Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2022-03-27T11:07:59+02:00daily12022-03-27T11:07:59+02:00Evaluer : un soutien pour les apprentissages ? - Laurent CARLE
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2022-03-27T11:07:59+02:00Laurent CARLE"A supposer que le système scolaire soit un parcours d’obstacles, l’enjeu pour l’élève n’y est pas la culture ni même devenir un futur "citoyen". C’est, tout simplement, d’aller le plus loin possible en ayant toujours en vue l’obstacle à venir."
Par leur..."A supposer que le système scolaire soit un parcours d’obstacles, l’enjeu pour l’élève n’y est pas la culture ni même devenir un futur "citoyen". C’est, tout simplement, d’aller le plus loin possible en ayant toujours en vue l’obstacle à venir."
Par leur connaissance et leur maitrise de la langue écrite, d’origine, que leurs « concurrents » n’ont pas, les enfants des classes dominantes savent comment éviter les obstacles, que l’école dresse sur le parcours des enfants des classes populaires. Ils les voient venir de loin. Ils savent interpréter ce que le maitre dit ou écrit, ou ne dit pas, « en leçon ». Les gardiens du temple nomment cet avantage « réussite au mérite ».
Le premier et définitif obstacle (qui ne disparait qu’avec la fin de la scolarité) que certains élèves, pas tous, rencontrent à l’école, dès la rentrée, c’est la notation, barrière infranchissable pour beaucoup. Apprendre, c’est renoncer à ce qu’on croyait savoir et corriger ses erreurs. En sanctionnant les erreurs comme des fautes morales, la notation interdit d’apprendre. Elle creuse les écarts et les inégalités d’origine sociale entre ceux qui viennent à l’école pour apprendre, les démunis, et ceux qui viennent y faire homologuer leurs savoirs acquis ailleurs, les nantis.
Le second obstacle, dressé pour renforcer le premier barrage, est l’interdiction de communiquer, de dialoguer, d’échanger avec ses pairs. Or, personne n’apprend seul. Les premiers acquis, et les suivants, se font dans la rencontre de pairs plus avancés. On peut faire seul, le lendemain, ce qu’on n’avait réussi à faire, la veille, qu’avec l’aide d’un partenaire expert ou savant d’origine. La prohibition de l’entraide et de la solidarité bannit toute camaraderie d’apprentissage, toute interaction, toute co-construction sociale, en créant un sentiment de compétition, chacun pour soi, égoïste, chez les « gagnants », un sentiment d’échec chez les perdants, qui n’existaient pas avant l’école. La bonne éducation est celle qui pose que les droits humains ne se méritent pas. Le respect, la dignité, la considération, l’empathie sont acquis à la naissance. Ils ne se « méritent » pas avec la capacité à contourner des obstacles, tels les mécanismes de déchiffrage en « lecture ».
« Échec » et « réussite », mensonges d’Etat, sont, en réalité, la défaite provoquée, pour le grand nombre, la victoire voulue, pour les enfants des classes dominantes.
Aujourd’hui, dans l’école et alentour, quelques rares pédagogues se demandent comment mettre fin à « l’échec scolaire ». Les gardiens leur répondent avec conviction : « c’est votre faute ! ». Quel que soient la conjoncture et le régime politique du moment, pour se maintenir majoritaire à perpétuité, l’idéologie de la domination a besoin de boucs émissaires.
Le jour où la république française se demandera comment cesser de trier et d’éliminer, la pédagogie trouvera sa place dans l’école à la française, finlandisée.
]]>Evaluer : un soutien pour les apprentissages ? - Laurent CARLE
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2022-03-25T09:09:40+01:00Laurent CARLEClaire, Mélanie, Amélie découvrent l’eau chaude.
Depuis que l’école existe, les profs sont entraineurs-trieurs-sélectionneurs-arbitres-juges de la moralité scolaire et des conduites d’apprentissage. Dès le CP. C’est pourquoi la docimologie ne les jamais intéressés.
Leur...Claire, Mélanie, Amélie découvrent l’eau chaude.
Depuis que l’école existe, les profs sont entraineurs-trieurs-sélectionneurs-arbitres-juges de la moralité scolaire et des conduites d’apprentissage. Dès le CP. C’est pourquoi la docimologie ne les jamais intéressés.
