Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2021-02-09T17:44:49+01:00daily12021-02-09T17:44:49+01:00Une situation de classe... - Alain MIOSSEC
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2021-02-09T17:44:49+01:00Alain MIOSSECDonc si nous résumons, une évaluation, ici en maths, qui pose « problème » sur :
- l’évaluationite (enseignement « au bâton et à la carotte », voire le contrôle permanent et plus assez de temps d’apprentissage pour construire vraiment les savoirs à partir de...Donc si nous résumons, une évaluation, ici en maths, qui pose « problème » sur :
- l’évaluationite (enseignement « au bâton et à la carotte », voire le contrôle permanent et plus assez de temps d’apprentissage pour construire vraiment les savoirs à partir de situation-problème avant de les réinvestir dans des « problèmes », ),
- les incohérences entre le problème proposé et les objectifs poursuivis (cf. le hiatus de deuxième question) ,
- les formulations confuses (cf. la première question),
- les retours injustes (voire faux), délétères et inefficaces (juste/faux, compris/pas compris)
Certes ça fait beaucoup à gérer et changer pour l’enseignant, mais que penser des difficultés et des effets néfastes pour les élèves ! Il est donc urgent de résister à la pente dominante (qui vient de loin cf. contributions de Laurent) et se rendre compte que l’on peut faire autrement pour aller vers une autre école.
C’est possible en commençant par exemple avec ce qui est esquissé dans ma contribution précédente : comment sortir des couperets faux/juste, d’une «correction» ? C’est faire que les erreurs des uns et des autres servent à tous. C’est par exemple faire réfléchir les élèves sur les (des) erreurs anonymées en petits groupes (une situation-erreur par groupe, où est l’erreur ? pourquoi cette erreur, mettez vous à la place de l’élève, qu’a t-il pu penser pour répondre cela ?, mise en commun, le maître apportant ses compléments si nécessaire) A minima, pour gagner du temps (mais perdre en apprentissage) l’enseignant pourra mettre en réflexion ces erreurs anonymées en grand groupe. C’est bien entendu aussi l’occasion pour lui de s’obliger à faire ce travail en amont et de se requestionner « humblement » sur ce qu’il a proposé et d’accepter ensuite le retour des élèves qui constitueront autant d’informations susceptibles de lui permettre d’améliorer ses pratiques et les apprentissages des élèves.
On pourrait aussi réinvestir toute la réflexion d’Odette Bassis sur « La question de la question ». (cf. « Concepts clés et situations-problèmes en mathématiques »)
Les élèves (même à l’université et au-delà) sont constamment sommés de répondre à la question du problème et malheureusement cela fait écran à l’engagement dans une lecture compréhension tous azimuts (globale), donc aux questionnement des élèves, à leur travail de représentation (« film ») de la situation. Ils sont habitués à faire (exécuter) et mis régulièrement sous la « menace » d’être pris en défaut, donc il sont dans l’urgence de répondre et juste, et comme il s’agit de maths et qu’ils sont formatés à l’idée que cela veut dire faire des calculs, des opérations (d’ailleurs souvent en lien avec ce qui a été travaillé dernièrement dans la classe en maths) alors ils ne considèrent pas la lecture de l’énoncé comme constitutif du problème, ils passent à côté de leur propre lecture-compréhension. L’aveuglement pédagogique de l’enseignant construit, nourrit la cécité, les malentendus des élèves et donc leur « casse » à plus ou moins bas bruit.
* En terme d’apprentissage chacun peut essayer sa proposition du « problème sans question »: prenez le même problème, enlevez les questions et invitez les élèves à chercher tout ce qu’ils pensent qu’on peut chercher dans cette situation donnée. Les élèves vont s’engager et se concentrer sur leur compréhension de l’énoncé, leur questionnement et les solutions possibles (seul et petit groupe) La mise en commun permettra de mettre en relief, débat et partage ces éléments (compréhensions, remarques, avis, questions avec réponses dans le texte ou indécidables ou nécessitant un calcul, une schématisation, une interrogation mathématique nouvelle...) Un apprentissage à saisir pleinement et dans le détails les enjeux de la situation avec les différents niveaux de lecture (informations, inférences plus ou moins complexes et avis, point de vue sur)
En maternelle un dessin peut servir de problème sans question.
