Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2010-05-18T10:05:49+02:00daily12010-05-18T10:05:49+02:00Mieux étudier à l'école, ou faire en sorte que les élèves y étudient vraiment ? - Eveline
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2010-05-18T10:05:49+02:00EvelineLa tête d'Eveline, au moins, affiche un ravissement certain à la lecture des principes de Pierre !!
Bien sûr que la paresse est un faux concept : personne n'est paresseux ; tout dépend de la tâche et des motivations. Tous, nous sommes capables d'avoir une volonté farouche de faire...
La tête d'Eveline, au moins, affiche un ravissement certain à la lecture des principes de Pierre !!
Bien sûr que la paresse est un faux concept : personne n'est paresseux ; tout dépend de la tâche et des motivations. Tous, nous sommes capables d'avoir une volonté farouche de faire certaines choses, même difficiles ou désagréables, parce qu'elles sont nécessaires à un projet auquel nous tenons, et aucune énergie pour en faire d'autres, même plus faciles.
Les enfants, c'est pareil. J'ai vu des petits bouchons de CP capables de rester des heures à travailler à leur projet, sans vouloir le quitter pour aller en récréation.
L'ennui, c'est que l'école, parce qu'elle a pris l'habitude de récompenser en supprimant le travail et de punir en en donnant, fabrique aussi des paresseux. C'est ainsi que j'ai vu dans une classe un jour l'instit donner le droit d'aller jouer à ceux qui savaient bien lire, pendant que les autres s'échinaient tristement sur des exercices de lecture : essayez, après ça de donner le "goût de lire" !.
Si avoir des exercices en plus est une punition, cela signifie que l'exercice est une punition... et donc que le bonheur est dans l'absence d'exercices. C'est comme ça que ça marche, pas autrement.
Donc, on peut dire qu'il existe des adultes paresseux, sûrement. Mais des enfants, sûrement pas.]]>Mieux étudier à l'école, ou faire en sorte que les élèves y étudient vraiment ? - Pierre Frackowiak
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2010-05-17T22:09:12+02:00Pierre FrackowiakJ'aime beaucoup cette question de Laurent Carle qui pourrait utilement être un problème à traiter en formation des enseignants si elle existait encore
Comment vous y prenez vous pour faire travailler les paresseux?
Dans une réflexion collective, dans un tour de table, ma première réponse...J'aime beaucoup cette question de Laurent Carle qui pourrait utilement être un problème à traiter en formation des enseignants si elle existait encore
Comment vous y prenez vous pour faire travailler les paresseux?
Dans une réflexion collective, dans un tour de table, ma première réponse serait:
"en ne les considérant pas comme des paresseux". Faisons le pari que nous pouvons trouver des quantités de situations où ces élèves considérés comme paresseux font preuve d'un courage, d'une détermination, d'une disponibilité énormes. La paresse n'est peut-être pas si fréquente chez les enfants et les jeunes. Tous capables de travailler et de s'intéresser même sans la perspective d'un plaisir. Il faut par contre qu'ils comprennent à quoi ça sert et qu'il voient des activités semblables ou comparables hors de l'école, dans la vie.
Ma seconde interpellation dans le tour de table, juste pour embêter le monde, serait:
"en les considérant comme des êtres intelligents", pas comme des élèves en échec et donc bêtes,, mais comme des personnes capables d'analyser, de comparer, de raisonner, de poser des questions, de chercher. d'argumenter
Et j'imagine la tête de Laurent, d'Eveline, et aussi des paresseux, face à de tels principes
Et puis à un moment creux de la discussion, je jetterai cette formule en pâture: "La motivation naît de l'action" pour voir les réactions...]]>Mieux étudier à l'école, ou faire en sorte que les élèves y étudient vraiment ? - Eveline
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2010-05-16T09:40:38+02:00Eveline"Comment vous y prenez-vous pour faire travailler les paresseux ?"
Que voilà une question intéressante, et Laurent, devenu l'avocat du diable, a bien raison de la poser, car elle a dû surgir dans plusieurs têtes à la lecture du billet...
Outre que la paresse est un des nombreux faux...
"Comment vous y prenez-vous pour faire travailler les paresseux ?"
Que voilà une question intéressante, et Laurent, devenu l'avocat du diable, a bien raison de la poser, car elle a dû surgir dans plusieurs têtes à la lecture du billet...
Outre que la paresse est un des nombreux faux concepts qui nous aveuglent, inventés pour servir des habitudes éducatives n'ayant rien à voir avec l'éducation, la réponse se trouve dans deux des composantes essentielles du métier d'enseignant :
1- savoir installer chez les élèves les conditions d'une réelle "motivation", c'est-à-dire, leur permettre de comprendre à quoi sert le travail proposé (et non essayer de les séduire : pas plus que les mouches, on n'attrape les élèves avec des vinaigres, même séduisants).
2- savoir installer un climat, non de plaisir (le plaisir est chose personnelle et ne peut s'installer de l'extérieur !), mais de confiance et de sérénité, sans lequel ni motivation, ni travail ne peut se être possible.
Le problème, c'est que ces composantes ne sont point innées, et sans une formation à la fois précise et longue (elles ne sont pas faciles à intégrer !) elles n'apparaîtront jamais.
Depuis qu'elle existe, l'école, incapable d'analyser correctement ce qui se passe, oscille entre la contrainte qu'elle confond avec l'autorité et la démission, qui repose et autorise toutes les déplorations... à la fois imbéciles et vaines.
