Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2015-01-11T15:32:41+01:00daily12015-01-11T15:32:41+01:00Donner plus à ceux qui ont moins. - David (Flam)
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2015-01-11T15:32:41+01:00David (Flam)Merci Eveline pour ce billet ! J'en ai presque les larmes aux yeux tellement tout sonne vrai dans ma tête ,-)
Je reviens sur ce passage :
"Celui aussi des "dispositifs d'aide personnalisée" officiels : ici, l'erreur est double :
* Être mis, sans l'avoir demandé, dans un...Merci Eveline pour ce billet ! J'en ai presque les larmes aux yeux tellement tout sonne vrai dans ma tête ,-)
Je reviens sur ce passage :
"Celui aussi des "dispositifs d'aide personnalisée" officiels : ici, l'erreur est double :
* Être mis, sans l'avoir demandé, dans un groupe dit "en difficulté", c'est être mis à l'écart des autres, c'est toujours humiliant, et cela handicape lourdement le désir de progresser.
* Pour un enfant, comme pour un ado, les pairs sont une aide infiniment plus efficace que les adultes : c'est démontré depuis des lustres et la plupart des enseignants l'ont vérifié dans leur classe."
J'ai pourtant l'impression de passer pour un dinosaure auprès de certains collègues quand je propose de ne pas trop aider les élèves ( les assister). J'ai pu en parler avec vous récemment (le travail de groupe : le bruit qui dérange...) et Meirieu m'a confirmé aussi cette vérité, il me répondait :
"Comme vous, je ne crois pas – sauf exception ponctuelle sur une difficulté précise – au traitement individuel. Je crois, en revanche, très fortement à l’interaction entre pairs, surtout si elle est accompagnée et si l’élève “en décalage” n’y est pas toujours en position d’assisté mais peut y être, de temps en temps, en position de “tuteur”, d’animateur, de personne-ressource, etc. Je sais que ce n’est pas toujours facile, mais cette “réciprocité”, même minimale, est essentielle à mes yeux pour permettre de lutter contre le sentiment d’infériorisation qui accompagne souvent le “décalage”. De toutes façons, et plus généralement, je suis convaincu que notre école n’utilise vraiment pas assez l’entraide : c’est une ressource fabuleuse pour aider les élèves à réussir (aussi bien les “bons” que les plus “en difficulté”. Guzot a imposé le modèle simultané et a classe homogène contre “l’enseignement mutuel”. Il nous a rendu un bien mauvais service."
Pourtant, lorsque l'on parle aux collègues voire des amis : ils mettent en place des choses avec certains élèves n'ont pas parce qu'ils pensent que leurs élèves en ont vraiment besoin mais parce que vis à vis des autres collègues il faut montrer qu'on a fait quelque chose. Il faut donc faire des choses qui se voient pas forcément utiles. C'est un métier "bizarre". Tout comme le fait de dire aux parents dès la moindre petite difficulté : "Votre enfant doit consulter une orthophoniste, un psychomotricien etc." Vis à vis des parents ça fait bien, ça fait le bon enseignant qui s'occupe des élèves. Je vous invite d'ailleurs à lire ce superbe article sur le sujet : Le médicalisation de l'échec scolaire. www.cafepedagogique.net/l...
En gros on DONNE de l'aide, bref on distribue et cela DONNE une bonne conscience. On se débarrasse finalement des vrais problèmes pour faire style :"je suis un bon enseignant." NE parlons pas des élèves que l'on envoie dès la moindre petite poussière de difficulté auprès de l’enseignante RASED qui magiquement va les sauver.
Enfin, On arrive aussi à DONNER des cours sur internet, on donne et on donne encore : L'école virtuelle, l'école efficace : www.cafepedagogique.net/l...
Dernièrement, Marc-Olivier Fogiel qui interrogeait une enseignante qui faisait des cours virtuels, disait : "C'est merveilleux, c'est novateur ! Les enseignants de la France entière devraient s'inspirer de votre travail !"
Comme si DONNER du savoir, c'est permettre aux élèves d'apprendre.
Que penses-tu de tout cela Eveline ?
J'en profite pour te souhaiter une merveilleuse année 2015 !
David (Flam)]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Laurent CARLE
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2014-12-27T10:48:49+01:00Laurent CARLEVOS PAPIERS, s’il vous plait !
