Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2014-03-01T09:07:18+01:00daily12014-03-01T09:07:18+01:00L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Laurent CARLE
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2014-03-01T09:07:18+01:00Laurent CARLELe monde, les écoliers et l’école française, devenue musée de l’enseignement, ont besoin d’enseignants créatifs qui cherchent, non de profs conservateurs qui prétendent avoir trouvé… des leçons toute faites dans des manuels clefs en mains. Si vous faites partie des enseignants qui... Le monde, les écoliers et l’école française, devenue musée de l’enseignement, ont besoin d’enseignants créatifs qui cherchent, non de profs conservateurs qui prétendent avoir trouvé… des leçons toute faites dans des manuels clefs en mains. Si vous faites partie des enseignants qui essaient de former des VRAIS LECTEURS, c’est que vous avez rompu avec l’idéologie dominante, le conformisme et les méthodes scolaires séculaires béabétifiantes. Vous avez donc renoncé sciemment au rôle d’entraineuse-sélectionneuse et adopté celui d’éducatrice-émancipatrice. Vous êtes alors minoritaire dans votre milieu professionnel. C’est courageux. Le rôle d’Éveline Charmeux est de vous guider dans le maquis des méthodes trompeuses et le brouillard des fausses pédagogies, non de distribuer des bons points. Si vous avez introduit la pédagogie active, la DEMOCRATIE, dans votre classe en la faisant fonctionner comme une COOPERATIVE de producteurs-consommateurs de savoirs, comme un PARLEMENT républicain, ce sont vos élèves reconnaissants qui vous encourageront à résister à la morosité ambiante en vous faisant des « remarques positives » lors des assemblées de vie de classe. Rien n’est plus gratifiant. Persistez dans votre nouveau rôle malgré les remarques négatives des faux amis. Si vous œuvrez pour émanciper les enfants, et non pour satisfaire les obscurs « projets éducatifs » de collègues traditionalistes et conformistes, vous êtes sur le bon chemin. Bon courage !]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Eveline
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2014-02-26T09:17:34+01:00EvelineMerci pour votre merci, cher Phaoule, mais permettez-moi de vous dire aussi que vous êtes un tout petit peu injuste : ces collègues-là, je les défends bec et ongles depuis toujours, contre l'hostilité épaisse qui les entoure la plupart du temps, celle des parents, de l'autorité, et de leurs...
Merci pour votre merci, cher Phaoule, mais permettez-moi de vous dire aussi que vous êtes un tout petit peu injuste : ces collègues-là, je les défends bec et ongles depuis toujours, contre l'hostilité épaisse qui les entoure la plupart du temps, celle des parents, de l'autorité, et de leurs propres collègues.
Ceci étant dit, je vois deux petits "manques" dans votre description du "collègue qui se décarcasse", et que je défends toujours.
Les albums de jeunesse sont une merveilleuse chose, mais il faut éviter de ne faire lire QUE des écrits de fiction aux petits, car on rend les AUTRES lectures (qui sont indispensables et fort différentes) de plus en plus difficiles à maîtriser (voir l'inquiétude de Dominique).
D'autre part, c'est une très bonne idée de faire dessiner et écrire sur ce que les petits ont compris... Mais si l'on n'a pas prévu de NOMBREUSES séances où l'on apprend comment il faut faire pour comprendre, on laisse sur la touche ceux qui ne le savent pas et qui n'ont donc rien à dire ou à dessiner.
Juste pour finir : dans la description du "vrai lecteur", le "UN" est nettement de trop. Le vrai lecteur n'a pas à "savoir déchiffrer", activité sans aucun intérêt qui gêne la compréhension ; il a à savoir utiliser la combinatoire, acquise au CE1 (et pas trop avant) pour valider ses hypothèses de sens. Et c'est profondément différent.]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Phaoule
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2014-02-25T22:55:47+01:00PhaouleMerci pour toutes ces réflexions et échanges enrichissants.
Un seul regret : aucune remarque positive pour tous les enseignants qui se décarcassent au quotidien pour essayer de trouver les meilleures façons d'apprendre aux élèves à apprendre, pour tous ces enseignants de CP, puisqu'on parle...Merci pour toutes ces réflexions et échanges enrichissants.
