Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
http://www.charmeux.fr/blog/index.php
fr2018-10-02T11:30:36+02:00daily12018-10-02T11:30:36+02:00Qui dit quoi dans un écrit ? - Alain Miossec
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14303
2018-10-02T11:30:36+02:00Alain MiossecBonjour,
Je prends le train en marche et profite de la richesse des discussions pour intervenir sur deux points :
- ici l'objet de recherche portait sur « qui dit quoi dans un écrit ? » et donc une focale sur la distinction auteur/narrateur dans la lecture et effectivement il y a là une...Bonjour,
Je prends le train en marche et profite de la richesse des discussions pour intervenir sur deux points :
- ici l'objet de recherche portait sur « qui dit quoi dans un écrit ? » et donc une focale sur la distinction auteur/narrateur dans la lecture et effectivement il y a là une situation riche en potentiel de prise de conscience. Il faut néanmoins rajouter, et cela va sans dire, mais autant le préciser, que la compréhension « complète » de cet « écrit » se double de la nécessaire recherche sur « Qui est l'auteur ? Quel est son objectif ? ». En fait, toute cette richesse d'invention est réalisée par des entreprises (avec publicitaires) pour donner envie d'acheter, de faire vendre encore plus ! Ainsi il leur faut capter l'attention, flatter et entrer en relation (après-vous...Wiskas), faire de l'humour, mettre en énigme, faire vivre un bon moment de lecture pour « noyer le vrai poisson » etc. pour in fine atteindre son but. Je me souviens dans les séances de lecture de ce type en GS que c'était toujours un niveau de prise de conscience incontournable pour une lecture compréhension (avec donc mise à distance) de ce qui pouvait rester caché dans l'évidence de la boîte avec la marque. Cela pouvait se questionner à partir du lieu où cet écrit se trouvait (cf. la photo, c'est dans la rue pour tout le monde...), du format de l'objet (en grand, à voir de loin pour tous...), de la connaissance culturelle du lieu où l'on trouve ce type de boîte (commerce) etc.
- Sur le doute, je renchéris : apprendre c'est savoir accepter d'être dans une situation de doute et pouvoir le gérer...et cela s'apprend en vivant et analysant ces moments là, où l'on ose, où l'on chemine dans l'incertitude (élèves et enseignants). En effet une vraie situation d'apprentissage passe toujours par un moment plus ou moins long, plus ou moins coûteux de déstabilisation (cf. Piaget...) de ce que je croyais savoir, de ce qui fonctionnait et qui ne fonctionne plus etc. Comme le dit Serge Boimare : « penser c'est violent » (cf. « L'enfant et la peur d'apprendre », « Ces enfants empêchés de penser »), cela peut être vécu comme douloureux voire dangereux. Donc comment concilier "sécurité, identité et liberté" ? D'où la nécessité, quelle que soit son mode de préparation, de porter attention à la situation, ses contraintes et ses développements : que chacun puisse s'engager, cheminer librement sans jugement... prendre en compte « le conseil » des enfants (ce qu'ils disent, font...), saisir et travailler les impasses et les erreurs comme des tremplins pour mieux comprendre, inventer...s'appuyer régulièrement sur le collectif et les échanges sans jugement...arriver à la jubilation et le pouvoir qui suit l'incertitude, le doute...faire un retour sur ce qui s'est passé...
Il y a des choses intéressantes dans l'ouvrage de Daniel Favre « Éduquer à l'incertitude. Élèves enseignants : comment sortir du piège du dogmatisme ? »]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Eveline
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14302
2018-10-02T09:17:09+02:00Eveline@ Benjamin
La situation que tu décris fait partie de celles que je conseille depuis des années. Du reste, je suis de plus en plus convaincue que le dictionnaire doit être un outil présent à tout moment près de chaque élève, pour qu'ils s'en servent tout le temps et notamment dès qu'ils...
