Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
http://www.charmeux.fr/blog/index.php
fr2020-02-19T18:58:14+01:00daily12020-02-19T18:58:14+01:00Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Jacques Husie
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14989
2020-02-19T18:58:14+01:00Jacques HusieLa question de l’évaluation peut se scinder en trois sous-questions : évaluer qui ? l’évaluer sur quoi ? qui évalue ?
Laissons le " par qui " et le " sur quoi " pour plus tard. Reste " qui évaluer " ?
L’évaluation des enseignants étant réduite...La question de l’évaluation peut se scinder en trois sous-questions : évaluer qui ? l’évaluer sur quoi ? qui évalue ?
Laissons le " par qui " et le " sur quoi " pour plus tard. Reste " qui évaluer " ?
L’évaluation des enseignants étant réduite à peu de chose, l’évalué est toujours l’élève, réduit à ses résultats ou à ses " compétences ". Or, l’évolution entre le CP et le CM2 tient à l’action de plusieurs enseignants et de bien d’autres personnes gravitant autour de l’école.
Si donc les performances d’une cohorte d’élèves résultent d’une transformation du groupe par l’action d’une équipe donnée (l’école " Machin " et non l’Ecole en général), c’est bien chaque école et son équipe qu’il faut évaluer, avec le risque d’une comparaison voire d’une mise en concurrence (de toute manière, les écoles sont déjà mises en concurrence par les parents).
Reste à définir les critères de cette évaluation. Le chantier est ouvert sachant qu’on évaluera les résultats d’une cohorte et non de tel ou tel individu. On peut penser au nombre d’élèves passant " à l’heure " au collège, à la moyenne des résultats dans tel domaine et rapportés à une norme nationale ou locale et même au nombre d’élèves arrivant en 3eme ...
Cette évaluation d’école allège le poids individuel des évaluations mais le fait porter sur les équipes qu’elle met face à leurs résultats. C’est pourquoi les enseignants n’y sont pas plus favorables que leurs syndicats, leurs associations ou que l’ex-IGEN. Evaluer les élèves jusqu’à plus soif dérange moins que d’interroger l’action d'équipes ou d’une institution.
Mais ne faudra-t-il pas franchir le pas pour construire une école plus juste ?]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Laurent Carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14988
2020-02-18T16:15:30+01:00Laurent CarleMerci à Alain Miossec pour ce rapide mais riche tour d’horizon des ressources qui s’offrent à ceux qui voudraient cesser de sélectionner pour enfin « évaluer sans dévaluer », titre d’un ouvrage de Gérard De Vecchi chez hachette Education. Il y met en exergue : « évaluer c’est faire...Merci à Alain Miossec pour ce rapide mais riche tour d’horizon des ressources qui s’offrent à ceux qui voudraient cesser de sélectionner pour enfin « évaluer sans dévaluer », titre d’un ouvrage de Gérard De Vecchi chez hachette Education. Il y met en exergue : « évaluer c’est faire apparaitre de la valeur, c’est valoriser ».
Quand j’étais jeune parent d’élève, il y a quelques décennies, tous les ans, du CE1 au CM1, je signais une décharge exonérant la maitresse de toute responsabilité en cas d’échec scolaire, pour qu’elles consentent les unes après les autres à exempter mes enfants des devoirs du soir à la maison ou en classe, pendant la récré du lendemain matin. Pourquoi contourner si ouvertement plusieurs circulaires ministérielles sur la question des devoirs ? La peur et un vague sentiment d’imposture. Pour s’en défendre, la plupart s’installent définitivement dans un rôle d’agent de maintenance vigile de l’ordre scolaire. Cette posture appelle la direction de conscience fondée sur la responsabilité morale et pénale de l’enfant écolier dans ses comportements d’apprentissage et leurs conséquences.
Ce qui maintient l’école dans cette idéologie du passé et ses immuables rituels, c’est l’anxiété, la crainte individuelle et partagée de mal faire, de perdre le contrôle du groupe, de s’aventurer hors de la norme livrée par la tradition orale dont témoignent les anciens censés bien connaitre le métier. Cette crainte suppose l’existence virtuelle d’une puissance supérieure dont personne ne perçoit le corps matériel mais dont tous redoutent le jugement et l’éventuelle colère. En conséquence, chacun se cramponne à la tradition protectrice. Dans le but de réduire le retard des plus faibles et leur écart avec les « bons », suggérer à une enseignante de renoncer aux « bons points » et aux dictées de « sons », c’est lui demander de faire l’ascension du Mont Blanc sans guide. Lui évoquer la possibilité de renoncer à la « méthode de lecture » revient à lui proposer le suicide. Définissant l’écriture comme une simple transcription graphique de la parole, l’oral prime sur l’écrit, l’engendre, l’enfante et l’accouche. L’oralisation est un certificat de professionnalisme pour l’adulte, de bonne réponse pour l’enfant. Comment se soumettre à cette oralité sans méthode de lecture ?