Leur statut polyvalent ne les a jamais dérangés jusqu’à ce que les lycéens manifestent leur capacité d’adaptation à de « nouvelles règles ». On n’est gêné par le système de notation que lorsqu’il ouvre une porte d’adaptation aux « évalués », et que le pouvoir qu’il donne au prof est diminué. Le conservatisme indigne quand il profite aussi aux soumis. On ne fausse pas les privilèges et la concurrence ! Pour ne pas ébranler le système qui profite d’abord et surtout aux adultes, la note ne doit être instrumentalisée que par les notateurs.
Un jour, peut-être, les enfants de 6 ans, eux aussi, trouveront la recette pour gagner plus de « bons points » et ne plus en perdre en « payant » leurs bavardages et leurs sorties « au cabinet ». Un petit pas vers la démocratie.
En paralysant le cerveau, le pouvoir rend débile. Il semble que, sous couvert de pédagogie de feuille de chou, les journalistes manifestent leur solidarité à ceux qui exercent le pouvoir dans l’école, un pouvoir qui ne se partage pas mais abrutit tous les métiers. La démocratie ne pointe pas à l’horizon.
]]>Evaluer : un soutien pour les apprentissages ? - alain l.
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2022-03-25T08:46:38+01:00alain l.Bonjour Eveline...
Peut-on considérer ça comme une évaluation presque à la fin de cette quinzaine de Printemps des Poètes pour les élèves de Nathalie ?
J'ai la faiblesse de croire que oui:
vivranans.info/2022/03/l-...
@t... alain l....Bonjour Eveline...
Peut-on considérer ça comme une évaluation presque à la fin de cette quinzaine de Printemps des Poètes pour les élèves de Nathalie ?
@t... alain l.]]>Evaluer : un soutien pour les apprentissages ? - Alain MIOSSEC
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2022-03-24T19:57:46+01:00Alain MIOSSECDe la bataille quotidienne au projet politique d’une autre école !
Déjà, dans une recherche INRP de 1985 (p. 12 Dialogue N°92 « Face à l’évaluation »), à la question de savoir pour quelles raisons ils mettent des notes, les réponses des professeurs de collège se sont...De la bataille quotidienne au projet politique d’une autre école !
Déjà, dans une recherche INRP de 1985 (p. 12 Dialogue N°92 « Face à l’évaluation »), à la question de savoir pour quelles raisons ils mettent des notes, les réponses des professeurs de collège se sont majoritairement concentrées sur deux items : « pour obliger les élèves à travailler » et « pour informer les parents » . De mon point de vue, la deuxième proposition contenant (prioritairement ?) en elle-même le souhait secret d’associer-impliquer aussi les parents au projet « d’obliger les élèves à travailler », on voit à quel point l’interpellation présente d’Eveline sur « l’évaluation » s’articule fortement à son intervention précédente sur «inculquer le goût de l’effort et apprendre ».
Il faut le redire : oui on peut, à la rigueur même si cela reste très contestable, obliger un enfant à travailler, mais absolument pas à apprendre ! (Dans le sens d’une émancipation, d’une dynamique de conquête de savoirs-pouvoirs)
Donc derrière tous les affichages soi-disant « pédagogiques », l’évaluation-note (chiffrée ou pas) consisterait à « obliger l’élève à travailler », pour son bien en quelque sorte...ce qui en conséquence permet de garder le pouvoir sur l’élève, sans jamais rien changer pédagogiquement...et de plus légitime et fait accepter ce «système- discipline » où se jouent toutes les confusions, exclusions, violences...ce qui autorise in fine de classer, trier et de maintenir l’ordre établi.
Aujourd’hui on peut penser que nous sommes allés de mal en pis avec les différents rouleaux compresseurs ministériels. Le dernier article de Marion Rousset (Télérama) qui titre : « Contrôle continu au bac : “Les élèves scrutent leur moyenne comme on suit le cours de la Bourse”, sous-titre : « Les élèves n’ont plus droit à l’erreur. Ils sont stressés en permanence et les notes auscultées, négociées, évitées… » et finit par : « En faisant de nous des évaluateurs, cette réforme a introduit une relation de défiance avec nos élèves. », nous montre jusqu’à quel point le ver est dans le fruit !]]>Evaluer : un soutien pour les apprentissages ? - Laurent
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/03/15/493-evaluer-un-soutien-pour-les-apprentissages#c15720
2022-03-24T15:29:24+01:00LaurentÉVALUER LE GOÛT DE L'EFFORT POUR SOUTENIR LA PÉRENNITÉ DU CONSERVATISME ET CONSOLIDER LES FONDEMENTS DU TEMPLE.