@ Benjamin
La situation que tu décris fait partie de celles que je conseille depuis des années. Du reste, je suis de plus en plus convaincue que le dictionnaire doit être un outil présent à tout moment près de chaque élève, pour qu'ils s'en servent tout le temps et notamment dès qu'ils ont quelque chose à écrire. Je développe longuement les diverses manières de l'utiliser dans mon ouvrage : "Enseigner l'orthographe autrement" (Ed. Chronique Sociale 2013). Son utilisation est également abondamment développée dans l'ouvrage sur la vocabulaire : "Enseigner le vocabulaire autrement" (Ed. Chronique Sociale 2014), dans le chapitre "Jouer avec les mots".]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Laurent CARLE
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14301
2018-10-01T13:57:47+02:00Laurent CARLEÀ David
« Ainsi si on ne fait pas douter les élèves, on en arrive à ne rien leur apprendre finalement... »
C’est vrai. Et pour douter il faut cesser de croire sur parole.
« Il faut douter, croyez-moi. » B. Cyrulnik
Autrement : « cessons de croire. »
Douter apprend et...À David
« Ainsi si on ne fait pas douter les élèves, on en arrive à ne rien leur apprendre finalement... »
C’est vrai. Et pour douter il faut cesser de croire sur parole.
« Il faut douter, croyez-moi. » B. Cyrulnik
Autrement : « cessons de croire. »
Douter apprend et s’apprend. Apprendre fait douter. Malheureusement, l’enseignement dogmatique n’apprend qu’à croire la parole du maitre. Très peu productif ! Car ce n’est pas de soi que Cyrulnik nous invite à douter, c’est de toute vérité révélée. D’où qu’elle vienne. Rappelons-nous Galilée ! Plût au ciel que les professionnels de tout métier cessent de croire au phonisme des méthodes qui enseignent que l’oreille est l’organe de la lecture ! " On revient facilement à ses anciens outils car on ne veut pas se risquer à utiliser les nouveaux." Quoi de plus ancien que les « méthodes de lecture » ? Les consommateurs sont-ils bien informés ?
Apprendre (construire des savoirs et non mémoriser une leçon), s’aventurer dans l’inconnu est une prise de risque qui demande « le courage des commencements » (P. Meirieu), celui de se jeter à l’eau. Apprendre, c’est « renoncer à ce qu’on croyait savoir » (JP. Astolfi). Pour apprendre et prendre des risques, il faut avoir droit à l’erreur. Dans un « devoir » noté, l’erreur n’est pas autorisée. Celui qui « réussit » sans se tromper apprend seulement qu’il mérite une « bonne note ».
Dès lors qu’on emploie les mots « réussir, échouer », faire un devoir devient un danger immanent que seuls les élèves bien notés sont assez forts psychologiquement pour s’y risquer sans appréhension.
Pour apprendre et apprendre à apprendre avec de nouveaux outils, il faut, pour les enfants comme pour les adultes, un statut de chercheur.
Le paradoxe, né de ce qui n’est pas encore une connaissance propre, une évidence, c’est que les élèves ne maitriseront efficacement les outils d’un apprentissage (ces automatismes ancrés dans l’inconscient) que lorsqu’ils auront atteint les objectifs et acquis les savoirs visés avec les petits moyens dont ils disposaient pour les atteindre. C’est pourquoi ils ne peuvent pas apprendre seuls. Pour douter, chercher et trouver, on est plus intelligent à plusieurs. Le doute survient au cours d’une recherche en interaction, en collaboration avec un ou plusieurs camarades (avec ou sans conflit socio-cognitif : même sans contradiction, la seule présence du pair suffit à faire douter).
Quand un « exercice » individuel terminé, remis, corrigé de la main du maitre, est noté et commenté, le doute (de soi) n’a plus d’effet productif. Au contraire, il laisse la place au découragement, à la résignation et à l’abandon. Le rituel qui consiste à distribuer les copies notées en public, avec commentaires négatifs claironnés pour les « mauvais », éloges pour les « bons », est la méthode radicale pour enfoncer les faibles. Dans « L’ombre du doute » (1993) Aline Issermann dénonce l’inceste et encense la destruction psychologique des élèves « nuls ». Par-delà l’inceste, son film est un hommage involontaire à la récompense du « mérite » des élèves « en réussite » et à la culpabilisation des élèves « en échec ». La prof (Dominique Lavanant), directrice de conscience au moralisme à géométrie variable, sauve une fillette des désirs incestueux de son père (Alain Bashung) et détruit, sans l’ombre d’un doute, l’estime de soi des plus faibles.