Il serait temps de voir les choses autrement, non ?]]>Mieux étudier à l'école, ou faire en sorte que les élèves y étudient vraiment ? - Laurent CARLE
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2010-05-16T08:21:38+02:00Laurent CARLE« L'urgence, c'est mettre les élèves au travail, un véritable travail d'étude, un travail enfin qui leur permette d'apprendre... »
C’est bien vrai, allez ! Mais, c’est ce que l’école fait depuis toujours ! C’est à l’école que le candidat Sarkozy a appris le slogan « travailler...« L'urgence, c'est mettre les élèves au travail, un véritable travail d'étude, un travail enfin qui leur permette d'apprendre... »
C’est bien vrai, allez ! Mais, c’est ce que l’école fait depuis toujours ! C’est à l’école que le candidat Sarkozy a appris le slogan « travailler plus pour gagner plus ». De toute façon, on a beau se fâcher, sermonner et sévir, rigoureusement mais justement, les élèves d’aujourd’hui ne veulent plus apprendre leurs leçons et faire leurs devoirs. Si on donne une mauvaise note et si on garde en retenue pour devoir non fait, on risque de faire l’objet d’une plainte devant tribunal. Résultat : ils ne savent plus lire, écrire, compter. C’est la conséquence de l’idéologie gauchiste propagée par les IUFM, où on apprend à distraire et à occuper les élèves avec des jeux et des divertissements, pudiquement nommés tiers temps pédagogique. On a abandonné les fondamentaux au profit de la distraction facile. Les pédagogistes, inspirés par les idées folles de 68, ont inoculé dans l’école le virus du principe de plaisir : nous voulons tout et tout de suite. C’est bien triste, quand même !
D’ailleurs, Alain Bentolila le dénonçait déjà, courageusement, le 14 juin 2005, dans un article du Monde :
« Dans un monde où la recherche forcenée d'un plaisir vite consommé est devenue un principe de vie ; dans un monde où le droit à "l'euphorie perpétuelle" fait quasiment partie du catalogue des avantages acquis, pourquoi donc l'école en particulier et l'apprentissage en général échapperaient à cette tendance majeure ?
Bizarrement, à mesure que l'échec scolaire se fait plus inquiétant, s'est installée l'idée que le plaisir devait être consubstantiel de toute démarche d'apprentissage. Cette consubstantialité a été présentée comme la meilleure garantie du succès des apprentissages. A l'opposé, l'obscur labeur a été dénoncé comme responsable de l'échec scolaire et de la désaffection des élèves.
L'idée d'apprendre sans souffrir exagérément et sans s'ennuyer prodigieusement ne me paraît pas sans intérêt ; mais faire du plaisir la condition sine qua non de toute démarche d'apprentissage me paraît au moins exagéré, et peut-être dangereux. On constate en effet que l'affirmation du primat du plaisir a produit au cours de ces trente dernières années des effets extrêmement pervers et a induit des pratiques qui, loin de lutter contre l'échec scolaire, ont eu plutôt tendance à l'aggraver... »
Comment vous y prenez-vous pour faire travailler les paresseux ?
]]>Mieux étudier à l'école, ou faire en sorte que les élèves y étudient vraiment ? - Eveline
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2010-05-14T17:04:39+02:00EvelineCe que tu dis Pierre est confirmé par beaucoup d'exemples passés d'utilisation de nouvelles "techniques" en matière de pédagogie.
Elles ont été très souvent mises au service des conceptions les plus traditionnelles de l'enseignement.
Une anecdote, entre mille, qui m'est arrivée au...
Ce que tu dis Pierre est confirmé par beaucoup d'exemples passés d'utilisation de nouvelles "techniques" en matière de pédagogie.
Elles ont été très souvent mises au service des conceptions les plus traditionnelles de l'enseignement.
Une anecdote, entre mille, qui m'est arrivée au Québec dans les années 70 :
Alors que j'étais en mission d'observation là-bas, pour l'INRP, on me fait savoir un jour que je suis invitée à assister à une séance de "grammaire par les moyens audio-visuels".
Vivement intéressée, je me rends à l'école en question. Dans la classe, installée en "U", un immense rétroprojecteur (ils l'étaient à l'époque !) trônait au milieu du "U". Et quand la leçon a pu commencer, je me suis rendu compte très vite que les transparents qui passaient n'étaient autres... que les fiches de Bled sur le pluriel des noms... !
Il faut reconnaître que dans cette monumentale mise en scène, ces fiches avaient une autre allure que dans le manuel...
Et aujourd'hui, le danger est plus menaçant que jamais : les TICE, sont moins chers qu'une formation... Ils font à la fois plus "chic" et plus "scientifique". Comme les manuels et les listes de compétences, ils ont de fortes chances d'être destinés à la remplacer...]]>Mieux étudier à l'école, ou faire en sorte que les élèves y étudient vraiment ? - Pierre Frackowiak
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2010/05/13/144-mieux-etudier-a-l-ecole-ou-faire-en-sorte-que-les-eleves-y-etudient-vraiment#c1373
2010-05-14T10:18:06+02:00Pierre FrackowiakMerci pour ta vigilance!
Tu as raison
Deux observations
1. Institut Montaigne et Cour des Comptes... L'un et l'autre, curieusement, condamnent quasiment toutes les mesures prises depuis 2007... même l'aide individualisée que certains s'étaient empressés d'approuver... et d'imposer...Merci pour ta vigilance!
Tu as raison
Deux observations
1. Institut Montaigne et Cour des Comptes... L'un et l'autre, curieusement, condamnent quasiment toutes les mesures prises depuis 2007... même l'aide individualisée que certains s'étaient empressés d'approuver... et d'imposer autoritairement, paperasse à l'appui
2. Les TICE que l'on tente de faire apparaître comme l'arme décisive pour moderniser le système pourront aggraver les problèmes que tu dénonces, renforcer encore la place du maître avec son TBI... faute de formation pédagogique de haut niveau
Voir www.inrp.fr/vst/blog/2010...]]>