Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2018-05-05T21:07:27+02:00daily12018-05-05T21:07:27+02:00Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - David.S
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14125
2018-05-05T21:07:27+02:00David.SEn réponse à Blanquer, je vous conseille de lire cet article de Dominique Bucheton c'est top !
"En 1968, en effet, les vieilles méthodes à l’ancienne ont été âprement discutées et remises cause parce qu’elles ne permettaient qu’à une petite minorité d’accéder au...En réponse à Blanquer, je vous conseille de lire cet article de Dominique Bucheton c'est top !
"En 1968, en effet, les vieilles méthodes à l’ancienne ont été âprement discutées et remises cause parce qu’elles ne permettaient qu’à une petite minorité d’accéder au certificat d’étude et aux études supérieures ! « Confi-i-an-ce », dit le ministre, je vais régler tout cela. Oui, le discours est politique. C’est celui du retour à l’ordre, du retour à la tradition, un discours d’autorité : celle de celui qui décide sans concertation des contenus et méthodes d’enseignement et qui va remettre au pas ces fonctionnaires d’enseignants !"
www.cafepedagogique.net/l...]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Sébastien Lemoine
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14123
2018-05-02T03:56:09+02:00Sébastien LemoineRécemment, j'ai créé des pages sur wikiquote en rapport à l'apprentissage :
* Méthode globale : fr.wikiquote.org/wiki/M%C...
* Apprentissage de la lecture : fr.wikiquote.org/wiki/App...
* Automatisme (psychologie) : fr.wikiquote.org/wiki/Aut...
* Pas mal complété Henri Wallon :...Récemment, j'ai créé des pages sur wikiquote en rapport à l'apprentissage :
La citation de Vygotski ci-dessous est selon moi en rapport avec le sujet de l'article d'Éveline :
« W. Stern conteste la position de Montessori sur la nécessité d'apprendre à lire aux enfants à 4 ans et estime que ce n'est pas un hasard si dans tous les pays de culture le début de cet apprentissage coïncide avec le début des 7 ans. Pour confirmation, il se réfère à l'observation de M. Muchow : c'est précisément l'indigence des jeux dans les jardins de Montessori qui pousse l'enfant à se mettre à lire et à écrire. Dans les jardins conçus selon le système de F. Frödel, l'enfant est beaucoup plus incité à s'occuper, à observer, à travailler en développant son imagination, ses intérêts, son autonomie dans le jeu, les enfants de cet âge ont rarement manifesté d'eux-même de l'attrait pour la lecture et l'écriture. La thèse de Muchow est indirectement confirmée par le constat que l'enfant vient au besoin de lire et d'écrire de lui-même, sans influences didactiques. La maturation de cette capacité, comme le dit Stern, s'effectue ici selon d'autres voies. »
=> Histoire du développement des fonctions psychiques supérieures (1928-1931), Lev Vygotski (trad. Françoise Sève), éd. La Dispute, 2014, p. 356
Le cas d'Helen Keller semble confirmer ce besoin qui est à la fois naturel et culturel. Mais, dans les études empiriques du petit livre orange (PLO) les déficients sensoriels et mentaux semblent être exclus totalement de l'apprentissage de la lecture. Le sourd ne semble pas dans ce cas pouvoir apprendre à lire sauf en l'appareillant.
Ces quelques citations sur wikiquote - dont les auteurs ne sont pas des moindres - jurent - malgré moi - totalement avec les directives de ce petit livre orange.
C'est rapide à lire à cause de sa platitude et de son vide.
On croirait l'apocryphe « le matérialisme dialectique et le matérialisme historique » qui est tout autant un « guide fondé sur l'état de la recherche ». C'est tout autant fixiste : rien d'historique, rien de dialectique, matérialiste d'apparence. C'est représentatif de l'empirisme pur avec son spiritualisme et ses aprioris : Haeckel, Mach, Lyssenko.
C'est de la même manière un avertissement explicite contre les démarches progressives notamment de l'Éducation Nouvelle.
En fait, Blanquer et Dehaene reprennent de leur référence commune Montessori les erreurs de sa pédagogie :
* le sensualisme qui est lié à l'empirisme associationnisme US dont sont influencés les neurosciences et le cognitivisme.
* la mécanisation de l'écrit,
* le biologisme,
* l'individualisme spiritualiste,
* la standardisation des outils pédagogiques,
* ...
Cela va au détriment de ses aspects révolutionnaires soit de l'activité ludique qui au jardin d'enfant anticipe l'écriture et la lecture; soit des périodes sensibles (les périodes optimales d'apprentissage chez Vygotski) qui permettent d'actualiser l'écriture, la lecture et autres enseignements; ... etc .
Par ailleurs, chez Montessori l'apprentissage de la lecture semble plus passer par l'écrit que par des démarches sonores.