« Comment expliquer qu'il n'y ait eu que très peu de suite dans les classes, et absolument aucune relève, lorsque les collègues, qui avaient travaillé ainsi, ont pris leur...
ÉVALUER LE GOÛT DE L'EFFORT POUR SOUTENIR LA PÉRENNITÉ DU CONSERVATISME ET CONSOLIDER LES FONDEMENTS DU TEMPLE.
« Comment expliquer qu'il n'y ait eu que très peu de suite dans les classes, et absolument aucune relève, lorsque les collègues, qui avaient travaillé ainsi, ont pris leur retraite ? Qu'aurait-il fallu faire ? »
Éveline Charmeux
Réponse d’un gardien du temple :
« A supposer que le système scolaire soit un parcours d’obstacles, l’enjeu pour l’élève n’y est pas la culture ni même devenir un futur "citoyen". C’est, tout simplement, d’aller le plus loin possible en ayant toujours en vue l’obstacle à venir. »
Comment devient-on gardien du temple ?
Comme indiqué ci-dessus.
Le conservatisme est une maladie de la démocratie, qui s’attrape à l’école, en collectivité, mais se déclare plus tard à l'âge adulte. L’école d’aujourd’hui contamine les futurs adultes de la deuxième moitié du 21e siècle. Les conservateurs d’aujourd’hui l’ont attrapée dans la deuxième moitié du 20e. Les gardiens de la deuxième moitié du 21e auront reçu le même virus que ceux d’aujourd’hui, autrefois. On ne décide pas d’être conservateur. On n’en prend pas la décision. C’est le conservatisme qui s’empare de vous à votre insu.
Un jour, le gardien du temple se réveille arbitre-entraineur-trieur-sélectionneur-prédicateur, fébrile mais fier de régner sur la transmission des convictions sans examen et des idées reçues sans concessions. Bien sûr, les idées pédagogiques, si discrètes soient-elles, aggravent sa fièvre et ses symptômes. Le mot « éducation » lui donne des boutons. Le malade ne manifeste aucune envie de se soigner et de guérir. Il a envie plutôt de contaminer l’entourage. Partout, même dans les blogs pédagogiques qu’il abhorre, il affiche ses idées obsessionnelles et délirantes. Elles se résument à : « hormis l’amélioration des conditions de travail des personnels et de leurs rémunérations, ne rien changer dans les pratiques du tri sélectif, ni dans les croyances qui le justifient ! C’est tout bon ! » Pour un conservateur, formé dès l'âge de 6 ans, (le système scolaire forme précocement ses gardiens au moment de la plénitude de la crédulité, par précaution), l’école est d’abord un stade de compétition dans lequel les enfants des classes privilégiés doivent historiquement gagner.
Voilà pourquoi on place des obstacles sur le parcours des enfants des classes populaires. Les concours, dont la formule est minutieusement décrite par le gardien n°4, dans son micro cours du lundi 21 mars, ont pour finalité de trier les élèves et reproduire exactement les divisions entre classes sociales. Il nous fait savoir qu’en travaillant bien à l’école il a gagné le pouvoir d’arbitrer la compétition et décider qui doit en sortir gagnant. Comme ses anciens maitres. A ma droite, les privilégiés, gagnants et méritants, à ma gauche les exploités, perdants et fautifs.
L’autre effet de la maladie, ignorée des gardiens que le conservatisme a rendus borgnes myopes, est de transmettre et propager très tôt l’idéologie qui transmettra et dictera leurs discours et leurs actes au service des classes dominantes. Ils savent que la pédagogie fausse la concurrence en perturbant les meilleurs concurrents et l’ordre social naturel : les héritiers devant, les enfants des classes exploitées, derrière, au fond ou sur la touche. Les esprits façonnés par l’école à la française sont disponibles pour n’importe quel modèle de société où les lobbys feraient la loi et pour n’importe quel régime qui ne serait pas démocratique.