L’argument récurrent n’est pas étayé seulement sur les instructions officielles. Il y a aussi celui de l’insuffisance de formation qui rendrait aventureux tout écart de la normalité, de l’évidence historique, respectée partout depuis toujours. Faire bien et être normal, c’est faire mieux que les autres mais comme tout le monde. Cette règle institutionnelle s’impose aux élèves comme aux enseignants. La diversité est l’ennemi du système scolaire. La psychologie et les services de soin et soutien, internes ou externes, confirment les présomptions de déviance et d’écart à la norme. Par nécessité de survie, l’enseignant « normal » exécute, mais ne pense, ni ne théorise ses pratiques. Il les justifie si nécessaire en cas de désaccord. Dans l’exercice de son métier, il fait confiance pour appliquer ce que les didacticiens, prédicateurs et gardiens du temple qui « savent » lui prescrivent. Ainsi, Marie Thyme, Thomas Dacquin, Mary Curry, Dédé Karthes, Harry Stoot, Henri Golan, Inès Tettick, Henri Gauland, Pierre Quiroulle, courageux ambassadeur de la pensée dominante, s’emploie sans hésiter, au singulier pluriel, à diffuser leur bonne parole.
Pour changer l’école dans le sens des droits de l’homme et de l’élève, contre l’idéologie dominante garante de la normalité, pour rompre avec le conformisme, il faut de l’audace. Sans assurance, sans sérénité et sans confiance en soi, aucune audace n’est possible. Le conformisme anxieux rend à la fois docile et soupçonneux, mais jamais pédagogue. Le contrôle permanent rassure. Dans ce climat, « c’est faisable sans formation » est la seule proposition susceptible d’être reçue sans réticence par quelques professionnels non conformistes mais prudents, une minorité.
Post conclusion :
Dans quelle école n’entend-on pas le sermon : « mieux vaut un devoir inachevé et à moitié juste, mais fait seul, que terminé et entièrement juste avec l’aide d’un camarade » ?
La majorité des enseignants célèbrent et imposent le culte du chacun pour soi et de l’individualisme dans les classes mais adhèrent volontiers aux mutuelles (MAIF et MGEN) fondées par les anciens et gérées par des militants sociaux.
]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Alain Miossec
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14987
2020-02-16T22:31:36+01:00Alain MiossecL’évaluation, en voilà une montagne, une chaîne de montagnes ! Déjà beaucoup d’arguments et de propositions pour la transformation...
La situation relatée par Eveline (comme on pourrait le faire de l’analyse de l’enfant qui apprend à marcher, à parler ou à faire du vélo...)...L’évaluation, en voilà une montagne, une chaîne de montagnes ! Déjà beaucoup d’arguments et de propositions pour la transformation...
La situation relatée par Eveline (comme on pourrait le faire de l’analyse de l’enfant qui apprend à marcher, à parler ou à faire du vélo...) nous fait toucher du doigt des éléments fondamentaux de ce qu’il faudrait pour quitter l’évaluation « matraquante » et qu’il y ait réussite pour tous à l’école.
Remarque : dans l’histoire de « cette dame qui voulait maigrir de façon durable », on pourrait continuer de tirer bénéfice en poursuivant le dévoilement de ce qui se joue au niveau du « traitement proposé par le professionnel à la dame » pour les deux protagonistes (explicitations, savoirs, prises de conscience, retours, résistances, articulation aux activités...)
Bien entendu, moi aussi en croyant bien faire, j’ai fait fonctionner des évaluations trop souvent, portant leur lot de négatif etc....En fait comme la dictée, la récitation, le déchiffrage etc. l’évaluation permanente « notée » (de plusieurs façons) est le symptôme-système, le rouage-machine de tout un système. Quand on tire le fil de l’évaluation, toute la pelote vient et les habitudes, la constante macabre (cf. Antibi), la facilité, le laxisme, la fatalité, les fausses légitimités ont la peau dure. Les contradictions, les pièges aussi : jeter le thermomètre ne fait pas baisser la fièvre mais l’utiliser n’a jamais fait guérir !
Comment s’en sortir ? Certes en cessant, entre autres, de confondre l’évaluation formative et sommative (« certificative ») et en faisant reculer cette dernière pour favoriser la première.....mais cette fameuse évaluation formative, on ne sait pas faire puisqu’il faut changer toute la pratique !
Quelques pistes pour s’en sortir :
- Élaborer des situations d’enseignement qui « embarquent » vraiment tous les élèves (ex : recherche, création, projet social, défi, situation problème...), pour faire vivre la réussite, la compréhension, l’accès à la normativité, la prise de pouvoir, l’égalité ce qui nourrit les mobiles internes de l’apprendre (valeur d’usage)...contre la taylorisation, saucissonnage des enseignements avec évaluation permanente qui renforcent les mobiles externes (ex : « bâton et carotte », valeur d’échange, paiement par les points, concurrences...), mais aussi la normalisation-conformiste, le tri, le classement, la sélection (ségrégative) et son cortège de légitimation pseudo scientifique dès les plus jeunes ages.
- Agrandir donc le temps dédié aux apprentissages et instituer des reprises de ces situations avec variations (famille de situations), et diminuer radicalement celui de l’évaluation sommative (à la fin sur un temps bref, voire quand l’élève est prêt, ou même quand il témoigne de son savoir en situation)...contre la menace permanente du jugement (de l’enseignant, des autres et de soi-même aussi).
