Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2017-12-07T09:00:57+01:00daily12017-12-07T09:00:57+01:00De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Josef
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13836
2017-12-07T09:00:57+01:00JosefOu comment l’école apprend aux enfants à ne pas lire, surtout à tous ceux qui ne sont pas favorisés au départ.
Tout à fait d’accord avec ton billet, Laurent. « Magistral », peut-être que tu n’apprécieras pas ce qualificatif, et salutaire...
On comprend ta « sainte »...Ou comment l’école apprend aux enfants à ne pas lire, surtout à tous ceux qui ne sont pas favorisés au départ.
Tout à fait d’accord avec ton billet, Laurent. « Magistral », peut-être que tu n’apprécieras pas ce qualificatif, et salutaire...
On comprend ta « sainte » indignation face à cet acharnement de bêtises qui dure, et dont on pressent que la fin n’est pas proche !]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Alain Miossec
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2017-11-15T22:02:48+01:00Alain MiossecBonjour et merci encore à Eveline pour son blog et ses contributions aux « batailles » éducatives émancipatrices que je (et d'autres qui m'en parlent) parcours régulièrement. J'en profite pour saluer le texte de Laurent Carle et les commentaires qui débattent, de mon point de vue, de ce...Bonjour et merci encore à Eveline pour son blog et ses contributions aux « batailles » éducatives émancipatrices que je (et d'autres qui m'en parlent) parcours régulièrement. J'en profite pour saluer le texte de Laurent Carle et les commentaires qui débattent, de mon point de vue, de ce qu'il y a « politique au cœur du pédagogique » en lecture (cf. les enjeux de l'écrit et la concentration des « méthodes de lectures ») et ailleurs (idem en en maths...)
Cela m'a donné envie de faire un petit bout d'histoire ensemble et de reformuler (ce que vous savez déjà) à ma manière (un peu longue) . Je me souviens d'un débat que nous (gfen) avions organisé avec Eveline en 1990 au centre d'animation de Reynerie : « Apprend-on à lire-écrire à un enfant ? Ou l'enfant s'apprendrait-il lui avec l'aide des autres ? », où nous interpellions « Quelle méthode ? Celle des élèves ! » (Idem Quelle explicitation ? Celle des élèves !)
De l'importance effectivement de ne pas se piéger dans la querelle des « méthodes » et de passer à la querelle contre toute « méthode », au sens de paquet ficelé, avec manuel pour l'élève, une page par jour, une série d'exercices où les vrais savoirs passent à la trappe des « mécanismes » et les malentendus s'engrangent...imposition explicative et application (cf. monarchie magistrale)...accumulation, saucissonnage, travail à la chaîne, course à l’échalote : « J'en suis à la page x et toi ? Oulala il faut que j'accélère, je suis en retard » (variation de « j'ai fini le programme, quid des élèves ? ») et perte de sens-signification, de plus en plus d'élèves aspirés dans la spirale de la confusion-incompréhension puis perdus démobilisés et en échec intériorisé...l'élève comme l'enseignant relégué au rôle d’exécutant (docilité), exit la conception, la (re)cherche, l'intelligence...
Comme on le voit dans les débats sur le blog, cette critique est une interpellation à repenser la trilogie « dispositif (démarche...), contenu (savoir) et valeur (finalité) », les trois aspects liés entre eux de manière consubstantielle. Elle s'affronte aux mentalités et pratiques des tenants (et abusés) du moindre coût pour profits immédiats chacun pour soi, de la marchandisation-consommation des savoirs et de la course de « l'égalité des chances » avec sa reproduction ségrégative (sélection sociale d'une poignée de « vainqueurs » plus ou moins abîmés, émancipés et ses cohortes de vaincus-exclus). Bien entendu suivant que l'on (élu, universitaire, formateur, enseignant, parent, journaliste, éditeur...) considère ou pas cela normal (ou de moindre mal), voire fatal ou encore rémunérateur on n'aura pas le même intérêt ou même volonté à ce que cela change. Ici l'enfer est pavé d'aveuglement, d'indifférence, d'égoïsme, de cupidité, de domination.
Du côté des enseignants, si nous regardons le verre à moitié vide, pour le moins la situation ne s'est pas améliorée : dans un contexte social « tendu », pris en tenaille entre la hausse des attentes éducatives, l'accumulation des difficultés du métier et la pénurie de formation et d'accompagnement, ils ont quelques raisons de succomber à des pédagogies de « survie », de « confort-misme », voire « d'innovation-miracle » et à une avidité de réponses toutes-faites qui aggravent ou ne changent pas fondamentalement la situation (recul des inégalités, transformation des pratiques et mentalités). Certes ils auraient les mêmes raisons de faire autrement, certains le font avec les moyens du bord, en collectif, en association...mais la bataille vient de loin, elle est rude, les « méthodes » ça rapporte, ça fait tourner les boutiques, les systèmes dominants et ça rassure (ah les illusions du court terme et de la surface) !