J’aimerais savoir, si je n’abuse, qui vous êtes, la buse, sous votre pseudo (sens propre ou figuré ?), ainsi que ce que vous faites comme travail dans l'éducation, si vous avez déjà enseigné et combien de temps, longtemps (?) Quelle expérience, sur le...VOS PAPIERS, s’il vous plait !
J’aimerais savoir, si je n’abuse, qui vous êtes, la buse, sous votre pseudo (sens propre ou figuré ?), ainsi que ce que vous faites comme travail dans l'éducation, si vous avez déjà enseigné et combien de temps, longtemps (?) Quelle expérience, sur le terrain, pour de vrai, avec des vrais gens... (?) et…
de vrais enfants apprenant dans l’échange et la mutualité sans concurrence et sans juge-arbitre.
]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Eveline
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2014-12-26T10:09:08+01:00EvelineVous savez, chère Buse, le chercheur héroïque n'est pas silencieux : d'abord, il travaille en équipe, il fait partie d'un groupe, mouvement pédagogique ou équipe de recherche, et son action en classe est théorisée, en relation avec les écrits et la pensée de ceux qui écrivent. C'est ce...
Vous savez, chère Buse, le chercheur héroïque n'est pas silencieux : d'abord, il travaille en équipe, il fait partie d'un groupe, mouvement pédagogique ou équipe de recherche, et son action en classe est théorisée, en relation avec les écrits et la pensée de ceux qui écrivent. C'est ce que font ceux qui agissent "freinetiquement", comme vous dites.
Il serait ridicule d'opposer ceux qui disent et ceux qui agissent. Ils sont ensemble. Si ce n'est pas le cas, ce qui se passe en classe ne peut être qu'un bricolage, certes sympathique, mais sans lendemains, et parfois dangereux. On n'innove pas tout seul, car ce n'est pas prudent : il y a des enfants en face.
Il faut aussi se méfier du "bon sens", qui, loin d'être la chose du monde la mieux partagée, comme disait le bon Descartes, n'est le plus souvent qu'un amalgame d'idées reçues et de stéréotypes sociaux, voire de pressions exercées par de puissant groupes. Le bon sens n'est fiable que solidement théorisé.]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - la buse
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2014-12-26T09:35:07+01:00la buseBonjour,
j'aimerais savoir qui êtes-vous Laurent Carle, ce que vous faites comme travail dans l'éducation, si vous avez déjà enseigné et combien de temps, longtemps ? Quelle expérience, sur le terrain, pour de vrai, avec des vrais gens... Dire c'est bien, d'autres font, vivent et en bavent...
j'aimerais savoir qui êtes-vous Laurent Carle, ce que vous faites comme travail dans l'éducation, si vous avez déjà enseigné et combien de temps, longtemps ? Quelle expérience, sur le terrain, pour de vrai, avec des vrais gens... Dire c'est bien, d'autres font, vivent et en bavent aussi, sont exemplaires. L'exemplarité, Eveline en a déjà parlé : l'enseignant chercheur héroïque existe mais il est plus souvent silencieux, dans sa classe, il travaille,il agit, freinetiquement, les fantômes bienveillants de Montessori, Vytgosky et d'autres l'accompagnent. Il est debout,avec ses mains, son bon sens, et il sait nuancer...
Debout et tenons !]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Julos
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2014-12-24T14:01:36+01:00JulosPas mieux !
Malgré tout, puis-je te/nous souhaiter un Noël pas trop pourri, nous tous par ici qui ne croyons pas à la légende de l'Ecole de papa Noël ?
Bonnes fêtes à tous !
;-)...Pas mieux !
Malgré tout, puis-je te/nous souhaiter un Noël pas trop pourri, nous tous par ici qui ne croyons pas à la légende de l'Ecole de papa Noël ?
Bonnes fêtes à tous !
;-)]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2014/12/20/255-donner-plus-a-ceux-qui-ont-moins#c11508
2014-12-24T11:15:44+01:00Laurent CARLEA Julos
Mais c’est que, même à l’extrême-gauche, on continue de croire à la chimère de « l’ascenseur social » qui récompense le « travail scolaire » ! L’immense majorité des acteurs du système croit, comme le public français et comme les intellectuels de gauche, que QUAND ON...A Julos
Mais c’est que, même à l’extrême-gauche, on continue de croire à la chimère de « l’ascenseur social » qui récompense le « travail scolaire » ! L’immense majorité des acteurs du système croit, comme le public français et comme les intellectuels de gauche, que QUAND ON VEUT ON PEUT. « Avec un peu de bonne volonté, chacun peut gagner. » Le pouvoir politique confirme.
