Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2016-05-21T15:08:30+02:00daily12016-05-21T15:08:30+02:00Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - anna
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2016/04/18/294-y-a-t-il-un-pilote-dans-le-consensus#c12662
2016-05-21T15:08:30+02:00annaC.Charbonnel
Je ne suis pas d'accord avec tout ce que vous énoncez ici, mais l'expression que vous avez employée " Hors d'état de lire" résume parfaitement ce que je ressens à la lecture du texte rendu par ce comité .
Jeune enseignante , je découvre avec horreur au quotidien que...C.Charbonnel
Je ne suis pas d'accord avec tout ce que vous énoncez ici, mais l'expression que vous avez employée " Hors d'état de lire" résume parfaitement ce que je ressens à la lecture du texte rendu par ce comité .
Jeune enseignante , je découvre avec horreur au quotidien que l'éducation est avant tout politique . J'ai décidé de travailler en REP , dans ces écoles dont j'ai été élève et dont le politique s' approprie ma réussite ( études supérieures) au lieu de reconnaître ma précocité , pour se vanter d'en sortir quelque uns du lot et ne rien faire de plus... Mes deux enfants sont d'eux-mêmes , à ma grande surprise, entrés dans la lecture en moyenne section car ils baignent dans un bain littéraire depuis leur naissance ( lecture, bibliothèque personnelle..).
Je constate avec tristesse que pour mes neveux et nièces dont les parents n'ont pas eu mon parcours et qui prêtent peu d'attention à l'objet livre, l'entrée en lecture est laborieuse, ce sont des enfants qui pourtant ne sont pas moins attentifs ou intéressés que les miens....]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - josef
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2016-05-05T16:39:49+02:00josefBien sûr, Pascal Oudot, mais ceux qui ont besoin d'un peu plus de temps pour savoir lire eux aussi, peut-être serait-il encore préférable pour eux qu'ils restent 1 ou 2 années de plus si nécessaire dans cette Grande Section où on apprend à lire en lisant vraiment, pas en faisant autre chose...Bien sûr, Pascal Oudot, mais ceux qui ont besoin d'un peu plus de temps pour savoir lire eux aussi, peut-être serait-il encore préférable pour eux qu'ils restent 1 ou 2 années de plus si nécessaire dans cette Grande Section où on apprend à lire en lisant vraiment, pas en faisant autre chose en attendant de savoir lire... n'oublions pas que le métier des enfants, c'est le jeu...car ils entrent au CP, et là on ne joue plus, dans certaines GS aussi d'ailleurs, le CP qui est une classe redoutable à mourir d'ennui pour tous, pour les bons comme pour les moins bons, le CP où ils risquent d'être dégoûtés à jamais de la lecture... D'ailleurs, Cette rupture entre la grande section et le CP est sans doute la plus grande aberration de notre école.
Mais pourquoi, pourquoi s'acharne-t-on absolument à donner aux enfants des béquilles alors qu'ils pourraient faire usage de leurs 2 jambes ?]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Pascal Oudot
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2016-04-30T20:59:24+02:00Pascal OudotJe les connais bien, les petits, depuis de longues années en Grande section de maternelle je leur apprends à écrire. Vous savez comment? En leur en donnant l'envie et le goût, parce que l'écriture c'est bien pratique pour exprimer des choses qu'on a envie d'exprimer, et en plus en cursive c'est...Je les connais bien, les petits, depuis de longues années en Grande section de maternelle je leur apprends à écrire. Vous savez comment? En leur en donnant l'envie et le goût, parce que l'écriture c'est bien pratique pour exprimer des choses qu'on a envie d'exprimer, et en plus en cursive c'est beau. Alors ils écrivent, leur nom, les noms de leurs parents, leurs amis, certains sentiments (je t'aime)... Tout ça passe par l'envie. Et on en parle beaucoup, de ces satanées lettres, des ces satanés mots, de ces phrases qui peuvent exprimer tant de choses. Et qu'est-ce qu'on en lit ensemble, des bouquins! Il faut dire que nous avons de la chance, notre bibliothèque est pleine à craquer. Vous savez quoi? C'est amusant mais chaque fin d'année j'en ai un ou deux ou trois qui savent lire. Ils ont appris tout seuls, sans s'en rendre compte... parce qu'ils en avaient l'envie.]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Pierre Frackowiak
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2016-04-29T15:48:50+02:00Pierre FrackowiakJe suis moi aussi affligé, et tellement déçu, par ce pseudo consensus… et par certains commentaires qui ignorent à la fois l’histoire de l’école, les réalités du terrain et les enjeux du futur.
Prétendre que la dégradation régulière des résultats en lecture est à mettre au compte...Je suis moi aussi affligé, et tellement déçu, par ce pseudo consensus… et par certains commentaires qui ignorent à la fois l’histoire de l’école, les réalités du terrain et les enjeux du futur.
Prétendre que la dégradation régulière des résultats en lecture est à mettre au compte des « nouvelles méthodes » qui se seraient généralisées dangereusement, est – pardonnez moi, mais c’est tellement gros qu’il est difficile de ne pas être brutal – stupide.
En 30 années d’inspection bienveillante dans l’ancien bassin minier des hauts de France (jusqu'en 2008), je n’ai jamais vu une seule fois cette méthode globale tellement décriée depuis toujours. Pas une seule fois ! J’ai vu du b-a ba persistant, plus facile à mettre en œuvre que toute autre méthode, souvent effectué en conscience et sérieusement, même dans une circonscription dont l’inspecteur était réputé pour être innovant, proche de l’AFL, de l’ICEM Freinet, d’Eveline Charmeux. J’ai vu pléthore de méthodes dites mixtes, plus ou moins mixtes, « à point de départ global » pour basculer vite dans un b-a ba un peu plus sensé que l’ancien. J’ai vu de grandes réussites commerciales pilotées par des savants qui n’ont jamais fait l’école. J’ai vu parfois des pratiques terribles avec des mimiques, gesticulations, pictogrammes, petites poupées qui font des sons quand on les touche, des hiéroglyphes, etc, autant de « trucs » qui encombrent l’apprentissage de la lecture et lui font perdre tout son sens au profit d’une mécanique aberrante. Il est vrai que dans quelques sections d’enseignement spécialisé, on considérait que pour des enfants étiquetés comme débiles, il fallait des méthodes plus bêtes que pour les enfants étiquetés comme normaux ou intelligents. J’avoue que souvent je n’y comprenais rien… Et comme les spécialistes des apprentissages que sont les enseignants semblaient démunis, les médecins qui savent tout sur tout sont arrivés…
Il est bien évident que les enseignants étaient tous pleins de bonne volonté, attachés à l’intérêt des enfants, qu’ils avaient quasiment tous réussi leur scolarité avec des méthodes traditionnelles. Ils méritaient tous l’augmentation automatique de leur note en fonction de leur échelon. Ils considéraient tous qu’il n’y avait aucune raison que les enfants « normaux » ne réussissent pas avec les mêmes méthodes, colorisées pour donner quand même une image de modernité, à la condition qu’ils travaillent. Impossible de leur faire le moindre reproche alors que leur formation avait été indigente et que le mépris de la pédagogie s’était installé depuis longtemps… Une formation qui, rétablie par la gauche, reste identique à ce qu’elle était. Centrée sur les disciplines et, accessoirement sur la didactique des disciplines cloisonnées, elle ignore l’histoire de l’école, l’histoire de la pédagogie, l’anthropologie, la sociologie, la philosophie, la prospective, elle passe à côté des grands enjeux de la société.