Mais, pour autant que nous puissions les définir (cf. les savoirs de la recherche instrumentalisés, scientismes face à la complexité de l'acte d'enseigner), pourquoi vouloir produire de soi-disant « bonnes méthodes ou pratiques » comme prêt-à-penser ? Mais pour aider ! Ici l'enfer est pavé à minima d'hypocrisie mais aussi pour beaucoup de « bonnes intentions » où le « bon sens » n'a pas fini de sombrer dans les ambiguïtés de l'aide. Mais pourquoi vouloir s'en servir en déléguant son pouvoir de penser ? Parce qu'on est débordé, parce que penser est trop coûteux, parce qu'on pense que d'autres pensent mieux que soi, parce qu'on ne se pense pas capable...et les pièges de l'aide se referment. Chercheurs, formateurs, enseignants (élèves)...si une certaine division du travail avec ses nécessaires partages de savoirs est utile, la division (hiérarchisation) de l'intelligence et ses mortifères assujettissements est inacceptable !
Nous pourrions au contraire mettre les intelligences de tous à contribution et en commun, exercer chacun son pouvoir de penser dans des échanges (controverses) et travaux collectifs avec des exemples et des possibles à questionner, des repères et des boussoles à construire ou encore des propositions à adapter, faire évoluer, reformuler...pour à notre tour permettre aux élèves d'exercer leur intelligence, de vraiment se questionner, d'échanger, de comprendre.
Mais que ce soit en formation ou à l'école ce renversement n'est pas évident, il s'inscrit contre tout le laxisme et la « violence » pédagogique liés à la « monarchie magistrale » et suppose de : « passer d'une pratique pédagogique de l'explication à celle de l'implication dans une pratique de savoir fondée sur la curiosité et la recherche ». Et pour éviter tout malentendu à propos de la place du magistral on peut rajouter : « car expliquer ça empêche de comprendre quand ça dispense de chercher, de se questionner ».
Pas évident car apprendre, comme penser c'est accepter de prendre le risque de « changer » et c'est donc un projet difficile et fragile, surtout d'ailleurs pour ceux qui en plus n'ont que peu d 'acquis en connivence avec les formes et les attendus scolaires. Et cela implique donc d'accorder régulièrement une extrême attention à offrir des conditions propices tout d'abord à provoquer la curiosité, puis à enclencher la recherche, mais aussi ensuite à pouvoir maintenir, en sécurité, cet état de questionnement et « d'incertitude » avec des cheminements libres et des échanges, et enfin à triompher de manière jubilatoire en formalisant ensemble des savoirs en compréhension. Quand on pense que les savoirs socialement construits en classe deviennent peu à peu des savoirs personnels-autonomes, on mesure l'écart entre les ambitions de ce type de démarche et celles des «méthodes ». C'est tout l'enjeu humain donc politique d'un réel travail pédagogique.
Amicalement A+ pour les suites Alain M]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Sébastien Lemoine
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2017-11-01T16:19:37+01:00Sébastien LemoineEn rapport avec la citation de Rudolf Bkouche donnée ci-dessus dans le commentaire 33, je vous envoie à cet article rappelant comment la cybernétique, les sciences cognitives et les neurosciences ont colonisé et cherchent toujours à coloniser toutes les disciplines de la recherche et de...En rapport avec la citation de Rudolf Bkouche donnée ci-dessus dans le commentaire 33, je vous envoie à cet article rappelant comment la cybernétique, les sciences cognitives et les neurosciences ont colonisé et cherchent toujours à coloniser toutes les disciplines de la recherche et de l'enseignement.
=> « Dynamique d’un mouvement scientifique et intellectuel aux contours flous : les sciences cognitives (États-Unis, France) » par Brigitte Chamak : www.cairn.info/revue-hist...