* Dans le même sens des enseignants du gfen 28 ont proposé aux élèves de classer, inventer, schématiser des problèmes, chercher parmi une liste la question à laquelle on peux répondre avec l’énoncé, chercher une question possible à partir d’un énoncé, enlever les données inutiles à un problème, rajouter des données à un problème, repérer des données incohérentes ou ambiguës, compléter un énoncé à trous avec des nombres donnés, reconstituer l’énoncé du problème (en plusieurs morceaux)
On peut aussi changer ses pratiques sur « questionner » : pratique particulièrement courante, répétitive, où c’est l’enseignant qui pose des questions, sachant qu’il en a à l’avance les réponses. Des questions aux réponses connues à l’avance. Le pire étant de croire solliciter l’activité des élèves (forme de « participation active »…) quand ces derniers se trouvent en fait sous le joug de la pensée de l’enseignant. Les vraies questions que les enseignants sont tout à fait en droit de poser aux élèves sont celles dont ils n’ont aucunement la réponse : «Qu’en pensez vous ?», « Comment avez-vous fait ? », « Pourquoi n’êtes vous pas d’accord ? »...
D’ailleurs, rappelons nous avec Odette qu’une situation-problème (ou un projet) pour construire un savoir commence par une consigne qui n’est pas une question mais qui indique « quelque chose à faire », qui va mettre les élèves en situation de comprendre, se questionner et d’imaginer des propositions. Par exemple :
"classer", mais les critères de classement sont à chercher.
"comparez", mais les éléments de comparaison sont à dégager.
"préparez une rencontre entre protagonistes différents en vue d’une polémique à gérer, d’une problématique à dégager, d’une décision possible à prendre, d’une conséquence à tirer", à partir de documents historiques, scientifiques, littéraires, linguistiques, philosophiques ou autres.
"saisissez des expressions, mots, idées pour composer vous même un écrit" (à partir de textes mis à disposition ou d’écrits déjà produits par les apprenants).
"dénombrez", mais les conduites pour y parvenir ne sont pas données mais à imaginer, chercher.
"traduisez" mais les points d’appui sont à déterminer en fonction du texte donné.
Combien de fois me suis-je trouvé adulte dans l’impossibilité de poser une seule question par exemple à l’issue d’une conférence, ou incapable d’imaginer une proposition tétanisé par la peur de me « tromper », ou utilisant hâtivement et inopportunément un savoir « prédigéré » sans prendre en compte (lire) avec précision la situation, ou en difficulté dans le partage et le débat avec les autres...et pourtant n’est-ce pas fondamental pour une démocratie ?
NB : Vous me direz que ces propositions sont difficiles (mais pas impossibles !?) à mettre en place car en contradiction avec le projet dominant (renforcé par Macron-Blanquer) d’une école de la sélection, reproduction sociale, employabilité, « conformisme » (qui s’appuie sur le capital familial, surcharge les programmes, n’accompagne ni ne forme ses enseignants au métier de concepteur, donne le plus à ceux qui ont déjà...) et vous aurez raison, mais n’est-ce pas malgré tout aussi une raison pour nourrir les alternatives pédagogiques qui mobilisent pour une autre école, une autre politique scolaire ?
]]>Une situation de classe... - Alexandra
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2021/01/29/451-une-situation-de-classe#c15328
2021-02-08T11:06:45+01:00AlexandraL'an prochain, je serai inspectée. Je proposerai ce problème le jour J! Je me régale à l'avance...Et quand l'inspecteur sera parti, goûter avec un bon gâteau au chocolat pour 32 enfants+AVS+Maîtresse......L'an prochain, je serai inspectée. Je proposerai ce problème le jour J! Je me régale à l'avance...Et quand l'inspecteur sera parti, goûter avec un bon gâteau au chocolat pour 32 enfants+AVS+Maîtresse... ]]>Une situation de classe... - Alain Miossec
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2021/01/29/451-une-situation-de-classe#c15327
2021-02-03T11:06:45+01:00Alain MiossecEt bien oui, ce qui se discute dans le blog, c’est cela qui aurait pu, aurait dû (toute « proportion » gardée) être discuté dans la classe entre les élèves et avec l’enseignant, à minima devenir un objet de réflexion pour l’enseignant pour peu qu’il veuille (sache) prendre en...Et bien oui, ce qui se discute dans le blog, c’est cela qui aurait pu, aurait dû (toute « proportion » gardée) être discuté dans la classe entre les élèves et avec l’enseignant, à minima devenir un objet de réflexion pour l’enseignant pour peu qu’il veuille (sache) prendre en compte le « conseil » des élèves, c’est à dire leurs réponses, leurs erreurs et qu’il se demande pourquoi ils ont répondu ceci ou cela. « Nobody’s perfect », même pour l’enseignant il y a toujours des erreurs , des ajustements mais comprendre pourquoi l’enfant ne comprend pas, ce soucis de l’élève et de ses savoirs, des savoirs, et de ses savoirs (l’enseignant) c’est « fondamental » ! Quitter sa position de sachant, d’évidence, d’agent exécutant tête dans le guidon, se poser, se requestionner, perdre un peu de temps pour (en) gagner beaucoup : évolution des élèves et de lui-même, estime et satisfaction partagée.