Or, le Petit Livre Orange est un livre de culte à la Sainte Syllabe : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. »
c/c in facebook : www.facebook.com/sebastie...]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Dominique Grandpierre
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14122
2018-05-01T18:20:55+02:00Dominique GrandpierrePoursuivons avec les réponses de Philippe Meirieu.
Cette fois à une question de Jean-Michel Zakhartchouk pour Les Cahiers Pédagogiques
Quel article conseiller au ministre actuel ?
Sans aucun doute, l’article « Lecture » de Guillaume, compte tenu de son intérêt pour cette question : on...Poursuivons avec les réponses de Philippe Meirieu.
Cette fois à une question de Jean-Michel Zakhartchouk pour Les Cahiers Pédagogiques
Quel article conseiller au ministre actuel ?
Sans aucun doute, l’article « Lecture » de Guillaume, compte tenu de son intérêt pour cette question : on y trouve tout à la fois une remarquable connaissance de l’histoire de la pédagogie, un grand respect des travaux sur la question et un équilibre mesuré dans ses propositions. Avec une modestie à laquelle on reconnaît les grands penseurs.
]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Dominique Grandpierre
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14121
2018-05-01T16:05:43+02:00Dominique GrandpierreDans l’entretien que Le Café Pédagogique a accordé le 12 septembre 2017 à Philippe Meirieu à l’occasion de la sortie du Dictionnaire de la pédagogie lire ce que Philippe Meirieu répondait à la question de François Jarraud
Le Dictionnaire comporte des leçons pour les enseignants...Dans l’entretien que Le Café Pédagogique a accordé le 12 septembre 2017 à Philippe Meirieu à l’occasion de la sortie du Dictionnaire de la pédagogie lire ce que Philippe Meirieu répondait à la question de François Jarraud
Le Dictionnaire comporte des leçons pour les enseignants actuels ?
Il apporte déjà une bonne histoire du métier enseignant et de la pédagogie. Et ça me parait important dans la période actuelle d'amnésie pédagogique.
Ensuite il y a la liaison permanente entre la dimension scientifique, politique et technique avec l'idée d'inscrire la pédagogie scolaire dans un projet politique qui ne se réduit pas à des techniques issues de la recherche. La recherche ne doit pas fixer le cap. C'est cette ambition politique et cette réflexion philosophique dont on veut aujourd'hui faire l'économie au profit d'un diktat psychologico scientifique.
Le Dictionnaire est un outil contre la prolétarisation des enseignants. Pour qu'ils ne soient pas de simples exécutants il faut leur donner une réflexion émanant de spécialistes et favorisant la réflexion collective.
Le Dictionnaire permet aussi de voir comment des questions que l'on croit nouvelles ont déjà fait l'objet de réflexion. C'est le cas par exemple pour la laïcité. Buisson nous dit quelque chose de fort sur la pédagogie de la laïcité : on ne peut pas combattre une croyance par une autre.
Tout ceci ne gomme pas qu'à l'époque il y avait une forte ségrégation entre l'école communale et le lycée et un nationalisme exacerbé. Mais il y avait au moins une aspiration qui supportait l'effort de la patrie pour l'école. Aujourd'hui la vision gestionnaire l'emporte au détriment d'une dimension visionnaire. Sans vision il n'y a plus de débat capable de mobiliser enseignants, élèves et familles.
]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Laurent CARLE
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14120
2018-05-01T12:56:00+02:00Laurent CARLEEt Blanquer, idéologue polémiste, ajoute : « Ce sont ceux qui cherchent la polémique qui sont du passé. Nous sommes au contraire en train de faire un pas vers le futur. » C’est celui qui dit qui y est.
L’école française vit sous le régime du libéralisme économique et de...Et Blanquer, idéologue polémiste, ajoute : « Ce sont ceux qui cherchent la polémique qui sont du passé. Nous sommes au contraire en train de faire un pas vers le futur. » C’est celui qui dit qui y est.
L’école française vit sous le régime du libéralisme économique et de l’autoritarisme politique. Chacun est libre de choisir obligatoirement son manuel de syllabation sur le plateau de l’offre commerciale où règne le monopole du b a ba et, en même temps, contraint de se plier à l’obligation d’enseigner la syllabation. En pédagogie de la lecture, les décideurs et commentateurs qui tiennent le haut du pavé sont de la droite la plus conservatrice, quel que soit l’emplacement de leur siège à l’assemblée ou leur vote aux élections. Pas de progressisme en éducation collective. C’est l’Ancien Régime, comme nous le rappelle Dominique Grandpierre. Le ministre va fouiller les poubelles de l’histoire pour y chercher ses « références ». Contrairement aux pratiques antidémocratiques du libéralisme économique qui se font habituellement dans le secret bien gardé des affaires, cette atteinte à la démocratie par l’enseignement de « lecture » se fait au grand jour. Ça n’étonne, ça n’indigne personne. L’obligation syllabique est bien intégrée et approuvée par les opinions savante et populaire.