En France, « entraineur, sélectionneur, moralisateur » sont donc les trois fonctions du métier d’enseignant. Le système carbure sur cette « valeur » exclusive que les idéologues de la bourgeoisie nomment « le mérite ». Justification de la priorité donnée à l’égoïsme et à l’individualisme sur l’entraide et la solidarité. Suprématie de l’oligarchie sur la démocratie. Gagner, c’est méritoire, perdre, c’est immoral. En France, la pédagogie est accessoire et contreproductive, elle fausse les résultats de la sélection. Le dévouement de beaucoup de profs pour « combattre » l’échec et sauver les plus faibles ne change rien. Le déchiffrage, bien compris, et la dictée, réfléchie, sont les obstacles quotidiens de l’accès des déshérités à la connaissance. La finalité d’un système scolaire sélectif, la « réussite scolaire », n’est pas d’ouvrir les portes de la connaissance à tous et à chacun. Elle est de stimuler les meilleurs à arriver premiers et les « mauvais » à gagner quelques places. Quand le dernier « travaille mieux » avec le soutien d’un maitre dévoué - « comprend mieux ce qu’il lit » (sic), « fait moins de fautes en dictée » (re) -, il cède sa place à un camarade moins combatif qui s’est laissé aller ce mois-ci.
Pour arrêter l’hécatombe dans les classes populaires et démocratiser l’école, il faut changer le système compétitif en système éducatif, avec la pédagogie comme cœur de métier. Les gardiens du temple ne laisseront pas faire. Ils tirent à vue sur les « pédagogistes » (voir ci-dessous) et leur tâche d’intoxication de l’opinion est facilitée par le conservatisme et l’immobilisme régnant dans et hors l’école.
Être pédagogue dans une école française entraine le même statut qu’opposant dans un régime de dictature : ennemi de l’intérieur.
Même Michel Onfray, philosophe nietzschéen de gauche, s’est engagé dans le combat pour les valeurs scolaires de la droite :
« La disparition des notes, la disparition des copies, la disparition des profs (les élèves pouvant devenir prof), etc, etc. On peut faire une critique de ces choses-là surtout quand on est de gauche.
Moi je suis le fils d’un ouvrier agricole et d’une femme de ménage. L’École m’a permis de m’en sortir. L’École républicaine, parce qu’on apprenait à lire, à écrire, à compter et à penser dans l’école républicaine. Ce n’est plus le cas. C’est-à-dire que le gamin d’aujourd’hui, qui est fils d’ouvrier agricole et de femme de ménage, il ne s’en sortira pas avec l’école comme elle fonctionne. Parce que c’est une école qui a décidé qu’il était réactionnaire d’apprendre à lire, à écrire, à compter, etc…
…Il y a simplement une espèce de moment délirant où on arrive à ne plus pouvoir noter parce que noter c’est fasciste. Et on sait très bien que de toute façon, si la discrimination ne se fait pas avec le talent, le mérite républicain, ça se fera avec le piston. »
Extraits d’un entretien sur France-Inter avec Patrick Cohen.
Avant 68, du temps de l’âge d’or de l’école républicaine, quand elle « apprenait à lire, à écrire, à compter et à penser », faisant réussir aussi bien les ouvriers que les bourgeois, papa et maman Onfray sont restés de modestes prolétaires. Ils auraient pu devenir cadres supérieurs au RPR, conseillers d’un ministre. Ils n’ont pas voulu. Ils ont préféré la servitude, la bèche et le balai à la méritocratie. C’est l’avantage du régime républicain de droite sur la démocratie sociale d’offrir à chaque Français le destin et le bonheur de son choix, loin des errances des chantres du progrès collectif. Philosophe ou analphabète, on y croit.
On peut être lucide et critique sur les conditions historiques de la naissance du capitalisme, sur l’exploitation de l’homme par l’homme, sur les religions, sur les élucubrations scientifiques de Freud, mais d’une ignorance vulgaire, bourré de certitudes de comptoir et intellectuellement aveugle, dès qu’il s’agit de l’école. Le philosophe matérialiste athée dérape alors dans un idéalisme forcené.