La doctrine de la foi pose que le temple école n’est pas une communauté où l’on apprend à penser, où l’on s’instruit, s’éduque et se socialise en communauté de recherche et d’apprentissage, durables et solidaires. Dans un cerveau, il n’y a pas assez de place pour contenir à la fois la foi et l’information. Il faut choisir entre savoir et croire. Les prédicateurs savent que la majorité fait le second choix et qu’elle se fera ensuite militante de sa foi. Dans le temple on reçoit l’évangile et on apprend à y croire. Toute pensée, toute question est subversive. Toute intention émancipatrice tombe dans l’hérésie. Etabli comme religion, le système scolaire a su et pu, par le passé, résister courageusement aux ministres réformateurs, Jean Zay, Alain Savary, Lionel Jospin.
Aujourd’hui, les derniers pédagogues hérétiques et renégats, qui osent penser l’école autrement, troublent les esprits crédules et dociles, dont l’idéologie ne serait pas suffisamment bien enracinée dans le crâne. C’est pourquoi, avant de réfléchir en commun et d’échanger sur leurs blogs pédagogiques, ils doivent adresser aux autorités pour la doctrine de la foi une demande de permis de penser.
Méditation après l’office :
Aujourd’hui, dans l’école et alentour, quelques rares pédagogues se demandent comment mettre fin à « l’échec scolaire ». Les gardiens leur répondent avec conviction : « c’est votre faute ! ». Quels que soient la conjoncture et le régime politique du moment, pour se maintenir majoritaire à perpétuité, l’idéologie de la domination a besoin de boucs émissaires.
Le jour où la république française se demandera comment cesser de trier et d’éliminer, la pédagogie trouvera sa place dans l’école à la française, finlandisée. ]]>Evaluer : un soutien pour les apprentissages ? - Micro Magnon
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/03/15/493-evaluer-un-soutien-pour-les-apprentissages#c15719
2022-03-21T10:32:37+01:00Micro MagnonSi l’évaluation est une violence faite aux enfants, que dire de l’obligation scolaire. Participer à une rentrée en P.S fait s’écrouler de rire à l'écoute du mantra de "l’enfant - citoyen au coeur du système éducatif ". Ceci dit, l’évaluation qui serait elle aussi...Si l’évaluation est une violence faite aux enfants, que dire de l’obligation scolaire. Participer à une rentrée en P.S fait s’écrouler de rire à l'écoute du mantra de "l’enfant - citoyen au coeur du système éducatif ". Ceci dit, l’évaluation qui serait elle aussi " violente " par nature, ne gagnerait-elle pas à être considérée du point de vue de l’élève ?
A supposer que le système scolaire soit un parcours d’obstacles, l’enjeu pour l’élève n’y est pas la culture ni même devenir un futur "citoyen". C’est, tout simplement, d’aller le plus loin possible en ayant toujours en vue l’obstacle à venir.
Forcés de courir durant des lustres, les participants à ce steeple-chase se divisent en trois grands groupes. A y réfléchir, chacun rassemble des élèves venant de toutes les classes sociales, l’appartenance à l’un de ces groupes déterminant un rapport spécifique aux évaluations.
*** Groupe 1 : Ceux qui désirent participer à la course scolaire et en ont les moyens (capital social et autres),
*** Groupe 2 : Ceux qui ne désirent pas participer à la course, qu’ils en aient les moyens ou non,
*** Groupe 3 : Ceux qui désirent participer à la course mais n’ont pas les moyens.
Pour la première catégorie, l’évaluation n’est sérieuse qu’en fin de parcours, lorsque des aspirants trop nombreux guignent de rares places lucratives. En cas d’échec, ils ne risquent, au fond, qu’une tardive blessure d’amour propre. Ils la surmonteront.
La deuxième catégorie est plus curieuse. Rejetant le credo petit bourgeois affirmant qu’une vie ne vaut que par la réussite scolaire, ses membres ne subissent pas les évaluations, il les utilisent pour fuir le système scolaire au plus tôt, par l’échec ou par la réussite. Ils se fabriquent un parcours répondant à leurs désirs. Pour eux, la vie sera peut-être agitée mais sera " intéressante ", sauf coup du sort.