Un seul regret : aucune remarque positive pour tous les enseignants qui se décarcassent au quotidien pour essayer de trouver les meilleures façons d'apprendre aux élèves à apprendre, pour tous ces enseignants de CP, puisqu'on parle de l'apprentissage de la lecture, qui utilisent des méthodes d'apprentissage de la lecture à partir d'albums de lecture de jeunesse, et qui font dessiner et écrire leurs élèves sur ce qu'ils ont compris, qui les mettent en situation de lecteur et "écrivains" à partir de situations concrètes du quotidien ou inopinées (lettres à un camarade de classe qui a déménagé, projets de classe ou d'école, échanges entre classes de l'école etc ...), qui les font réfléchir sur ce qu'ils font, qui apprennent ensemble (par exemple une poésie où chacun dit ce qui lui permet de retenir -"images" dans sa tête, rimes...-).
Bref, tous ces enseignants qui essaient de former des vrais lecteurs : celui qui sait déchiffrer, qui met du sens, qui sait réutiliser ses lectures dans un autre contexte et qui sait écrire, quel que soit le type de lecture.
]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Eveline
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2014-02-25T16:42:24+01:00EvelineC'est une différence qui peut paraître subtile, mais qui a une grande importance tout de même pour notre métier, car elles sont nécessaires l'une et l'autre.
La didactique est propre à chaque discipline : elle correspond aux théories en vigueur à son sujet. Quelle conception on a...
C'est une différence qui peut paraître subtile, mais qui a une grande importance tout de même pour notre métier, car elles sont nécessaires l'une et l'autre.
La didactique est propre à chaque discipline : elle correspond aux théories en vigueur à son sujet. Quelle conception on a aujourd'hui de la lecture, de la grammaire, des maths etc.... C'est ce qu'on appelle les "savoirs savants" sur la discipline en question, avec tout le questionnement qui s'ensuit sur la manière de les "transmettre", ou plutôt de les rendre accessibles aux élèves.
La pédagogie, au contraire, est transversale et elle est définie par des choix théoriques sur ce que signifie "enseigner" et "apprendre".
Elles ont donc nécessairement une "zone d'intersection", et font évidemment, toutes les deux, partie du métier d'enseignant. Lorsque j'ai une leçon de lecture à préparer, je dois savoir clairement quelle théorie je choisis sur ce que signifie le verbe "lire", et sur quels types de savoirs savants je m'appuie. Mais je dois savoir aussi quelle théorie de l'apprentissage me semble la plus efficace, pour adopter une démarche cohérente, à la fois, avec les premières et avec les secondes.
C'est ce que la formation, dispensée depuis que l'école existe, a toujours ignoré, laissant les enseignants "copier" leurs maîtres. Et on a bien failli y revenir avec les projets de nos précédents gouvernants (et malheureusement, il n'est pas certain que le danger soit complètement écarté !).
Or un métier comme le nôtre ne s'apprend pas en regardant comment font ceux qui sont en exercice. Devant le plus brillant des enseignants, je n'apprendrai rien, si je n'ai pas les outils conceptuels qui me permettent de théoriser ce qu'il fait, c'est-à-dire de comprendre sur quelles théories il s'appuie, pourquoi il s'y prend de cette façon et à quoi correspond ce choix. En fait, ce qui compte, ce n'est pas ce que je vois dans sa classe, mais le raisonnement qui a conduit le collègue à travailler ainsi, ce jour-là, avec ces élèves-là.
Quand on est enseignant, on sait bien qu'une pratique n'est jamais réutilisable telle quelle : telle approche d'un texte ou d'une notion, qui avait superbement marché l'an dernier, a de fortes chances d'être un bide si je la ressors telle quelle cette année avec mes nouveaux élèves. Je dois refaire tout le raisonnement et reconstruire ma séance en tenant compte des données nouvelles de cette année. C'est pourquoi, il ne peut y avoir de formule-miracle, que les pratiques ne sont ni transférables, ni généralisables. Ce qu'il faut enseigner aux futurs enseignants, ce sont les stratégies de construction des pratiques, leur théorisation, non les pratiques elles-mêmes.]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Dominique
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2014-02-25T14:50:06+01:00DominiquePourriez-vous expliquer la différence entre pédagogie et didactique ?...Pourriez-vous expliquer la différence entre pédagogie et didactique ?]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Eveline
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2014-02-25T08:28:47+01:00EvelineJe pense que la richesse de ce blog est celle des amis qui y participent, amis que, sans lui, je n'aurais sans doute pas le bonheur de connaître. Merci à eux, pour tout ce qu'ils apportent à ceux qui le lisent, et notamment à moi !...
