Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
http://www.charmeux.fr/blog/index.php
fr2022-10-23T10:27:31+02:00daily12022-10-23T10:27:31+02:00Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16096
2022-10-23T10:27:31+02:00laurent carleLES ORIGINES DE L’ECHEC SCOLAIRE
Le néologisme « échec scolaire » est apparu pour la première fois, dans les publications sur l’école, après la Libération, au début des années 50.
Avant le milieu du vingtième siècle, aucun expert ne s’était penché sur la question, personne...LES ORIGINES DE L’ECHEC SCOLAIRE
Le néologisme « échec scolaire » est apparu pour la première fois, dans les publications sur l’école, après la Libération, au début des années 50.
Avant le milieu du vingtième siècle, aucun expert ne s’était penché sur la question, personne n’avait vu arriver ce nouveau phénomène de masse. Peut-être personne n’échouait-il à l’école depuis le lycée de Napoléon et la primaire de François Guizot parce que la séparation topographique des classes sociales rendait le tri précédant la scolarité, naturel, évident, admissible, incontestable ?
De la 11e à la Terminale c’était un parcours sans obstacle et sans crevaison pour les bien nés, pendant que les enfants du peuple poursuivaient leurs études, du CP au Certificat d’études primaires, dans les écoles Communales et Paroissiales. Chacun « réussissait », sans « trouble des apprentissages » et sans échec, à la place qui lui revenait selon son appartenance de naissance. On ne mélangeait pas les torchons et les serviettes, blanchies séparément à la machine ou à la main. Les enfants de la bourgeoisie faisaient leurs « humanités » gréco-latines au lycée pendant que, séparément, les enfants du peuple apprenaient labourage, élevage et pâturage en « calcul » et en « leçons de choses ». Leurs parcours ne se croisaient pas plus que leurs destins. Les fabriques de crétins assuraient l'âge de l’or de l’école tant regretté par Brighelli et Roland.
Mais alors, comment une épidémie de pannes imprévue et durable a-t-elle fini par envahir et gripper le système « éducatif » si bien huilé jusqu’ici ?
Après la guerre, des ministres réformateurs ont eu la mauvaise idée d’entrouvrir la porte du secondaire à quelques enfants du peuple plus doués et plus téméraires que leurs camarades. Pire, en 1975 la réforme Haby, en décidant un cursus unique pour tous, de la maternelle au lycée, quelle que soit l’appartenance sociale, déclenchait la guerre des classes. Affolement dans les classes supérieures qui avaient jusqu’ici l’exclusivité du secondaire. Les gardiens du temple ont sommé les instits de réduire le flux. Il a fallu trouver des recettes barrières pour éviter l’invasion en grand nombre des intrus qui perturbaient la quiétude des privilégiés venus faire homologuer leurs savoirs acquis ailleurs. La hiérarchie a trouvé la solution, les bonnes vieilles méthodes qui avaient fait leurs preuves : les syllabaires, renommés « méthodes de lecture ». La syllabation ânonnée conduit tout naïf, d’abord au déchiffrage présenté comme un procédé technique de lecture, ensuite à l’orthophonie, enfin au redoublement qui confirme et matérialise « l’échec ». En fabriquant les déchiffreurs on s’assure qu’ils ne liront jamais et donc n’encombreront pas les allées des prépas aux concours. C’est gagné. En éliminant les non lecteurs qui n’ont pas accès aux textes, le tri scolaire est né.
Mais personne n’a conscience d’éliminer parce qu’aujourd’hui la tradition sert de couverture à la séparation qui était la vocation première de l’école primaire à ses débuts. En effet, la tradition qui se dit « culture » n’est rien que le côté folklorique du conservatisme des « favorisés ». Le système dans son ensemble est innocent puisque personne ne veut la mort du pécheur. Le mauvais élève doit quand même rester à sa place, là où il galère, à côté, comme spectateur. C’est pourquoi la pédagogie n’est pas la bienvenue. Elle troublerait l’ordre « naturel » et fausserait les résultats de la compétition, libre et non faussée comme la concurrence dans le commerce international. Elle doit rester à sa place, à la marge. Certains experts évoquent l’écart culturel entre le peuple et le système scolaire. Les enfants du peuple échoueraient par méconnaissance des codes que les enfants des classes dominantes connaissent bien. Cette explication camoufle la réalité et justifie le tri. On utilise subtilement le déficit familial de rapport à l’écrit et à la lecture, et l’inégalité de culture liée à la classe sociale, pour justifier l’exclusion intime et interne de ceux qui « n’y arrivent pas » ou ne méritent pas les savoirs. Pour soulager la souffrance des perdants de la compétition scolaire, le « déterminisme social », facteur des sociologues, est complété par l’individualisation médicalisée de « l’échec », justificatrice du soin de confirmation. Le SAMU médico-scolaire ne guérit pas, mais, comme un placebo, il soigne, atténue la douleur et compatit.
Dans une République qui proclame l’égalité des Droits, l’école de la république promet l’égalité des chances en compétition. Les Droits se méritent, il faut les gagner par « le travail ». La guerre des classes est renommée « méritocratie par promotion au mérite ». « L’échec scolaire » sert de masque à l’élimination des exclus que le tri produit, l’élitisme est le costume du racisme social des privilégiés. Complémentaires, ces deux « valeurs », aux deux pôles du mérite, complétées par un constat d’impuissance face à « l’échec », permettent de trier et éliminer sans le savoir, et sans que le tri, dit « échec scolaire », ne trouble la conscience du trieur-sélectionneur.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Roland Chantez
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16095
2022-10-22T15:21:13+02:00Roland Chantez@ Julos
A vous lire, vous avez mesuré le désespoir d’un élève n’atteignant pas ses objectifs, malgré tous ses efforts. Votre tristesse vous grandit mais souvenons-nous de la constitution de 1789 :
"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ... Tous les...@ Julos
A vous lire, vous avez mesuré le désespoir d’un élève n’atteignant pas ses objectifs, malgré tous ses efforts. Votre tristesse vous grandit mais souvenons-nous de la constitution de 1789 :
"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ... Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents ".
La République reconnaît donc l’existence de "capacités" naturelles variant suivant les individus. Elle valorise l’expression des compétences pour différencier les individus en fonction de leurs talents (capacités intellectuelles), de leurs vertus (capacités morales/sociales) et de ses besoins.
Dès l’origine, la République mise sur une hiérarchisation reflétant la variabilité des capacités naturelles comme sur une égalité de droits socialement construite. Ainsi, elle permet à chacun de concourir au bien de la République dans la mesure de ses capacités propres.
La voie républicaine revient donc à la prise en compte pragmatique des inégalités "naturelles" pour que chacun trouve la place correspondant à ses capacités. Mais pouvoir exprimer ses capacités suppose que chacun se soit formé et ait donc eu accès à une Ecole d’une même qualité avant de concourir dans des conditions d’une totale impartialité (d’où l’attachement de certains syndicats aux concours anonymes).
Bien entendu, les places seront d’autant plus chères qu’elles seront plus hautes. Il y aura peu d’élus et bien des déçus préfèreront le refus idéologique de la voie républicaine à l’acceptation de leur contre performance. Confondre égalité de " droits " civiques et égalité de "capacités" naturelles excusera commodément leur échec, surtout si cela s’accompagne d’une distribution générale de diplômes dévalorisés, préalable à la cooptation et au népotisme.