NB : n’oublions pas que nous ne savons pas tout de la pratique de l’enseignant, qu’a t-il fait à l’issue de cette évaluation, qu’a t-il pensé et décidé, qu’a t-il changé, amélioré...? Peut-être que...
À suivre…]]>Une situation de classe... - Astro52
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2021/01/29/451-une-situation-de-classe#c15326
2021-01-31T13:59:15+01:00Astro52" J'avoue que je n'avais pas vu, en effet, que le mot "ingrédients" n'allait pas du tout. "
Le mot "ingrédients" convient, ce qui ne convient pas c'est l'absence du mot "chaque" qui devrait lui être associé. Erreur qui pourrait bien être volontaire,..." J'avoue que je n'avais pas vu, en effet, que le mot "ingrédients" n'allait pas du tout. "
Le mot "ingrédients" convient, ce qui ne convient pas c'est l'absence du mot "chaque" qui devrait lui être associé. Erreur qui pourrait bien être volontaire, pour ne pas aider les enfants à trouver qu'il faut faire une multiplication, ce qui aurait pu rendre le contrôle "trop facile", même si dans le cas présent ça n'aurait rien eu à voir.]]>Une situation de classe... - Josette
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2021/01/29/451-une-situation-de-classe#c15325
2021-01-31T11:38:43+01:00JosetteBonjour
Après la lecture de la première question de l'énoncé du problème-question que j'ai trouvée ambigüe-, j'ai pris le temps de chercher la définition de "ingrédient"dans le dictionnaire. Voici celle que je retiens:"Produit qui entre dans la composition d'une préparation...Bonjour
Après la lecture de la première question de l'énoncé du problème-question que j'ai trouvée ambigüe-, j'ai pris le temps de chercher la définition de "ingrédient"dans le dictionnaire. Voici celle que je retiens:"Produit qui entre dans la composition d'une préparation ou d'un mélange".
Dans ce cas,la réponse à la question "Combien d'ingrédients?" n'est-elle pas 5?
L'auteur de l'énoncé n'a-t-il pas confondu liste des ingrédients -qui n'implique pas de modification quel que soit le nombre de convives-et la quantité à prévoir pour chaque ingrédient de la liste- quantité qui, elle,varie en fonction du nombre de parts à prévoir. C'est pour connaître la quantité nécessaire pour x parts que s'imposent alors des calculs fondés sur la notion de proportionnalité.
Quant à la seconde question,dans l'énoncé certes il n'est question que d'un gâteau et pas de 3 par ex. Mais en plus des explications qu'elle a données sur sa manière de voir la situation, l'élève n'a-t-elle- pas légitimement "intuiter" que, pour faire cuire un gâteau confectionné avec 150g de farine, il faut plus de temps que pour un confectionné avec 50g de farine.
Dans ce cas, l'élève a répondu à la question comme elle a pu.
En conclusion, l'auteur de l'énoncé n'a-il pas besoin de revoir sa copie...en s'interrogeant sur le sens que peuvent donner les élèves à ce qu'il leur donne à calculer? Encore la question du sens et du "bon sens"!
]]>Une situation de classe... - Laurent Carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2021/01/29/451-une-situation-de-classe#c15324
2021-01-30T11:51:52+01:00Laurent CarleQUESTIONS SUR L’ASPECT HUMAIN DU PROBLÈME
Julos m’a devancé.
Marie souhaite préparer un gâteau pour son anniversaire où 18 personnes seront présentes.
Où est le problème ?
L’énoncé du « problème » précise-t-il si Marie dispose d’un four pouvant contenir un plat assez...QUESTIONS SUR L’ASPECT HUMAIN DU PROBLÈME
Julos m’a devancé.
Marie souhaite préparer un gâteau pour son anniversaire où 18 personnes seront présentes.
