de la lecture et de l'écriture" aux éditions Retz.
Les travaux de Javal, comme ceux de Richaudeau , ont fortement inspiré les pédagogues de l'AFL pour concevoir des logiciels tels que ELMO ou ELSA au cours des années 80 et 90.]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - Laurent CARLE
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2014-01-09T09:19:23+01:00Laurent CARLECE (ux) QUE CACHE LE DISCOURS DOMINANT SUR LES METHODES DE « LECTURE »
QUI ?
Ceux qui les font, ceux qui les éditent, ceux qui les vendent – tous condamnent la globale qui n’est pas un produit commercial -, les scientistes qui prétendent dicter aux enseignants quoi et comment...CE (ux) QUE CACHE LE DISCOURS DOMINANT SUR LES METHODES DE « LECTURE »
QUI ?
Ceux qui les font, ceux qui les éditent, ceux qui les vendent – tous condamnent la globale qui n’est pas un produit commercial -, les scientistes qui prétendent dicter aux enseignants quoi et comment enseigner, les mouvements « pédagogiques » proches du FN, les antidémocrates, les défenseurs des avantages des classes privilégiées, les gardiens du temple, les entreprises du CAC 40, les multinationales, les télévisions commerciales, les publicitaires (les déchiffreurs n’ayant pas accès à l’écrit, on peut leur raconter n’importe quoi, les dires étant invérifiables), les marchands (on peut vendre n’importe quoi en grande quantité à un peuple d’illettrés). En un mot, la réaction. En résumé, le lobby des méthodes.
Cette « assemblée » d’aristocrates du commerce et des lettres a fort bien « monté » sa bible didactique. Comme la majorité de ses collègues, Johanna Cornou s’y est laissé prendre. Elle cherche avec conviction et sincèrement à combler les failles de la méthode de son choix, comme on tenterait de couper sa viande avec des baguettes. Car, en France, vouloir couper son steak avec des baguettes chinoises n’est pas une erreur comique, un gag du cinéma burlesque. Non, c’est une vérité scientifique. La communauté des « savants » conseille aux maitres comment choisir ces baguettes à couper, leur bonne taille, leur bon bois, leur bon poids. Pourtant Johanna aime lire, aime les enfants, respecte ses élèves, aime son métier, l’exerce avec passion, cherche encore et toujours et élève sa connaissance de lectures en lectures. Oui mais voilà, les faux pédagogues, qui sont légion, occupent la quasi totalité de l’espace médiatique et leurs écrits trompeurs encombrent l’esprit de la majorité des enseignants égarés par ces théories fumeuses. La recherche de la bonne méthode, celle qui convient d’abord à l’enseignant, entretient et conforte la croyance dans l’impossibilité d’apprendre sans méthode et sans déchiffrer. Le « débat » encombre inutilement la pensée pédagogique. Où trouver les auteurs qui valorisent l’intelligence des élèves et de leurs maitres plutôt que leur docilité ?
Il faut de la créativité et du courage pour innover dans une institution ultra conservatrice. On y encense surtout ceux qui servent les traditions les plus anciennes. Le concept de changement est étranger à l’école. Johanna, vous êtes créative et courageuse. Vous pratiquez le tâtonnement expérimental, dont Célestin Freinet avait fait le fondement de sa pédagogie. Vous avancez par essais et erreurs. Mais, ici, dans le maquis des idées fausses abondamment cultivées par les fausses sciences, ce n’est pas vous qui vous trompez, ce sont les idéologues du lobby qui vous trompent et vous égarent. Malgré les pièges des faux prophètes, vous trouverez. Ne les laissez pas vous « guider » ! Ils vous perdraient. Peu à peu, vous apprendrez à distinguer ceux qui mettent l’enfant au cœur du système de ceux qui y placent leurs produits, leurs productions, leur enseignement ou leur carrière. Du fait de la rareté des premiers et de la pression lobbyiste exercée par les seconds, ce ne sera pas facile.
A propos de la « syllabique », du « principe alphabétique » et de la « médiation phonologique », Alain écrivait :
« Nous en sommes restés au temps où l’on se lisait à soi-même, où l’on s’écoutait lisant. Cet orateur qui parle à soi ne sait point lire ; et même s’il lit le journal à haute voix et pour d’autres, je ne suis pas assuré qu’il comprend ce qu’il dit, assez occupé de faire correspondre les sons aux signes. Cette partie oratoire de l’art de lire doit être effacée ; il n’est pas utile que j’imagine des sons quand je lis. C’est temps perdu… »
« Savoir lire, ce n’est pas seulement connaître les lettres et faire sonner les assemblages de lettres. C’est aller vite, c’est explorer d’un coup d’œil la phrase entière ; c’est reconnaître les mots à leur gréement, comme le matelot reconnaît les navires. C’est négliger ce qui va de soi et sauter à la difficulté principale… La lecture qui ânonne ne sert à rien. Tant que l’esprit est occupé à former les mots, il laisse échapper l’idée… »
« Il existe des méthodes ingénieuses qui ont pour fin de faire reconnaître les lettres ; mais la difficulté n’est point à reconnaître les lettres. Je ne crois pas qu’on ait cherché quelque méthode qui éveille l’esprit d’ensemble et qui délivre d’épeler. Les mieux doués y viennent tout seuls ; il y faudrait amener les autres… »
Qu’est-ce qui a changé depuis 1930 ?