A chacun donc de choisir entre l’égalité de droits et l’égalitarisme, entre mérite et népotisme, entre République et loi du plus fort.
Et avez-vous remarqué que ceux qui ont vraiment pu exploiter au maximum leurs talents sont bien moins amers, moins rancuniers que ceux qui pensent n’avoir pas bénéficié d’une sincère égalité des chances.
Ils n’en veulent à personne puisque battus "à la loyale" et parce que nul n’est responsable de ses "talent" innés. D’où l’importance de donner à chacun un enseignement de très haute qualité, préalable à des recrutements impartiaux.]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Eveline
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16094
2022-10-22T09:27:47+02:00EvelineCette copine a tout compris ! Il est vrai qu'elle est au GFEN, alors ... !!
Dans ton propos, Alain, il faut insister sur l'adverbe final : COLLECTIVEMENT.
Pour progresser, il faut que je me heurte à des obstacles, mais si je suis seul, je renoncerai probablement... ou j'échouerai, ce qui...
Cette copine a tout compris ! Il est vrai qu'elle est au GFEN, alors ... !!
Dans ton propos, Alain, il faut insister sur l'adverbe final : COLLECTIVEMENT.
Pour progresser, il faut que je me heurte à des obstacles, mais si je suis seul, je renoncerai probablement... ou j'échouerai, ce qui reviendra au même.]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Alain MIOSSEC
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16093
2022-10-21T22:35:48+02:00Alain MIOSSECUne copine du gfen est dans l’enseignement supérieur en sociologie et récemment elle me rapporte qu’elle a des étudiants très hétérogènes (filières générales, professionnelles...), avec certains ayant des problèmes avec les textes longs (mémoire, rapport...) ou avec une recherche...Une copine du gfen est dans l’enseignement supérieur en sociologie et récemment elle me rapporte qu’elle a des étudiants très hétérogènes (filières générales, professionnelles...), avec certains ayant des problèmes avec les textes longs (mémoire, rapport...) ou avec une recherche documentaire. Voilà qui va rappeler des choses à Eveline !
Mais portant le « tous capables », elle ne baisse pas les bras et met en place des situations, des repères pour appréhender de longs textes (titre, introduction, conclusion, sommaire...) et d’autres pour effectuer une recherche documentaire...et des bascules s’opèrent, cette fois tous les élèves s’engagent ! Elle même éprouve une grande satisfaction dans son métier.
Par ailleurs, elle me signale que si les étudiants des filières professionnelles sont les plus en difficulté au niveau de ces compétences, ils sont néanmoins bien plus mobilisés sur les problématiques sociologiques que d’autres et elle finit en déclarant que lorsqu’il s’agit de travailler sur une pratique de sociologie qui leur est inconnue (comme l’enquête), ils sont tous à égalité devant les difficultés !
Conclusions :
- L’école attend souvent que les élèves maîtrisent des compétences qu’elle n’enseigne pas (pas vraiment)...il faut donc bien le faire sans attendre et tous les élèves en profitent.
- On peut, et c’est crucial, toujours trouver des qualités aux « vilains petits canards », ils ont des savoirs !
- Un élément essentiel du métier d’enseignant est bien de proposer des situations complexes où tous les élèves vont rencontrer des obstacles à vaincre collectivement.
Autant des raisons d’espérer et de désespérer en même temps !]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16092
2022-10-21T11:39:08+02:00laurent carleSOUTIEN SCOLAIRE A L’ECHEC SCOLAIRE
Si nous définissons l’élitisme comme l’intention de sélectionner les meilleurs éléments à la sortie du lycée, même les plus modestes, il n’y a pas de conservateurs immobilistes, égoïstes et racistes. Les cyniques ont des intentions honnêtes...SOUTIEN SCOLAIRE A L’ECHEC SCOLAIRE
Si nous définissons l’élitisme comme l’intention de sélectionner les meilleurs éléments à la sortie du lycée, même les plus modestes, il n’y a pas de conservateurs immobilistes, égoïstes et racistes. Les cyniques ont des intentions honnêtes conformes à la devise républicaine. Ils croient à l’égalité des chances dans une école juste qui récompense « le travail et le mérite ». Ce sont de braves gens qui militent pour la justice et non pour la transmission des pouvoirs dans les mains des héritiers des classes dominantes avec la servitude docile pour les mal nés. Les élitistes ne sont pas partisans de la reproduction sociale et de la conservation des privilèges de rente. Ils ne veulent pas l’élimination précoce des enfants des classes populaires. Darwinisme social, oui mais dans le respect de la légalité et de la justice. A chacun selon son mérite, et non selon sa naissance. La méritocratie améliore la démocratie tandis que le tri sélectif aggrave les inégalités sociales.
Pour ne pas faire « échouer » les pauvres mal nés dès le CP (faire perdre la compétition scolaire par enseignement mensonger d’un écrit de cinéma), ils n’utilisent aucune « méthode de lecture ». « L’échec » confirmé par les dictées et le chronométrage du déchiffrage à haute voix est exclu de leurs « méthodes ». Ce sont de vrais éducateurs émancipateurs, libérateurs de l’oppression. Grâce à eux, la proportion d’enfants de prolétaires « en réussite » est représentative de la distribution sociologique. Ce sont vraiment les meilleurs qui gouvernent, et non les héritiers et les corrompus par l’appât des sous et du pouvoir. La démocratie et la morale triomphent au sommet de l’Etat, la corruption appartient au passé, la citoyenneté augmente partout et le civisme s’étend sur tout le territoire.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16091
2022-10-20T11:08:22+02:00laurent carleLES ORIGINES DE « L’ÉCHEC SCOLAIRE » ET LA « LECTURE »
« Dictées, "conjugaison flash", joggings d'écriture, manger des exercices en permanence (il faut assommer l'élève "prépubère" d'exercices pour le rendre docile on appelle cela " tenir sa classe") et...LES ORIGINES DE « L’ÉCHEC SCOLAIRE » ET LA « LECTURE »
« Dictées, "conjugaison flash", joggings d'écriture, manger des exercices en permanence (il faut assommer l'élève "prépubère" d'exercices pour le rendre docile on appelle cela " tenir sa classe") et pas une seule fois à un texte un peu long et/ ou résistant"
ou écrire pour dire quelque chose à quelqu’un.
Ces pratiques consistent à apprendre à faire sans faire. Si on appliquait ce principe à la conduite auto, on apprendrait à conduire, et à se préparer à l’examen du permis, à l’arrière d’une voiture hippomobile immobile, sans cheval, dans un hangar fermé avec un volant imaginaire dans les mains et, dans la bouche, le bruit d’un moteur.
Si apprendre le français pour le maitriser et s’en servir pour interagir avec ses camarades, son milieu proche ou lointain et fréquenter les bibliothèques, c’est passer sa scolarité à faire des dictées, des copies, des exercices de grammaire, conjugaison, orthographe, du déchiffrage oral avec un tuyau à l’oreille, sans jamais utiliser la langue écrite et orale pour faire, c’est que l’école ne sert juste et seulement qu’à mettre les enfants en concurrence et homologuer les savoirs acquis ailleurs.