Où est le problème ?
L’énoncé du « problème » précise-t-il si Marie dispose d’un four pouvant contenir un plat assez grand pour 18 personnes, 3 plats pour 6 personnes ou moins ? Combien ?
Cette recherche mathématique répond-elle à un projet collectif ou individuel lié au calendrier, dans un contexte d’anniversaire ? Si c’est un « devoir » déconnecté du réel, quelle est sa finalité ? Apprendre ou contrôler ? et quoi ?
L’exercice est-il destiné à l’apprentissage de la pâtisserie, de la pensée critique, du raisonnement logique, au contrôle de connaissances, à la sélection des élèves sachant éviter les pièges ? Quelle est l’intention pédagogique ou la stratégie sélective ?
Ces questions de circonstance en entrainent une autre, fondamentale. L’enfant qui ne sait pas penser avec les yeux, parce que la méthode de syllabation lui a appris que, pour lire, faire le bruit des lettres suffit, est-il équipé pour débusquer entre les lignes la question piège qui n’est pas explicitée, la taille du four et du plat, le savoir-faire de la patissière pour agir efficacement dans les temps ? Et pour ceux qui savent lire, l’expérience qu’ils ont de la pâtisserie pratiquée avec maman ou papa ?
]]>Une situation de classe... - David
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2021/01/29/451-une-situation-de-classe#c15323
2021-01-30T11:18:42+01:00DavidMerci beaucoup pour le commentaire d'Astro, il est extra !
J'avoue que je n'avais pas vu, en effet, que le mot "ingrédients" n'allait pas du tout. Comme quoi être formaté dans un certain type de problème nous empêche de voir ce qui est vraiment écrit.
Petit clin d’œil à la...Merci beaucoup pour le commentaire d'Astro, il est extra !
J'avoue que je n'avais pas vu, en effet, que le mot "ingrédients" n'allait pas du tout. Comme quoi être formaté dans un certain type de problème nous empêche de voir ce qui est vraiment écrit.
Petit clin d’œil à la méthode LEGO, en formatant les élèves dans une vision faussée de la lecture on ne leur permettra pas de comprendre ce qu'ils lisent.😔
Je voulais juste ajouter que dans la 2ème question. L'élève a donc calculé 3 fois le temps de cuisson (pour 3 plats, se disant qu'un plat de 18 personnes n'existe pas) et 3 fois le temps de préparation.
A la fois, elle a essayé de se projeter dans la réalité et en même temps essayé de retrouver de la proportionnalité dans une évaluation intitulée "Proportionnalité".
Elle a trouvé 180 minutes 3x45 + 3x15 = 180 minutes. Mais elle s'est retrouvée en surcharge cognitive pour calculer l'heure de départ.]]>Une situation de classe... - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2021/01/29/451-une-situation-de-classe#c15322
2021-01-30T09:52:02+01:00JulosTout d'abord, un grand merci à Astro qui, avec ses commentaires et sa réflexion remet de l’humanité dans cette discipline mathématique !
A question mal posée, réponse problématique...
Et puis, j’ai une question, pour la maîtresse cette fois : ses élèves font-ils de la pâtisserie...Tout d'abord, un grand merci à Astro qui, avec ses commentaires et sa réflexion remet de l’humanité dans cette discipline mathématique !
A question mal posée, réponse problématique...
Et puis, j’ai une question, pour la maîtresse cette fois : ses élèves font-ils de la pâtisserie régulièrement en classe ou bien uniquement... en mathématique ?]]>Une situation de classe... - Astro52
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2021/01/29/451-une-situation-de-classe#c15321
2021-01-29T18:46:20+01:00Astro52Bonjour,
Merci pour cette situation, dans mon domaine pour une fois !
Pour la première question, je me permets de douter que l'élève ait réellement donné la bonne réponse qui était "16 ingrédients". Si tel avait été le cas, la maîtresse aurait compté faux, voire aurait...Bonjour,
Merci pour cette situation, dans mon domaine pour une fois !
Pour la première question, je me permets de douter que l'élève ait réellement donné la bonne réponse qui était "16 ingrédients". Si tel avait été le cas, la maîtresse aurait compté faux, voire aurait provoqué l'hilarité générale en proposant à la classe cette juste réponse à une question au demeurant fort étrange.
Je donne la correction pour les esprits moins matheux (ou moins tordus) :
200g de chocolat x 3 = 600g de chocolat, soit 1 ingrédient (le chocolat).