Je pense que la richesse de ce blog est celle des amis qui y participent, amis que, sans lui, je n'aurais sans doute pas le bonheur de connaître. Merci à eux, pour tout ce qu'ils apportent à ceux qui le lisent, et notamment à moi !]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Josef
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2014-02-25T06:25:42+01:00JosefJe suis d'accord avec Dominique. Les billets d'Eveline, de Laurent Carle...sont des pépites, un trésor pour tous ceux et toutes celles qui veulent encore croire en la pédagogie. chacun peut y puiser de l'énergie pour aller de l'avant, ne pas désespérer devant l'énorme travail à abattre.
Il...Je suis d'accord avec Dominique. Les billets d'Eveline, de Laurent Carle...sont des pépites, un trésor pour tous ceux et toutes celles qui veulent encore croire en la pédagogie. chacun peut y puiser de l'énergie pour aller de l'avant, ne pas désespérer devant l'énorme travail à abattre.
Il ne serait pas juste que cette réflexion n'inspire pas tous ceux qui ont pour mission d'instruire, d'éduquer la jeunesse. L'apprentissage de la démocratie en dépend ; on peut dire, en exagérant un peu peut-être, qu'on ne transformera pas la société sans un travail fondamental avec les enfants. ]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Dominique
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2014-02-24T11:49:36+01:00DominiqueJe suis la maman inquiète.
Je voulais vous remercier pour tous ces billets écrits depuis 6 ans. C'est une mine d'information et ça remonte le moral. Je regrette de ne pas l'avoir découvert plus tôt....Je suis la maman inquiète.
Je voulais vous remercier pour tous ces billets écrits depuis 6 ans. C'est une mine d'information et ça remonte le moral. Je regrette de ne pas l'avoir découvert plus tôt.]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Laurent CARLE
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2014-02-22T14:55:39+01:00Laurent CARLEÊTRE PÉDAGOGUE N’EST PAS UNE FONCTION RÉMUNÉRATRICE ET RÉMUNÉRÉE
C’est un choix, un choix philosophique et politique, qui ne donne droit à aucune bonification de rémunération. C’est un choix de société, c’est choisir d’introduire le progrès et la démocratie dans...ÊTRE PÉDAGOGUE N’EST PAS UNE FONCTION RÉMUNÉRATRICE ET RÉMUNÉRÉE
C’est un choix, un choix philosophique et politique, qui ne donne droit à aucune bonification de rémunération. C’est un choix de société, c’est choisir d’introduire le progrès et la démocratie dans l’école. Relire Freinet. Cela ne se sait pas. Si ça se savait, la grande majorité des profs qui vote à gauche réclamerait une vraie formation pédagogique, formation que les agrégés des anciennes écoles normales et anciens IUFM, sans formation spécifique et sans engagement social, ne pouvaient leur donner. Qui formera les formateurs ?
Tricot se trompe. Dans l’école à la française, on n’enseigne pas pour que les élèves apprennent, mais pour donner l’illusion que l’on délivre des savoirs à « ceux qui les méritent par leur travail ». On enseigne quoi ? Des règles, des tables, des conjugaisons, des opérations, des définitions qui ne servent jamais à s’instruire, à écrire, à lire, à penser, à communiquer, à grandir en citoyenneté, à produire. C’est là, LA GRANDE ILLUSION. On enseigne pour que LES MEILLEURS des enfants des classes dominantes gagnent. Imposer l’enseignement magistral à l’apprenti, c’est lui faire croire que les heures d’enseignement valent bien mieux que les temps d’apprentissage, dans l’emploi du temps scolaire. C’est tromperie. « Plus le maitre enseigne, moins l’élève apprend », disait Comenius. Les nouvelles technologies sont des outils de communication, d’échange, donc de facilitation des interactions entre élèves en situation d’apprentissage. Non des outils d’enseignement - des alibis - pour les professeurs, entraineurs-sélectionneurs, de l’enseignement traditionnel !