- Favoriser le travail de groupe, le savoir comme conquête collective avec des productions, des échanges, des analyses sur les erreurs (voire anonymisées) et les réussites, toutes deux consubstantielles de l’apprendre, instaurant un rapport positif à l’autre et au doute...contre la rivalité, la concurrence,, la comparaison permanente et l’addiction à la certitude.
- Faire expliciter, co-expliciter régulièrement avec les élèves ce qu’on apprend (à différentier de ce qu’on fait), les stratégies de réussite, et ainsi instituer une distance entre le faire, les objets de savoir et les sujets...contre le savoir « donné-reçu- appliqué » comme une évidence, contre « je suis la note » et de plus « je ne comprends pas ce qui pose problème, ce que je dois apprendre »
- Valoriser les progrès, pratiquer une lecture au positif, même des erreurs qui deviennent questionnement et ouvrent sur la perspective suivante, développer la capacité d’auto-socio critique...contre le jugement négatif répété, la focalisation constante sur le manque, avec dérive sur la « faute » de l’élève, atteinte à l’estime de soi, à l’envie d’apprendre, empêchant même l’élève de pouvoir accéder à sa propre critique.
- Utiliser des outils (ex : porte-folio) qui permettent de garder mémoire des réussites, des réalisations (vers le chef d’œuvre...), des progrès...contre les outils qui induisent les comparaisons, accentuent la lecture des manques, empêchent de conserver le sens de ce qu’on apprend
- Se demander régulièrement : « qu’est-ce que je change quand ils ne réussissent pas ? », qu’est ce que je n’ai pas compris de ce qu’ils ne comprennent pas (ex : malentendus, connivences, implicites, situations inadaptées, savoir non cerné...)...contre le report de l’échec sur l’élève, les parents.
- Favoriser l’observation, prendre le « conseil des élèves » de part l’analyse de leurs productions (orales, écrites...), au cours des échanges collectifs...contre le savoir sans les élèves !
- Informer les parents de la démarche et du type d’évaluation pratiqué, et directement chaque parent de la situation de progrès de son enfant...contre l’inquiétude et l’incompréhension des parents.
- Travailler collectivement avec les collègues dans et hors l’école, sans avoir peur de la controverse et sans exclusion...contre l’isolement, le suivisme etc.
Je ne sais pas où en sont les maternelles concernant l’évaluation, mais les programmes de 2015 étaient porteur de transformations positives importantes : plus de temps d’apprentissage, observation, remarquer les progrès, pas tous en même temps, communiquer avec l’enfant et les parents en positif... Il faut croire que les pratiques scolaires devraient davantage être inspirées par celles du bas et non être pressurisées par celles d’en haut !
D’accord avec Laurent pour appeler au nombre qui se mobilisent pour faire entrer la démocratie dans l’école...sans formation ? Oui au sens de sans attendre l’improbable et éventuelle future « bonne parole » de l’institution ou l’aide ponctuelle des poches de résistances de formateurs, chercheurs...mais pas sans auto-socio formation!
Quelques ressources :
- Un livre collectif du LIEN (avec un interview) : « Évaluer sans noter, éduquer sans exclure » avec des contributions sur « La note entre histoire et pouvoir »...« Passer du devoir évaluer au désir d’observer, en maternelle »... « Dé-chiffrer l’humain »... « Désintoxication à l’évaluation notée »... « Expérience d’école nouvelle, comment se passer des notes ? » etc. www.gfen.asso.fr/ressourc...
- Un article de Charles Pépinster : « Sortie triomphante d’un pénible paradoxe. Les professeurs pourraient-ils cesser d’avoir deux fonctions antinomiques : faire apprendre avec bienveillance et ensuite sélectionner ? Caresser puis gifler ? » www.meirieu.com/FORUM/pep...
- Une intervention d’André Tricot à l’université d’automne du SNUipp « L’évaluation des élèves et les effets secondaires des stéréotypes » www.ozp.fr/spip.php?artic...
- Un article de Marc Bablet « Coopération vaut mieux que compétition » blogs.mediapart.fr/marc-b...
- Un interview de Pierre Merle : « Les notes peu fiables, décourageantes et anxiogènes ne sont pas une fatalité scolaire » www.cafepedagogique.net/l...
]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - laurent
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14986
2020-02-15T16:01:58+01:00laurent« L’humain n’est bon que s’il ne perd pas Trop. »
Si j’ai risqué de perdre monsieur Trop, je lui présente mes excuses. Mais Trop se trompe.
Dans mon précédent commentaire, je n’ai nommé personne. Je ne l’ai donc pas nommé car j’ignorais qu’il faisait partie de ces...
« L’humain n’est bon que s’il ne perd pas Trop. »
Si j’ai risqué de perdre monsieur Trop, je lui présente mes excuses. Mais Trop se trompe.
Dans mon précédent commentaire, je n’ai nommé personne. Je ne l’ai donc pas nommé car j’ignorais qu’il faisait partie de ces êtres sans nom, sans identité, sans patronyme, sans géniteur, sans sexe, sans existence réelle, obligés de se présenter au lecteur, pour faire vrai, sous des noms imaginaires.