]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - J. Cornou
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2014-01-07T19:29:01+01:00J. CornouMerci. En attendant votre réponse, je suis allée visiter votre rubrique Lire et apprendre à lire. La question de la pseudo-lecture à voix haute y est abordée.
Voilà où j'en suis :
"mes élèves apprennent à lire grâce :
- aux projets littéraires menés en GS (mêmes prix...Merci. En attendant votre réponse, je suis allée visiter votre rubrique Lire et apprendre à lire. La question de la pseudo-lecture à voix haute y est abordée.
Voilà où j'en suis :
"mes élèves apprennent à lire grâce :
- aux projets littéraires menés en GS (mêmes prix littéraires, «enfant conteur», PROG);
- aux lettres de Marie-Aude Murail et aux lectures en constellation, (compréhension fine, implicite, inférences);
- aux prix littéraires auxquels j’ai inscrit la classe, (intertextualité, interculturalité, argumentation);
- aux cahiers d’apprentissages, de lecteur et d’écrivain, (composition d’écrits personnels réflexifs courts quotidiens);
- au projet Twitter (composition, envoi et réception de messages courts).
Dans ces activités, on lit pour comprendre et on lit de façon de plus en plus autonome.
Avec le manuel, on veut déchiffrer et oraliser de façon de plus en plus fluide, un peu comme des gammes, mais sans mise en projet : ce point est donc à revoir (source pour évoluer sur le site d’Eveline Charmeux).
Pour la lecture à voix haute, on attend d’être à l’aise, rarement avant la fin du CE1. On enregistre de courtes lectures pour la Bibliothèque Sonore destinée aux malvoyants. Dans le cadre de ce projet, commencer par la lecture expressive de poèmes en cycle 2 peut constituer un tremplin pour aborder la mise en mémoire qui sera nécessaire à la lecture à voix haute."
J'ai embarqué mes collègues de cycle dans la réflexion et nous pensons faire le point sur la question pour élaborer une progression réellement en rapport avec le SAVOIR LIRE. Remettre chaque compétence à sa juste place, en définitive.
C'est loin d'être fini, mais cela a l'avantage de nous faire avancer. Merci encore.]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - Eveline
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2014-01-07T09:00:50+01:00EvelineJe vois bien que vous faites pour le mieux et avec beaucoup d'intelligence — vos élèves ont pas mal de chance ! —
N'empêche que le temps passé avec la manuel, c'est du temps de perdu, non dépourvu de danger, car il contrecarre les bonnes directions du reste de votre travail, très bon à...
Je vois bien que vous faites pour le mieux et avec beaucoup d'intelligence — vos élèves ont pas mal de chance ! —
N'empêche que le temps passé avec la manuel, c'est du temps de perdu, non dépourvu de danger, car il contrecarre les bonnes directions du reste de votre travail, très bon à côté.
Vous dites qu'il permet une lecture à voix haute meilleure. PAS DU TOUT !
La lecture à haute voix, que la tradition impose au CP, N'EN EST PAS ! C'est de L'ORALISATION, qui est le contraire de la lecture à haute voix. Contrairement à ce que pense la tradition, celle-ci n'est pas une activité de lecture, mais la communication orale d'une lecture antérieure. Quand on lit à haute voix, on communique sa propre lecture, à d'autres (qui vous l'ont demandé, sinon on ne le ferait pas — sauf à l'école où, sur ce point, comme sur d'autres, on fait un peu n'importe quoi).
Comme c'est de l'oral, cela implique qu'on REGARDE ceux à qui on fait cette lecture, donc, que l'on se serve d'une mémorisation à court terme pour dire le texte, comme s'il venait de soi. Quelqu'un qui lit un texte à haute voix, le nez dans le livre, ne SAIT PAS LIRE À HAUTE VOIX. C'est que cela doit s'apprendre et c'est très difficile. L'apprentissage de la lecture à haute voix ne peut commencer qu'à la fin du CE1, lorsque les enfants ont enfin acquis l'autonomie de lecture, mais pas avant !