Ne pas juger, ne pas pointer l’erreur comme une faute, accorder le droit à l’erreur renforce la confiance en soi qui permet le doute.
]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Pierre Frackowiak
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14300
2018-10-01T08:40:21+02:00Pierre FrackowiakLes commentaires précédents posent au moins deux problèmes pédagogiques fondamentaux:
1. la prise en compte de la zone proximale de développement dans le choix et l'organisation des séquences de classe. Peut-on la définir pour la majorité des enfants, comment, sur quelles bases? Peut-on...Les commentaires précédents posent au moins deux problèmes pédagogiques fondamentaux:
1. la prise en compte de la zone proximale de développement dans le choix et l'organisation des séquences de classe. Peut-on la définir pour la majorité des enfants, comment, sur quelles bases? Peut-on tenir compte des compétences et savoirs non scolaires?
2. la distinction entre les activités de construction des savoirs et compétences par une démarche active des élèves eux-mêmes (type 1) et les activités d'exercice (type 2, application, réinvestissement, fixation).Les frontières entre les deux types d'activités sont certes ténues. On bascule plus facilement du type 1 vers le type 2 qui occupe l'essentiel du temps scolaire. Il est important d'avoir conscience du moment où l'on bascule…
Nous y reviendrons. Non sans avoir pris en compte les réactions et propositions, expériences des autres.
]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Barbier Benjamin
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14299
2018-09-30T08:56:50+02:00Barbier BenjaminBonjour,
J'ai toujours considéré la ou les fiches de préparation comme une perte de temps.Je trouve que l'expression cadenas mental lui correspond.
Mais à l'époque on nous faisait comprendre qu'il fallait jouer le jeu pour être validé.ée.
Bref...
Je suis d'accord pour s'imposer des...Bonjour,
J'ai toujours considéré la ou les fiches de préparation comme une perte de temps.Je trouve que l'expression cadenas mental lui correspond.
Mais à l'époque on nous faisait comprendre qu'il fallait jouer le jeu pour être validé.ée.
Bref...
Je suis d'accord pour s'imposer des moments riches de sens au détriment de moments qui "attestent qu'on a travaillé".
A ce propos j'aimerais bien échanger avec vous au sujet du dictionnaire. En période 3 avec mes CE1 nous avons un rituel qui consiste à remplacer un verbe par un autre verbe, voire un nom par un autre nom dans une phrase donnée.Tout cela en utilisant le dictionnaire. On obtient par la suite de pures moments de poésie. Nous conservons les phrases obtenues sur des affichages tout au long de la période. Quelles pratiques faut-il favoriser pour que les élèves deviennent autonomes avec cet outil ?
Cordialement,
Benjamin
]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - David.S
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14298
2018-09-29T16:24:50+02:00David.S@ pierre "sans compter les zones proximales que l'on a toujours tendance à abaisser en pensant que l'enfant (pas le sien!) est toujours trop petit pour…"
C'est tellement vrai !
Pourtant on entend très souvent l'inverse : " Il faut que l'enfant réussisse me dit-on."
Du...@ pierre "sans compter les zones proximales que l'on a toujours tendance à abaisser en pensant que l'enfant (pas le sien!) est toujours trop petit pour…"
C'est tellement vrai !
Pourtant on entend très souvent l'inverse : " Il faut que l'enfant réussisse me dit-on."
Du coup, quand c'est plus facile, l'enfant réussit, et tout le monde est content. L'enseignant pense avoir accompli sa mission ? Mais c'est quoi réussir ?