Renoncer à la foi commune suppose une autonomie de pensée et un esprit critique rares dans la population française. Questions cruciales : que feraient les maitresses de CP si elles se séparaient des manuels d’enseignement et guides didactiques, dits méthodes de lecture ? Comment survivraient-elles à l’abandon de « l’enseignement explicite du code », ce survêtement qui habille le traditionalisme ? Comment résisteraient-elles à l’angoisse du cauchemar pédagogique anticonformiste et aux injonctions des inspecteurs « enfin armés de recommandations ministérielles » ? Qui est formé professionnellement et psychologiquement pour travailler en professionnel au mieux de l’intelligence enfantine et résister sans craquer à l’idéologie dominante ?
]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Eveline
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14117
2018-04-29T19:48:45+02:00EvelineMerci Dominique de nous rappeler ces textes qui contestaient déjà la méthode syllabique, avant la Révolution !
Mais quand on entend, comme ce fut le cas avant-hier au JT de 20h, un reportage qui en est encore à présenter la problématique de cet apprentissage, comme enfermé dans le choix...
Merci Dominique de nous rappeler ces textes qui contestaient déjà la méthode syllabique, avant la Révolution !
Mais quand on entend, comme ce fut le cas avant-hier au JT de 20h, un reportage qui en est encore à présenter la problématique de cet apprentissage, comme enfermé dans le choix entre ces deux méthodes, dont l'une n'a jamais existé en France, et l'autre ne l'a jamais quittée, il y a de quoi désespérer — notamment du professionnalisme des journalistes, dans la préparation de leurs reportages : ce n'est pas d'aujourd'hui qu'existent des alternatives à ce duo ridicule.
Quant au ministre, ses affirmations, assenées sans la moindre justification, révèlent surtout ses ignorances et l'esprit de moins en moins démocratique de ce gouvernement.]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Dominique Grandpierre
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14116
2018-04-29T19:31:33+02:00Dominique Grandpierre« Entre quelque-chose qui ne marche pas – la méthode globale – et quelque chose qui fonctionne – la syllabique – il ne peut y avoir de compromis mixte. »
« Créer chez l’enfant le réflexe de photographier l’image d’un mot ou de le deviner par son contexte est une très mauvaise...« Entre quelque-chose qui ne marche pas – la méthode globale – et quelque chose qui fonctionne – la syllabique – il ne peut y avoir de compromis mixte. »
« Créer chez l’enfant le réflexe de photographier l’image d’un mot ou de le deviner par son contexte est une très mauvaise habitude. »
« L’apprentissage de la lecture est aussi naturel que l’apprentissage du langage oral, est une idée reçue. L’apprentissage de la lecture est volontaire, méthodiquement construit, et fait appel aux professionnels, à l’institution qu’est l’École. »
Affirmations faites par le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer à la suite de SES circulaires sur l’apprentissage de la lecture, du vocabulaire et de la grammaire.
Que répondre ?
Les éditions Robert Laffont ont réédité en août 2017, dans la collection Bouquins, le Dictionnaire de Pédagogie et d’instruction primaire de Ferdinand Buisson datée de 1887. Cette nouvelle édition est préfacée par Pierre Nora et établie et présentée par Patrick Dubois et Philippe Meirieu.
En écho aux affirmations péremptoires de Jean Michel Blanquer dans sa circulaire et dans le livret « Enseigner la lecture et l’écriture au CP » voici ce que nous pouvons lire dans l’article La Lecture écrit par James Guillaume le plus proche collaborateur de Ferdinand Buisson.
Un rappel, nous sommes en 1887 et non dans les années 1970 où les pégagogistes ont commencé à sévir …..
« On a peine à concevoir aujourd’hui que le système qui consistait à débuter par la lecture du latin ait pu se maintenir si longtemps. Il est juste de faire observer qu’un des arguments invoqués en faveur de cet usage ne manquait pas d’un certaine valeur : en latin, disait-on, toutes les lettres se prononcent, et pour bien lire cette langue il suffit à l’enfant d’appliquer des règles qu’il vient d’apprendre ; il est avantageux pour lui de ne pas être plongé de prime abord, au sortir du syllabaire, dans le chaos de la lecture française, où tant de choses sont arbitraires, et d’y arriver après avoir essayé ses premiers pas sur les mots d’une langue où la prononciation est conforme à l’écriture…
… Méthode des mots entiers. Nous allons maintenant voir apparaître pour la première fois le principe d’une méthode inverse : celle qui part des mots entiers, et n’arrive à l’analyse des syllabes et à la connaissance de l’alphabet que lorsque l’élève sait lire.