Ce « travail » quotidien « de structuration » de la langue sans la pratiquer pour de vrai évoque chez les modernes des « méthodes » ringardes. Mais ce n’est qu’apparence trompeuse. Les leçons du passé et l’actualité démontrent l’efficacité de ces pratiques traditionnelles pour éliminer les démunis avant la 6e. C’est ainsi qu’on fabrique l’échec scolaire.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16090
2022-10-17T14:36:11+02:00Julos"Concrètement, si la société offre 100 places d’élite pour 2000 candidats, il faut en en éliminer 1900, quelle que soit leur origine. D’où le tri …
Et n’oublions pas que la société se moque bien de l’origine des meilleurs. Ce qu’elle veut, c’est les meilleurs et puis..."Concrètement, si la société offre 100 places d’élite pour 2000 candidats, il faut en en éliminer 1900, quelle que soit leur origine. D’où le tri …
Et n’oublions pas que la société se moque bien de l’origine des meilleurs. Ce qu’elle veut, c’est les meilleurs et puis voilà ! La société est assez darwinienne ..."
**********
Ah que c'est "beau" l'élitisme !...
Mais que c'est laid le cynisme ! Avec des tonnes de mauvaise foi on peut ainsi justifier l'immobilisme et l'injustice d'un système ultra-ségrégatif.
Et c'est justement contre cela que la majorité des intervenants et animateurs de ce blog luttent depuis des lustres pour certains, en ne se résignant pas devant la triste réalité de ce que vous décrivez, monsieur pseudopseudo. Ne vous déplaise.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16089
2022-10-17T14:07:20+02:00laurent carle« Hé bé ! Avez-vous idée de ce qu’est "l’échec " dans les classes dites "supérieures".
Savez-vous l’impitoyable réalité des années de prépa que subissent les meilleurs rejetons de ces classes, surtout lorsque les résultats ne sont pas au niveau de leurs attentes...« Hé bé ! Avez-vous idée de ce qu’est "l’échec " dans les classes dites "supérieures".
Savez-vous l’impitoyable réalité des années de prépa que subissent les meilleurs rejetons de ces classes, surtout lorsque les résultats ne sont pas au niveau de leurs attentes et de celles de leur famille ? »
Mettons les points sur les I.
Ce que n’a pas compris le courageux et anonyme brillant avocat des classes dominantes et du système sélectif, c’est que :
1. l’échec à un concours au sommet, déclaré et annoncé, n’est pas l’échec scolaire
2. ce que les savants Gardiens du Temple nomme « échec scolaire » n’est pas un échec.
3. c’est une exclusion interne par élimination maquillée en échec
4. et donc, l’école républicaine ne respecte ni la Constitution, ni la loi, ni les Droits humains, ni les Droits de l’enfant.
L’exclusion est le but non avoué du tri scolaire sélectif, qui commence au CP, parfois en Maternelle, éliminer précocement les enfants des classes populaires.
Il ne s’agit pas d’un « échec » individuel. C’est l’ensemble de la classe ouvrière qui est éliminée à la fois de la compétition et de la culture.
Son ignorance est pardonnable. Car même les agents certifiés qui participent innocemment au tri sélectif ne le savent pas. En primaire, la compétition n’est ni annoncée, ni déclarée. Pas de pistolet à pétard pour déclencher le départ de la course. Par contre, toutes les techniques éliminatrices du passé sont, pour ne pas éveiller les soupçons, affichées le jour même sur les murs, bien visibles, efficaces. Ça commence aujourd’hui et tout de suite, dès la première leçon de « lecture ».
Où l’on constate que la pédagogie n’intéresse vraiment pas les conservateurs. Seule la défense et illustration de la conservation les intéresse. Sur un blog pédagogique, ça prend de la place, ça occupe l’espace. Mais l’essentiel : que rien ne change, est sauvé.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Constant Echeyque
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16088
2022-10-16T18:42:01+02:00Constant Echeyque" Si les causes étaient intrinsèques, on trouverait des échecs à tous les étages de la société de classes. On ne trouve pas d’échec scolaire dans les familles des classes cultivées ou supérieures ".
Hé bé ! Avez-vous idée de ce qu’est "l’échec " dans..." Si les causes étaient intrinsèques, on trouverait des échecs à tous les étages de la société de classes. On ne trouve pas d’échec scolaire dans les familles des classes cultivées ou supérieures ".
Hé bé ! Avez-vous idée de ce qu’est "l’échec " dans les classes dites "supérieures".
Savez-vous l’impitoyable réalité des années de prépa que subissent les meilleurs rejetons de ces classes, surtout lorsque les résultats ne sont pas au niveau de leurs attentes et de celles de leur famille ?
Et je ne parle pas de l’humiliation de ceux qui n’ont pas "fait" Ginette et ne seront pas X-Ponts comme Papi. Une vie pour rien, selon eux !
Avez-vous une idée de la pression subie, des renoncements obligés, pour sortir dans "la botte" une fois intégrée une école "parisienne" ?
Savez-vous la pression subie en poste dans le privé ? Bons ou mauvais, 90% seront jetés à 55 ans, avec indemnités et chômage opulent que vous payez, il est vrai.
Et tout ça pour que les "meilleurs" vous confient après trois armagnacs "qu’au fond du fond , ils ont eu juste plus de pot que ce pauvre Paul-Etienne, bien meilleur et qui croupit à NNNN ... " !
Ceux en "échec" - relatif à vos yeux mais total aux leurs - devront se traîner toute la vie d’avoir échoué pour 1/10e de point ou pour n’avoir pas souri à qui compte.
En somme, l’échec se lit en fonction des attentes. Relatif, il existe dans toutes les classes et on trouve de l’échec scolaire à tous les niveaux. J’ose même dire plus impitoyable en haut qu’en bas, l’atmosphère se raréfiant en altitude. Et vous noterez que franchir tous les obstacles, réels ou symboliques, explique la morgue et le mépris des "classes dirigeantes". C‘est la pauvre récompense des survivants !
Concrètement, si la société offre 100 places d’élite pour 2000 candidats, il faut en en éliminer 1900, quelle que soit leur origine. D’où le tri …
Et n’oublions pas que la société se moque bien de l’origine des meilleurs. Ce qu’elle veut, c’est les meilleurs et puis voilà ! La société est assez darwinienne ...
Conclusions :
1 - L’échec est relatif puisque ressenti. Il menace chacun, dans toutes les classes sociales et si "bien naître" donne un avantage, il n’est pas si important … Le hasard compte aussi !
2 - il y a plus d’ambitieux que de grands cerveaux. Pour repérer ces derniers le plus justement possible, rien ne vaut des concours anonymes avec triple correction !
3 – Pour préparer ces concours, le système scolaire devrait être d’une même qualité en tout point du territoire.
4 – Les quotas imaginés par nos plus brillants cerveaux donnent naissance à des apparatchiks.
