On peut dire que nous avons un Ministre de l'Education Nationale avec lequel on ne risque pas de s'ennuyer... Et l'on n'a vraiment pas besoin de lui dire, comme Diaghilev à Cocteau : "Etonnez-moi !" : avec lui, c'est tous les jours qu'on s'étonne.
Jamais, on n'aurait pu imaginer qu'un Ministre pût être aussi ignorant des travaux menés dans le domaine dont il a la charge. Pour oser dire qu'un tri des enfants de cinq ans en trois catégories : R.A.S., à risques, à hauts risques, est une bonne solution pour résoudre les difficultés de l'école primaire, il faut une dose de culot — ou d'inconscience — peu commune.
A moins que ce ne soit, comme le pense Laurent Carle, une habile stratégie pour faire oublier un temps les suppressions de poste, la réduction du budget, la stagnation des salaires, le démantèlement de l’école publique, etc. et pour occuper ainsi les syndicats à autre chose. Hypothèse, après tout probable...
Quoi qu'il en soit, il n'est peut-être pas inutile de rappeler quelques arguments essentiels — ne serait-ce que pour faire réfléchir ceux qui seraient tentés de penser qu'un nettoyage serait encore le meilleur moyen d'avoir une école propre.

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