J’ignorais donc que, par dédoublement multiple de la personnalité, il était aussi Marie Thyme, Thomas Dacquin, Mary Curry, Dédé Karthes, Harry Stoot, Henri Golan, Inès Tettick, Henri Gauland, Pierre Quiroulle, et suite. J’en oublie. Pardon à ces êtres virtuels oubliés.
Ses baptêmes sans cesse renouvelés finissent par flouter l’âme rendue méconnaissable de ce corsaire du Net. Je salue son courage libertaire de réformer l’orthographe de mon nom et de s’affranchir des règles de la transparence en venant débattre masqué sur l’agora. Je suis désolé de l’avoir maladroitement séparé de ses avatars et déplore sincèrement qu’il se sente meurtri de s’identifier à tort aux créatures du Dr Frankenstein.
Il est vrai que quand on n’est personne, il faut tenter de ressembler à quelqu’un. S’il en a une, je lui souhaite de retrouver rapidement sa véritable identité et son unicité.]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Sébastien Lemoine
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14985
2020-02-15T03:57:42+01:00Sébastien Lemoine@ Toctoctoc ! André.
Le milieu de la pédagogie nouvelle n'est pas une communauté en auto-gestion, ni en laisser-faire.
Alexandre Zinoviev montre que la société communaliste soviétique est en autogestion. L'auto-gestion génère en effet des luttes individelles dans la perpétuation des...@ Toctoctoc ! André.
Le milieu de la pédagogie nouvelle n'est pas une communauté en auto-gestion, ni en laisser-faire.
Alexandre Zinoviev montre que la société communaliste soviétique est en autogestion. L'auto-gestion génère en effet des luttes individelles dans la perpétuation des positions sociales et dans leur ascension. Par contre quand elle est globalement encadrée/administrée comme entre 1941 et 1945, c'est l'entre-aide et l'abnégation qui dominent. Dans un cadre de stabilité historique, AZ en appelle à un renforcement de l'état avec une « nouvelle idéologie » afin de développer une « nouvelle utopie » : zinoviev.info/wps/archive... .
On remarque les mêmes problèmes communalistes dans les sociétés en laisse-faire comme aux USA où l'on compte 9,5% d'enfants hyper-actifs selon le DSM-5 (contre 0,5% en France avec notre classification). Certains montrent que ce surdiagnostique a pour origine l'éducation du laisser-faire et de la tolérance. Ce qui fait des enfants rois et peu éduqués. Ils sont perçus par le DSM comme troublés. Certains psychologues en appellent donc à une éducation à la française du contrôle de soi et de l'autorité. Mais, j'ajoute que cette éducation doit être plus ouverte. L'enfant a le droit de parole avec les adultes. Ne pas l'écarter des discussions d'« adulte » surtout quand ça les concerne. Cette nouvelle autorité est en fait la démocratie selon Dewey, l'équivalent de Marx aux USA.
Or, le milieu de la pédagogie nouvelle est fortement encadré/administré mais il est autrement encadré que celui des traditionalistes.
Les pédagogies modernes donnent beaucoup plus de boulots aux professeurs que la transmission apriori d'informations qui se cristallisent pour tout temps et tout milieu.
On sait déjà depuis les années 50 que « Les résultats [des études sur la mémoire et l'apprentissage] permettent d'éliminer l'hypothèse d'un transfert. » (Henri Wallon)
Le "nouveau" professeur n'opère pas en technicien (transmetteur, programmeur, déeloppeur) mais en stratège. Il n'est pas dans des activités d'automatisation et de transmission mais dans des processus d'actualisation et d'orientation.
Même dans la pédagogie Montessori bien que technisciste, on n'oublie pas (contrairement à Blanquer et cie) les processus d'individuation, soit l'expérience et la pratique (dont le questionnement), quand bien même les enfants intéragissent peu entre eux dans leur travail.
Dans la pédagogie nouvelle, le professeur est à la fois un mentor et un guide vers l'avenir et non un donneur d'ordre, ni un gardien des traditions fossilisées.
Je vous envoie encore à Yves Richez (ISTE, 2017) sur la question du mentorat. Je te laisse faire les recherches sur internet. Tu trouveras aussi ce qu'est une authentique « évaluation ».
Par ailleurs, je viens de retrouver sur ma page fb l'extrait de l'intervention sur la psychologie de groupe d'Henri Wallon d'après une étude US. Je l'ai copié-collé sur wikirouge : wikirouge.net/Henri_Wallo...
Je note ici quelques points :
* Plus grande cohésion interne <=> consentement libre des membres dans la coopération (= démocratie)
Sinon, dissolution ou scission
=> Ces résulats sont réaffirmés par la recherche actuelle
* Le leader n'est pas toujours le plus habile ou apte dans l'action que le groupe se propose de réaliser.
* Le chef change suivant les activités.