Les corps d’inspection portent une part de responsabilité dans cette situation. Le jugement par une personne à l’issue d’une courte visite, les injonctions, les pseudos conseils (critiques en creux), les recommandations que l’on serait incapable d’appliquer soi-même, sont totalement désuètes. Quant aux feuilles de route divulguées par les pilotes… elles frisent le ridicule, mais la crainte de l’inspection subsiste malgré tout.
Avec un peu d’histoire, on saurait au moins que si des efforts de changement ont été engagés après 1968, sous un gouvernement de droite, c’est bien parce que les méthodes en vigueur avaient fait la preuve de leur inefficacité. Le problème est qu’aujourd’hui, on prétend, une tendance des neurosciences à l’appui, que les méthodes qui avaient fait la preuve de leur inefficacité hier et avant hier, sont les meilleures pour aujourd’hui et pour demain.
Mais où va-t-on alors que l’on avait annoncé une refondation de l’école ?
]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Eveline
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2016-04-28T09:21:18+02:00EvelineJuste deux remarques :
1- Les résultats observés sont le fait des pratiques traditionnelles qui, depuis que l'école existe, sont celles de 80% des classes (au moins : statistiques à l'appui).
2- Il s'ensuit que votre dernière phrase se trouve joliment confirmée : il faut effectivement...
Juste deux remarques :
1- Les résultats observés sont le fait des pratiques traditionnelles qui, depuis que l'école existe, sont celles de 80% des classes (au moins : statistiques à l'appui).
2- Il s'ensuit que votre dernière phrase se trouve joliment confirmée : il faut effectivement savoir admettre que l'erreur est possible, surtout quand l'information est limitée à sa petite expérience personnelle.]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - ABD EL MALIK
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2016-04-28T00:40:31+02:00ABD EL MALIKAu terme d'une carrière de 40 ans, puis-je faire humblement remarquer que les résultats en lecture se sont gravement détériorés.
Cette détérioration - largement commentée - est allée de pair avec la multiplication de "méthodes" dites "nouvelles", basées sur des...Au terme d'une carrière de 40 ans, puis-je faire humblement remarquer que les résultats en lecture se sont gravement détériorés.
Cette détérioration - largement commentée - est allée de pair avec la multiplication de "méthodes" dites "nouvelles", basées sur des présupposés sujets à caution (et plus souvent promues dans les chapelles type E.N/IUFM/ESPE que dans le B.O).
J'en conclus que les méthodes dites "nouvelles" de ces quarante dernières années ont de mauvais résultats. Il faut donc les abandonner.
Que faire ensuite ? Se re-tourner vers des méthodes allant de l'oral à l'écrit (sans oublier ce qu'à dit Martinet, par ex.) ou en créer d'autres assurant le succès de tous et pas seulement celui des fils et filles d'enseignants ...
Il y aura sans doute des erreurs qu'il faudra limiter mais cela vaudra mieux que de se crisper sur ce qui, de toute façon, n'a concrètement pas réussi.
Mais, pour cela, il faut admettre que l'erreur est possible, la reconnaître modestement et savoir avancer.
Bonne soirée
P.S : quelqu'un pourrait-il me dire pourquoi les RASED récupéraient des élèves abimés par des méthodes dites "nouvelles" avec des méthodes type Borel-Maisonny ?
]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Julos
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2016-04-27T19:24:37+02:00JulosMoi aussi je suis "affligé", mais pour des raisons bien différentes de celles exprimées par AD.
Affligé parce que les piètres résultats en compétences de lecture sont en 2016 aussi mauvais scolairement et inégalitaires socialement qu'il y a plusieurs dizaines d'années, du temps...Moi aussi je suis "affligé", mais pour des raisons bien différentes de celles exprimées par AD.
Affligé parce que les piètres résultats en compétences de lecture sont en 2016 aussi mauvais scolairement et inégalitaires socialement qu'il y a plusieurs dizaines d'années, du temps où j'enseignais encore.
Affligé par les cris d'orfraie et le quasi procès en sorcellerie qui est fait par certains à Laurent Carle lorsqu'il dit, avec colère mais arguments à l'appui, la vérité crue. Procédé qui me rappelle une époque où Jean Foucambert était interdit de conférence dans la plupart des IUFM !!!
Affligé par ces nouvelles recommandations qui se veulent consensuelles...
A croire que ce ne sont même plus les méthodes syllabiques de lecture qu'il faut maintenir contre l'évidence de l'échec persistant auprès des enfants de milieux populaires, mais la bonne vieille méthode Coué !
Quel progrès ! Quelle ouverture d'esprit ! Quel sens du débat contradictoire !
:-(]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Laurent
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2016-04-26T09:33:01+02:00LaurentDans un système de pensée où tout le monde pense pareil, dans les rails de l’idéologie dominante, pour ne pas dire unique, ce qui choque les croyants pratiquants, c’est que quatre pelés et trois tondus pensent autrement, exerçant le doute et l’esprit critique. En leurs temps,...
Dans un système de pensée où tout le monde pense pareil, dans les rails de l’idéologie dominante, pour ne pas dire unique, ce qui choque les croyants pratiquants, c’est que quatre pelés et trois tondus pensent autrement, exerçant le doute et l’esprit critique. En leurs temps, Molière et Jules Ferry ont dû en choquer plus d’un.