Les premiers à avoir confondu apprentissage et enseignement ne sont pas les développeurs des TECHNOLOGIES NOUVELLES de l’information et de la communication, mais, bel et bien, et DEPUIS FORT LONGTEMPS, les entraineurs-sélectionneurs et les philosophes qui placent LE MAITRE AU CENTRE DU SYSTÈME. En postulant qu’il suffit d’enseigner pour que les élèves s’instruisent, ces anti pédagogues évacuent les apprentissages à l’extérieur de la classe. Dans la famille, donc. Ce faisant, ils annulent malgré eux leur propre contribution à la transmission des savoirs et cèdent leur place et leur rôle aux parents suffisamment instruits pour transmettre par l’action en situation leur culture à leur progéniture. C’est ce que font les parents enseignants, cadres ou « profession libérale ». La GRANDE ILLUSION est celle de faire croire aux élèves en difficulté d’apprentissage – en réalité, en difficulté avec l’enseignement scolaire à la française - que ce sont leurs camarades privilégiés de naissance qui travaillent le mieux à l’école, alors que, en réalité, tout s’apprend à la maison. L’école des profs au centre, qui donnent beaucoup de leçons et de devoirs à faire à la maison, se borne à enregistrer et homologuer les savoirs acquis ailleurs. Mais elle se garde bien d’apprendre à lire et d’apprendre à apprendre. Le fils de cette maman inquiète ne sait pas apprendre ses leçons parce qu’IL N’A PAS APPRIS, à L’ECOLE, à questionner un texte, comme nous le montre clairement Éveline. Seules, les 20 % des familles - les plus favorisées -, peuvent se substituer aux enseignants et pallier les carences pédagogiques de l’école de la compétition.
Les « philosophes » et gardiens du temple, qui glorifient le cours magistral, l’enseignement sans pédagogie, postulent qu’il suffit d’exposer passivement des enfants aux contenus pour que ceux-ci s’infiltrent par osmose, à travers les oreilles, dans leurs tissus nerveux, comme l’alimentation, dans l’estomac, les UV, dans l’épiderme. Rendant l’enseignement d’avant « avant-guerre » inutile aux enfants bien nés et, cédant la place aux médecins et para pour les élèves « en difficulté », tandis qu’ils diabolisent les vrais pédagogues, ils remisent, malgré eux, le prof traditionnel au placard. Ensuite, pour donner le change, ils se trouvent dans l’obligation de désigner un bouc émissaire : le pédagogue. Où ça, où ça ? Assimilant, par ignorance et simplification la « pédagogie », au métier d’enseigner, leur confusion entre enseignant et pédagogue leur fait conclure que ce bouc ne peut être qu’un « pédagogiste ». Quand je prononce les noms « Charmeux, Foucambert, Meirieu, Richaudeau », dans une école, un collège, un lycée, une université, je vois le visage de mes interlocuteurs, épouvantés, pâlir, rougir, verdir, puis se couvrir de boutons et pustules purulents ; ma responsabilité étant engagée dans cet accident, mon sens secouriste et l’article de loi sur l’assistance en personne en danger m’imposent d’appeler le SAMU.
Le jour où ils découvriront que l’école où ils sont censés venir faire des apprentissages est en réalité un lieu de sélection par la compétition et que ce sont toujours les mêmes catégories sociales qui gagnent, les enfants des classes populaires se regrouperont en associations et syndicats écoliers ouvriers. A la recherche d’écoles non compétitives, non sélectives, pédagogiques, dont les plus proches, aujourd’hui, se trouvent à 100 km de leurs lieux de résidence, ils se décideront à créer sur place des écoles d’enseignement coopératif et mutuel, comme celles de la Commune, de Freinet et de l’Éducation nouvelle. On y utilisera avec enthousiasme les nouvelles technologies. Et ça marchera parce que ces écoles pédagogiques redonneront des couleurs à la deuxième, « égalité », et à la troisième, « fraternité », valeur de la devise républicaine.