Reste la troisième catégorie au sein de laquelle on distingue encore deux sous-groupes.
*** Les élèves du premier sous-groupe comprennent peu à peu que réaliser leurs désirs demande des capacités innées qu'ils n’ont pas. Pour eux, l’évaluation aide à la prise de conscience de l’écart entre désir et réalité. Ce n’est pas toujours agréable mais peut les aider à trouver une orientation convenable.
*** Pour les élèves du deuxième sous-groupe, la difficulté à réaliser leurs désirs tient à des facteurs externes (culturels, sociaux, etc.) sur lesquels ils n’ont pas prise. Ils bénéficieraient grandement d’une école de très haute qualité présente en tout point du territoire. Cela les aiderait davantage qu’une distribution de diplômes sans valeur. Dans ce cadre, on gangerait à voir exister des évaluations écrites anonymes visant des objectifs explicitement formulés, opposables à toute évaluateur distrait.
Tout cela demanderait des enseignants d’excellent niveau capables de former solidement leurs élèves. Oui, mais pour les attirer et les retenir, il faudrait les payer en conséquence... You get what you pay ! Comme quoi, l’évaluation cacher des questions bien plus complexes.
On ne terminera pas sans une pensée pour les collègues " en classe ". Depuis des lustres. Ils prennent plaisir à la réussite de leurs élèves et les encouragent, sans confondre parcours scolaire et réussite personnelle. Ils hausseront sans doute les épaules en entendant des esprits chagrins en faire les valets d’une sélection aussi sournoise qu’impitoyable.
]]>Evaluer : un soutien pour les apprentissages ? - Astro52
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2022-03-20T00:47:05+01:00Astro52" La peur est-elle heuristique ? "
Tout à fait mon cher Laurent. C'est même un point essentiel pour comprendre comment la discipline est maintenue dans les classes sur le terrain depuis 25 ans, sans qu'on n'en ait été informés à l'IUFM qui prétendait que "yaka les..." La peur est-elle heuristique ? "
Tout à fait mon cher Laurent. C'est même un point essentiel pour comprendre comment la discipline est maintenue dans les classes sur le terrain depuis 25 ans, sans qu'on n'en ait été informés à l'IUFM qui prétendait que "yaka les intéresser", parce que la réalité était trop honteuse pour qu'on l'analysât.
Mais alors faudrait-il employer les bons mots, parce que cette peur-là n'est pas une peur, elle s'appelle une angoisse.
La peur, quand c'en est vraiment une, laisse à son propriétaire la connaissance du risque encouru. Elle incite alors à la prudence celui qui, bien conscient de ce qu'il risque, ne souhaite pas parier cela au jeu, parce qu'il ne veut pas le perdre. A moins qu'il ne soit prêt à perdre cela, parce que d'un autre côté l'enjeu en vaut la chandelle. Mais alors la perte ne ferait plus vraiment peur. Il serait plus exact donc de parler ici de dissuasion.
- Telle infraction entraine une amende de 135€.
- Ah oui, quand même... j'avais pas prévu ça dans le budget du mois. Sans compter ce que va me dire ma femme en rentrant à la maison. Mieux vaut faire en sorte d'éviter de se mettre dans cette situation coûteuse.
On pourrait ainsi envisager une école où chaque comportement identifié comment déviant entrainerait automatiquement une sanction connue de tous à l'avance, que tâcheraient d'éviter les élèves ne voulant pas payer ce prix. Mais ça n'est pas comme ça que cela se passe, puisque de fait, comme on a interdit toute sanction, celles-ci sont rares, trop peu coûteuses pour être dissuasives, et données par des enseignants "hors-la-loi" qui ont de fait plus peur quand ils sanctionnent que les élèves sanctionnés.
Ce qu'on observe sur le terrain, ce n'est pas de la dissuasion transparente. C'est au contraire une angoisse, parce que les élèves ne savent pas de quoi ils ont peur, qui est cultivée par un ensemble d'expressions non-verbales qu'il est possible de décrire précisément. L'ensemble de ces mimiques sont celles d'un individu qui aurait atteint le bout du bout de ce qui est humainement supportable :
- Décontraction extrême des zygomatiques, de sorte que les coins de la bouche retombent, comme le petit smiley pas content.