* La concurrence peut activer une émulation/une motivation, non pas pour conquérir l'autre mais pour que réaliser un travail bien fait soit une performance.]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - André Trop
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14984
2020-02-14T18:18:53+01:00André Trop@ Karl
Visiblement, vous me préfèreriez mort et silencieux puisque inhumain. Preniez-vous vos congés au Cambodge pour avoir ce goût du sang ? Mais je vous comprend. Mieux vaut éliminer des contradicteurs avant de claironner qu’il "suffirait de renoncer aux contrôles permanents et...@ Karl
Visiblement, vous me préfèreriez mort et silencieux puisque inhumain. Preniez-vous vos congés au Cambodge pour avoir ce goût du sang ? Mais je vous comprend. Mieux vaut éliminer des contradicteurs avant de claironner qu’il "suffirait de renoncer aux contrôles permanents et d’autoriser les échanges et l’entraide pour réduire à presque rien l’échec scolaire … et répandre le bonheur dans les classes ".
Hé bien, j’en ai vu pas mal, de ces élèves venant des classes publiques ou du privé, appliquant vos thèses et travaillant sans " méthodes ". Je vous livre mes observations sur ces " gosses " :
+ En groupe, aucune entraide mais lutte constante pour le leadership, avec le langage comme arme pour dominer qui manie moins bien les mots,
+ Pour les leaders, rejet de toute autre autorité et confusion entre " travailler ensemble " et " faire travailler les autres ", ce qui ancre la notion de hiérarchie.
+ Confusion entre logorrhée et pensée. Suivant l’axiome " Parler, c’est faire ", on parle, on parle, sans jamais construire une argumentation.
+ Prédominance de l’oral sur l’écrit, la faiblesse des savoirs empêchant de produire la moindre trace cohérente,
+ Détestation des projets longs, goût pour l'immédiate plutôt que pour le projet construit,
+ Contentement de soi allant avec le rejet de l’inconnu vu comme risque de remise en cause.
Ces comportements découlent largement d’attitudes magistrales gonflées d’un supposé progressisme pédagogique qui n’est que prétexte à travailler moins et plus approximativement. Etre cool, c’est moins d’efforts et de savoirs, pour le maître comme pour l'élève. Et devinez qui paiera le prix ...
EN bref, si l'école de Ferry ne valait rien, celle des pédagogies nouvelles n'est pas meilleure. Et si une école autre est nécessaire, sur quelles bases la fonder ?
Quand à la fable de l’humain capable de " ne pas juger, ne pas culpabiliser, ne pas moraliser, ne pas isoler, ne pas trier ", le dernier des psychologues ancrés dans le réel vous dira que l’humain n’est bon que s’il n’y perd pas trop.]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Laurent Carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14983
2020-02-14T10:06:13+01:00Laurent CarleMis à part les commentaires ridicules de la créature cousue main, échappée du laboratoire du Dr Frankenstein, qui, sous divers noms d’emprunt, avec ses réflexions de cadavre, cherche à se faire passer pour un humain, les récentes contributions des lecteurs d’Éveline Charmeux sont d’un...Mis à part les commentaires ridicules de la créature cousue main, échappée du laboratoire du Dr Frankenstein, qui, sous divers noms d’emprunt, avec ses réflexions de cadavre, cherche à se faire passer pour un humain, les récentes contributions des lecteurs d’Éveline Charmeux sont d’un haut degré d’intelligence. Sauf à son échelle et dans sa sphère d’action, sinon d’influence, personne n’a le pouvoir de changer ou d’améliorer, seul, l’école française, vieille dame percluse figée dans ses méthodes et traditions du dix-neuvième siècle. Mais les échanges font avancer la réflexion pédagogique, les pratiques, la volonté collective et donc la conscience professionnelle. La démocratie, donc.
Benjamin Barbier résume bien l’embarras dans lequel se trouve tout débutant ayant à choisir entre la quiétude d’une reproduction fidèle des us et coutumes de notre système « éducatif » qui n’en finit pas d’agoniser et, d’autre part, le doute, la réflexion critique, la recherche et la création personnelle pour un enseignement neuf, pour une nouvelle façon d’évaluer les savoirs des élèves et leur développement cognitif, sans les juger, sans les contraindre au respect des normes du passé et de l’omnipotence du professeur. Survivre c’est durer, vivre c’est changer. Malheureusement, le traditionalisme de conformité attire plus de pratiquants que la créativité innovante. Le contrôle quotidien et les jugements à l’encre rouge que l’on observe dans la marge des cahiers d’écolier nuit gravement au progrès de la connaissance, du maitre comme de l’élève. Il suffirait de renoncer aux contrôles permanents et d’autoriser les échanges et l’entraide pour réduire à presque rien l’échec scolaire (concept qui situe la cause dans la conscience de l’élève) et répandre le bonheur dans les classes. A moins d’avoir l’avantage de grandir dans une famille favorisée socialement et culturellement, c’est normal de rencontrer des difficultés quand on n’a pas d’autre milieu que l’école pour apprendre. Sans tâtonner et se tromper on n’apprend rien. L’erreur est féconde. C’est sa sanction, le jugement moralisateur et l’interdiction de communiquer entre pairs qui font échouer ceux qui, pour échapper à l’humiliation de la mauvaise note, très jeunes, finissent par renoncer à apprendre. Noter, ce n’est pas mesurer, c’est mettre les élèves en concurrence sans le dire, c’est trier pour éliminer.