La confusion entre enseigner et apprendre, ainsi qu’entre enseignant et pédagogue, est bien l’une des maladies génétiques de l’école à la française.
"Aucun d’entre nous n’est plus intelligent que l’ensemble d’entre nous" nous rappelle François Taddéi, biologiste de formation, cofondateur du Centre de recherche interdisciplinaire (CRI). Ce Promoteur De L'interdisciplinarité nous dit : comment innover dans l'éducation, comment apprendre à apprendre... internetactu.blog.lemonde...
J'applaudis chaleureusement le commentaire de Josef. Et Merci.
]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Eveline
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2014-02-22T10:37:20+01:00EvelineLes propos de Josef me ravissent : ils disent exactement ce pourquoi je me bats depuis... pas mal d'années ! Avec de jolies formules en plus, comme :
Le texte , ainsi dépouillé de ce qui fait son essence même, de sa raison d'être, finit par ressembler à un paysage sans caractère, sans...
Les propos de Josef me ravissent : ils disent exactement ce pourquoi je me bats depuis... pas mal d'années ! Avec de jolies formules en plus, comme :
Le texte , ainsi dépouillé de ce qui fait son essence même, de sa raison d'être, finit par ressembler à un paysage sans caractère, sans promesse d'aventure, où personne n'a vraiment envie de s'engager.
On oublie en effet trop souvent, surtout quand on veut développer le fameux "goût de lire", que lire est une aventure sur laquelle on ne sait rien tant qu'on n'a pas lu, et qu'il faut lire pour savoir si on a aimé ou non ce qu'on a lu. Quand on a lu la phrase-clé du manuel, on n'a pas à se poser la question : on n'a rien appris, et le plaisir qu'on a éventuellement (si l'on est un élève "dans le vent de l'école", seulement !), est celui d'avoir fait plaisir à la maîtresse, et d'avoir reçu un compliment.
Rien à voir avec le plaisir de lire. C'est du détournement, de l'arnaque, de l'intox...
Ceci aussi me ravit aussi particulièrement :
Le souci d'ôter à l'écrit toute complexité, si infime soit-elle, sous le prétexte de faciliter l'entrée dans l'apprentissage, fait immanquablement penser à ces problèmes simples, qui n'en sont pas en fait, qu'on propose aux enfants, et qu'on peut considérer comme une certaine forme d'insulte à leur intelligence.
Oh, que je suis d'accord ! L'insulte à l'intelligence des enfants, elle est à chaque page des méthodes !
On devrait se mettre à la portée de l'enfant, plutôt qu'à son niveau.
C'est d'autant plus vrai que la notion de "niveau" en matière d'élèves est un pur leurre : les élèves ne sont pas des récipients dont on pourrait mesurer la hauteur de leur remplissage. "Un enfant, ça s"élève", disait Alain.
Oui, Josef, il faut prendre les enfants au sérieux !]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Josef
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2014-02-22T09:48:54+01:00JosefOn peut avoir l'illusion que les enfants, pour la plupart d'entre eux, savent lire à la sortie du CP.
Mais ce n'est, bien sûr, qu'une illusion.
D'abord parce qu'on simplifie tellement les "textes", sous le prétexte qu'il est plus aisé d'apprendre et de retenir des choses simples,...On peut avoir l'illusion que les enfants, pour la plupart d'entre eux, savent lire à la sortie du CP.
Mais ce n'est, bien sûr, qu'une illusion.
D'abord parce qu'on simplifie tellement les "textes", sous le prétexte qu'il est plus aisé d'apprendre et de retenir des choses simples, qu'il ne reste plus rien à lire.
Les mots qu'on y utilise sont en général des mots fort simples à déchiffrer, on cite souvent le fameux Léo et Léa mais ils sont tous de même teneur, et on se garde bien d'introduire dans les phrases des termes abstraits pour l'enfant ou d'utiliser une syntaxe qui se démarquerait de la langue orale, choses qu'on estime nuisibles à "l'apprentissage de la lecture".
Le texte , ainsi dépouillé de ce qui fait son essence même, de sa raison d'être, finit par ressembler à un paysage sans caractère, sans promesse d'aventure, où personne n'a vraiment envie de s'engager.