Le Pen, Zemmour, Polony, Ferry, Finkielkraut, Royal et Sarkozy ne disent pas autre chose, assis avec Onfray à la table de l’entente cordiale.
Que dit Jean-Luc Mélenchon ?
]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Julos
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2014-12-23T11:27:40+01:00JulosLaurent, ce que tu dis est parfaitement juste. Tragiquement juste, devrais-je écrire.
Mais combien y-a-t-il de voix telle que la tienne pour soutenir cela, le faire entendre assez fortement pour en imposer l'urgente vérité à nos gouvernants (qui, paraît-il, se disent "de gauche"...Laurent, ce que tu dis est parfaitement juste. Tragiquement juste, devrais-je écrire.
Mais combien y-a-t-il de voix telle que la tienne pour soutenir cela, le faire entendre assez fortement pour en imposer l'urgente vérité à nos gouvernants (qui, paraît-il, se disent "de gauche" !)?
:-(]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Laurent CARLE
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2014-12-23T09:19:32+01:00Laurent CARLEDans le système scolaire compétitif français, donner plus à ceux qui ont moins revient parfois à donner des compensations aux entraineurs qui travaillent avec des poulains éclopés en zone défavorisée : effectif réduit, temps de travail aménagé, moyens budgétaires augmentés, promotions...Dans le système scolaire compétitif français, donner plus à ceux qui ont moins revient parfois à donner des compensations aux entraineurs qui travaillent avec des poulains éclopés en zone défavorisée : effectif réduit, temps de travail aménagé, moyens budgétaires augmentés, promotions pour dédommager et consoler les volontaires sacrifiés qui ont accepté de faire courir lentement des rosses rétives qui ne gagneront que des figues. C’est nécessaire pour susciter des candidatures à des postes peu valorisants. Ce qui ne change rien aux causes de l’échec – échec structurel lié à l’intention délibérée de sélectionner et non échec accidentel - si on continue à y faire de la sélection au ralenti avec les mêmes méthodes, les mêmes procédés, sans volonté de faire AUTREMENT.
Ce qui revient à donner plus pour faire plus… de la même chose.
En réunissant dans une classe « de niveau » (faible) des élèves de même culture et de même origine sociale, on empêche mécaniquement le brassage et l’échange. Avec la meilleure volonté, il devient impossible de gérer la diversité homogénéisée des élèves issus des mêmes milieux. On se résigne alors à occuper avec bienveillance sur des voies de garage la troupe des perdants.
]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Eveline
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2014-12-22T18:03:03+01:00EvelineDonc cher ami, même si vous trouvez que j'exagère (je ne le crois pas, mais je veux bien l'admettre : c'est un reproche que je mérite souvent, paraît-il) on est tout de même bien d'accord, par-delà les apparences, et je m'en réjouis ! !
En tout cas, comme Pierre, je trouve que, même...
Donc cher ami, même si vous trouvez que j'exagère (je ne le crois pas, mais je veux bien l'admettre : c'est un reproche que je mérite souvent, paraît-il) on est tout de même bien d'accord, par-delà les apparences, et je m'en réjouis ! !
En tout cas, comme Pierre, je trouve que, même paré de toutes les vertus, ce que donne le don, c'est une bonne conscience et à mes yeux, cela le salit pas mal.