Or, c'est tout le contraire qu'il faudrait faire car montrer à l'enfant qu'il ne réussit pas c'est aussi l'amener à prendre conscience que ces principes sont à changer. Il doit apprendre de nouveaux outils.
J.P Changeux disait : " On revient facilement à ses anciens outils car on ne veut pas se risquer à utiliser les nouveaux."
Ainsi si on ne fait pas douter les élèves, on en arrive à ne rien leur apprendre finalement...]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Pierre Frackowiak
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14297
2018-09-29T11:12:41+02:00Pierre FrackowiakC'est pourtant pas compliqué, mais nous sommes tellement conditionnés qu'il est toujours difficile de garantir la place de l'enfant: la sacro sainte fiche de prép' que l'on ne peut guère s'empêcher d'essayer de suivre (on y a tellement réfléchi!), la progression, les objectifs fixés, tout ce...C'est pourtant pas compliqué, mais nous sommes tellement conditionnés qu'il est toujours difficile de garantir la place de l'enfant: la sacro sainte fiche de prép' que l'on ne peut guère s'empêcher d'essayer de suivre (on y a tellement réfléchi!), la progression, les objectifs fixés, tout ce que l'on a envisagé "dans sa tête", dans les manuels, dans les échanges avec les collègues, le poids de la didactique des disciplines qui fait passer l'enfant bien loin derrière les logiques disciplinaires… sans compter les risques du contrôle hiérarchique qui se fonde à la fois sur la paperasse et sur les prétendues évaluations… sans compter les zones proximales que l'on a toujours tendance à abaisser en pensant que l'enfant (pas le sien!) est toujours trop petit pour…
Alors, il faut s'imposer de mettre les enfants en situation, face à l'affiche par exemple, et de leur consacrer un temps minimum en s'effaçant, en observant et en écoutant, en suscitant de vrais échanges enfant / enfants… sans trop d'a priori, en évitant tout questionnement inducteur, en faisant confiance.
On voit vite si l'on est à côté de la plaque.. avec un rapport situation / objectifs erroné.
On voit vite que les enfants sont intelligents, qu'ils ont des savoirs (non scolaires) et qu'ils peuvent nous surprendre avec des idées que l'on n'avait même pas imaginées.
Mais on a le droit de penser que l'on perd du temps, n'est-ce pas?]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Pierre Frackowiak
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14296
2018-09-27T13:37:04+02:00Pierre FrackowiakTout est dit… et bien dit.
Mais par qui?
Ah… voici donc une question bien saugrenue, n'est-ce pas?
C'est juste pour vous agacer gentiment!
C'est dit par des adultes savants qui savent et qui échangent aimablement entre eux pour en savoir encore davantage et ne rien oublier des...Tout est dit… et bien dit.
Mais par qui?
Ah… voici donc une question bien saugrenue, n'est-ce pas?
C'est juste pour vous agacer gentiment!
C'est dit par des adultes savants qui savent et qui échangent aimablement entre eux pour en savoir encore davantage et ne rien oublier des interprétations possibles de l'image.
Cela pose un problème considérable pour qui connaît bien le fonctionnement mental des collègues. L'enfant est-il encore au centre? Ou est-ce toujours l'adulte? Quand l'adulte a super bien fait sa prép', quand il croit savoir tout ce que l'enfant va dire, tout ce que l'enfant peut dire (en supposant qu'il le peut vraiment, ce qui est loin d'être sûr), quand on a bien noté toutes les pistes d'exploitation possibles, alors il y a toutes les chances qu'il obtienne les réponses attendues, voire même - c'est fréquent, qu'il n'entende même pas celles qu'il n'avait pas prévues. Questionnement habile, fausses questions inductrices, mimiques, regards, relances bien orientées… L'enfant n'est plus là. Le maître domine avec sa super prép' qu'il doit impérativement appliquer jusqu'au bout..