Une autre fois, je vous parlerai de ce que vivent les enfants des classes populaires qui ont brillamment réussi et "changé " de classe.]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16087
2022-10-16T10:29:14+02:00laurent carlePOUR REBONDIR APRES LA LETTRE DE PAPI ALAIN
Les industries qui polluent l’air, l’eau et les sols et celles qui répandent des molécules pathogènes déclenchant des maladies chez les consommateurs et les populations environnantes, trouvent toujours des savants « désintéressés » pour...POUR REBONDIR APRES LA LETTRE DE PAPI ALAIN
Les industries qui polluent l’air, l’eau et les sols et celles qui répandent des molécules pathogènes déclenchant des maladies chez les consommateurs et les populations environnantes, trouvent toujours des savants « désintéressés » pour publier que les facteurs morbides sont présents dans les individus, voire les familles, peu préoccupés de leur santé et de leur hygiène de vie, malades ou irresponsables de naissance. Leurs addictions et mauvaises habitudes les font échouer en santé. L’industrie polluante est innocente.
Nommer savamment le faux le rend crédible, sinon vrai.
Dès lors que de savants Docteurs (du Temple) à la périphérie du système font des recherches sur l’échec scolaire, les difficultés, les troubles des apprentissages, les troubles de la lecture, les bonnes méthodes « de lecture », les troubles de l’attention, l’inhibition, le blocage, la phobie scolaire et je ne sais quoi d’exclusif à l’individu, de multiples facteurs intrinsèques ou familiaux apparaissent dans les enquêtes, investigations et publications. Toutes valident et cautionnent ce qui se fait depuis Jules Ferry : le tri sélectif scolaire et la « réussite » des « favorisés ». Car l’absence ou l’insuffisance de capital familial, pointées par Alain, considérées comme des handicaps là où la compétition remplace la coopération entre pairs, n’en sont pas dans une classe pédagogique tous pour un, un pour tous. Malgré son invocation par les analystes du système, la pauvreté du capital familial n’explique en rien « l’échec » produit artificiellement par le système scolaire. L’échec, simple élément de langage, est destiné à masquer l’exclusion organisée des pauvres. Si les causes étaient intrinsèques, on trouverait des échecs à tous les étages de la société de classes. On ne trouve pas d’échec scolaire dans les familles des classes cultivées ou supérieures. Le mot n’est pas le terme matérialisant une réalité, un « résultat ». Opposé à celui de « mérite », il est l’expression du mépris manifesté pour les pauvres, « recalés » comme dirait l’autre. C’est la forme linguistique du racisme de classe. Comme le Noir est un nègre, le pauvre, éliminé par le tri, est « en échec ».
Comment mettre en échec ? Contrôler, noter et classer, surtout sur de fausses compétences. La fluence et la dictée, par exemple.
Quand les enfants ne sont pas mis en concurrence déloyale, quand l’intention « éducative » n’est pas le tri sélectif, l’écart familial n’est pas instrumentalisé ni exploité pour pénaliser « le coupable ». Tout le monde apprend à son heure. Comme le disait Vygotski, psychologue du constructivisme, celui qui réalise un ouvrage aujourd’hui avec l’aide d’un adulte ou d’un pair plus avancé, saura le mener à bien seul demain. Aidez vos enfants à faire « leurs devoirs ». Mieux, faites-les !
Mais, évidemment, cette classe-là n’est pas un stade de compétition. Pour un arbitre c’est frustrant. Heureusement, chacun est libre de faire comme tout le monde.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Alain MIOSSEC
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16085
2022-10-14T23:25:10+02:00Alain MIOSSECLETTRE D’UN GRAND PARENT AUX PARENTS DE SON PETIT-FILS (Récemment entré au CP)
Je suppose qu’un grand parent ayant été dans le bâtiment aiderait ses proches à résoudre quelques problèmes de maçonnerie ou de tuyauterie, pour ce qui me concerne ancien instit militant pédagogique (plus...LETTRE D’UN GRAND PARENT AUX PARENTS DE SON PETIT-FILS (Récemment entré au CP)
Je suppose qu’un grand parent ayant été dans le bâtiment aiderait ses proches à résoudre quelques problèmes de maçonnerie ou de tuyauterie, pour ce qui me concerne ancien instit militant pédagogique (plus particulièrement sur la lecture-écriture), je me permets de vous donner mon point de vue (tout en sachant que l’éducation travaille avec de l’humain et que cela est souvent plus « difficile » que de travailler avec des matériaux de construction)
En fait, plusieurs petites actions et réactions d’E sur la lecture (parfois ânonner un texte avec des demandes de réassurance permanentes, ne pas se servir de ce qu’il sait, ne pas vouloir essayer d’utiliser tous les indices d’un écrit...) m’a invité à réfléchir pour moi-même d’abord, puis à partager par écrit. C’est parfois plus facile pour exposer dans le détail et faire que chacun puisse aussi prendre le temps d’y réfléchir et, à sa façon, au fur et à mesure, trouver les meilleures réponses.
Il est vraisemblablement pris dans ses propres tâtonnements et des contradictions, erreurs, impasses, violences induites par l’école et ses habitudes conservatrices, entre autres, sur la lecture (malheureusement largement partagées dans la société). Pas là de quoi s’inquiéter, vu l’environnement familial dont il dispose, mais essayons de comprendre.
1- D’abord, il y a un travail intensif sur le « B et A BA », le déchiffrage, mais le système de combinatoire en français est bien plus complexe. Pour un son (phonème) il y a plusieurs écritures possibles (graphèmes), et pour une lettre, ou groupe de lettres, il y a plusieurs sons possibles !
> Pas facile pour les enfants de s’en sortir (surtout dans le temps court d’un CP, voire d’une moitié de CP)
2- Pire, le déchiffrage comme lecture sonore pour soi dite « à voix haute » est assimilé à de la lecture ! Que l’on confond en plus avec la « lecture à haute voix » : lecture-communication pour d’autres d’un texte que l’on a préalablement compris. L’enfant d’ailleurs peut aussi lui même s’abuser en observant les adultes lui lire à haute voix un album par exemple et en déduire que la lecture consiste bien en un déchiffrage sonore !
> les enfants vont alors « ânonner » linéairement des éléments d’un texte, ce qui est déjà difficile et hasardeux (comme vu en 1) et donc pénible (voire insécurisant, et même traumatisant vu l’assimilation erreur-faute largement répandue), en pensant de plus que cela va leur permettre de lire-comprendre, et patatras ça ne fonctionne pas. Concentré sur le déchiffrage, ils ne peuvent rien faire d’autre et la compréhension passe à la trappe. Lire c’est bien autre chose.
Si la maîtrise du système de combinatoire est nécessaire, elle n’est pas suffisante (ni première d’ailleurs) loin de là ! Lire c’est savoir se servir des multiples indices de la situation de communication écrite : ceux de la situation de communication même, de l’organisation du texte, des typographies, des illustrations, de la ponctuation, du texte, de mots, de chiffres, de logos...pour faire des hypothèses de sens (message, film mental, action...) et savoir les vérifier (avec la combinatoire précisément), c’est un savoir-faire stratégique réflexif de bout en bout et aucunement mécanique (l’automatisation étant une maîtrise affirmée d’un travail d’intégration d’action réfléchie mais non mécanique).