J'ai souvent eu le sentiment qu'un don personnel, quand il n'est pas destiné à ceux qu'on aime (c'est alors tout autre chose, et du reste, ce n'est plus un don, c'est un cadeau, et c'est merveilleux), mais qu'il est destiné à un groupe qui n'est pas de vos proches, est en fait largement destiné à soi... Le reproche qu'on peut lui faire, c'est d'être un tout petit peu égoïste. Jean-Claude qui vient de déposer le commentaire précédent, dit des choses fortes là-dessus, auxquelles j'adhère profondément.]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Julos
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2014/12/20/255-donner-plus-a-ceux-qui-ont-moins#c11491
2014-12-22T17:33:37+01:00Julos""plus" ne veut JAMAIS dire "autrement""
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Votre "jamais" me semble tout de même excessif, Eveline. Il est arrivé que des moyens supplémentaires facilitaient (je ne dis pas "provoquaient")une autre façon de travailler. Je pense...""plus" ne veut JAMAIS dire "autrement""
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Votre "jamais" me semble tout de même excessif, Eveline. Il est arrivé que des moyens supplémentaires facilitaient (je ne dis pas "provoquaient")une autre façon de travailler. Je pense à l'exemple des fameux emplois-jeunes (créés en 1997 par le gouvernement Jospin). Dans les écoles primaires où il n'y avait ni BCD (ou un semblant de bibliothèque d'école), ni salle informatique, ni fonctionnement en ateliers, l'arrivée d'un ou deux jeunes adultes, bien que non-enseignants, a plus embarrassé les équipes que l'inverse ! Comme si la façon traditionnelle de concevoir l'enseignement et l'aide aux apprentissages (en gros, un maître/une classe/un programme) bloquait les imaginations ! Alors que là où existaient déjà une organisation et un état d'esprit novateur les équipes ont su très vite intégrer ces jeunes gens en permettant notamment à des équipements communautaires tels que bcd et salle informatique de mieux fonctionner.
Ceci précisé je vous rejoins vous et Pierre pour considérer que des moyens en plus (ou des élèves en moins) pour faire la même chose ne peut qu'être décevant et inefficace. Et c'est globalement ce que nous avons vu avec les ZEP, hélas.
Et puis, moi aussi, à tout prendre, je préfère le verbe "partager" à "donner"... A moins d'être dans la logique du don-contre don des sociétés archaïques étudiées par l'anthropologue Marcel Mauss dans les années 20 et plus ! Mais ceci est une toute autre histoire ! fr.wikipedia.org/wiki/Ess...
;-) ]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - jean-Claude
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2014/12/20/255-donner-plus-a-ceux-qui-ont-moins#c11489
2014-12-22T16:22:32+01:00jean-ClaudeC'est vrai que l'expression est sacrément ambiguë !
Débarrassons la tout de suite de sa dimension "charité". Il n'en reste pas moins qu'elle définit de façon quasi péremptoire un modèle de vie, des archétypes de comportements et de savoirs dans lesquels tous se devraient d'entrer.
Je...
C'est vrai que l'expression est sacrément ambiguë !
Débarrassons la tout de suite de sa dimension "charité". Il n'en reste pas moins qu'elle définit de façon quasi péremptoire un modèle de vie, des archétypes de comportements et de savoirs dans lesquels tous se devraient d'entrer.
Je "donne"— à vérifier chez chacun le coefficient de pureté entre l'affirmation et la réalité !— comme si l'autre était en manque, en demandeur impatient, comme s'il était prêt à se remplir de la bonne parole ou du bon geste et ce à tout moment.
Il n'en reste pas moins que cet "apport" à sens unique nie la réalité et les richesses de ceux "qui auraient moins"...les pauvres ? les étrangers ? Les enfants ?
Il faudrait sans doute pour établir une vraie relation d'apprentissage "échanger plus" et "reconnaître davantage". Cela demande humilité et respect. Humilité parce que mon savoir ne justifie pas tout et montre vite ses limites. Des gamins du primaire enseignent à leur maître les subtilités de certains programmes informatiques ! Respect pour des parcours individuels douloureux qui demandent la mise en oeuvre de stratégies complexes, des capacités d'adaptation permanentes s'appuyant sur des acquis d'expériences ou liés à d'autres cultures.
Les immigrés, demandeurs d'asile, toujours entre deux recours incertains avec qui j'ai travaillé, m'ont beaucoup appris. Dès lors,lire et écrire ne s'inscrit plus dans le domaine du don ou de l'injonction institutionnelle mais dans celui d'une proposition assumée à un moment opportun.
J'emploierai les mêmes termes d'"humilité" et de "respect" pour les enfants même si —me semble-t-il— les tendances actuelles ne vont pas forcément dans cette direction !]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Pierre Frackowiak
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2014/12/20/255-donner-plus-a-ceux-qui-ont-moins#c11488
2014-12-22T08:27:22+01:00Pierre FrackowiakEncore un billet passionnant qui devrait figurer dans les programmes de formation des enseignants. Comment enseigner si l'on n'a pas réfléchi collectivement à ce type de problèmes?