LES MECANISMES ET L’IDEOLOGIE DE LA LECTURE SCOLAIRE (Discours de Jules Ferry au congrès pédagogique des instituteurs du 19 avril 1881).
Les hommes d’ancien régime dans l’enseignement primaire sont un peu surpris de ce que nous entreprenons ; ils sont même un peu choqués ! Mais, disent-ils, est-ce que, autrefois, avec les anciennes méthodes, avec le programme restreint à lire, à écrire et à compter, on ne faisait pas des élèves sachant bien lire, écrivant correctement, comptant à merveille, comptant et écrivant peut-être mieux que ceux d’aujourd’hui, au bout d’un an ou deux d’école ? Cela est possible ; il se peut que l’éducation que nous voulons donner dès la petite classe nuise un peu à ce que j’appelais tout à l’heure LA DISCIPLINE MECANIQUE DE L’ESPRIT. Oui, il est possible qu’au bout d’un an ou deux, nos petits enfants soient un peu moins familiers avec certaines difficultés de lecture ; seulement, entre eux et les autres, il y a cette différence : c’est que ceux qui sont plus forts sur LE MECANISME ne comprennent rien à ce qu’ils lisent, tandis que les nôtres comprennent. Voilà l’esprit de nos réformes
Du faire au croire : la fonction rationnalisante de l'idéologie.
Les gens en groupes élaborent des règles de pensée et de comportement qui vont bien au-delà des attitudes des individus qui composent ces groupes…
Pour éviter d’idéologiser la production de l’exclusion en la naturalisant, c’est à dire en transformant le privilège social en mérite individuel ou encore en façonnant les différences de destin, il convient de mettre au jour les mécanismes implicites, qui finissent pas devenir communs aux dominants et aux dominés, aux gagnants et aux exclus…
Le propre d’un système est bien de ne pas rester en dehors des agents, mais « d’entrer » en eux pour les façonner de l’intérieur, sous la forme d’un ensemble structuré d’inclinations personnelles et de croyances partagées.
La croyance en un monde juste, diffuse, implicite paraît en phase avec certains postulats de l’individualisme et du libéralisme… (autonomie de l’individu, vie privée hors de toute influence du social, capacités et besoins individuels en grande partie innés, règles sociales devant permettre de satisfaire les individus)… En transformant l’illusion individualiste en modèle scientifique, la psychologie « intrapsychique » permet à l’homme occidental de croire à la singularité irréductible de son aventure et aux prestiges, aux prodiges, qui lui semblent toujours renouvelés, de son autodétermination, oubliant que ses normes, ses attentes, ses projets sont socialement produits.
C’est précisément une des caractéristiques de l’idéologie que d’avancer « masquée » et de rendre notre compréhension du monde évidente, comme allant de soi, de sorte que nous sommes spontanément enclins à croire que cette croyance et les pratiques qui en découlent n’ont rien de dépassé. A la différence des idéologies minoritaires, la reproduction de l’idéologie dominante est assurée par des vecteurs passifs qui s’ignorent en tant que tels… Toute pensée distincte du modèle prédominant est tenue pour idéologique, tandis que ce dernier, adopté comme le seul possible, se nie en tant que tel…
Le système scolaire n’a nul besoin de se montrer coercitif pour obtenir les pratiques qu’il demande à ses enseignants : il vaut mieux laisser le personnel faire librement son travail… s’en remettre à la « conscience professionnelle », qui permet aux acteurs d’oublier les lois de fonctionnement à force de les intérioriser.
Pour que la conception méritocratique présente dans la croyance en un monde juste puisse fonctionner, il faut qu’elle se transforme dans la tête des gens en une éthique, en principes d’action relativement autonomes et dissociés de l’idéologie de départ, faute de quoi l’idéologie apparaîtrait aux acteurs comme une insupportable contrainte extérieure, dépourvue de toute légitimité…. Le monde enseignant ne peut faire ce qu’il fait qu’en pensant ou faisant comme s’il ne le faisait pas…
C'est bien sur ce dernier point — les rapports entre ce que les gens croient et ce qu'ils font — que repose en fait la vitalité du système : l'idéologie fournirait aux acteurs du monde éducatif un corps de représentations partagées qui guident autant qu'elles justifient leurs pratiques professionnelles. Bien évidemment ces représentations collectives offrent toutes les ressources pour résoudre les problèmes que rencontrent les acteurs du monde éducatif au quotidien. C'est sans doute pourquoi les maîtres ne définissent pas la culture scolaire pour ce qu'elle est : des aptitudes susceptibles d'être acquises par le plus grand nombre d'élèves dès lors qu'on leur en fournit les moyens, et non une virtuosité réservée à quelques élus. L'attitude personnologique consistant à imputer la responsabilité de l'échec à l'élève (ou à sa famille) permet aux enseignants de ne pas voir dans l'exclusion scolaire un trait consubstantiel de l'idéologie libérale qui fait que "chaque élève a ce qu'il mérite".
Confrontés à l'échec scolaire, il ne reste plus aux maîtres qu'à souligner les dysfonctionnements du sujet, son manque de compétences ou encore d'autonomie, discours justifié en partie de l'intérieur même du système par des experts — psychologues le plus souvent — formés et mis en place par l'institution scolaire elle-même. » (André Lecigne et D. Castra — enseignants en psychologie sociale à Bordeaux 2—, L'école, un monde juste ? ou "de la liberté d'enseigner comme on doit", in Psychologie et Éducation n°54, 2003.)
Si on apprenait aux grands de maternelle à faire dring dring avec la sonnette avant de se mettre en selle pour rouler sur deux roues, et les mouvements de la brasse sur un tabouret au sec hors de la piscine, ils seraient très motivés et aucun ne serait « en situation d'échec ou de blocage ». Pour les pédagogues et psychologues de tous pays, ce qui est choquant c’est qu’une enseignante de maternelle puisse penser naïvement qu’un jeune enfant soit déjà en échec scolaire en maternelle. Un préjugé a priori négatif sur l’éducabilité de la petite enfance se manifeste, pour paraitre venu de la « pratique », sous forme de constat positif venant confirmer avec bonheur le bien-fondé d’une théorie de l’enseignement de la lecture qui remonte au moyen-âge : la souveraineté du principe alphabétique et phonologique sur le sens des mots porté par l’écrit. On voit à l’œuvre ici le pouvoir discret de l’idéologie.