Le souci d'ôter à l'écrit toute complexité, si infime soit-elle, sous le prétexte de faciliter l'entrée dans l'apprentissage, fait immanquablement penser à ces problèmes simples, qui n'en sont pas en fait, qu'on propose aux enfants, et qu'on peut considérer comme une certaine forme d'insulte à leur intelligence.
Des textes qui ne sont pas de la langue écrite, des situations-problèmes qui ne posent aucun problème, qui ne fournissent aucune occasion à l'intelligence de s'exercer, voilà bien souvent le lot quotidien de ces classes où par un souci exagéré de facilitation, on en arrive à ne plus avoir besoin d'exercer ses capacités intellectuelles.
Je ne sais ce que vont penser Eveline et les habitués de ce blog, mais je crois vraiment, qu'en matière de lecture, mais pas seulement, on devrait se mettre à la portée de l'enfant, plutôt qu'à son niveau.
Sinon, comment pourrait-il apprendre, progresser, s'élever enfin ?]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - David
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2014-02-21T08:29:49+01:00DavidVous parlez de l'apprentissage des leçons. Ce qui est pour moi le plus difficile à enseigner, en effet, il faut lutter contre des représentations des élèves, construites depuis "plusieurs" années, lutter contre des méthodes traditionnelles le "par cœur" sans comprendre, imposé par la...
Vous parlez de l'apprentissage des leçons. Ce qui est pour moi le plus difficile à enseigner, en effet, il faut lutter contre des représentations des élèves, construites depuis "plusieurs" années, lutter contre des méthodes traditionnelles le "par cœur" sans comprendre, imposé par la famille ou d'autres collègues. D'ailleurs, lors d'une réunion avec le collège, de nombreux enseignants du secondaire s'inquiétaient sur les élèves qui n'apprennent plus "par coeur" les leçons. Ils nous questionnaient, pour savoir si on continuait nous aussi à faire apprendre par coeur nos élèves... En gros, si l'élève ne réussit pas, ce n'est pas parce qu'il n'a pas compris ni parce que le professeur n'a pas su mettre en place les bonnes conditions pour permettre l'apprentissage mais parce l'élève n'a pas appris "par coeur"?? Un peu facile comme conclusion...
Bref, je me bats donc (seul parfois) pour permettre à mes élèves de construire leurs savoirs.]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Julos
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2014-02-20T17:44:43+01:00JulosMon commentaire vise un seul objectif : tenter de consoler quelque peu Eveline et Laurent ;-))
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Le n°de mars 2014 de la revue "Sciences Humaines" propose un dossier sur le thème de l'auto-apprentissage : "Apprendre par soi-même". Parmi les contributions il...Mon commentaire vise un seul objectif : tenter de consoler quelque peu Eveline et Laurent ;-))
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Le n°de mars 2014 de la revue "Sciences Humaines" propose un dossier sur le thème de l'auto-apprentissage : "Apprendre par soi-même". Parmi les contributions il y a celle d'André Tricot (qu'Eveline connaît certainement!). Dans un article intitulé "Peut-on se passer des profs ?" voici ce qu'il dit à propos des auteurs/développeurs de technologies de l'information et de la communication dans un paragraphe titré "La grande illusion" :
"Je crois que nombre des personnes qui développent ces technologies ou qui ont l'idée de les utiliser d'une certaine manière pour l'enseignement ne savent tout simplement pas en quoi consiste le métier d'enseignant. Ils ne le savent pas parce qu'ils ne font pas la différence entre apprendre et enseigner. Puisque l'on enseigne pour que les élèves apprennent, si un humain apprend dans telle situation, alors cette situation peut relever de l'enseignement. C'est un peu subtil, mais c'est là que se situe le problème : ce raisonnement est faux..."
Après avoir donné quelques exemples des absurdités auxquelles conduisent ce type de raisonnement, André Tricot reprend : "... Confondre l'apprentissage et l'enseignement est donc la source majeure de l'illusion selon laquelle des ressources pourront un jour remplacer les enseignants. Cette confusion est probablement entretenue par l'incroyable puissance de notre capacité d'apprentissage. Les humains sont capables d'apprendre à peu près tout et n'importe quoi à partir du moment où cela fait partie de leur environnement et leur est utile quotidiennement...."