Si la femme est vraiment l’avenir de l’homme, on a hâte de voir les dames, majoritaires dans le primaire, y faire entrer le futur et en chasser le passé en invitant l’enfant nouveau à agir, interagir et cesser d’être, sur ordre, destinataire passif de la leçon magistrale, avant contrôle de ce qu’il en reste. Le ministre, son administration, ses généraux qui ne sont probablement pas tous en accord avec sa gestion scolaire, ne font pas le poids face à un million de professionnels, ni victimes, ni complices, déterminés à faire entrer la démocratie dans l’école.
Ne pas noter, ne pas juger, ne pas culpabiliser, ne pas moraliser, ne pas isoler, ne pas trier, c’est faisable sans formation.
]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14982
2020-02-12T18:06:10+01:00JulosLu sur le Café pédagogique :
Bernard Charlot : « Éducation ou Barbarie »
Après un long silence en France, Bernard Charlot revient avec un livre (« Éducation ou Barbarie », Economica) qui « porte l’idée qu’il faut réintroduire la question de l’homme dans l’éducation »....Lu sur le Café pédagogique :
Bernard Charlot : « Éducation ou Barbarie »
Après un long silence en France, Bernard Charlot revient avec un livre (« Éducation ou Barbarie », Economica) qui « porte l’idée qu’il faut réintroduire la question de l’homme dans l’éducation ». Selon l’auteur, les différents courants de pédagogie, nouvelle ou traditionnelle, « proposaient un type d’Homme à éduquer ». Un Homme fondé sur des valeur, des normes et des désirs. Aujourd’hui, l’éducation est pensée dans une logique de performance dans un marché concurrentiel : on éduque pour avoir un bon travail plus tard. Pour Bernard Charlot, c’est la fin de l’Éducation et le début de la barbarie. « Ce n’est pas un livre pour donner une réponse à la question "éducation ou barbarie ?", mais c’est un livre pour demander qu’on pose à nouveau dans notre société contemporaine la question de la signification de l’éducation et de ce que nous faisons avec nos enfants ».
Dans un entretien il s'en explique. ( à l'attention des abonnés).
]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Astro52
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14981
2020-02-12T14:58:40+01:00Astro52Merci Benjamin ! J'aurais pu aussi appliquer une partie de cette analyse à moi-même à l'entrée à l'IUFM voire au début de ma courte carrière puisque j'ai changé de métier. Mais c'est cela aussi ce qui me choque au fond dans la démagogie traditionaliste : sa propension à se limiter à...Merci Benjamin ! J'aurais pu aussi appliquer une partie de cette analyse à moi-même à l'entrée à l'IUFM voire au début de ma courte carrière puisque j'ai changé de métier. Mais c'est cela aussi ce qui me choque au fond dans la démagogie traditionaliste : sa propension à se limiter à toutes les croyances et certitudes que je pouvais avoir moi-même le premier jour où je suis rentré à l'IUFM, vierge de toute connaissance pédagogique puisque sortant d'une licence en ingénierie des matériaux... Il y a une sorte de fascination triste à constater que d'autres peuvent rester 40 ans l'ignorant du premier jour, tout en étant sur le terrain tous les jours. Tout en faisant de leur ignorance une religion, mais enfin sans ça, ça se passerait sûrement différemment.
Bonjour André,
Une évaluation initiale n'a pas besoin d'être rigide, elle va s'affiner avec le temps de toute façon. L'important c'est que les constats qu'elle fait soient compris et partagés par l'élève. Ca n'en fait pas pour autant une évaluation "molle", puisque sa fonction est aussi la distinction entre ce qui va demander à l'élève de continuer en en faisant juste un peu plus, et ce qui suppose d'arrêter de faire comme avant pour se demander comment on a pu rater le train il y a plusieurs années et rester sur le quai depuis, pour reprendre le problème autrement depuis le tout début. Ce qui est le cas échéant salvateur, mais pour le moins violent comme feedback pour une entrée en matière ! Il est alors indispensable de vraiment savoir ce qu'on fait, d'être sûr qu'on n'est pas simplement face au constat qu'on ne se comprend pas encore parce qu'on ne parle pas encore le même langage, qu'on n'a bien en face de soi un élève perdu dans les méandres du néant depuis le début de quelque chose, et pas un élève qui a simplement appris des choses sous une forme un peu différente de celle qu'on voudrait voir ou entendre, mais qui ne demandent qu'à s'exprimer dans leur forme à elles si on ne les empêche pas de s'exprimer par une lecture binaire répondant à des attentes trop rigides.
L'évaluation initiale, avec les cas les plus difficiles, c'est le moment qui fonde une relation pédagogique par le partage de la question : "chiche d'arrêter de faire semblant ?"