Bon, je sais bien que ce n'est pas votre cas… Mais j'en ai tant vus… pleins de bonne volonté, sûrs de faire au mieux… Pas question de les critiquer, de les accuser d'être soumis ou idéologues conservateurs! Comment les aider vraiment? ]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Barbier Benjamin
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14295
2018-09-27T12:31:04+02:00Barbier BenjaminBonjour,
Je suis resté dans une lecture générale de cette affiche et je reconnais que je n'ai pas entrevu ce que Dominique a évoqué.
Alors, je me dis qu'au moment de Noël (en période 2),il y a possibilité de ritualiser la lecture de publicités sur le thème des jouets et bien...Bonjour,
Je suis resté dans une lecture générale de cette affiche et je reconnais que je n'ai pas entrevu ce que Dominique a évoqué.
Alors, je me dis qu'au moment de Noël (en période 2),il y a possibilité de ritualiser la lecture de publicités sur le thème des jouets et bien évidemment de créer sa propre affiche avec un slogan, ainsi qu'une marque. Merci pour ces perspectives.
Benjamin ]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Eveline
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14294
2018-09-27T12:22:58+02:00EvelineCertes, Dominique, c'est même par elles que j'ai commencé à expérimenter une autre manière d'aborder l'enseignement de la lecture, lorsque nous avons cherché comment s'appuyer sur ce que les enfants savent pour cet apprentissage.
Au moment où cette affiche est apparue sur les murs...
Certes, Dominique, c'est même par elles que j'ai commencé à expérimenter une autre manière d'aborder l'enseignement de la lecture, lorsque nous avons cherché comment s'appuyer sur ce que les enfants savent pour cet apprentissage.
Au moment où cette affiche est apparue sur les murs toulousains, j'ai tout de suite pensé qu'elle pouvait nous aider à résoudre l'épineuse question, pour les enfants, y compris au CM2 encore, de la différence "auteur/narrateur". C'est en effet l'un de ses nombreux intérêts, que de présenter des "narrateurs" différents et pas évidents du tout, pour chacune des phrases écrites. Identifier "qui parle" dans un texte est loin d'aller de soi pour la majorité des enfants à l'école primaire (et c'est encore largement vrai au collège : je m'en suis aperçue plus d'une fois), Ceci est aggravé encore par une pratique d'écriture trop souvent exclusive en classe, notamment chez les petits, qui sollicite des production personnelles en "je", où ce "je" n'est autre que l'auteur : les enfants deviennent prisonniers du "je" qui renvoie à moi, ce qui leur crée d'énormes difficultés de lecture de ce type d'écrits, en les déstabilisant : c'est moi et pas moi et je n'y comprends plus rien !...
D'où la nécessité de faire souvent produire, à côté des "textes libres", dans les petites classes, des écrits où celui qui parle est un personnage extérieur : du style le petit oiseau qui vient d'échapper de justesse aux griffes du chat raconte la peur qu'il a eue.
Ce qui est particulièrement intéressant dans l'affiche Whiskas, c'est de faire formuler tout le raisonnement qui conduit à comprendre que la phrase en haut de l'affiche est prononcée par le poisson et non par le chat, qui en est logiquement le bénéficiaire. Et avec les CM qu ont eu à répondre à cette question, ce en fut pas évident : certains groupes ont proposé "le chat qu'on voit sur la boîte". D'autres ont dit que ça ne pouvait pas être le chat de la boîte, "car c'est pas un vrai chat " ! Seul, un groupe a parlé du poisson, en donnant tout le raisonnement, et en ajoutant que ce poisson n'avait peut-être pas raison de se réjouir, et qu'il aurait dû voir que sur la boîte était écrit "délice de poisson"... Donc...
Vous voyez bien que les enfants sont accessibles à l'humour !!]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14293
2018-09-27T11:12:45+02:00JulosJe fais l'hypothèse que les enfants adorent décrypter les images. Bien plus en tout cas que lorsqu'il s'agit de textes complexes (voire un tantinet ennuyeux lorsqu'ils traitent de sujets éloignés de leurs propres préoccupations).
Autrement dit ce support me paraît pédagogiquement très bien...Je fais l'hypothèse que les enfants adorent décrypter les images. Bien plus en tout cas que lorsqu'il s'agit de textes complexes (voire un tantinet ennuyeux lorsqu'ils traitent de sujets éloignés de leurs propres préoccupations).