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Alors les amis ? Objectif atteint ou pas ? ]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Eveline
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2014-02-20T09:21:18+01:00EvelineBeaucoup de choses m'ont révoltée dans cette émission :
* la première, que plusieurs des invités parlaient avec assurance d'un ouvrage qu'ils avouaient n'avoir pas lu... Forme de malhonnêteté, certes répandue, mais difficile à admettre de la part de "philosophes" reconnus comme tels ;...
Beaucoup de choses m'ont révoltée dans cette émission :
* la première, que plusieurs des invités parlaient avec assurance d'un ouvrage qu'ils avouaient n'avoir pas lu... Forme de malhonnêteté, certes répandue, mais difficile à admettre de la part de "philosophes" reconnus comme tels ;
* ensuite, l'image réductrice, quasi méprisante qu'ils ont de l'école : l'école ne doit avoir aucune ambition, ni culturelle, ni même morale. Une école où les verbes "lire, écrire, compter" n'ont aucun complément, et donc ne signifient rien. Si bien que mon adjectif "réductrice" est parfaitement inadapté. Cantonner la tâche de l'école à ces trois verbes, revient à la détruire ;
* le refus, chez ces personnes qui se disent républicaines, des valeurs essentielles de la République, la fraternité, l'ouverture d'esprit (on a eu droit à quelques relents nauséabonds d'homophobie), la relativité de toute chose, le caractère aliénant de toute évidence...
* enfin, l'absence complète d'humour chez ces esprits prétendument supérieurs, qui ont révélé ici surtout leurs ignorances et les limites de leur intelligence.]]>L'échec au collège, c'est au CP qu'il se construit. - Laurent CARLE
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2014-02-19T10:32:55+01:00Laurent CARLEDans l’émission de vendredi dernier sur la 5 : LES GRANDES QUESTIONS consacrée à « faut-il enseigner la théorie des genres à l’école ? », aucun des « philosophes », G. Muhlmann, A. Finkielkraut, M. Gauchet, ne faisait la différence entre « enseignement » et « pédagogie »....Dans l’émission de vendredi dernier sur la 5 : LES GRANDES QUESTIONS consacrée à « faut-il enseigner la théorie des genres à l’école ? », aucun des « philosophes », G. Muhlmann, A. Finkielkraut, M. Gauchet, ne faisait la différence entre « enseignement » et « pédagogie ». Pour eux tout professionnel qui enseigne est « pédagogue ». Mais ils ignorent leur ignorance.
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Avec F. O. Giesbert, G. Muhlmann, A. Finkielkraut, M. Gauchet, I. Rioufol, M. Daniau, C. Bechikh et C. Franek
Les auteurs de « Tous à poil », invités, ont eu beau rappeler que leur livre pour la jeunesse n’était pas un « livre d’école », tous, surtout Rioufol, le réactionnaire, même les « philosophes », ont continué à en parler comme s’il s’agissait d’un manuel scolaire mis entre les mains des bambins de toutes les maternelles « publiques » de France. Ces gens, qui écrivent des livres sur l’école, qui sont invités à en parler à la télé, ne connaissent pas la distinction entre pédagogie et enseignement, ne savent pas comment un enseignant doit s’y prendre pour éduquer et instruire, et, bien entendu, ne savent pas ce qui se fait tous les jours dans les classes, parce qu’ils n’ont jamais mis un pied dans les écoles. Ils proclament donc, haut et fort, que l’essentiel est d’apprendre à lire-écrire-compter. « Le reste est idéologique ! » Leur ignorance, faite de poncifs et de clichés rebattus s’affiche comme une philosophie des « lumières ». Les auditeurs pourraient les juger ridicules si, malheureusement, les profs qui les écoutent ne pensaient que ces savants ignorants pensent fort bien et savent tout ce qu’il faut savoir sur l’école et sur la façon d’enseigner (qu’ils confondent avec le « programme »). L’indistinction entre contenus d’enseignement et manière d’enseigner, entre « enseigner » et « apprendre » caractérise la pensée « pédagogique » réactionnaire.
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