L’abbé de Radonvilliers, de l’Académie française, est le premier croyons-nous, qui ait suggéré cette méthode. On lit ce qui suit dans un traité De la manière d’apprendre les langues (Paris, 1768) : « J’observerai à cette occasion que la difficulté qu’on éprouve quelquefois à apprendre à lire aux enfants vient de la même cause (de ce qu’on voudrait enseigner par le raisonnement ce qui ne peut s’apprendre que par l’habitude). On épuise le peu d’attention dont ils sont capables à leur faire assembler les syllabes, et on exige que, par un raisonnement dont ils sont très incapables, ils concluent de la réunion des syllabes le son du mot. Pourquoi ne pas s’y prendre plus simplement ? Prononcez d’abord un mot, montrez-le-lui sur un livre, il s’accoutumera à joindre le son du mot à la vue des lettres dont le mot est composé. Passez ensuite à d’autres mots, soyez patients, ne fatiguez pas son attention, ne le grondez pas. Il n’est pas impossible qu’en peu de temps la vue des figures ne rappelle les sons, et alors l’enfant saura lire…
… L’idée est reprise et développée par un grammairien peu connu : Nicolas Adam, qui a publié en tête de sa Vraie Manière d’apprendre une langue quelconque (Paris 1787) quelques pages intitulées ; « Nouvelle manière d’apprendre à lire aux enfants sans leur parler de lettres et de syllabes ». L’auteur s’étonne qu’on ait pris le contre-pied de ce qu’il fallait faire pour enseigner aux enfants la manière d’apprendre à lire. On les tourmente longtemps pour leur faire connaître un grand nombre de lettres, de syllabes et de sons, où ils ne doivent rien comprendre parce que ces éléments ne portent avec eux aucune idée qui les attache et les amuse. Lorsque vous voulez faire connaître un objet à un enfant, par exemple un habit, vous êtes-vous jamais avisé de lui montrer séparément les parements, puis les manches, ensuite les devants, les poches, les boutons, etc. ? Non, sans doute : mais vous lui faites voir l’ensemble, et vous lui dites : Voilà un habit. C’est ainsi que les enfants apprennent à parler auprès de leur nourrice : pourquoi ne pas faire la même chose pour leur apprendre à lire ? Éloignez d’eux les alphabets et tous les livres français et latins, amusez-les avec des mots entiers à leur portée, qu’ils retiendront bien plus aisément et avec plaisir que toutes les lettres et syllabes imprimées. »
James Guillaume décrit assez longuement la méthode de Nicolas Adam : écrire sur des mots sur des cartelettes, les lire et les faire lire un à un – En moins d’un quart d’heure vous verrez qu’il les distinguera à merveille… Et l’expérience vous convaincra que votre jeune élève mettra beaucoup moins de temps à savoir ces six mots, papa, maman, mon, ma, frère, sœur, qu’il en aurait fallu pour le rendre capable de distinguer sûrement un a d’avec un b ou un e. – Lorsque l’enfant saura trois ou quatre cents mots, écrivez d’autres cartes avec des petites phrases…
« Quand votre élève saura lire sans hésiter, faites-lui alors distinguer les syllabes et finissez par les lettres dont celles-ci sont composées. C’est une affaire de trois ou quatre jours, et qui le préparera à l’écriture, laquelle doit nécessairement commencer par la formation des lettres. »
Vous avez bien lu : Abbé de Rabonvilliers 1768, Nicolas Adam 1787 !
Sans commentaire ! C’était avant 1789 !!!!!
]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14115
2018-04-29T16:23:46+02:00JulosJe pense que nous nous devons d'insuffler de l'énergie, des perspectives et donc de l'optimisme, à travers nos contributions, y compris critiques, comme le fait si bien Éveline. Par respect pour celles et ceux qui, toujours en activité sur le terrain, doivent bien "faire avec", faire...Je pense que nous nous devons d'insuffler de l'énergie, des perspectives et donc de l'optimisme, à travers nos contributions, y compris critiques, comme le fait si bien Éveline. Par respect pour celles et ceux qui, toujours en activité sur le terrain, doivent bien "faire avec", faire au mieux, chaque jour, malgré toutes les difficultés administratives et/ou hiérachiques, les parents le plus souvent aussi égocentrés qu'ignorants des réalités pédagogiques et des collègues aussi mal formés et informés que bien intentionnés, dans le meilleur des cas. Je pense tout particulièrement aux lecteurs et lectrices de ce cher blog bien sûr !
Sinon, je vois mal quelle utilité auraient mes apports pour nos visiteurs, collègues ou non, si je me complaisais à noircir plus encore un tableau déjà désespérément sombre.]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Barbier Benjamin
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14114
2018-04-28T18:55:44+02:00Barbier BenjaminBonsoir,
Rien à rajouter après le commentaire de Laurent.