Il ne faut pas mélanger évaluation et contrôle, et le caractère qu'on donne à ces moments. L'évaluation implicite est permanente, puisque la pédagogie est une science de l'observation. On observe tout le temps, et ce faisant, implicitement le plus souvent, on évalue. De sorte que si on faisait un contrôle, on saurait à 90% le résultat obtenu par chaque contrôlé avant même le contrôle. La question est donc surtout de savoir ce qu'on fait de tout ça. A quel moment faire passer quel message ? A quel moment mettre de la pression ou en enlever ? A quel moment laisser ronronner ou officialiser ? A quel moment faire remonter quoi aux parents ? A quel moment confronter ce qu'on a appris avec une personne à l'évaluation d'une autre ? Ca aussi c'est une étape importante, qui ne doit pas intervenir trop tôt pour ne pas empêcher l'apprentissage, mais qui doit arriver un jour pour s'assurer que l'apprentissage supposé n'est pas un simple langage codé, instauré entre un enfant et un adulte, indétectable pour les autres, utilisé discrètement pour souffler les réponses attendues aux élèves, qui répondront alors juste en l'absence de tout apprentissage.
La fréquence dépend de la complexité de ce qu'il y a à apprendre. Des tâches très complexes comme la lecture, la rédaction ou l'orthographe, qui se construisent au fil des ans, ne vont pas enregistrer de variations mesurables en l'espace de 1 ou 2 jours. Quand bien même un contrôle serait une mesure, la marge d'erreur de cette mesure la rendrait inopérante pour être appliquée à mesurer des variations aussi petites. Dans ces domaines, pouvoir mesurer de façon fiable des progrès certains à un mois d'intervalle suppose des progrès déjà très solides, fondés sur un entrainement quotidien pendant le mois en question. Un délai de 5-6 semaines, donc en gros avant chaque petite vacances, me semble pertinent entre 2 "points de passage". Je l'ai pratiqué moi-même. Rien de très différent des productions écrites que les élèves faisaient tous les jours, juste un peu plus officiel, un peu plus appliqué donc, et avec un barème de notation superposé au codage des erreurs orthographiques sur lequel les élèves s'appuyaient tous les jours pour auto-corriger la production de la veille. Il est intéressant de stocker ces productions-éval ensemble, pour permettre une comparaison rapide et une visualisation des progrès au cours du temps. Si on a travaillé efficacement, alors l'inutilité des notes et des critères d'évaluation apparaît au grand jour : les améliorations sont tellement évidentes au premier coup d'oeil que ça se passe de tout commentaire.
En fin d'année... je vais pousser le bouchon plus loin que n'importe qui n'a jamais osé, en proposant de faire passer à tous les élèves de France l'équivalent d'un concours classant, comme pour les étudiants en médecine. En donnant des sujets intelligents, on pourra forcer les enseignants à travailler intelligemment, mieux qu'avec n'importe quels nouveaux programmes prétendument innovants. On pourra ensuite, en comparant le classement national de chacun des élèves d'une classe en fin d'année avec leur classement à la fin de l'année précédente, mesurer l'efficacité relative de l'enseignement dispensé pendant l'année, et constater qu'il a pu profiter différemment ou pas à ceux qui étaient en début d'année déjà bons ou en difficulté. On pourrait ainsi évaluer le travail des enseignants de façon plus juste et plus précise qu'avec des inspections, et piloter leur formation continue en fonction des besoins de leurs élèves.
Et oui, c'est valable dès le CP, d'autant qu'avec les "big data" on pourra déceler les effets de pratiques pédagogiques qui semblent donner de bons résultats en fin de CP tout en hypothéquant l'avenir à plus long terme. Pour ensuite revoir les sujets d'évaluation de fin de CP, pour faire baisser les scores de ces réussites éphémères et trompeuses. Ce serait ça, le fameux "pilotage par les résultats"... Même dans les années 50 ils n'auraient pas osé !
]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Eveline
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14980
2020-02-12T09:42:55+01:00EvelineMerci Benjamin ! Bien d'accord !!
Quant à André Trop, je dirai que le pseudo me semble, pour une fois, adéquat : c'est effectivement trop. Trop de "toute puissance" personnelle, trop d'amalgame, trop de lecture hâtive, de contresens et de questions hors sujet....
Merci Benjamin ! Bien d'accord !!
Quant à André Trop, je dirai que le pseudo me semble, pour une fois, adéquat : c'est effectivement trop. Trop de "toute puissance" personnelle, trop d'amalgame, trop de lecture hâtive, de contresens et de questions hors sujet.]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Benjamin Barbier
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14979
2020-02-12T08:45:32+01:00Benjamin BarbierBonjour,
Le commentaire d'Olivier m'interpelle car je me suis reconnu dans le fantasme de toute-puissance...
En effet, en début de carrière, j'ai beaucoup trop évalué mes élèves (auxquels je présente mes excuses par ailleurs).
C'était pour me rassurer sur ma pratique mais aussi pour me...Bonjour,
Le commentaire d'Olivier m'interpelle car je me suis reconnu dans le fantasme de toute-puissance...
En effet, en début de carrière, j'ai beaucoup trop évalué mes élèves (auxquels je présente mes excuses par ailleurs).
C'était pour me rassurer sur ma pratique mais aussi pour me légitimer en tant que maître d'école !
Deux aspects sur lesquels il conviendrait de méditer plus longuement dans les écoles de professeurs.
Alors, pendant longtemps, les évaluations m'ont plus servi qu'elles n'ont profité aux élèves.
