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Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs.

Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique...

jeudi 6 septembre 2007

Un échange entre Astro52 et moi sur les outils pédagogiques...

Astro 52 m'a écrit :
Je crois que par les outils concrets qu'on crée et propose, et qui en eux portent plus de pédagogie que n'importe quoi, font avancer l'école bien davantage que des réponses polémiques, fussent-elles totalement justifiées. C'est là-dessus qu'il faudrait travailler, plus que sur des débats sans fins avec des gens qui ne méritent pas tous qu'on leur fasse cet honneur. Ceci fait, si ce que l'on propose est vraiment bon, les enseignants sauront le reconnaître, faisons leur confiance. Et pour ce qui est des aspects didactiques, rien n'empêche de toute manière de les glisser dans les supports annexes pour l'enseignant.

Eveline lui a répondu
Dabord, vous savez bien que les enseignants lisent peu ce genre d'annexe à leurs outils. Je suis (mal) payée pour le savoir !
Si bien que ce que vous dites sur la supériorité des outils concrets, pour fort intelligent que ce soit, n'est qu'à demi vrai : si je ne maîtrise pas la théorie de l'outil, je ne saurai pas m'en servir. Et les "modes d'emploi" écrits ne changeront que peu de choses.
C'est du reste le drame de ceux qui, comme nous, essaient d'en bâtir qui soient utiles et cohérents. Une bonne partie des collègues qui les prennent s'en servent de travers et alimentent ainsi le discours anti-pédagogues.
C'est pourquoi, je suis moins sévère que vous sur les échanges, même polémiques (les insultes évidemment sont abominables !!) : elles ont au moins le mérite de susciter parfois des questions d'ordre théorique qui ont une petite chance de permettre à tous d'y voir un peu plus clair
C'est le côté archi-faux de l'opposition "théorie/pratique". Outre que ce ne sont que les deux faces d'une même médaille, aussi importantes l'une que l'autre, il faut bien savoir qu'une pratique dont la théorie n'est pas maîtrisée, reste un savoir fragile, non perfectible et non modifiable.
Ce fut le défaut n°1de la formation dès qu'elle a existé : sous prétexte que les enseignants ont besoin de pratique, on leur en a donné de la toute faite. Mon père m'a raconté en détails bien souvent comment ils sont sortis de l'EN d'Auteuil, le cartable bourré de fiches toutes prêtes... dont il s'est aperçu très vite qu'elles ne lui servaient à rien.
Passionné par son métier, il s'est "théorisé" tout seul et a pu, sur certains points, acquérir la maîtrise que l'EN ne lui avait pas permis de construire.
Quant aux IUFM, ce que je sais de ce qu'ils sont devenus depuis que je les ai quittés, ne m'incite guère à l'optimisme, et ce, d'autant moins qu'ils vont bientôt disparaître.

Quand aurons-nous un gouvernement qui propose d'abord de soutenir la formation THÉORIQUE des enseignants, formation conçue comme une théorisation des pratiques, et une opérationalisation des théories ??
Il faut rêver... dit la chanson.

Des lectures à ne pas manquer...

Dans la série : "Des lectures un peu plus saines dans un monde de brutes", allez donc voir
http://www.meirieu.com/FORUM/meliamora.pdf
Apport précieux au débat...

Répondre à BGT

Le commentaire de BGT me semble vraiment intéressant et assez exemplaire de la pensée de beaucoup de collègues, de collège notamment. Je me permets de lui répondre amicalement au sein même de son texte.

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De la sélection à l'entrée en 6ème... et en général

Henri Guénot était l'invité des "quatre vérités" chez Leymergie ce matin.
Il a longuement développé ce qui lui semble la mesure la plus intéressante des propositions sarkosyennes sur l'école : la sélection à l'entrée en 6ème...
Ça, c'est nouveau et intelligent !
Les vieux machins comme moi ont connu ça sous Vichy : j'ai passé le DEPP (diplôme d'études primaires préparatoires), en 1941, pour entrer au lycée de la Porte de Vincennes, qui ne s'appelait pas encore "Hélène Boucher", n'était pas encore collège et n'avait pas encore reçu Françoise Sagan comme élève.
C'était bien : du CM2 d'où je sortais, nous avons été 2 élèves à entrer au lycée.
Vous noterez tout de même que ce n'était pas parfait comme barrière : des éléments aussi subversifs et dangereux que la future mère Charmeux ont réussi à passer quand même...
Monsieur Guénot a même ajouté : "Que voulez-vous, quand on voit qu'un enfant n'est pas capable de suivre au collège, il est normal de l'empêcher d'y entrer. Je ne vois pas comment on peut contester cela."
Et moi, je ne vois pas comment on peut oser le dire.
Soyons sérieux !
Quelle absurdité est-ce là que d'affirmer, comme l'a fait ce monsieur, qu'un enfant peut, à 10 ans, être considéré comme incapable de faire des études ?
Il est vrai que lorsqu'on affirme qu'à 36 mois, les gènes de la délinquance sont déjà là, on peut décréter n'importe quoi à 10 ans !
Décidément, je ne comprendrai jamais comment on peut avoir deux sous de culture (ce qui en principe doit être le cas de M. Guénot et du petit Nicolas), et dire sans rire de telles contre-vérités au regard des travaux scientifiques les plus divers sur le fonctionnement des enfants et des êtres humains en général.
Les exemples de jugements scolaires erronés ne sont donc pas assez nombreux ?
Quels peuvent être les critères de cette sélection, si ce n'est la pifométrie la plus pure, le délit de "sale gueule" — ou l'atout de "belle origine", ce qui revient au même ?
M. Henri Guénot, qui était très en forme ce matin, a également ajouté une phrase qui a dû mettre en joie tous les collègues instit (pardon, aux "professeurs des écoles", mais j'ai un tendre pour le terme d'instit : les vieux, c'est ça !).
Il a dit : " Et puis cette exigence va oblliger l'école primaire à élever le sien de niveau d'exigence... Tout le monde va y gagner !"
Eh oui, chers copains instit : vous n'êtes pas assez exigeants ! Heureusement le petit Nicolas et ses acolytes sont là pour vous rappeler à l'ordre. Allez !! Au boulot, que diable !
Vous ne pensez pas que c'est vraiment le moment de bouger ??
Peut-être pas tout à fait dans ce sens-là...