À quand un cash investigation sur le sujet ?
Cordialement,
Benjamin...Bonsoir,
Rien à rajouter après le commentaire de Laurent.
À quand un cash investigation sur le sujet ?
Cordialement,
Benjamin]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Laurent CARLE
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14113
2018-04-28T14:53:00+02:00Laurent CARLEJulos, je partage tes espérances, « pessimiste à court terme, optimiste à long terme » (Pierre Mendes-France). J’aimerais, comme toi, étancher ma soif de changement et de progrès. Le problème auquel nous nous heurtons, c’est la foi inébranlable des paroissiens et prêtres scolaires dans...Julos, je partage tes espérances, « pessimiste à court terme, optimiste à long terme » (Pierre Mendes-France). J’aimerais, comme toi, étancher ma soif de changement et de progrès. Le problème auquel nous nous heurtons, c’est la foi inébranlable des paroissiens et prêtres scolaires dans le phonisme mécaniste, foi sans cesse renouvelée par les prédicateurs savants de l’idéologie dominante.
Un ministre garant de la division sociale craint avant tout un réveil pédagogique qui bouleverserait l’ordre établi. Adresser aux écoles des recommandations pour exiger l’enseignement des « savoirs de base », le b a ba « pur », non pollué par la « globale », c’est donc réveiller la piété assoupie de l’enseignant, chaland traditionnel du commerce de missels, dits méthodes, plutôt que former l’enfant à penser l’écrit. C’est aussi, sur les multiples couches d’imprégnation idéologique accumulées pendant deux siècles, en rajouter une nouvelle pour ne pas laisser les croyances professionnelles s’égarer dans des réflexions pédagogiques intelligentes et démocratiques, néfastes aux privilèges républicains de la bourgeoisie. La France qui enseigne et les parents des élèves d’école primaire risqueraient de découvrir que lire n’est pas une activité mécanique.
N’accordons pas aux gardiens du temple l’alibi de l’ignorance ! Leurs « réformes » consistent évidemment à ne rien changer à l’école d’arrière-grand-papa qui garantit depuis toujours la « réussite » (la victoire) des enfants des classes dominantes en écartant les classes populaires de la course aux diplômes, dès le CP. L’enseignement de la syllabation est un attentat contre l’intelligence et la démocratie. En France, ni ONG, ni DGSI pour le dénoncer et en déjouer le passage à l’acte. Et pas d’indemnisation pour les victimes ! Elles n’ont qu’à « bien travailler les sons ».
]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Eveline
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14112
2018-04-27T15:39:31+02:00EvelineAvec l'histoire d'interdire les "mots-outils", Blanquer atteint le sommet de la bêtise et de l'ignorance en matière de langue française. C'est justement, à la fois la spécificité du français et la clé de son fonctionnement, que d'avoir besoin de ces "petits mots" qui sont les plus...
Avec l'histoire d'interdire les "mots-outils", Blanquer atteint le sommet de la bêtise et de l'ignorance en matière de langue française. C'est justement, à la fois la spécificité du français et la clé de son fonctionnement, que d'avoir besoin de ces "petits mots" qui sont les plus importants pour comprendre la langue des écrits : ce besoin vient d'un changement d'accent tonique par rapport au latin qui a fait disparaître la prononciation des finales marquant la fonction des mots dans les déclinaisons, ce qui a rendu indispensable le recours à des "accrocheurs-marqueurs" pour apporter les indications grammaticales nécessaires à la compréhension.
L'absence de ces mots dans les apprentissages premiers est la première cause des difficultés de compréhension en lecture. Rappelons, pour mémoire, que faire du feu est moins dangereux que faire feu, qu'un verre d'eau n'est pas forcément unverre à eau, qu'un mariage en blanc est rarement un mariage blanc, et que c'est du propre ! signifie le contraire de c'est propre !]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14111
2018-04-27T13:47:29+02:00Julos@ Alain
L'histoire de l'éducation montre que, de tous temps, il y a eu des enfants qui ont appris "malgré leurs enseignants" et des enseignants qui ont su aider des enfants à apprendre (cf Neill, Korczak, Don Milano, Freinet...) malgré les résistances et les difficultés de toutes...@ Alain
L'histoire de l'éducation montre que, de tous temps, il y a eu des enfants qui ont appris "malgré leurs enseignants" et des enseignants qui ont su aider des enfants à apprendre (cf Neill, Korczak, Don Milano, Freinet...) malgré les résistances et les difficultés de toutes sortes.
Alors, le plus raisonnable n'est-il pas de rester optimiste ? Et puis avons-nous le choix, ne serait-ce que pour avoir l'énergie de résister ?
**********
@ Laurent
Je disais cela par rapport à l'injonction ministérielle contre la mémorisation des mots-outils. Comment interdire à des enfants de faire ce genre d'acquisition ? De même qu'il paraît impossible d'empêcher une minorité d'apprendre vraiment à lire malgré la domination des méthodes phonistes.