3- Pour finir, encore trop souvent, à l’école on « apprend à lire » (?) seul à sa table (même en grand groupe) - et je ne parle même pas des notes ou de ce qui joue le même rôle - alors qu’il faudrait un travail régulier et important en collectif, en coopération, pour affronter en sécurité, progressivement, la juste complexité des savoirs à se construire pour s’autonomiser (faire seul ce qu’on a appris ensemble) peu à peu et devenir lecteur (de certains types d’écrits, d’une certaine longueur...la lecture restant une conquête à enrichir tout au long de sa scolarité et au-delà)
MES CONCLUSIONS :
> Attention à ne pas tomber dans les conflits de légitimité entre l’école et la famille, ni ignorer ou minimiser les effets indésirables d’une certaine pédagogie de la lecture et donc ne pas renforcer les pièges dénoncés plus haut (en particulier ne pas demander des lectures déchiffrage-à-haute-voix à la maison autres que les éventuels « devoirs »)
Mais valoriser de l’école tout ce qui peut aller dans le sens de vraies situations de lecture (exercer la démarche indices -hypothèses de sens - vérification ; questionner sur qui écrit à qui, pourquoi faire, comment... ? ; reformuler les éléments principaux, ou le « film » de ce qui se passe, les personnages, leurs intentions, leurs actions...les non-dits... ; réagir, dire ce qu’on en pense...ce à quoi cela nous fait penser... ; réaliser ce que le texte nous prescrit... ; répondre à un courrier...)
> Attention à ne pas mettre de pression – il y en a assez à l’école. La lecture vécue trop souvent à l’école comme pensum, travail pénible et si souvent jugé devient un piège redoutable (pour l’enfant, comme pour les adultes) !
> Il a déjà beaucoup de vécus et savoirs sur la lecture qui lui permettront de faire des liens, des pas de côté afin de ne pas s’enferrer dans des ornières, donc pas d’inquiétude, juste être à l’écoute et dans l’ouverture aux découvertes et questionnements mutuels.
> Il réussit scolairement à ce qu’on lui demande (dont les petits devoirs), donc la confiance et l’estime de soi devraient continuer d’être là.
> Continuer de vivre ensemble des situations de lecture partagée (fictions, recettes, enseignes, emballages, correspondances, affiches, jeux...), où l’on peut entendre et valoriser les réactions de l’enfant, favoriser une discussion...et aussi parfois en tant que lecteur expert parler des éléments de votre stratégie de lecture : un questionnement, une prise d’indice, une formulation d’hypothèses de sens, une vérification...à moduler bien entendu en fonction de l’écoute et des réactions de l’enfant (car c’est lui le thermomètre de vos propositions)
> Penser à expliquer, de temps en temps, quand on va lire à haute voix un texte, qu’on peut le faire car on a beaucoup de savoirs (lecteur expert depuis longtemps) qui nous permettent de lire-comprendre très rapidement avec les yeux d’abord, puis de lire à haute voix le texte que l’on a déjà compris avec « fluidité » et expression. Ces deux savoirs-faire devant se conquérir progressivement, mais le premier d’abord !
DERNIÈRE CONCLUSION RÉSERVÉE AU BLOG : QUAND JE VOIS CE QUE L’ÉCOLE PRODUIT DÉJÀ POUR UN ENFANT RELATIVEMENT «FAVORISE»- et je ne parle ici que de la lecture ! - JE N’OSE PENSER A TOUS LES ENFANTS QUI N’ONT PAS CE CAPITAL FAMILIAL !]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16084
2022-10-13T16:19:00+02:00JulosRoland, je suis surpris par la tonalité ironique et caustique de votre réaction.
Personnellement, je n'ai pas suggéré que Goigoux aurait commis un crime de lèse-majesté en proposant une analyse des résultats recueillis dans les classes de cp-ce1 qu'il suivait, divergents des autres...
Roland, je suis surpris par la tonalité ironique et caustique de votre réaction.
Personnellement, je n'ai pas suggéré que Goigoux aurait commis un crime de lèse-majesté en proposant une analyse des résultats recueillis dans les classes de cp-ce1 qu'il suivait, divergents des autres groupes. S'agissant d'une recherche-action les conclusions au terme de la recherche ne peuvent en aucun cas être confondues avec les hypothèses émises au départ. Sinon à quoi bon chercher ?
Par contre, bien que n'ayant suivi les travaux que de loin, je me souviens que ces divergences d'analyse qui ont conduit au "divorce" entre Goigoux et Foucambert ont provoqué tristesse, surprise ou déception selon les personnes.
Mais à mon avis, il n'y a pas de quoi en déduire que l'un avait raison et les autres tort. Que Goigoux décrivait le réel et les autres des lubies ou des fantasmes. A moins de vouloir discréditer certains, suspectés de mauvaise foi. Je me trompe ?]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16083
2022-10-13T15:39:41+02:00laurent carleIL Y A TROIS BONNES RAISONS D’ETRE CONSERVATEUR SCOLAIRE :
1. fabriquer ou faire commerce de « méthodes de lecture », conserver le marché docile et captif (conservatisme économique),
2. faire partie de la bourgeoisie ou d’une des classes sociales moyennes installées et cultivées qui ne...IL Y A TROIS BONNES RAISONS D’ETRE CONSERVATEUR SCOLAIRE :
1. fabriquer ou faire commerce de « méthodes de lecture », conserver le marché docile et captif (conservatisme économique),
2. faire partie de la bourgeoisie ou d’une des classes sociales moyennes installées et cultivées qui ne souhaitent pas faire concours avec des classes inférieures, égoïsme de classe, sauvegarde des bonnes vieilles méthodes qui ont fait la preuve de leur pouvoir de tri, (conservatisme politique et social)
3. participer professionnellement au tri sélectif, comme chercheur de la bonne méthode, arbitre de la compétition, entraineur, soigneur ou sélectionneur, avec adhésion pieuse à la croyance que l’école, juste dans un monde juste, donne à chacun ce qui lui est dû selon son mérite. Ce viatique permet une brillante carrière. La vérité scientifique, ce ne sont pas les faits, c’est ce que dit le discours dominant en qui je crois. Quand les croyances se heurtent à la réalité, c’est la foi qui décide qui dit la vérité. Conservatisme de rente et idéologique.
Dans la masse des agents d’exécution et des profanes, docilité, frilosité, absence d’indépendance de pensée, d’autonomie, de sens critique, de lectures, de curiosité, de créativité s’ajoutent tout à la fois à la foi. Dans la bonne école il n’est pas question de lecture longue ou courte. Les rites de lecture au doigt (qui appuie sur l’accélérateur et le frein) et au son dans un texte collectif du « livre de lecture », le même pour tous en même temps comme à la caserne, apprennent un procédé de lecture scolaire, unique dans toutes les écoles de France, le déchiffrage oral, que personne n’utilise nulle part ailleurs. Celui qui apprend à lire à l’école doit se garder du sens et respecter la distance de sécurité qui le sauve de la chute dans la lecture qui pense.