Le système est verrouillé. Lecigne et Castra ont bien pointé le problème, hélas : « Le système scolaire n’a nul besoin de se montrer coercitif pour obtenir les pratiques qu’il demande à ses enseignants : il vaut mieux laisser le personnel faire librement son travail… » Non seulement, il y a, comme dit Éveline, non assistance à enfants en danger, mais homicide, sans intention, de l’intelligence enfantine
Cela dit, je ne préjuge en rien de la conscience professionnelle et des compétences de madame AD que je ne connais pas. Elles sont probablement au moins égales à celles des collègues. Chacun fait pour le mieux avec ce qu’il sait, avec ce qu’il est, avec ce qu’il croit. Hélas, souvent les croyances l’emportent sur les savoirs, dans l’éducation et l’enseignement plus qu’ailleurs.
Il n’y a aucune attaque de ma part sur sa personne, que je respecte tout autant que les membres de « la rédaction ». Je m’en tiens à ce qui transparait de l’idéologie dominante dans son commentaire et dans les choix didactiques du « Jury de consensus », de consentement, dirais-je. Les Recommandations qui inciteraient à faire entrer la pédagogie dans les classes viennent en second, après « l’essentiel » : le principe alphabétique, la phonologie, le code de correspondance, la syllabation, la lecture à haute voix. Bref, l’arsenal complet des pratiques « consensuelles » qui empêchent depuis toujours les plus démunis de devenir lecteurs. Car lire, c’est comprendre avec les yeux, en direct, sans détour par le son. Oraliser, c’est déchiffrer avec les oreilles, sans comprendre.
En 2012, 37% des élèves de 15 ans ne maîtrisent pas la compréhension de l’écrit à la fin du collège (PISA 2012).
Ce n’est pas la professionnelle que je vise, c’est le système de pensée qu’elle partage avec la majorité. En ce domaine elle est représentative, ni pire, ni meilleure, de la conformité générale avec ce qui se fait, ce qui se dit et ce qui se pense dans son groupe d’appartenance et autour de l’école. Pas de recul, le nez dans le guidon, les roues dans les rails derrière celles de ses ainés. Mais, justement, c’est par notre loyauté envers la pensée dominante dans l’école qui reconnut nos mérites que nous laissons les préjugés entrer en nous à notre insu.
Un jour peut-être, un jour, donnera-t-on une authentique formation aux élèves professeurs. Mais qui formera leurs formateurs ?]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - alinea28
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2016-04-24T21:45:18+02:00alinea28bonsoir,
je suis affligée de lire autant de malveillance à l'égard de la rédaction des recommandations auxquelles j'ai participé. Il faut savoir avancer main dans la main, chercheurs et personnes de terrain. Des échanges fructueux entre les membres du jury ont permis de s'appuyer sur les...bonsoir,
je suis affligée de lire autant de malveillance à l'égard de la rédaction des recommandations auxquelles j'ai participé. Il faut savoir avancer main dans la main, chercheurs et personnes de terrain. Des échanges fructueux entre les membres du jury ont permis de s'appuyer sur les expériences de chacun et de les croiser avec les conférences entendues. La question du principe alphabétique abordé en maternelle est expérimentée dans une école de REP + de mon département depuis 2 ans avec succès.Les enfants sont très motivés et aucun n'est en situation d'échec ou de blocage. Je rejoins Me Charmeux sur deux points: "apprendre à lire c'est apprendre à effectuer une nouvelle activité", restons à l'écoute du rythme des enfants et avançons avec eux!
positivement,
AD]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Laurent CARLE
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2016-04-24T14:42:27+02:00Laurent CARLECher Claude Charbonnel
Quelques concordances semblent se dessiner entre nous. Vous doutez, moi aussi. Nous doutons. Je m’en réjouis. Et donc, je me permets de nous questionner collectivement. Quand je dis nous, je m’adresse à tous ceux dont le métier est lié directement ou indirectement...Cher Claude Charbonnel
Quelques concordances semblent se dessiner entre nous. Vous doutez, moi aussi. Nous doutons. Je m’en réjouis. Et donc, je me permets de nous questionner collectivement. Quand je dis nous, je m’adresse à tous ceux dont le métier est lié directement ou indirectement à la transmission du savoir-lire, à l’intérieur et à l’extérieur du système scolaire.
Les méthodes dites de lecture n’apprennent ni le bon sens, ni le mauvais. Elles n’enseignent que le non-sens, à savoir le déchiffrage qui ne veut rien dire. Les experts « scientifiques » en décodage vont même jusqu’à conseiller la « lecture » de non-mots (sic).
Depuis que l’école est devenue obligatoire, pour glisser insensiblement ou douloureusement, mais irrémédiablement, dans l’échec scolaire, il faut et il suffit de ne pas apprendre à lire. Avec ses machines à alphabétiser, le lobby des méthodes récolte ce qu’il sème, des déchiffreurs illettrés en naufrage social et culturel. L’élève qui sort du CP non lecteur, quittera le collège à 16 ans, non lecteur. Que s’est-il passé en 10 ans ? Les alphabétiseurs, auteurs, éditeurs de méthodes, hauts fonctionnaires, universitaires, chercheurs en sciences de l’éducation « lecture », corps des inspecteurs, formateurs en didactique de la « lecture » et agents d’exécution aux ordres, se refusent à en analyser, sinon les responsabilités, du moins la cause institutionnelle récurrente depuis deux siècles. Se peut-il qu’autant de cerveaux supérieurs n’aient pas réussi, en laboratoire ou en congrès, depuis la création du collège unique, à faire le lien de causalité entre méthode d’alphabétisation par déchiffrage et inefficacité à enseigner la lecture ? C’est curieux.
En 2012, 37% des élèves de 15 ans ne maîtrisent pas la compréhension de l’écrit à la fin du collège (PISA 2012).
La France est le pays de l’OCDE, après l’Israël, qui présente le plus grand écart entre les élèves les plus performants et les moins performants (PISA 2012).