Deux remarques
1. l'analyse des résultats de tous les dispositifs mis en place depuis plus de 30 ans pour...Encore un billet passionnant qui devrait figurer dans les programmes de formation des enseignants. Comment enseigner si l'on n'a pas réfléchi collectivement à ce type de problèmes?
Deux remarques
1. l'analyse des résultats de tous les dispositifs mis en place depuis plus de 30 ans pour améliorer la réussite scolaire et réduire les inégalités prouve que si le "pluS" ne garantit pas "l'autrement", ils donnent bonne conscience aux décideurs mais ne règlent pas les problèmes. Cela ne veut pas dire, Julos, qu'il n'y pas d'efforts, d'engagements, de progrès ici ou là, avec des équipes d'enseignants volontaires, souvent mobilisés avec des mouvements pédagogiques, cela veut dire que le "pluS" n'entraîne pas mécaniquement de "l'autrement" et du "mieux". D'ailleurs, dans les établissements engagés, il suffit qu'en enseignant parte ou que l'équipe se délite, pour que les progrès s'effacent. Faire de "la même chose", même avec moins d'élèves, est décevant, sauf , mais ce n'est pas fréquent, si la même chose est du "Julos"
2. le drame, c'est que l'on parle sans cesse des dispositifs à côté de l'école ou en pluS, on le voit bien actuellement avec l'éducation prioritaire, on oublie l'école elle même. Pourtant, il faudrait d'abord "refonder" vraiment l'école pour éviter que l'on contiue comme avant en considérant qu'à la moindre difficulté, un enfant ne relève plus de l'école, mais d'un dispositif ou d'autre chose ou de la médecine! Plus il y a de dispositifs, moins il y a de chances de changer l'école. Pourtant, Laurent, il faut changer l'école. Et l'on n'est pas sur cette voie. Laisser penser que l'on peut refonder en réduisant la journée, en maintenant les programmes débiles de 2008 et les évaluations qui détruisaient l'école, en rétablissant la même formation qu'avant est une illusion...
Merci Eveline.]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Eveline
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2014/12/20/255-donner-plus-a-ceux-qui-ont-moins#c11476
2014-12-21T16:33:43+01:00EvelineSans rancune, cela va de soi !! D'autant plus que cela me donne l'occasion de préciser ma pensée.
Il est vrai que j'ai des allergies profondes à certains mots qui font illusion et empêchent de penser, souvent sous couvert de connotations, nobles ou réputées telles, qui bloquent la...
Sans rancune, cela va de soi !! D'autant plus que cela me donne l'occasion de préciser ma pensée.
Il est vrai que j'ai des allergies profondes à certains mots qui font illusion et empêchent de penser, souvent sous couvert de connotations, nobles ou réputées telles, qui bloquent la réflexion. Tel est le cas du fameux PLUS.
Non, cher Julos, "plus" ne veut JAMAIS dire "autrement". Et c'est justement pour ça que je le récuse avec une espèce de rage, parce qu'il est permanent dans les revendications, et qu'il fausse le problème. Ce mot est un alibi qui dispense d'aller plus loin et empêche toute réforme en profondeur. Depuis pas mal d'années, je fais la guerre aux "facilités de langage", qui font un mal incroyable, parce qu'elles tuent la communication : on ne sait plus de quoi on parle.
Il en est de même du mot "don".
Quand on dit : les collègues qui donnent de leur personne, le mot n'a absolument pas le même sens que dans la formule critiquée : il évoque alors de l'énergie, du travail collectif, le sens du partage, et pas du tout "un don". Le don est chose individuelle et c'est cela qui m'agace !
Dans ses emplois actuels, ce à quoi renvoie ce verbe, c'est à une pratique, très à la mode, qui me révolte : celle qui consiste à demander aux gens de donner à titre personnel, ce que la Société ne fournit pas, manquant ainsi à ses responsabilités essentielles. Il me semble que le métier de citoyen n'a rien à voir avec des dons, et j'ai toujours été choquée des gens qui refusent de payer leurs impôts et qui préfèrent "donner", parce que c'est leur personne qui donne. Je trouve cela très laid et très antidémocratique.
Et puis, qu'on le veuille ou non, le verbe "donner" évoque la "charité", notion que je déteste profondément : elle évoque une situation de domination, une relation d'inégalité entretenue, qui implique un "merci" que je ne trouve pas "sain" du tout. Je lui préfère de beaucoup des notions autrement plus belles : JUSTICE et EMPATHIE.