« Lorsqu'il a quitté définitivement l'afl il s'était engagé dans la rédaction d'une thèse de doctorat dont l'un des directeurs de thèse n'était autre que... Bentolila, fervent opposant à l'approche et aux thèses idéovisuelles. »
Dans ce système clos sur lui-même, où règne la pensée unique, toute pensée contradictoire, hérétique, est intolérable. Foucambert est l’envoyé du diable. Goigoux a sauvé son âme in extremis par la conversion. Pour l’idéologie dominante, toute nouveauté, tout changement déclenche une dissonance cognitive qu’il faut résoudre par la foi, la bonne foi. La science de l’impensé et de l’impensable, que les conservateurs nomment « le réel », ne pouvant rien démontrer nous demande de croire. Le mensonge scientifique se fait vérité. Uber et l’œuf manquent de mollet mais le mensonge scolastique ne manque pas de mélo. Quand on veut faire carrière dans l’épiscopat, on doit embrasser la doctrine de la foi, accepter le célibat cognitif en épousant l’orthodoxie de la méthode, c’est-à-dire prononcer ses vœux pour « la voie indirecte ». On ne peut pas être en même temps orthodoxe et protestant. Roland l’a bien compris.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Roland Chantez
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16081
2022-10-12T18:09:20+02:00Roland Chantez@ Julos
Ça alors ! les bras m'en tombent ...
Non seulement Goigoux s'en est tenu à décrire le réel et à en tirer des conséquences logiques mais, en plus, il a osé s'élever contre le groupe et sa doxa. Sacrilège et parjure !!
Sa carrière a accéléré et personne ne l'a crucifié...@ Julos
Ça alors ! les bras m'en tombent ...
Non seulement Goigoux s'en est tenu à décrire le réel et à en tirer des conséquences logiques mais, en plus, il a osé s'élever contre le groupe et sa doxa. Sacrilège et parjure !!
Sa carrière a accéléré et personne ne l'a crucifié ...
Il faut absolument rétablir les tribunaux révolutionnaires. Sinon, on abandonnera l'opinion du plus utopique et on reviendra à des recherches rationnelles.
Où irait l'école, si le réel dictait sa loi à la pédagogie ?
@ Dolido Rémi
Et comment que le mouvement de libération des élèves va exister.
L'école obligatoire est un outil arbitraire d'asservissement d'enfants soumis de force à une école qui les déforme.
Toutes les pédagogies ne sont que le moyen de leur faire avaler cette pilule amère.
Vive le droit inconditionnel des enfants à refuser d'être élèves !
Vive le développement personnel, individuel, autonome et numérisé !
Que saint Facebook, saint Tiktok et le très vénérable Google nous aident à repousser les pédagogues !
En plus, Uber manque de mollets ....]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - David
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16080
2022-10-12T12:20:57+02:00DavidTout à fait d'accord Eleanore.
Si au lieu de faire des dictées, on regardait comment fonctionne la langue ? Déjà savoir ce qu'est l'orthographe et à quoi elle sert, c'est déjà un grand pas pour des enfants de cycle 3. Certains adultes ne le savent même pas...
Hier, dans la salle où...Tout à fait d'accord Eleanore.
Si au lieu de faire des dictées, on regardait comment fonctionne la langue ? Déjà savoir ce qu'est l'orthographe et à quoi elle sert, c'est déjà un grand pas pour des enfants de cycle 3. Certains adultes ne le savent même pas...
Hier, dans la salle où mangent les profs, j'entendais : " Le niveau n'est pas terrible en lecture à voix haute pour nos CE1. Les liaisons, ils ne connaissent pas etc."
C'est sorti tout seul, j'ai répondu : "Désolé, mais moi non plus, je ne sais pas faire les liaisons et à chaque fois que je fais une lecture offerte à mes élèves, je m'arrête pour leur faire remarquer, comme c'est difficile de lire à voix haute, je fais plein d'erreurs et je me trompe souvent dans les voix des personnages ! Cela fait-il de moi un mauvais lecteur ? "
Mais cette vision de la lecture à encore de longues années devant elle. N'est-ce pas chère Dalida ?
Dans cette vision, que doit-on enseigner ? Pas des textes résistants, c'est évident, mais de l'entraînement ! ]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16079
2022-10-12T11:55:43+02:00laurent carleSi, comme le croit l’innocent Dali Dada qui tente sans y parvenir d’être aussi surréaliste que son illustre ancêtre, Salvador, les « bénéficiaires du système » préféraient les écoles « nouvelles », il y a fort longtemps que les écoles françaises dans leur totalité se seraient «...Si, comme le croit l’innocent Dali Dada qui tente sans y parvenir d’être aussi surréaliste que son illustre ancêtre, Salvador, les « bénéficiaires du système » préféraient les écoles « nouvelles », il y a fort longtemps que les écoles françaises dans leur totalité se seraient « modernisées ». Depuis Freinet, précisément. Un siècle. Voire, depuis la Commune révolutionnaire « hypothétique ». Eh oui, les pratiques innovantes, démocratiques, sont aussi anciennes que les bonnes vieilles méthodes. C’est le contraire qui s’est passé. Pour se soustraire aux calomnies, aux attaques, aux pressions, aux menaces, aux persécutions, Freinet a quitté le système. Le système est resté immuablement le musée des techniques didactiques du dix-neuvième, qui entretient la nostalgie des vieux et la sauvegarde des intérêts des classes dominantes. C’est pourquoi la plupart sont baptisées Jules Ferry.
Ah lala, lala, la belle histoire !
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16078
2022-10-12T10:42:20+02:00laurent carle"Avez-vous noté que les méthodes nouvelles sont celles qui sont promues par deux groupes:
1 - Celui des bénéficiaires du système qui les transforment en avantage concurrentiel pour leurs enfants scolarisés dans les écoles dites "nouvelles" ou "innovantes",
2 - Celui..."Avez-vous noté que les méthodes nouvelles sont celles qui sont promues par deux groupes:
1 - Celui des bénéficiaires du système qui les transforment en avantage concurrentiel pour leurs enfants scolarisés dans les écoles dites "nouvelles" ou "innovantes",
2 - Celui des recalés du système en cours. Ils veulent transformer les enfants des autres pour en faire les possibles petits soldats d'une hypothétique révolution qu'ils pensent pouvoir piloter avant d'en tirer profit ?"
1. Les bénéficiaires du système n’ont pas besoin d’école innovante. Ils prennent le départ avec une confortable avance et, s’ils veulent la garder, ils ont intérêt à fréquenter l’école de la compétition et du tri qui élimine les pauvres dès le CP et sélectionne les « méritants » jour après jour, mois après mois, avec ce qu’il nomme « le contrôle continu ».
2. Le système ne recale pas, il élimine. Comme indiqué en 1, il cale les favorisés en éliminant les pauvres très tôt au CP. Pour parler de « recaler », il faut être soi-même un des gagnants de la compétition, un calé, mieux encore, un des arbitres-entraineurs-sélectionneurs conservateurs des privilèges.