En quarante ans, les élites qui ont géré et dirigé le système scolaire français, dit éducatif, n’auraient pas su analyser et traiter le problème ? À d’autres…
C’est d’autant plus douteux que ces acteurs majeurs, décideurs de tout ce qui se fait, apprennent tous à lire et deviennent tous lecteurs sans exception, sans méthode et sans déchiffrer. Et le deviendraient même si l’école n’existait pas ! Se désintéresseraient-ils de la question ou ont-ils un intérêt inavouable à garder une grande part de la population, les classes sociales défavorisées, dans l’illettrisme ? Les méthodes sont-elles insuffisamment efficaces pour rendre lecteurs tous les Français par le déchiffrage ou leur fonction est-elle justement de fourvoyer les déshérités dans cette impasse et de faire croire aux enseignants qu’apprendre à lire ne peut se faire que par les oreilles, « la voie indirecte » enseignée par les méthodes ? Vous savez bien, les experts aussi, que lorsqu’on impose à tout le monde une méthode unique, la lecture au bruit, on met en difficulté les enfants à profil cognitif visuel, majoritaires statistiquement. A-t-on jamais vu, sauf accident de la vie, un illettré dans une famille de riches, de cadres, de profession libérale ou d’enseignant ?
En 2009, à la fin du collège, 33 % des élèves en éducation prioritaire avaient des difficultés en lecture (DEPP – Cedre 2009).
La classe ouvrière serait-elle issue d’une race inférieure et dotée d’un QI plus bas que la moyenne qui la handicaperait pour l’apprentissage de la lecture à l’école ? La pauvreté et l’illettrisme seraient-elles des maladies, allant de pair et de soi, endémiques au monde ouvrier ? Est-ce le déterminisme social qui joue en sa défaveur ou une stratégie « silencieuse » pour le maintenir au bas de l’échelle sociale ? Les méthodes qui enseignent le bruit des lettres ne seraient-elles pas assez efficaces pour apprendre à lire aux déshérités, ou pas assez nocives pour empêcher les enfants bien nés d’apprendre à lire en famille ? Les sociologues de l’éducation auraient-ils manqué de statistiques éloquentes et significatives pendant ces quarante dernières années ? Ou seraient-ils atteints de cécité intellectuelle sélective ?
« De toute évidence ce sont des intérêts financiers mais aussi de pouvoir, qui sont en jeu… » nous répète Éveline.
Question subsidiaire :
• Pourquoi les bas salaires, petits lecteurs déchiffreurs, sont-ils ceux qui s’abstiennent le plus aux élections et quand ils votent, pourquoi choisissent-ils plutôt les candidats FN ?
• Pourquoi les élus représentent-ils une petite minorité d’inscrits sur les listes électorales ?
Je suppose que le salmigondis des « recommandations » du Consensus lecture vous a irrité autant que celui des Armes silencieuses. La sixième Recommandation, la dernière, préconise de prendre en compte la diversité des élèves. Oui mais voilà, la Première décrète qu’il faut en priorité « identifier les mots » par déchiffrage des lettres et syllabes :
• « Enseigner le principe alphabétique et acquérir la capacité d’analyser les mots à l’oral pour en identifier les composants phonologiques (les syllabes puis les phonèmes) dès la grande section de l’école maternelle. »
• « L’étude des correspondances graphèmes/phonèmes doit commencer dès le début du CP. Lors des deux premiers mois, il est nécessaire qu’un nombre suffisant de correspondances (de l’ordre d’une douzaine ou d’une quinzaine) ait été étudié afin de permettre aux élèves de décoder des mots de façon autonome. »
Où est la diversité dans cette stratégie unique ? Cela se nomme « injonction paradoxale » par annulation préalable de la diversité. Pour respecter la consigne 6 du « Consensus », il faudrait désobéir à la une. Généralement, on se plie à la première et, arrivé à la 6, il est trop tard.
« Apprendre à lire, c'est entrer dans un autre monde, où la communication se fait par les yeux et où l'on n'a aucun besoin de phonèmes ! » Éveline Charmeux.
Cette recommandation-là, on ne la trouve nulle part dans le « consensus ». Bizarre !
A quoi sert une conférence d’éminents experts où on ne se pose pas les questions essentielles ? www.cnesco.fr/wp-content/...
Toinette : « Le poumon, le poumon, vous dis-je! »
]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - C.Charbonnel
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2016-04-23T18:24:20+02:00C.CharbonnelJ'ajoute (et j'en aurai terminé), que, pour reprendre la belle formule d'Emmanuel Carrère (dans Limonov, je crois, ou dans Le Royaume) : "il n'y a de vérité qu'en mettant un pied dans l'autre camp."
C'est ce que je me suis toujours efforcé de faire, ce qui m'a empêché de me figer...J'ajoute (et j'en aurai terminé), que, pour reprendre la belle formule d'Emmanuel Carrère (dans Limonov, je crois, ou dans Le Royaume) : "il n'y a de vérité qu'en mettant un pied dans l'autre camp."