Bien sûr c'est minoritaire, mais ça existe ! Pareil pour les enseignants novateurs et/ou militants d'une éducation nouvelle... Peu nombreux, voire de moins en moins nombreux certes, mais tant qu'il y en aura il restera un mince espoir auquel étancher notre soif de changement et de progrès.
;-)
]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Laurent CARLE
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14110
2018-04-27T09:12:40+02:00Laurent CARLEA Julos
Heureusement, personne ne peut empêcher un enfant d'apprendre ce qu'il souhaite, ni un enseignant d'enseigner selon ses convictions propres.
Malheureusement, les méthodes de syllabation sont faites pour empêcher les enfants « défavorisés » d’apprendre à lire et les...A Julos
Heureusement, personne ne peut empêcher un enfant d'apprendre ce qu'il souhaite, ni un enseignant d'enseigner selon ses convictions propres.
Malheureusement, les méthodes de syllabation sont faites pour empêcher les enfants « défavorisés » d’apprendre à lire et les convictions sont plus enracinées dans des croyances vendues par les marchands du temple qu’en des constats et observations questionnées. Le déchiffrage, « bonne pratique » selon le ministre, est un puissant antidote contre la lecture. Les réactionnaires triomphent. Mais a-t-on jamais enseigné autre chose ?
]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - alain l.
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14109
2018-04-27T07:33:28+02:00alain l." Heureusement, personne ne peut empêcher un enfant d'apprendre ce qu'il souhaite, ni un enseignant d'enseigner selon ses convictions propres. "
Oui, Julos ... oui, mais jusqu'à quand ???
@t
alain l...." Heureusement, personne ne peut empêcher un enfant d'apprendre ce qu'il souhaite, ni un enseignant d'enseigner selon ses convictions propres. "
Oui, Julos ... oui, mais jusqu'à quand ???
@t
alain l.]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14108
2018-04-26T17:18:35+02:00Julos"L'exemple qui fait bien comprendre la différence, on le doit aux théoriciens de l'EPS : en tennis, par exemple..."
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Nous devons beaucoup aux théoriciens et aux pédagogues du geste sportif en effet. Le tennis en est un exemple. Pour ma part, j'ai beaucoup appris de..."L'exemple qui fait bien comprendre la différence, on le doit aux théoriciens de l'EPS : en tennis, par exemple..."
*********
Nous devons beaucoup aux théoriciens et aux pédagogues du geste sportif en effet. Le tennis en est un exemple. Pour ma part, j'ai beaucoup appris de l'apprentissage du ski alpin. Au début des années 80, un certain Georges Joubert, entraîneur et conseiller technique à l'ESF, a publié un livre où il développait une démarche d'apprentissage des gestes de base du ski alpin. Deux principes guidaient son approche : 1- pas d'apprentissage du chasse-neige 2- mise en situation d'emblée avec la glisse, skis parallèles, face à la pente ! Évidemment, le terrain était soigneusement choisi au début pour être de très faible déclivité mais avec quelques reliefs tout de même afin de travailler tout de suite l'équilibre.
Cette approche, bannissant le chasse-neige, alors que ce passage présenté comme incontournable était enseigné sans souci par la quasi totalité des écoles de ski, m'a toujours fait penser à notre sacro-saint déchiffrement en lecture. La grande majorité des lecteurs gardent des "stigmates" de leur pratique initiale du déchiffrement : la vitesse de lecture, sa flexibilité, sa fluidité à voix haute, la fiabilité et la qualité de la compréhension en sont affectées durablement, voire définitivement.
Avec l'acquisition du chasse-neige il en est de même : les apprentis skieurs ont une appréhension à basculer dans la pente, certains restent bloqués au niveau du "stem" pour pouvoir virer. Ceux-là ne skieront sans doute jamais parallèle !
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Quant à vouloir bannir l'apprentissage des mots-outils... alors là on atteint des sommets ! Gare à l'avalanche de problèmes !!!
Heureusement, personne ne peut empêcher un enfant d'apprendre ce qu'il souhaite, ni un enseignant d'enseigner selon ses convictions propres.]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - David.S
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14107
2018-04-26T15:05:08+02:00David.SQuand on entend et qu'on lit ce que nous a concocté notre ministre j'ai envie de dire : "de Robien ! Sors de ce corps !"
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Le ministre interdit l'apprentissage des mots outils. "Cela peut avoir un impact assez grave pour la suite de la scolarité (de l'élève)"
Voici...Quand on entend et qu'on lit ce que nous a concocté notre ministre j'ai envie de dire : "de Robien ! Sors de ce corps !"
.....