Autrement dit ce support me paraît pédagogiquement très bien adapté pour un travail sur la compréhension et également une excellente introduction à une lecture "savante" de bandes dessinées.]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Dominique Frochot
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14292
2018-09-27T11:06:56+02:00Dominique FrochotMerci David.
A propos de "Meilleur que jamais" : est-ce à dire que "jamais est quand même bon" ? Il y a donc là aussi matière à s'interroger sur les mots et à jouer avec eux. En effet, si on peut dire "meilleur que jamais", pourquoi "meilleur que...Merci David.
A propos de "Meilleur que jamais" : est-ce à dire que "jamais est quand même bon" ? Il y a donc là aussi matière à s'interroger sur les mots et à jouer avec eux. En effet, si on peut dire "meilleur que jamais", pourquoi "meilleur que toujours" n'a-t-il pas de sens ?
Et on peut aussi analyser la construction de l'image. Pour faire simple, une ligne de texte en haut, une en bas, l'alignement des 3 Whiskas, le bleu dominant et les deux touches de rouge-orange, etc.
J'ai toujours prétendu qu'on pouvait apprendre à lire avec une boîte de petits pois, Eveline vient de me donner raison...]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - David.S
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14291
2018-09-26T22:54:37+02:00David.SMerci Dominique pour ton commentaire. Car je n'avais pas fait attention à ce qui était écrit sur le boite : "Délice de poissons"
Je pensais avoir tout lu et avoir déjà tout compris ce que disait cette image. Je m'étais même dit que la première chose que je demanderais à des...Merci Dominique pour ton commentaire. Car je n'avais pas fait attention à ce qui était écrit sur le boite : "Délice de poissons"
Je pensais avoir tout lu et avoir déjà tout compris ce que disait cette image. Je m'étais même dit que la première chose que je demanderais à des élèves c'est :
Ouf. Le nouveau Whiskas est là.
Qui peut dire cette phrase ?
Du coup, étant persuadé d'avoir "compris" l'image je ne suis pas allé plus loin dans le texte. Dominique m'invite donc à entrevoir des choses que je n'avais pas vues.
Ce qui veut dire deux choses pour nos élèves :
1- Quand on pense avoir déjà compris, cela fait obstacle pour aller vers une compréhension plus fine ou différente.
2- On ne peut pas apprendre tout seul."ensemble, on est plus intelligents" dirait Mme Dominique Bucheton.
]]>Qui dit quoi dans un écrit ? - Dominique Frochot
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2018/09/25/359-qui-dit-quoi-dans-un-ecrit#c14290
2018-09-26T16:13:47+02:00Dominique FrochotWaouh ! Plus je la regarde, plus je me dis qu’en classe, on peut jouer avec cette pub pendant des heures !
Rien qu’avec « Délice de poissons », tous les délires sont permis : Un délice pour les poissons ? Ce qui expliquerait que Bubulle s’approche le plus possible de la boîte ? Mais...Waouh ! Plus je la regarde, plus je me dis qu’en classe, on peut jouer avec cette pub pendant des heures !
Rien qu’avec « Délice de poissons », tous les délires sont permis : Un délice pour les poissons ? Ce qui expliquerait que Bubulle s’approche le plus possible de la boîte ? Mais alors, si c’est un délice pour les poissons, le chat sur l’étiquette laisserait supposer que le contenu de la boîte est fait avec des vrais morceaux de chat ? Juste retour des choses, en quelque sorte…
Et on peut aussi faire une incursion dans l’absurde : du coup, un yaourt bulgare, c’est avec des vrais morceaux de Bulgare ? Et tant qu’on est dans les pubs, que penser du « lait de montagne » ? Comment on trait une montagne ? Etc. etc.
Et quand on aurait tari la source des délires, on pourrait en revenir à ce que la pub veut réellement dire… Mais c’est tout de suite moins drôle !
]]>