C'est ce que je me suis toujours efforcé de faire, ce qui m'a empêché de me figer dans telle ou telle certitude. Le prix à payer en est, à certains moments, une certaine indécision, la récompense réside dans le fait que l'on évite de se fourvoyer dans des idéologies que le temps révèle comme ayant été foncièrement néfastes. Et puis, le bon sens...]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - C.Charbonnel
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2016-04-23T12:10:57+02:00C.CharbonnelApparemment, nous ne parlons pas de la même chose. Je n'aurais peut-être pas dû soulever ce débat car je connaissais la réaction - qui est évidemment venue. J'étais consterné, non pas par les méthodes, bonnes ou néfastes, de lecture, non pas par le capitalisme, dont je sais parfaitement...Apparemment, nous ne parlons pas de la même chose. Je n'aurais peut-être pas dû soulever ce débat car je connaissais la réaction - qui est évidemment venue. J'étais consterné, non pas par les méthodes, bonnes ou néfastes, de lecture, non pas par le capitalisme, dont je sais parfaitement qu'il est triomphant. Je ne prends ni Meirieu, ni Freinet pour des gourous. Je n'ai d'ailleurs jamais dit cela... Vous me répondez par des arguments autour de la lecture, je parlais, pour ma part, du salmigondis (que j'ai lu en entier !), trouvé prétendument dans une photocopieuse. Je confirme ce que j'ai dit dans mon post : c'est consternant de stupidité. Et croyez-moi (ou non), mais je connais SOS Educ, ce sont d'authentiques fachos. Je ne souscris en rien à leurs thèses. Mais, pour finir, je n'ai pas lu le lien indiqué par vous avec les mêmes lunettes que vous. Depuis le temps que je fréquente ici, je n'ai lu de votre part que la thèse suivante : tout est mis en oeuvre par certains (les dominants) pour entretenir les humbles (les sans grades), dans leur ignorance. C'est faible. C'est insuffisant. Et rien ne dit d'ailleurs que le contraire ne soit pas vrai : les recherches modernes semblent pour pas mal de gens sérieux (vous les qualifierez d'ignorants) au service d'un asservissement culturel. C'est rendu plausible par l'effondrement du niveau que j'ai vu se dégrader année après année. Et, moi, je n'affirme rien. Je lis tout (ou à peu près) sur ce débat, je me renseigne, je réfléchis. Et, surtout, je doute. Est-ce le cas pour tout le monde ici ? Apparemment non. ]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - C.Charbonnel
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2016-04-22T23:43:18+02:00C.CharbonnelLà n'est pas la question, Josef. La question est : comment peut-on sérieusement se référer à un texte qui bafoue la simple intelligence, le simple bon sens. Par ailleurs, les méthodes traditionnelles étaient tout simplement utilisées car elles passaient (à tort ou à raison, je ne suis pas...Là n'est pas la question, Josef. La question est : comment peut-on sérieusement se référer à un texte qui bafoue la simple intelligence, le simple bon sens. Par ailleurs, les méthodes traditionnelles étaient tout simplement utilisées car elles passaient (à tort ou à raison, je ne suis pas qualifié pour émettre un avis), pour les plus efficaces. On ne se posait pas d'autre question. Et ces méthodes étaient les mêmes pour tous, donc évidemment pas destinées seulement aux "inférieurs". Après, que l'écart se creuse en fonction du bain culturel de chacun, c'est une évidence, mais, je le répète, la question que je soulevais n'était pas là.]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Laurent CARLE
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2016-04-22T22:52:59+02:00Laurent CARLEARMES SILENCIEUSES POUR GUERRES TRANQUILLES
Il faut lire le document en entier et ne pas se limiter aux pages d’introduction. Oui, c’est long ! Oui, ouvrir les yeux sur la réalité du monde néo-capitaliste, c’est effrayant et consternant ! Quels qu’en soient l’auteur ou les auteurs,
«...ARMES SILENCIEUSES POUR GUERRES TRANQUILLES
Il faut lire le document en entier et ne pas se limiter aux pages d’introduction. Oui, c’est long ! Oui, ouvrir les yeux sur la réalité du monde néo-capitaliste, c’est effrayant et consternant ! Quels qu’en soient l’auteur ou les auteurs,
« Les stratégies qui sont décrites ici sont très largement appliquées dans les orientations de l'économie et de la société depuis 30 ans, dans tous les pays occidentaux, et avec une remarquable synchronisation. »
ILLUSTATION : CONFERENCE DE CONSENSUS LECTURE BIOGRAPHIE DES MEMBRES DU JURY
Sur les 18 membres du « JURY » Conférence Lecture (Ça a dû se passer dans une cour d’assises), j’ai compté dix membres enseignant dans une classe ou encadrant des enseignants.
Dont,
• un juré qui se déclare membre du MOUVEMENT FREINET et de l’AFL,
• un autre qui déclare « mener une réflexion sur LA PEDAGOGIE FREINET » au collège.
Si c’est vrai, pourquoi ces enseignants émancipés ont-ils approuvé et signé ces aberrations :
« Le travail systématique sur la correspondance phonème / graphème est indispensable à la reconnaissance des mots écrits ;
il y a des points de passage obligés dans l’apprentissage de la lecture :
-
le développement des compétences langagières : morphologiques et lexicales, syntaxiques, textuelles ;
-
la conscience alphabétique et la conscience phonologique : le mot, à l’oral comme à l’écrit, est constitué d’unités, et les mots sont faits de syllabes ;
-
la capacité d’identifier les graphèmes (lettres et groupes de lettres constituant les unités les plus petites mobilisées dans la correspondance écrit /oral), les phonèmes (constituants des mots oraux), et de mettre en correspondance graphèmes et phonèmes ;
-
l’automatisation du traitement du code de reconnaissance / déchiffrage des mots;
il faut en effet rendre les opérations de décodage et d’identification des mots aussi automatisées que possible;
l’automatisation passe par des répétitions ;
l’automatisation de la reconnaissance des mots ne s’oppose pas à la compréhension, elle en est une condition nécessaire. »
EN TITRES :
Les recommandations s’articulent autour de 6 axes :
1. Identifier les mots
2. Développer la compréhension
3. Préparer « l’entrée en littérature »
4. Lire pour apprendre
5. Lire à l’heure du numérique
6. Prendre en compte la diversité des élèves
En quatre mots : « Déchiffre, tu comprendras après ! ».
Lire (et signer) cela, c'est accepter, pour le coup, la défaite de l'intelligence !
Ce ne sont pas des discours abracadabrants tenus par les gourous de pas mal de sectes, ce sont d’authentiques erreurs cognitives intentionnellement fausses, mais d’apparence scientifique et pédagogique. Ils (elles) n’ont pas été tenu(e)s par des auteurs de canular et trouvé(e)s par hasard. C’est de la propagande authentique à destination des maitres de CP. Pour y résister, il faut beaucoup d'intelligence, d'esprit critique, de liberté, de rébellion et de combat pour l'émancipation. La liberté de pensée se paie au prix de lourdes révisions.
S’ils respectent la chronologie indiquée, en donnant priorité au décodage, pour garantir la prospérité des méthodes de déchiffrage, les maitres qui pratiqueraient des actes pédagogiques authentiques dans le seul intérêt de l’enfant, comme « prendre en compte » après coup « la diversité des élèves », après avoir enseigné le déchiffrage à l’aide d’une méthode unique pour tous, seront tolérés. Mais il faut qu’ils soient maintenus dans l’ignorance que le passage préalable par le « code de correspondance graphophonologique » crée un clivage qui séparera définitivement lecteurs et déchiffreurs, mettant ces derniers hors d’état de lire. D’où le Consensus.