L'oralisation, au contraire, qui est ce que les enfants font avant de maîtriser la lecture est une gêne à la fois pour la lecture tout court — parce que cette activité empêche tout le travail de raisonnement nécessaire à la compréhension — et pour la lecture à haute voix, parce qu'il donne l'habitude détestable de dire au fur et à mesure qu'on identifie les mots, alors que dans la vraie lecture à haute voix, les yeux précèdent la bouche et qu'on dit CE QU'ON A LU.
Donc, l'idéal, c'est que les enfants lisent des yeux tout de suite, disent ensuite ce qu'ils pensent avoir compris en le reformulant dans leur langage, et JUSTIFIENT cette interprétation par un retour sur les mots écrits : "je pense que ça se passe dans une forêt, parce que là, j'ai il y a écrit "forêt"...
Le manuel n'apporte aucun étayage ; il sert à induire un mécanisme, et c'est justement ce qui empêche le comportement de lecteur.
Lire est une activité CONSTAMMENT intelligente.]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - J. Cornou
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2014-01-06T20:43:25+01:00J. CornouMerci d'avoir pris le temps de me répondre, Mme Charmeux. Je comprends bien ce que vous dites et je serais bien incapable de formuler un avis contraire argumenté. Je ne pense pas le contraire, je cherche à comprendre.
C'est aussi pour cela que je lis votre blog car j'y apprends beaucoup.
J'ai...Merci d'avoir pris le temps de me répondre, Mme Charmeux. Je comprends bien ce que vous dites et je serais bien incapable de formuler un avis contraire argumenté. Je ne pense pas le contraire, je cherche à comprendre.
C'est aussi pour cela que je lis votre blog car j'y apprends beaucoup.
J'ai parfois du mal à me représenter ce que ces idées signifient concrètement, comment elles se matérialisent dans la classe. J'ai aussi remarqué comme dans toute conversation on ne met pas tous les mêmes valeurs derrière les mêmes mots. Ainsi, j'ai préféré m'appuyer sur un manuel de lecture comme cadre. Mais à force de lectures, d'observation et d'un peu d'expérience, je sculpte à l'intérieur et autour du cadre: appui de la compréhension sur la constellation littéraire, inférences, ORL sous forme de questions et corpus d'étiquettes, dépliants et cartes mentales, gestion mentale...
J'en suis donc arrivée à me dire que:
- mes élèves ont commencé à apprendre à lire en GS grâce à ma collègue qui mène des projets de jurys littéraires et d'"enfants conteurs";
- ils continuent à apprendre à lire dans ma classe grâce aux lettres de Marie-Aude Murail et aux lectures en constellation, aux deux prix littéraires auxquels j’ai inscrits la classe, aux cahiers d’apprentissages, d'écrivain et de lecteur dans lesquels ils écrivent tous les jours. Dans ces activités, on lit pour comprendre et on lit de façon de plus en plus autonome. C'est donc là qu'on apprend vraiment à lire;
- avec le manuel, les tableaux et autres exercices d'étayage, on apprend à déchiffrer et lire à voix haute de façon de plus en plus fluide.
Comme ça, c'est plutôt la perche que le tabouret?]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - Eveline
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2014-01-06T08:39:08+01:00EvelineJe pense profondément qu'on n'avancera jamais tant qu'on en restera à la question des "méthodes" et qu'on cherchera la meilleure.
La seule question qui se pose est : est-ce bien la lecture que j'enseigne ? Est-il possible d'enseigner quelque chose avec un outil qui n'a rien à voir avec ce...
Je pense profondément qu'on n'avancera jamais tant qu'on en restera à la question des "méthodes" et qu'on cherchera la meilleure.
La seule question qui se pose est : est-ce bien la lecture que j'enseigne ? Est-il possible d'enseigner quelque chose avec un outil qui n'a rien à voir avec ce que j'ai à enseigner ? Apprend-on à faire du ski dans une chambre et à nager sur un tabouret ?
Etudier les diverses méthodes, les comparer, les évaluer, c'est perdre un temps précieux : elles ne peuvent être que mauvaises, puisqu'elles enseignent autre chose. Faire une recherche sur elles, c'est comparer les tabourets, avec ou sans coussin, pour savoir quel serait le meilleur pour enseigner la natation...
Quelle qu'en soit la "méthode", un manuel de lecture n'est en rien un objet à lire, puisqu'il ne sert à rien d'autre que lui-même. Car lire est un outil et non un but. Ce n'est pas non plus un "savoir", c'est l'outil qu'on utilise pour acquérir des savoirs. On ne peut apprendre à utiliser un outil qu'en l'utilisant.