- Voix faible, qui utilise peu les cordes vocales pour faire vibrer l'air, articulée à minima, dont le son se forme le plus bas possible, presque au niveau des poumons. Comme si on n'avait plus la force d'articuler. C'est plus un râle qu'une voix.
En même temps, il faut incliner la tête légèrement en arrière, car cela permet le lien entre le fond et la forme :
- D'une part cette inclinaison rend plus visible la descente des coins de la bouche.
- D'autre part, elle oblige à regarder l'autre en baissant davantage les yeux. Un regard bas dans les orbites est important parce qu'il permet l'expression du dédain, qui est le juste point mort entre l'intérêt et l'opposition qui seraient l'un comme l'autre moins vecteurs d'inhibition.
Pour finir, il faut que les mots, et l'enseignement dispensé, aillent avec le non-verbal :
- Il n'y a qu'une façon de faire classe. Aucune autre façon n'est envisageable. En conséquence, puisque tout se passe de la seule manière dont cela pourrait se passer, il n'y a rien à en dire.
- Apprendre est banni. Seul "apprendre que" a se place dans la classe. Les élèves redeviendraient eux-mêmes si on les mettait en situation d'apprendre, c'est à dire de changer. Pour maintenir l'état d'inhibition, il ne faut pas convoquer la personne qui a été mise entre parenthèses, par des activités ou des paroles susceptibles de remettre en question quelque représentation déjà là que ce soit.
Tout cela est en effet construit sur une peur heuristique. C'est l'apprentissage heuristique des relations sociales, de la communication entre individus, commencé dès le plus jeune âge, qui permet à l'enfant de percevoir ces expressions faciales et ces sous-entendus. Et de leur donner un sens quant à l'état émotionnel de la personne en face. Et d'anticiper sur ce que cette personne pourrait faire dans cet état émotionnel. Mais sur tout cela, les enfants qui le vivent sont bien incapables de mettre des mots. C'est purement heuristiquement qu'ils sentent qu'une personne qui paraît à ce point à épuisement de ce qu'elle peut supporter est capable de tout, et pour rien. Et donc que pour n'importe quoi, sans préavis, il pourrait s'abattre tout, sur n'importe qui, à tout moment. Quand bien même on n'a pour l'instant encore jamais rien vu de tel.
Ainsi, l'adulte qu'on a privé de tous les moyens de l'autorité atteint le but par lequel lui-même survit : empêcher les enfants de découvrir par eux-mêmes qu'ils pourraient prendre le pouvoir facilement et quand ils veulent, et que ce n'est pas les adultes qui pourraient faire quoi que ce soit pour les en empêcher.
Maintenir un groupe d'enfants dans cet état hypnotique toute la journée et tous les jours a des conséquences graves sur leur développement psychique :
- Classes transformées en bombes à retardement, qui deviennent ingérables autrement que de cette manière.
- Tous les problèmes mis sous le tapis s'aggravent en silence.
- L'état hypnotique prolongé encode dans l'expérience personnelle que son propre comportement ne vient pas de soi, mais d'un autre. D'où un recours extrême, et jusqu'à l'absurde, au contrôle externe quand l'enfant sera mis face aux responsabilités de son comportement. En effet, ça devient invraisemblable pour l'enfant de se voir reprocher son propre comportement par l'adulte qui est responsable à sa place de son comportement à lui. Il est bien mal placé pour la ramener, celui-là.
- En extension du point précédent, installation de schémas et réflexes paranoiaques. On voit bien aujourd'hui la prédisposition des jeunes qui sortent de cette école à croire toutes sortes de théories complotistes.
- Education à la non-objectivité
- Superficialité des apprentissages.
Bien sûr, ce n'est pas consciemment que les enseignants impliquent cela chez leurs élèves. C'est heuristiquement également qu'ils ont appris à faire tout cela, en juxtaposant des "trucs qui marchent" à côté d'autres "trucs qui marchent", sans jamais remarquer que tous ces trucs formaient un ensemble effrayant de cohérence, alors qu'ils étaient à la recherche de stratégies pour survivre eux-mêmes dans une école où on leur a retiré en même temps l'affectif et les moyens de l'autorité.