Ne savaient-ils pas qu’en signant un chèque en blanc aux « experts en validation de l’enseignement des sons de l’écrit », ils légalisaient le monopole des méthodes de déchiffrage comme outils exclusifs d’enseignement de la lecture ? Que demander d’autre quand on est conservateur de la tradition, prédicateur de la lecture qui ne pense pas ou marchand de « méthodes » ? C’est fou, c’est incroyable ce qu’on peut faire avaler à des croyants intelligents mais influençables ! Est-ce loyauté, persuasion, naïveté, piété, respect des valeurs partagées ? Est-ce convenance et savoir-vivre qui imposeraient de se conformer aux us et coutumes de l’hôte qui reçoit ? Le président du Jury, pilote de conférence et gardien de la tradition, mais non gourou, a nommé « consensus » le consentement arraché aux deux pédagogues triés sur le volet.
Il semble qu’ils aient été convoqués en congrès œcuménique réunissant les diverses confessions, sans les athées, pour redorer avec un vernis de modernité les méthodes de « lecture » à l’ancienne : les syllabaires du XIXe, antérieurs à Jules Ferry. Voir un précédent billet sur les méthodes du passé illustré avec méthode. On est dans le sondage d’opinions dictées en conclave.
Pour éviter de sombrer dans la théorie du complot, inscrivons dans nos favoris les sites :
Garantis non sectaires, fort lucides et sans Trumperie, contrairement à Noam Chomsky, gourou ! Et de plus, favoris du clan FN. Deux sites qui savent nous gratter le consensus là où ça démange, l’enseignement de la lecture au bruit, contrairement à l’ortie, Eveline Charmeux, qui ose écrire :
« On continue d’affirmer que l’écrit passe par l’oral, et que la syllabe est une étape essentielle de l’accès à l’écrit, alors que tout prouve qu’il n’en est rien et que le traitement de l’écrit dans notre langue consiste à définir un système de communication spécifique, fort éloigné de la parole orale.
Au mépris des données scientifiques sur le fonctionnement de la vision, on continue de faire croire que l’œil percevrait chaque lettre, et saurait les assembler pour identifier les mots, assembler ceux-ci ensuite pour former les phrases et les textes. Tout démontre que c’est faux et l’on continue cependant… imperturbables et convaincus.
De toute évidence ce sont des intérêts financiers mais aussi de pouvoir, qui sont en jeu… »
in Éveline Charmeux, Lire ou déchiffrer, ESF, 2013. Edité par le gourou pédagogiste, Philippe Meirieu. En vente dans les librairies sectaires.
C’est outrageant et consternant. Pourtant Éveline sait bien que les programmes scolaires sont conçus, produits, aménagés par le monde enseignant.
Continuons le combat pour l’émancipation des méthodes !
]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Josef
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2016-04-22T17:58:14+02:00JosefPersonnellement, je ne crois pas à une "volonté délibérée d'imposer une méthode de lecture "nuisible aux classes inférieures"".
Néanmoins, il faut bien comprendre que la finalité de l'école de Jules Ferry n'était surtout pas que les enfants du peuple accèdent au...Personnellement, je ne crois pas à une "volonté délibérée d'imposer une méthode de lecture "nuisible aux classes inférieures"".
Néanmoins, il faut bien comprendre que la finalité de l'école de Jules Ferry n'était surtout pas que les enfants du peuple accèdent au Savoir et à la Culture. Le but était l'alphabétisation pour tous, parce que la société d'alors ne pouvait plus se satisfaire de la situation d'analphabétisme quasiment générale.
Le but, pour ceux qui pouvaient l'atteindre, était le certificat d'études... La bourgeoisie avait ses écoles, pour ses enfants, et même l'école publique d'ailleurs ne pouvait empêcher de réussir ces enfants-là puisqu'ils bénéficiaient, eux, dans le milieu familial, de toutes les conditions requises pour réussir.
C'est toujours, peu ou prou, l'école de Jules Ferry qui a cours aujourd'hui...
S'il n'y a pas de volonté délibérée d'empêcher de lire les enfants des classes "inférieures", on peut s'indigner du fait qu'en haut lieu, et ailleurs aussi, on ne s'informe pas, sous peine de passer pour un "pédagogiste" des conséquences catastrophiques des méthodes de lecture en vigueur dans quasiment toutes les écoles, surtout chez les enfants des milieux défavorisés...
On aura beau scanner le cerveau, demander son avis "autorisé" à un expert en neurosciences, qui va confirmer qu'il faut absolument passer par la phonologie, que le son et la syllabe sont incontournables, n'importe quel pédagogue digne de ce nom, ayant côtoyé des élèves, sait que les choses ne se passent pas exactement comme cela dans la réalité...
Si c'était vrai, ce serait tellement simple, et cela se saurait depuis belle lurette... On aurait déjà éradiqué l'illettrisme depuis longtemps dans ce pays !]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Cathy
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2016/04/18/294-y-a-t-il-un-pilote-dans-le-consensus#c12616
2016-04-22T14:37:41+02:00CathyEntièrement d'accord avec C. Charbonnel, je ne comprends pas les remerciements d'Eveline à Laurent. C'est une déception, car les articles de ce blog amenaient un vent d'intelligence, d'esprit critique, de liberté, de rébellion et de combat pour l'émancipation. Je ne comprends pas......Entièrement d'accord avec C. Charbonnel, je ne comprends pas les remerciements d'Eveline à Laurent. C'est une déception, car les articles de ce blog amenaient un vent d'intelligence, d'esprit critique, de liberté, de rébellion et de combat pour l'émancipation. Je ne comprends pas...
]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - C. Charbonnel
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2016/04/18/294-y-a-t-il-un-pilote-dans-le-consensus#c12615
2016-04-22T10:22:09+02:00C. Charbonnel"La Guerre Tranquille fut tranquillement déclarée par l'Elite Internationale lors d'une rencontre tenue en 1954.
Bien que le système des armes silencieuses fut presque conçu 13 ans plus tôt, l'évolution de ce nouveau système d'armes n'a jamais souffert de revers ou de contretemps... "La Guerre Tranquille fut tranquillement déclarée par l'Elite Internationale lors d'une rencontre tenue en 1954.
Bien que le système des armes silencieuses fut presque conçu 13 ans plus tôt, l'évolution de ce nouveau système d'armes n'a jamais souffert de revers ou de contretemps majeurs.
Ce volume marque le 25ème anniversaire du début de la Guerre Tranquille. D'ores et déjà, cette guerre intérieure a remporté beaucoup de victoires sur beaucoup de fronts à travers le monde."