« Petits soldats d’une hypothétique révolution » ! Quand on connait l’histoire des révolutions et l’histoire tout court, on sait que les petits soldats sont dans les casernes et les palais du pouvoir en place. Les révolutionnaires, ceux qui n’ont rien, et donc rien à perdre, sont dans les rues. Les avocats des méthodes « anciennes », ces « bénéficiaires » qui ont tout à perdre de l’hypothétique révolution (un tiens vaut, ce dit-on…), sont « en cours », « calés » dans leurs fauteuils de favorisés.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16077
2022-10-11T16:00:32+02:00JulosA l'attention de Roland :
R.Goigoux a été formé initialement aux problématiques de la pédagogie et de l'apprentissage de l'écrit(lecture-écriture) lors de son passage à l'Afl dans les années 80/90.Venu des cemea, ce jeune formateur militant a été un moment pressenti comme le successeur...A l'attention de Roland :
R.Goigoux a été formé initialement aux problématiques de la pédagogie et de l'apprentissage de l'écrit(lecture-écriture) lors de son passage à l'Afl dans les années 80/90.Venu des cemea, ce jeune formateur militant a été un moment pressenti comme le successeur de Jean Foucambert pour animer l'association. Mais la recherche-action sur les 5-8 ans en a décidé autrement. Car au moment des synthèses faites par les différentes équipes de recherche de fortes divergences d'analyse sont apparues et Roland a notamment exprimé ses doutes et ses réticences à n'expérimenter que strictement la voie directe en délaissant tout recours à la voie indirecte au cours de l'apprentissage initial.
Lorsqu'il a quitté définitivement l'afl il s'était engagé dans la rédaction d'une thèse de doctorat dont l'un des directeurs de thèse n'était autre que... Bentolila, fervent opposant à l'approche et aux thèses idéovisuelles.
Depuis, effectivement, Roland Goigoux a fait son chemin et sa carrière universitaire, ainsi que dans les salons du ministère, du moins lorsque les vents lui étaient favorables...
Ce rapide résumé mériterait sans doute d'être développé et peut-être nuancé car c'est en effet "compliqué", je souhaitais simplemnnt apporter l'éclairage d'un ex-militant de l'afl durant cette époque.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Dolido Rémi Fasolle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16076
2022-10-11T11:32:20+02:00Dolido Rémi FasolleDictées, conjugaisons, écriture, exercices « d’application ».
Ça s’appelle la Servitude Volontaire. La sienne et celle des enfants.
Heureusement, Dalidadais va lancer le Mouvement de Libération des Elèves....Dictées, conjugaisons, écriture, exercices « d’application ».
Ça s’appelle la Servitude Volontaire. La sienne et celle des enfants.
Heureusement, Dalidadais va lancer le Mouvement de Libération des Elèves.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Eveline
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16074
2022-10-11T08:56:05+02:00EvelineAbsolument vrai, chère Eléanore.
Il faut lutter, me semble -t-il, contre cette frilosité qui consiste à protéger les élèves, coûte que coûte, contre tout ce qui opposerait un peu de résistance à leur lecture. Comment pourraient-ils progresser dans ces conditions ?
Evidemment, j'y...
Absolument vrai, chère Eléanore.
Il faut lutter, me semble -t-il, contre cette frilosité qui consiste à protéger les élèves, coûte que coûte, contre tout ce qui opposerait un peu de résistance à leur lecture. Comment pourraient-ils progresser dans ces conditions ?
Evidemment, j'y insiste encore, il faut prévoir de l'aide pour qu'ils puissent s'y frotter sans se décourager...]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Eleanore
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16073
2022-10-10T23:55:07+02:00EleanoreJ'y pense j'y repense mais je ne m'y fais pas : on peut passer tout son cm2 à apprendre des dictées, faire des "conjugaison flash", des joggings d'écriture, manger des exercices en permanence ( il faut assommer l'élève "prépubère" d'exercices pour le rendre docile on...J'y pense j'y repense mais je ne m'y fais pas : on peut passer tout son cm2 à apprendre des dictées, faire des "conjugaison flash", des joggings d'écriture, manger des exercices en permanence ( il faut assommer l'élève "prépubère" d'exercices pour le rendre docile on appelle cela " tenir sa classe") et ne pas être confronté une seule fois à un texte un peu long et/ ou résistant. ]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Dalida
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16072
2022-10-10T18:26:24+02:00DalidaParole, parole, parole...
Avez-vous remarqué que le système est ouvert à qui veut bien faire l'effort de partager ses valeurs, qui sont d'ailleurs celles que vous me semblez partager ?
Le parcours de Bourdieu en est la parfaite illustration. Mais je conçois que ceux qui manquent les...Parole, parole, parole...
Avez-vous remarqué que le système est ouvert à qui veut bien faire l'effort de partager ses valeurs, qui sont d'ailleurs celles que vous me semblez partager ?
Le parcours de Bourdieu en est la parfaite illustration. Mais je conçois que ceux qui manquent les qualités intellectuelles, morales, etc. pour prendre le train en marche (et j'en fait, hélas, partie) soient amers et revendiquent une "égalité" fantasmatique qui leur profiterait, par exemple grâce à une politique des quotas ?
Avez-vous noté que les méthodes nouvelles sont celles qui sont promues par deux groupes:
1 - Celui des bénéficiaires du système qui les transforment en avantage concurrentiel pour leurs enfants scolarisés dans les écoles dites "nouvelles" ou "innovantes",
2 - Celui des recalés du système en cours. Ils veulent transformer les enfants des autres pour en faire les possibles petits soldats d'une hypothétique révolution qu'ils pensent pouvoir piloter avant d'en tirer profit ?
Ha, la, la ... le monde est compliqué !
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Alain MIOSSEC
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16071
2022-10-10T17:18:28+02:00Alain MIOSSECToute proportion gardée, quand je me souviens de projets de classe (ex : journal, exposition, spectacle, fête, correspondance, recueil, sortie, aménagement, BCD...), souvent il s’agissait d’un projet long pour de jeunes enfants, et donc difficile. Comme le souligne Eveline - plus...Toute proportion gardée, quand je me souviens de projets de classe (ex : journal, exposition, spectacle, fête, correspondance, recueil, sortie, aménagement, BCD...), souvent il s’agissait d’un projet long pour de jeunes enfants, et donc difficile. Comme le souligne Eveline - plus spécifiquement pour la lecture - la nécessité première pour les élèves était bien de se construire une vision d’ensemble, des repères (finaux, d’étapes...) et des mobiles (enjeux), de pouvoir les réactiver régulièrement, de faire des liens entre les étapes, voire de les repréciser ou reformuler si nécessaire, et de fonctionner en travail coopératif, d’être acteur et de jubiler régulièrement dans l’effectuation (réalisation) et la compréhension (prise de conscience des savoirs à conquérir), de garder la dynamique questionnement et réponse-compréhension jusque l’accomplissement, de toujours articuler une vision large (contexte global) avec des éléments plus circonscrits (obstacles...).
Pour la lecture, les aveuglements et/ou les empêchements d’une école de la concurrence, du tri social et de la « docilité » sont multiples et systémiques. Pour y voir plus clair ne pas hésiter à lire, relire, entre autres, l’intervention d’Eveline sur le blog intitulée :
« Comme pour la maîtrise du langage, maîtriser la lecture, c'est en maîtriser les variations... » www.charmeux.fr/blog/inde...
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16070
2022-10-10T13:16:08+02:00laurent carleAlors, on fait quoi ?
On lit : LIRE OU DECHIFFRER, Eveline Charmeux, ESF EDITEUR, 2013...Alors, on fait quoi ?