Si j'avais eu le sens de la compromission pour faire la même chose, j'y serai encore dans l'éducation nationale. J'ai préféré dénoncer et combattre cela. Mais ce n'est pas faute de savoir le faire. Je savais même mieux faire ce que je dénonçais que ceux qui le faisaient tous les jours. Je pouvais débiter 5 minutes du même bla bla vide de sens, en alternant 30 secondes de silence absolu, et 30 secondes de bordel absolu, avec une phase de transition qui durait moins de 2 secondes à chaque basculement, et à la fin quand on demande aux élèves ce qui vient de se passer, personne ne se souvient de rien. Pas sûr que ceux qui ont appris heuristiquement à inhiber, et qui pratiquaient tous les jours contrairement à moi, étaient capables de faire ça. Ils cherchaient plutôt à ne jamais perdre le contrôle, de peur de ne pas le revoir.
]]>Evaluer : un soutien pour les apprentissages ? - Laurent CARLE
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/03/15/493-evaluer-un-soutien-pour-les-apprentissages#c15714
2022-03-19T11:32:43+01:00Laurent CARLEPOUR QUI LE SOUTIEN ?
"Conclusion : une évaluation doit :
Être rare, précise, prévue, joyeuse.
Il suffit qu'une seule de ces conditions ne soit pas remplie, pour que l'évaluation, loin d'être un soutien des apprentissages, en devienne la première cause d'échec."
Oui....POUR QUI LE SOUTIEN ?
"Conclusion : une évaluation doit :
Être rare, précise, prévue, joyeuse.
Il suffit qu'une seule de ces conditions ne soit pas remplie, pour que l'évaluation, loin d'être un soutien des apprentissages, en devienne la première cause d'échec."
Oui. Adressée à des professionnels, peut-être désinformés mais moralement sincères et de bonne volonté, cette mise en garde portera loin cette vérité, du moins, si elle est reçue par ceux qui seraient équipés d’un esprit critique affuté.
Hélas, je suis pessimiste. Quand l’élève n’est pas au cœur d’un système scolaire, les pratiques didactiques sont aussi loin de faciliter les apprentissages. Comme le dressage, l’évaluation soutien, n’est pas une erreur pédagogique, c’est une faute. Ou, plutôt, c’est une stratégie, un subterfuge, comme dit Astro. Je complète, « un subterfuge politique ». Plus qu’une cause d’échec, c’est un instrument de tri et d’élimination au service des dominants. Après le bluff de la syllabation et du bruit des lettres avec la bouche, c’est une arme par destination de plus pour trier et éliminer poliment, sans insulte et sans humiliation, ceux qu’on ne veut pas voir participer à la compétition pour prendre l’ascenseur. Cynisme, sans bruit (en douceur), ce mot qu’emploie Astro, est celui qui convient. Le subterfuge ne vise pas tous les élèves, seulement les mal nés. Par inclination moralisatrice ou à court de stimulation, les entraineurs-sélectionneurs attendent des contrôles qu’ils motivent ceux qui ne courent plus. Le CNESCO en attend les effets démobilisateurs. Les éliminés en souffriront moins individuellement, mais ils n’en seront pas moins mis sur la touche collectivement, s’ils ont la malchance d’être nés « défavorisés ». Peut-être leur confiera-t-on l’entretien de l’ascenseur ?
Pour produire l’échec (l’élimination) sans tambour, ni trompette, il faut varier les subterfuges et traquenards, « les facteurs » d’échec, afin que « l’échec » apparaisse toujours comme l’effet secondaire, indésirable, d’un concours de circonstances malheureux. Outre l’échec, cette stratégie entraine à leur insu, en bonne conscience, l’ensemble des personnels d’enseignement, avec ou sans classe, supérieurs ou exécutants, sur la pente du contrôle qui trie. Les formateurs et rénovateurs, démocrates, réformateurs ou révolutionnaires, auront bien du mal à faire entendre un seul mot de pédagogie. Le dernier débat l’illustre parfaitement.
Les crédules diront :
« L’école nouvelle ne convient pas aux élèves " moyens " ou " faibles " chez lesquels on observe toujours le même cheminement : le manque de moyens d’action sur l’écrit (déchiffrage, etc) entraine d’abord une lecture hésitante (on devine les mots) puis une angoisse face à la tâche, la résignation à l’échec, un fort sentiment de dévalorisation et l’intériorisation de l’infériorité. »
Les moralisateurs citeront Zénon, Sénèque, Epictète, Marc Aurèle.