(Extrait de ce que je n'ose appeler un texte, issu du site proposé ci-dessus).
Rien que ces 3 lignes, avec les majuscules aux mots-clés, renvoient aux pires niaiseries complotistes ou aux discours abracadabrants tenus par les gourous de pas mal de sectes.
Lire cela, c'est accepter, pour le coup, la défaite de l'intelligence ! Comment adhérer à des lignes dont on affirme qu'elles ont été trouvées, par hasard, etc. Rien ici qui, pour vous, aille à l'encontre d'une nécessaire lucidité ? Pardon, mais c'est consternant.
Cela dit, effectivement, il y a bien une lutte des classes (qui a quelques millénaires d'existence), on peut en effet supposer que certains milliardaires fomentent le projet de dominer le monde culturel (cf Bolloré...), mais enfin : les programmes scolaires sont conçus, produits, aménagés par le monde enseignant. Vous croyez sincèrement à une volonté délibérée d'imposer une méthode de lecture nuisible aux "classes inférieures" ? C'est vraiment grave. Les méthodes "anciennes" étaient, selon vous, conçues pour maintenir la majorité dans l'ignorance ? Jules Ferry en suppôt de Trump (pardon pour l'uchronie) ?
Bon eh bien restons-en là. Ce blog était dans mes "favoris", je dis bien "était".
]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Eveline
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2016/04/18/294-y-a-t-il-un-pilote-dans-le-consensus#c12614
2016-04-21T17:54:26+02:00EvelineMerci à Laurent de nous rappeler ces deux documents, qu'il faut absolument garder en mémoire et diffuser au maximum : seule leur lecture, relue et relue encore, permettra peut-être un jour, à l'opinion publique, une certaine prise de conscience......
Merci à Laurent de nous rappeler ces deux documents, qu'il faut absolument garder en mémoire et diffuser au maximum : seule leur lecture, relue et relue encore, permettra peut-être un jour, à l'opinion publique, une certaine prise de conscience...]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2016/04/18/294-y-a-t-il-un-pilote-dans-le-consensus#c12613
2016-04-21T16:47:35+02:00Laurent CARLEArmes silencieuses pour guerres tranquilles.
www.syti.net/SilentWeapon...
www.facebook.com/Manipula...
Page 3. Extrait :
« La qualité de l'éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l'ignorance qui isole les classes...Armes silencieuses pour guerres tranquilles. www.syti.net/SilentWeapon... www.facebook.com/Manipula...
Page 3. Extrait :
« La qualité de l'éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l'ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Avec un tel handicap initial, même de brillants éléments des classes inférieures n'ont que peu d'espoir de s'extirper du lot qui leur a été assigné dans la vie. Cette forme d'esclavage est essentielle pour maintenir un certain niveau d'ordre social, de paix, et de tranquillité pour les classes supérieures dirigeantes. »
D’où le « Consensus lecture ».
]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - David.S
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2016/04/18/294-y-a-t-il-un-pilote-dans-le-consensus#c12611
2016-04-19T21:10:50+02:00David.SJe ne peux que redire ce que j'ai dit dans mon dernier commentaire (voir billet précédent) : on a vraiment besoin de vrais experts !
Sinon n'importe qui se proclame spécialiste ou se conforte dans son idée en disant : " Si, si c'est bien ce je fais, un tel en a parlé donc je continue...Je ne peux que redire ce que j'ai dit dans mon dernier commentaire (voir billet précédent) : on a vraiment besoin de vrais experts !
Sinon n'importe qui se proclame spécialiste ou se conforte dans son idée en disant : " Si, si c'est bien ce je fais, un tel en a parlé donc je continue !"
Du coup, où est la formation ? Si on peut tout lire et son contraire et être conforté dans une position dangereuse pour les élèves...
C'est inquiétant !
Merci Eveline pour ce billet magistral !]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Martine Boudet
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2016-04-19T16:31:32+02:00Martine BoudetMerci de cette alerte salutaire.
En effet, il semble plus sage d'en rester à la triade du signe linguistique (référent-signifiant-signifié). D'autant plus dans un contexte de perte des repères et du sens du réel, singulièrement au niveau de la jeunesse (sous l'effet du virtuel).... Merci de cette alerte salutaire.
En effet, il semble plus sage d'en rester à la triade du signe linguistique (référent-signifiant-signifié). D'autant plus dans un contexte de perte des repères et du sens du réel, singulièrement au niveau de la jeunesse (sous l'effet du virtuel).
La prise en compte en lecture de la référentialité (de l'environnement, de l'entourage de l'élève...) est une garantie plus sûre de faire accéder à la signifiance des mots et du texte. ]]>Y a-t-il un pilote dans le consensus ? - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2016/04/18/294-y-a-t-il-un-pilote-dans-le-consensus#c12604
2016-04-19T14:52:02+02:00Laurent CARLEEncore une fois le lobby des méthodes frappe au niveau le plus haut pour faire « CONSENSUS ». Autrement dit, pour certifier sans contestation possible, auprès des maitres de lecture, au nom de la « COMMUNAUTE SCIENTIFIQUE », la pertinence du bruit des lettres, la « PHONOLOGIE », mode...
Encore une fois le lobby des méthodes frappe au niveau le plus haut pour faire « CONSENSUS ». Autrement dit, pour certifier sans contestation possible, auprès des maitres de lecture, au nom de la « COMMUNAUTE SCIENTIFIQUE », la pertinence du bruit des lettres, la « PHONOLOGIE », mode opératoire indispensable pour les tromper et, donc, empêcher les enfants des classes populaires d’apprendre à lire, en abusant de leur naïveté. Après publication de cette DIRECTIVE « CONSENSUELLE » le maitre qui n’enseignerait pas le « solfège » de la lecture, la « phonologie », et n’utiliserait pas la « méthode » d’enseignement du « DECODAGE ALPHABETIQUE » serait déclaré dissident, marginalisé et hors la loi.
Enseigner à l’école la vraie lecture, la lecture à l’œil, est devenu une hérésie pédagogique, « pédagogiste ». Obscène ! Célestin, si tu voyais de là-haut…
La lecture est bien l’enjeu prioritaire de la lutte des classes dominantes.
Espérons qu’un jour les journalistes réunis, « Consortium international des journalistes d’investigation » et Le Monde, enquêteront aussi sur les trafics d’influence on shore masqués dans l’enseignement français !
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