Le ministre interdit l'apprentissage des mots outils. "Cela peut avoir un impact assez grave pour la suite de la scolarité (de l'élève)"
Voici un exemple de phrases que de nombreux élèves vont lire :
« Assis sur le sol Élie a réussi à lire. Il rassure Lola. », « L’otarie lisse sa moustache. », « Milo a avalé la fumée. », « Le rat a vu le chat. Il fuit. »
Ces phrases peuvent être totalement déchiffrées dans des manuels qui ne proposent pas de mots-outils.
Ce que recommande le ministère ce n'est pas d'éveiller les élèves à la compréhension de ce qu'ils lisent mais de leur faire ânonner des syllabes. La fluence dans la lecture prime de loin la compréhension.
Le ministre nous dit : "Certains (inspecteurs) regrettaient de ne pouvoir intervenir quand ils constataient telle ou telle mauvaise pratique en classe en l'absence de texte national de référence. Désormais il y en a un…La liberté pédagogique n'est pas l'anarchie"
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Quand on lit tout ça on se demande si on doit en rire ou en pleurer.
Pourtant, si ce n'est pas du commerce pour les conservateurs, qu'est-ce que c'est ?
]]>Savoir lire à la fin du CP ? Impossible et dangereux. - Sébastien Lemoine
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/04/25/339-savoir-lire-a-la-fin-du-cp-impossible-et-dangereux#c14106
2018-04-26T03:14:38+02:00Sébastien LemoineRegard d'anciens :
Sur l'automatisme cf aussi Henri Wallon dont j'ai recopié les citations sur wikiquote : fr.wikiquote.org/wiki/Aut... :
« la perfection de l'automatisme, ce n'est pas d'avoir définitivement fixé un certain enchainement d'actions musculaires, c'est au contraire une...Regard d'anciens :
Sur l'automatisme cf aussi Henri Wallon dont j'ai recopié les citations sur wikiquote : fr.wikiquote.org/wiki/Aut... :
« la perfection de l'automatisme, ce n'est pas d'avoir définitivement fixé un certain enchainement d'actions musculaires, c'est au contraire une liberté croissante dans le choix des actions musculaires à enchainer » (La ma1adresse, 1928)
Il y a pas mal de chose aussi chez Lev Vygotski. J'ai en main « Histoire du développement des fonctions psychiques supérieures » (1928-1931) - édition La Dispute 2014.
p.329 : « Dans la pratique de l'enseignement scolaire, l'écriture occupe jusqu'à maintenant trop peu de place, comparée au rôle énorme qu'elle joue dans le développement culturelle de l'enfant. On apprend à l'enfant à tracer soigneusement ses lettres et à former avec des mots, mais on lui apprend pas le langage écrit. Le mécanisme même de la lecture est tellement mis au premier plan qu'il masque le langage écrit en tant que tel, de sorte que l'apprentissage du mécanisme de la lecture et de l'écriture prédomine sur son utilisation rationnelle. Il se produit quelque chose de similaire avec les sourds-muets à qui on enseigne le langage oral, lorsque les maîtres appliques toute leur attention à apprendre un par un et à prononcer distinctement. Derrière la technique de prononciation, l'élève sourd-muet n'a pas perçu le discours oral lui-même. Il en résulte un parler grasseyant. »
p.350 « L'étude de la lecture a montré qu'à la différence de l'ancienne école où on cultivait la lecture à haute voix, la lecture silencieuse est la forme socialement la plus importante du langage, écrit et qu'elle a encore deux sérieux avantages.
Dès la fin de la première année de l'apprentissage, la lecture à voix basse dépasse celle à haute voix par le nombre de fixations du mouvement des yeux sur la ligne. [...] La prononciation des symboles visuels complique la lecture, les réactions verbales ralentissent la perception, la brident, dispersent l'attention. Non, seulement le processus de lecture lui-même mais aussi, pour étrange que cela soit, la compréhension sont meilleurs en cas de lecture à voix basse. Les recherches ont montré l'existence d'une certaine corrélation entre vitesse de lecture et compréhension. »
p.351 « La compréhension, voilà qui est clair pour nous, ne consiste pas en ce que lors de la lecture de chaque phrase nous apparaissent le image de tous objets dont il fait mention. Comprendre ne se ramène pas à ressuciter les image de l'objet ni même à énoncer le mot sonore correspondant, mais bien plutôt à opérer avec le signe lui-même, à le rapporter à une signification, à déplacer rapidement l'attention et à dégager les différents points qui figurent en son centre. »
On retrouve aussi dans ce chapitre « Préhistoire du développement du langage écrit », la mise en avant des erreurs de Montessori qui est en vogue aujourd'hui et mis en valeur. « A nos yeux, là est justement, le point le plus faible de la méthode Montessori. Pour elle, l'écriture est une activité musculaire, c'est pourquoi ses élèves écrivent des lettres sans contenu. [...]. Le facteur musculaire malgré son rôle incontestablement grand dans l'écriture, est un élément subordonné, et c'est de ne pas l'avoir pas compris qui explique l'échec de Montessori. » (P.356) Or, c'est justement cet « échec » que reproduisent Dehaene et Blanquer. Ces derniers dénis l'aspect révolutionnaire de Montessori qui « a montré que le milieu naturel pour apprendre à lire et à écrire est le jardin d'enfant, c'est-à-dire que la meilleur méthode est celle selon laquelle on enseigne pas aux enfants à lire ou à écrire mais là où les deux habilités sont l'objet du jeu » (p.357)
p.492 : « En ce sens, Bühler qualifie à juste titre de drame le processus de développement de l'enfant; car ce qui constitue la base, ce sont les collisions, de la lutte, de la contradictions entre les deux facteurs fondamentaux [naturels et culturels].