Vous savez, chère collègue, depuis cinquante ans que je travaille sur la question et que je me heurte aux partisans des méthodes, jamais je n'ai entendu une argumentation me démontrant que ce que je dis (et je suis loin d'être seule à le dire) serait faux. On affirme que j'ai tort ; on ne le démontre point. En revanche, j'ai abondamment eu la preuve, en situation, que si l'on enseigne la lecture (et non le déchiffrage oralisé qui n'en fait pas partie), les enfants lisent, savent le faire, savent se servir de ce qu'ils lisent et, même, aiment bien cette activité... Il est très difficile pour un non spécialiste de savoir ce que sous-tendent certains propos ! dites-vous.
Non ! Ce n'est pas difficile dès l'instant où "ce que ça cache" est clairement dit. Ce qui est le cas, notamment en ce qui me concerne.]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - J. Cornou
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2014-01-06T01:30:06+01:00J. CornouChacun des articles que j'ai lus dernièrement (Ouzoulias, Dehaene, Goigoux et vous) contient au minimum des arguments permettant de prêter attention aux dérives possibles de nos pratiques pédagogiques. Une fois devenu conscient des écueils à éviter, on peut commencer par clarifier sa...Chacun des articles que j'ai lus dernièrement (Ouzoulias, Dehaene, Goigoux et vous) contient au minimum des arguments permettant de prêter attention aux dérives possibles de nos pratiques pédagogiques. Une fois devenu conscient des écueils à éviter, on peut commencer par clarifier sa «méthode» d’apprentissage de la lecture.
S'il y avait UNE méthode ça se saurait depuis le temps, non? J'espère ne pas être passée à côté!
J'ai essayé de lire ces articles comme contenant des précautions d'usage, mais à chaque fois j'ai eu l'impression d'être un peu d'accord, un peu alertée et un peu formée. Il est très difficile pour un non spécialiste de savoir ce que sous-tendent certains propos! Faut-il se rallier à une personne par sécurité? Serait-ce formateur?
J'ai eu l'impression d'améliorer mes pratiques de classes et finalement, je serais en train de zigzaguer idéologiquement?
Peut-être qu’on pourrait aussi avancer un peu plus vite et concrètement, si on en arrivait à formuler les failles de chaque méthode/manuel et partager des astuces ou références pour les combler. Mais pour ça, il faudrait mutualiser... ce qui est encore une autre paire de manches.]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - Julos
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2014-01-03T17:47:36+01:00Julos"Ce qui me désespère dans la réponse de R. Goigoux, c'est qu'il répond sur le terrain des méthodes ceci ou cela..."
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J'ai côtoyé Roland Goigoux quelques temps lorsque je militais à l'AFL. Nous étions nombreux alors à voir dans ce jeune homme à l'esprit..."Ce qui me désespère dans la réponse de R. Goigoux, c'est qu'il répond sur le terrain des méthodes ceci ou cela..."
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J'ai côtoyé Roland Goigoux quelques temps lorsque je militais à l'AFL. Nous étions nombreux alors à voir dans ce jeune homme à l'esprit rigoureux et clair, à l'écoute attentive, une relève prometteuse pour la recherche en pédagogie de l'écrit. Et puis...et puis... Roland en a déçu beaucoup lorsqu'il fit certains choix pour sa carrière universitaire qui n'avaient semble-t-il plus grand chose à voir avec ses convictions pédagogiques et ses ambitions théoriques. Il se mit à vouloir à tout prix chercher une 3e voie (une voie miraculeusement consensuelle, une voie du "milieu", située pile poil entre le voie indirecte et la voie directe ? sans doute...).
J'ai le vague pressentiment qu'il cherche encore et toujours sa 3e voie... ou pas.
Quant à la réponse de Laurent Carle aux délires scientistes de M.Dehaene, elle vaudrait qu'on lui donne plus d'écho encore tant sa puissance et sa pertinence argumentative font merveille !
Bravo et merci Laurent !]]>Science sans conscience... ou le scientisme scandaleux - J.F. Launay
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2014-01-03T17:28:13+01:00J.F. LaunayEn avant vers le passé : Dehaene nous ramène au temps béni où de Robien épousait les thèses de Le bris et sa clique. A l'époque, en tant que "ouèbemaître" du site d'Education&Devenir, j'avais accidentellement commis un dossier "lecture" : education.devenir.free.fr......En avant vers le passé : Dehaene nous ramène au temps béni où de Robien épousait les thèses de Le bris et sa clique. A l'époque, en tant que "ouèbemaître" du site d'Education&Devenir, j'avais accidentellement commis un dossier "lecture" : education.devenir.free.fr...
Mais qu'est donc devenu Le Bris ?]]>