Et ce n'est que cette année où je commence à en voir l'intérêt et les modalités. Je sors quelque peu de la sacro-sainte évaluation certificative pour me diriger sereinement et tranquillement vers l'évaluation formative.
Je constate autour de moi que de plus en plus de collègues agissent ainsi.
Certes, j'ai fait le sale boulot demandé par mon ministre. Sale boulot qui ne sert que ce dernier. Prochainement, il va communiquer sur des progrès notables des petits CP et s'en attribuer la réussite ! Il est dans la toute-puissance !
Je pense qu'il est nécessaire de construire le processus d'évaluation avec l'élève. Seulement, cela demande dans le contexte de l'école, des trésors d'ingéniosité, des échanges dans les équipes, et une volonté commune.
Ce n'est plus du ressort de ma génération. Je souhaite que mes jeunes collègues opèrent un changement majeur et abandonnent les notes, les bulletins ou les livrets.
Cordialement
Benjamin Barbier
]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - André Trop
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14978
2020-02-11T12:37:02+01:00André TropSi j’ai bien compris la parabole de la " grosse " dame, une " bonne " évaluation respecte impérativement quelques règles simples :
+ Pas d’évaluation diagnostique initiale rigide,
+ Evaluation conduite par le seul enseignant à l’intérieur du processus...Si j’ai bien compris la parabole de la " grosse " dame, une " bonne " évaluation respecte impérativement quelques règles simples :
+ Pas d’évaluation diagnostique initiale rigide,
+ Evaluation conduite par le seul enseignant à l’intérieur du processus d’apprentissage,
+ Pas d’évaluation continue équivalant à une évaluationnite,
+ Des évaluations espacées d’au moins d’un mois,
+ Une évaluation finale " certificative " (en fin d’année ?).
Respecter simultanément ces règles revient aux compositions mensuelles des années 50.
Faut-il vraiment y revenir et remettre en fonction un cahier de compositions mensuelles ?
Faut-il noter les compositions et faire connaître la note aux élèves en la commentant pour qu’ils participent au processus d’évaluation ?
Tout ceci est-il valable dès le CP ?
Par avance, merci de vos réponses.]]>Est-il valable d'évaluer à l'école ? - Astro52
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2020/02/10/415-est-il-valable-d-evaluer-a-l-ecole#c14977
2020-02-10T18:02:13+01:00Astro52Bonjour,
Remettre en cause les dérives de l'évaluation à l'école, ça ne doit pas conduire à remettre en cause toute forme d'évaluation, dont la fonction première est le partage de la constatation d'un progrès.
Mais prêcher chez le convaincu n'a ici pas grand intérêt.
Car sur quoi...Bonjour,
Remettre en cause les dérives de l'évaluation à l'école, ça ne doit pas conduire à remettre en cause toute forme d'évaluation, dont la fonction première est le partage de la constatation d'un progrès.
Mais prêcher chez le convaincu n'a ici pas grand intérêt.
Car sur quoi joue la démagogie traditionaliste qui s'est emparé de l'école, qu'il s'agisse d'évaluation ou d'autre chose ? Pour quoi (en deux mots) pourrait-on croire au cours magistral qui remplit des têtes vides et passives ? Pour quoi pourrait-on croire à la nécessité d'évaluer tout, tout le temps, sur tout le monde ? Pour quoi pourrait-on croire que les pédagogies qui impliquent de faire confiance à l'intelligence des élèves sont un complot contre la civilisation ? Pour quoi pourrait-on croire qu'il faut avoir complètement terminé d'enseigner le premier confetti de savoir avant de pouvoir commencer à parler du deuxième ? Pour quoi pourrait-on croire que déchiffrer à vu, c'est lire ? Pour quoi pourrait-on croire que l'élève qui n'a pas compris, alors qu'on a expliqué avec la bonne vieille méthode qui a fait ses preuves, serait forcément atteint d'une sorte de tare cognitive à confier au corps para-médical ?
Toutes ces questions n'ont en réalité, sur le plan psychologique, qu'une seule et même réponse : le fantasme de toute-puissance. Celui qui pour des raisons personnelles plus ou moins psychopathologiques a besoin de s'accrocher à ce fantasme de toute puissance pour fonctionner ne pourra que s'accrocher aux illusions offertes par des évaluations qui promettent l'omniscience : on verra tout, tout de suite (voire même avant !), et pour tout le monde ; en évaluant tout le monde, sur tout et tout le temps. Et d'ailleurs heureusement, puisque toute solution ne pouvant venir que de moi, tout ce qui m'échapperait resterait définitivement non-solutionné.
Vouloir répondre à cela par ce qui relèverait de la formation à la pédagogie est vain. Toute évaluation partagée et qui ne soit pas de nature à empêcher l'apprentissage s'opposera toujours au sentiment de toute puissance du moi. Et dès lors elle sera rejetée par la personne, de la façon la plus irrationnelle et diabolisante si besoin était, parce que c'est comme si on retirait sa drogue à une personne dépendante.
La pédagogie n'y peut rien changer, la psychologie peut-être... et encore pas sûr. Le consommateur de cette drogue est en effet rarement un consommateur insatisfait.