Les poètes, le printemps, nourriture spirituelle aux parfums enivrants, facilitant l’avalement de la pilule.
Pour beaucoup, le CNESCO est une muse. Chacun chante, à sa manière et dans son style, les louanges du paradis des enfants (méritants), l’école. Aucun ne déplore que, en mettant les plus démunis sous tension, l’évaluation quotidienne avantage ceux qui viennent faire homologuer leurs savoirs acquis ailleurs et défavorise ceux qui viennent à l’école pour apprendre. En évaluant plus souvent, sans se questionner, tous verront leur pouvoir renforcé.
Pour éliminer, les évaluations certificatives et externes ne sont pas nécessaires. La notation « au quotidien » crée et entretient un climat de tensions et de craintes démotivant, un abandon que les « psys » requalifieront « refus scolaire, phobie scolaire » et « angoisse de savoir ». Ce climat de contrôle diminue la confiance en soi, installe la crainte, met fin aux apprentissages, conforte les croyances et opinions, la « conscience professionnelle ». La peur est-elle heuristique ?
Revisiter le contrôle continu comme une innovation pédagogique, dont on ne soupçonnait pas les bénéfices jusqu’ici, est une habileté rhétorique. Ensuite, il suffira de laisser la rumeur se propager de bouche à oreille.
Le CNESCO serait-il le Bureau des légendes ?
]]>Evaluer : un soutien pour les apprentissages ? - Astro52
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/03/15/493-evaluer-un-soutien-pour-les-apprentissages#c15709
2022-03-16T19:22:15+01:00Astro52"l’évaluation comme soutien de l’apprentissage des élèves au quotidien"...
Il me semble que face à un tel degré de cynisme, ce n'est pas à une analyse pédagogique du contenu du mensonge que cela appelle, mais à une analyse du fonctionnement d'un mensonge en tant que message..."l’évaluation comme soutien de l’apprentissage des élèves au quotidien"...
Il me semble que face à un tel degré de cynisme, ce n'est pas à une analyse pédagogique du contenu du mensonge que cela appelle, mais à une analyse du fonctionnement d'un mensonge en tant que message qui répond à des codes qui sont propres à ce type de message.
S'il faut faire entendre aussi fortement que l'évaluation AU QUOTIDIEN soutient l'apprentissage des élèves, c'est pour une et une seule "bonne" raison : c'est parce qu'on sait que cette pratique, si elle est critiquable, c'est précisément, d'abord et avant toute autre raison, parce qu'elle perturbe ou empêche les dits apprentissages.
De plus, finir par "au quotidien" est une forme d'insistance qui montre bien qu'on parle des pratiques d'évaluations incessantes et excessives, pour les défendre, et non de considérations générales sur la nécessité d'évaluer à un moment ou à un autre pour enseigner. Mais positionner "au quotidien" en bout de phrase a un autre avantage que l'insistance : c'est l'ambiguité. En plaçant les mots dans cet ordre, on ne sait pas si "au quotidien" circonstancie "l'évaluation", placée plus en amont, ou bien "l'apprentissage des élèves", placé plus près. Bien sûr, le but est de soutenir la dérive qu'est "l'évaluation quotidienne", mais dit comme ça, ça passe mieux. Ca fait moins abrupt que ça ne l'est réellement.
Et puis pour faire oublier que les élèves sont les grands oubliés des pratiques que l'on défend, il fallait forcément qu'ils apparaissent dans la phrase, les fameux élèves, pour faire genre qu'on pense à eux. Bien sûr ça n'apporte rien au sens de la phrase de préciser l'apprentissage "des élèves". Qui d'autre pourrait bien être censé apprendre dans une classe ? Voyons ! Mais il fallait obligatoirement qu'ils soient présents dans l'énoncé, précisément pour masquer qu'ils ne le seront plus après.
La vraie question, c'est de savoir si le cerveau qui a élaboré tous ces subterfuges l'a fait de façon consciente et méthodique, ou si cela relève d'un processus psychologique qui lui a fait élaborer tout ça de manière inconsciente.]]>