150g de sucre x 3 = 450g de sucre, soit 1 ingrédient (le sucre).
50g de farine x 3 = 150 g de farine, soit 1 ingrédient (la farine).
150g de beurre x 3 = 450g de beurre, soit 1 ingrédient (le beurre).
4 oeufs x 3 = 12 oeufs, soit 12 ingrédients (les oeufs).
Soit au total 1+1+1+1+12 = 16 ingrédients
En fait, comme souvent, l'élève n'a pas étudié la question. Elle a deviné l'attente de la maîtresse, ce qu'elle a voulu dire plutôt que ce qu'elle a dit, à partir des éléments du contexte : le contrôle sur la proportionnalité, la recette, l'histoire des 6 personnes et des 12 personnes. La démarche de l'élève est fort sage au regard de son expérience d'élève, qui lui a fait savoir que son métier d'élève consistait à deviner la réponse que la maîtresse a envie d'entendre, si elle diffère de la réponse exacte à la question réellement posée. On aurait pu, à la place, demander à l'élève de faire à la fois la question et la réponse, on aurait eu une question mieux posée que par la maîtresse (pas difficile) et la même réponse. Grâce à son expérience personnelle bien sûre, et pas en s'appuyant sur une leçon, dont il y a fort à parier qu'elle a été écrite par la maîtresse dans le même charabia que les questions.
La deuxième question a de quoi surprendre. Ce n'est pas une situation de proportionnalité alors qu'on est dans un contrôle sur la proportionnalité. Le contrat didactique est rompu. Mais tout ne relève pas de la proportionnalité, et une question piège pourrait alors avoir sa place, si par exemple le temps de cuisson était indépendant du poids du gâteau. Sauf que si on en réfère à un pâtissier de métier, il nous dira plutôt qu'un plus gros gâteau est plus long à cuire, mais pas de manière proportionnelle. C'est l'expérience du cuisinier qui permettra de trouver la bonne cuisson plutôt que le calcul. Du moins c'est ce que j'imagine pour les gâteaux, la dinde de Noel étant plus longue à cuire qu'un poulet... Mais cela dépasse de loin les connaissances culinaires des enfants, qui ne pourraient de toute façon pas être l'objet d'une évaluation en mathématiques.
L'hypothèse de l'enfant rattrape les erreurs de l'adulte de manière assez géniale. Imaginer qu'on fasse 3 tournées avec la recette de départ permet d'avoir un temps de cuisson connu, alors qu'on ne savait pas de quelle façon augmente le temps de cuisson d'un plus gros gâteau, tout en replaçant la solution du problème dans le cadre de la proportionnalité puisque c'est le sujet du contrôle. Et de plus, rien ne prouve non plus que le temps de préparation soit le même en manipulant plus d'ingrédients. Verser 150g de farine n'est pas plus long que verser 50g de farine, par contre casser 12 oeufs est nettement plus long qu'en casser 4. Là aussi, en faisant 3 plats, on recrée une proportionnalité dans le temps de préparation.
Mais pour comprendre ça et donner raison à l'enfant, faut-il prendre le temps d'écouter l'élaboration de l'enfant qui explique sa réponse, ce qui est rarement fait dans le cadre de la correction d'un contrôle. Mais pour ça, faudrait faire comprendre aux adultes que l'art d'enseigner, ce n'est pas savoir expliquer, mais savoir écouter. Et comment tu fait comprendre ça à un adulte, qui ne semble déjà pas capable d'écouter lui-même les propres conneries qu'il explique ? Laissez tomber, vous vous faites du mal inutilement...
" Alors, à votre avis, cette enfant est-elle sotte ? "
Evidemment qu'elle est sotte, sinon elle aurait pensé que pendant qu'elle prépare le 2ème gâteau pendant le deuxième quart d'heure, le premier pourrait être déjà en train de cuire dans le four. Ou alors elle a un cerveau de garçon, elle ne sait pas faire deux choses en même temps. Ou alors elle a pensé à l'entrecroisement des tâches, d'où le calcul de durée que personne n'a compris... Mais si c'est ça, je m'incline...
Au regard de toutes les ambiguités, cet énoncé n'est pas un énoncé de contrôle, mais un énoncé pour susciter du débat dans la classe. Mais pour que tout ce que j'ai mis au-dessus émerge d'un groupe d'enfants, faut les élèves qui vont bien et les avoir habitués à disputer le bout gras.]]>