Les moments stables malgré des crises ponctuelles (« progrès <> régrès ») et les moments de grandes crises (négation, négation de la négation, « continuité relative <> discontinuité absolue ») sont aussi mis en avant dans la théorie de Stephen Jay Gould et Niles Eldredge. Le développement de l'enfant dans sa dynamique « nature <> culture » est un « Processus vivant qui par analogie, avons-nous dit, peut-être comparé au processus vivant de l'évolution des organismes ou à l'histoire de l'humanité » (LV. p.492). C'est ce que confirme apparemment les résultats de Changeux.
Vygotski remarque qu'« Il n'est en effet pas indifférent pour l'éducation que l'enfant aille en ligne droite du babil au mot ou bien de la perception de la figure numérique au système décimal ou qu'on y voie des ruptures, des sauts et des tournants que l'enfant doit effectuer. Dans la première optique, la théorie a appris à l'enfant un pas lent et tranquille, la nouvelle doit lui apprendre à sauter. » (p.494).
Je dirais aussi que ce n'est pas indifférent d'un point de vue politique. Comme le met en avant Émile Jalley, les démarches empiriques vont aux pensées libérales et techniques - et vice-versa. A contrario, les démarches dialectiques conscientes ou non vont vers une pensée scientifique et humaniste - et vice-versa : www.facebook.com/cpe.ancp...
L'ancien point de vue toujours d'actualité comme le programmisme en génétique bien que caduque est d'« adapter
l'éducation au développement et c'est tout », tandis que « Le nouveau point de vue enseigne à prendre appui pour dépasser » (p.495).
Il prend l'exemple du débat sur les méthodes de calcul arithmétique (compter vs figures numériques) qui est analogue au débat sur les techniques de lecture (phonologie vs compréhension). La question n'était pas résolue à l'époque. Mais, il semble que la (ré)solution est chez les déficients. Ils mettent parfaitement en avant les difficultés liées à la dynamique « développement naturel <> développement culturel » mais aussi les détours qui permettent de pallier ses difficultés. Mais, ils ne sont pas pris en compte par les études empiriques.
Donc lorsque Éveline parle d'« Avant guerre », il faut comprendre avant 1914 et je pousserais la chose jusqu'à la guerre de 1871. Et c'est encore le minimum vu les conceptions platoniciennes en math, et empiristes en lecture et écriture.
Bref, les études de Vygotski et Wallon confirment les études d'Éveline et celles qu'elle met en avant.
L'erreur des neuro-cognitivistes, enfermés dans le biologisme, est le déni de la « configuration » (Yves Richez - cf ISTE, 2017) ou des « milieux » (Henri Wallon - cf Jacqueline Nadel - Wallon aujourd'hui). Or, c'est justement prenant appui sur le milieu qu'« émerge » le « potentiel » (YR) et qui peut ainsi être « évaluer » et donc être « actualiser » (YR) et ainsi « dépasser » (KM, LV) vers un « devenir » supérieur (Hegel), vers un « résultat escompté » (YR).
Or, un potentiel ne peut pas se mesurer. Évaluer n'est pas mesurer.
Si on retrouve des Lumières dans l'obscurité de la science, qui est une cellule communaliste (Alexandre Zinoviev) en rapport avec l'idéologie hégémonique de la société globale, la perte de la culture dialectique, conduite par la guerre froide, a généré un retard historique considérable dans les sciences et dans l'éducation au profit du techno-scientisme soit de la marchandisation par la technique et la technologie.
Par les démarches a-théoriques et empiriques à la sauce cybernétique, on se retrouve aujourd'hui avec des découvertes considérées comme nouvelles et exemplaires (à suivre comme une mode) qui étaient déjà anciennes et dépassées (démodées) dans les années 1920. A contrario, l'Éducation Nouvelle qui à 100 ans reste une nouveauté et un devenir telle une graine en latence.
Je trouverais ça amusant si ce n'était pas si grave, ni précarisant.