On lit : LIRE OU DECHIFFRER, Eveline Charmeux, ESF EDITEUR, 2013
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16068
2022-10-10T10:22:02+02:00laurent carleALDOUS HUXLEY GEORGE ORWELL sur Arte
En nous faisant prendre du recul et de la hauteur, ce documentaire nous révèle involontairement l’invisible dans le système scolaire français, reproducteur et garant de l’ordre social pyramidal....ALDOUS HUXLEY GEORGE ORWELL sur Arte
En nous faisant prendre du recul et de la hauteur, ce documentaire nous révèle involontairement l’invisible dans le système scolaire français, reproducteur et garant de l’ordre social pyramidal.
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Roland Chantez
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16067
2022-10-09T15:53:22+02:00Roland ChantezCertes, mais R. Goigoux a écrit « Apprendre à lire à l'école : les limites d'une approche idéovisuelle », Psychologie française, n° 45/III, septembre 2000.
Alors, on fait quoi ?...Certes, mais R. Goigoux a écrit « Apprendre à lire à l'école : les limites d'une approche idéovisuelle », Psychologie française, n° 45/III, septembre 2000.
Alors, on fait quoi ?]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - laurent carle
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16066
2022-10-07T11:36:53+02:00laurent carleJulos,
Les élèves déchiffreurs de 3e « en difficulté de lecture » sont les mêmes entrés en 6e « en difficulté de lecture ». C’était les mêmes à la sortie du CP, en difficulté de lecture. Logique, les méthodes « de lecture » sont faites pour barrer la route de l’écrit....Julos,
Les élèves déchiffreurs de 3e « en difficulté de lecture » sont les mêmes entrés en 6e « en difficulté de lecture ». C’était les mêmes à la sortie du CP, en difficulté de lecture. Logique, les méthodes « de lecture » sont faites pour barrer la route de l’écrit.
Faire réfléchir ceux qui « considèrent qu’une bonne entrée dans la lecture passe par la maîtrise incontournable de la combinatoire et de l’oralisation » suppose qu’ils ne sont que quelques-uns. Or, c’est tout le système scolaire qui « considère la bonne entrée ». La syllabation est la méthode unique de la pensée unique qui sert de machine à trier entre les bien nés de bonne famille et les malheureux nés dans une famille de déchiffreurs. La syllabation est un instrument de contrôle scolaire de l’ADN social. Elle trie entre favorisés « méritants » et défavorisés « sans volonté » (selon que vous serez nés puissants ou misérables), coupables de ne pas aimer déchiffrer à gros flux et à grand flot chrono. La question se présente en apparence comme un débat techno-didactico-pédagogique entre pédagogues et antipédagogistes ou comme une querelle des méthodes, non comme un problème politique irrésolu parce que devenu tabou, qui traverse les siècles, les régimes politiques et les réformes scolaires, inoxydable. Le débat permet donc le libre choix que fait la majorité, pour ne pas dire la totalité, de faire comme tout le monde, pratiquer librement le tri sélectif recommandé par le haut clergé des croyants. Ce n’est pas le poids de l’origine sociale qui pèse toujours davantage, c’est le tri scolaire qui élimine toujours plus les mal nés pour que les bien nés se retrouvent entre soi. Ces derniers, naturellement, socialement ou familialement lecteurs, échappent à l’enseignement empoisonné du bruit des lettres.
S’il fallait enquêter pour trouver le coupable on découvrirait que c’est le système scolaire dans son intégralité, de la base jusqu’au sommet de la pyramide hiérarchique. Les auteurs de manuels, de méthodes dites de lecture, les professeurs des instituts de formation, les savants chercheurs d’université en didactique de la lecture, confondent, par ignorance aveugle ou par opportunisme éclairé, lire et déchiffrer. Le ministre prend avis d’un haut Conseil Scientifique auprès du Ministère pour persuader les quatre sceptiques qui en doutent que la lecture s’apprend à l’unité phonique, syllabe, lettre ou phonème. Qu’importe, pourvu que ce soit synthétique et que ça fasse du bruit.
La fabrication de « l’échec » est systémique. La cause et la solution sont systémiques. Si le système avec ses méthodes du Moyen Age n’empêchait pas les « défavorisés » d’apprendre à lire, tout le monde aurait accès à la culture. Apprendre à lire n’est pas plus difficile qu’apprendre à marcher et à parler. L’école ne se mêle pas de ces deux apprentissages. Tous les nourrissons marchent et parlent.
Sans le tri scolaire sélectif opéré par les méthodes, que deviendraient les méritants ?
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - David
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16065
2022-10-05T20:25:09+02:00DavidPou rebondir sur le commentaire de Julos, je ne peux m'empêcher de vous partager cette image :
ibb.co/LpQgQL8...Pou rebondir sur le commentaire de Julos, je ne peux m'empêcher de vous partager cette image :
]]>Lire : c'est la quantité qui fait peur. - Julos
http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2022/09/30/511-lire-c-est-la-quantite-qui-leur-fait-peur#c16064
2022-10-05T17:19:46+02:00JulosEn appui au texte développé par Eveline je souhaiterais signaler un article paru très récemment dans télérama intitulé : "Éducation nationale : acquis des élèves en baisse mais lueur d’espoir".
L’article commence ainsi :"Commençons par la mauvaise nouvelle : près de...En appui au texte développé par Eveline je souhaiterais signaler un article paru très récemment dans télérama intitulé : "Éducation nationale : acquis des élèves en baisse mais lueur d’espoir".
L’article commence ainsi :"Commençons par la mauvaise nouvelle : près de 40 % des collégiens de troisième sont « découragés d’avance » à l’idée de lire un texte d’une page. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’Éducation nationale dans le cadre du dispositif Cedre, qui dresse les acquis des élèves. Les résultats s’aggravent, l’écart de performances entre filles et garçons s’accroît en défaveur des seconds, et le poids de l’origine sociale, si fort en France, pèse toujours davantage."
La "lueur d’espoir" se justifierait selon le journaliste par le constat d’un léger mieux du niveau général des élèves de primaire en français (2,5% de mieux en 2021 par rapport à 2015).
N’empêche, 40% des élèves de 3e qui seraient en difficulté avant même d’explorer une page de texte ! C’est très problématique pour leur avenir scolaire... Et ça devrait faire réfléchir ceux qui considèrent qu’une bonne entrée dans la lecture passe par la maîtrise incontournable de la combinatoire et de l’oralisation. La vitesse de la parole étant de l’ordre de 9 à 10000 mots/h la lecture silencieuse d’une page d’un livre de poche, soit 250 à 300 mots, ne devrait pas durer plus de 3mn.Et c’est vécu comme une éternité par 40% des ados ?! Sans doute qu’une majorité d’entre eux ne lit même pas à 10000 mots/h... Avec pour principale conséquence une compréhension laborieuse et incertaine. Adieu le "plaisir de lire" dans ces conditions.
Ces futurs adultes iront à coup sûr rejoindre la cohorte de ceux qui transpirent sur les textes techniques, les notices, contrats et autres actes notariés ou qui les évitent définitivement. Ne nous étonnons pas qu’ils aient le nez rivé sur leur smartphone et les écouteurs scotchés sur les oreilles, à longueur de journée, voire plus. Jeunes et moins jeunes...