Le verbe Donner est beau quand il évoque la générosité, c'est vrai, mais il est bien préférable alors d'utiliser à sa place celui, net, sans connotations "bonne conscience" et sans ambiguïté, de "partager" : celui-là, c'est l'âme de la démocratie, et plus d'un l'ont oublié.]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Julos
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2014/12/20/255-donner-plus-a-ceux-qui-ont-moins#c11475
2014-12-21T14:50:14+01:00JulosHum,hum... ouiiiiiiii... hum...hum... mais noooon ! Enfin, pas vraiment d'accord avec vous, chère Eveline, une fois n'étant pas coutume.
D'accord pour considérer que la formule "donner plus à ceux qui ont moins" n'est qu'une facilité de langage de plus, pour masquer la difficulté...Hum,hum... ouiiiiiiii... hum...hum... mais noooon ! Enfin, pas vraiment d'accord avec vous, chère Eveline, une fois n'étant pas coutume.
D'accord pour considérer que la formule "donner plus à ceux qui ont moins" n'est qu'une facilité de langage de plus, pour masquer la difficulté de nos responsables politiques à concevoir et mettre en œuvre une politique éducative qui lutte et fait véritablement reculer l'inégalité scolaire.
Ceci dit, il y a "don" et "don". S'il s'agit de faire la charité en donnant aux pauvres (pour le rachat de son âme) c'est évidemment non ! Mais s'il s'agit de la façon avec laquelle des centaines d'éducateurs (enseignants ou associatifs) "donnent" de leur personne chaque jour dans les écoles, dans les quartiers, sans compter leur temps, je trouve très injuste de leur jeter la pierre et très contreproductif, sachant que l'on n'aura jamais assez de belles personnes comme celles-là pour faire reculer l'échec scolaire et la misère socioculturelle des plus démunis.
Quant au "plus" s'il veut dire "autrement" pour "faire mieux" pourquoi pas ?
Car après tout, vous avez raison, des moyens, il y en a mais il faudrait sans doute les utiliser ou les mettre en œuvre autrement. Et là, les autorités politiques ne sont pas toujours en cause, certains choix philosophiques, certaines orientations budgétaires, certaines pratiques pédagogiques sont de la responsabilité des acteurs de terrain. Non ?
Aussi, en cette fin d'année 2014, j'ai envie de dire "s'indigner c'est bien, prendre de bonnes résolutions c'est encore mieux !"
Sans rancune aucune Eveline bien sûr. Des baisers affectueux et tendres pour vous, et en partage avec vos proches.]]>Donner plus à ceux qui ont moins. - Laurent CARLE
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2014-12-21T10:37:24+01:00Laurent CARLELe renoncement au pouvoir de juger remet en question tout ce sur quoi est bâti le système scolaire français. Il désarme. Comment garder le pouvoir ?
Si les classements, les notes, les moyennes, les commentaires, les appréciations étaient interdits de la maternelle jusqu’à la classe de...Le renoncement au pouvoir de juger remet en question tout ce sur quoi est bâti le système scolaire français. Il désarme. Comment garder le pouvoir ?
Si les classements, les notes, les moyennes, les commentaires, les appréciations étaient interdits de la maternelle jusqu’à la classe de 4e, que faire alors ?
Les maitres privés de leurs armes de stimulation artificielle et de ce qui définit leur métier depuis toujours, l’arbitrage de la compétition (perdue d’avance par les pauvres), seraient contraints à se former en pédagogie des groupes et de la coopération entre pairs. Les juges arbitres deviendraient formateurs démocratiques. Cela ne peut se faire sans une reformation des compétences traditionnelles et un profond retournement de l’idéologie dominante.
PluS d’apprentissage, pluS d’éducation, moins d’enseignement et de jugements, plu(s) de contrôles, entraide sociocognitive, socialisation des apprentissages et mutualisation des savoirs. Bref, la petite république démocratique à la place de la monarchie à l’école ! Mais, évidemment, MENACE de séisme dans l’égoïsme des classes supérieures. Les idéologues de la bourgeoisie et les gardiens du temple ne dorment jamais que d’un œil. Voyez plutôt !