Le lobbying de l'Information est tellement puissant qu'il pénètre tous les domaines. On connaît le cas de la génétique dont le programmisme est toujours d'actualité dans les laboratoires. Émile Jalley a parfaitement mis en avant cet expansionnisme dans le domaine de la psychologie tout au long de sa carrière jusqu'à aujourd'hui. Et, on le voit aussi en géologie comme on le constate dans cette citation du géologue tectonicien Maurice Mattauer :
« Aujourd'hui, suite à des directives émanant des hautes instances scientifiques, il est bon ton de jeter le discrédit sur la "géologie historique" et la "géologie de terrain". Il est vrai que la tentation est grande de limiter les mesures physiques à une "Terre instantanée". Certains sont allés jusqu'à écrire que l' "ordinateur a remplacé le marteau du géologue". »
=> Préface in Gall, J.-C. (2002). Les métamorphoses de la Terre (112 p.). Vuibert, Maurice Mattauer, éd. Vuibert, 2002, partie Préface, p. 10
On s'aperçoit ainsi que cette idéologie du tout numérique ou du tout cerveau réduit l'intelligence à savoir résoudre des problèmes. Étant donné que pour Eux, l'ordinateur résolve des problèmes, la machine est donc intelligente. Et de ce fait la machine peut-être un modèle à l'intelligence humaine. L'homme est donc perçu comme un automate.
On substitue le vocabulaire des sciences de l'Homme par un vocabulaire mécaniste à la sauce hightech. C'est le cas l'« évaluation » (Yves Richez) et d'« automatisme » (Henri Wallon) par « feedback » et « automatisation » (Dehaene). Ainsi, on en rejette le chaos déterministe (la dialectique) des sciences de l'Homme pour en faire un prédéterminisme, une mécanique pure et dure sans usure, et contrôlable à souhait.
Or, ça n'a rien d'une nouvelle idéologie, ni de hightech.
On reste dans le cadre du rationalisme caduque avec ses visions mécanistes de la vie. On a substitué Dieu par le Progrès. Ce culte du progrès va à l'encontre du modernisme soit du changement révolutionnaire et des transformations silencieuses.
On cherche toujours
* à maîtriser la nature (Descartes) dont l'homme,
* à sélectionner les élites (Herbert Spencer) et ses esclaves (Locke, Tocqueville),
* à gérer telle une horloge l'organisation du travail (le temps décimal des savants de la révolution et de Taylor).
On contrôle la nature et l'homme par la technique (le privé de la propriété des moyens de production) et on substitue la nature et l'homme par la technologie.
On retrouve exactement Ça aussi bien chez les post-modernes que chez les techno-scientistes. Ça rentre également dans le cadre des politiques de l'éducation de Blanquer et dans les démarches par les faits (evidence base) des Ramus et des Dehaene.
On est loin du rationalisme moderne de Marx, de Dewey, de Decroly, de Wallon, de Lukac, de Zinoviev, de Richez... qui vont :
* à l' « orientation » (HW) des individus caractérisés comme « être social » (GL) et déterminés par leur « activité » (CD) spontanée mise en lumière par les « centres d'intérêt » (OV) ou les « opérations<>intelligences » naturelles (HW) ou « modes opératoires naturels » (YR).
* à la « potentialisation » (YR) de la « force de travail » (KM) où l'on suit la propension naturelle du développement spontané, non forcé, de la nature, de la société et des individus tout en anticipant et en détournant les aspects négatifs à notre avantage.
Je remets ce même commentaire sur facebook où il y aura probablement quelques corrections apportées. Je suis plutôt pas bon en écrire et encore moins en orthographe : www.facebook.com/sebastie...
Et j'ajoute aussi celui du commentaire 33 que j'ai corrigé parce qu'il y a avait des tournures bizarres. On me trouve déjà assez bizarre comme ça. lol. : www.facebook.com/sebastie...
Merci. :)]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Sébastien Lemoine
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2017-10-30T20:19:05+01:00Sébastien Lemoine« Ensemble et en même temps et non en même temps et séparément » [Laurent Carles, commentaire 32, ci-dessus]
Or, contrairement à la maison Montessori de Genève en 1935 où « les enfants jouent le plus souvent chacun pour soi dans un côte à côte sans relation » générant un «...« Ensemble et en même temps et non en même temps et séparément » [Laurent Carles, commentaire 32, ci-dessus]
Or, contrairement à la maison Montessori de Genève en 1935 où « les enfants jouent le plus souvent chacun pour soi dans un côte à côte sans relation » générant un « quotient égocentrique » (Piaget) très élevé par rapport « aux jardins d'enfants allemands où on cultive une communauté sociale plus étroite entre les enfants jouant en groupes.» [Vygotski, 2013, 142-143].
On comprend pourquoi J.M. Blanquet soutient la pédagogie montessorienne. Il y a en effet un aspect Jésuite soit individualiste. D'ailleurs, le Jésuite Pierre Faure use de la pédagogie montessorienne à la sauce catholique soit traditionaliste.
Cependant, contrairement à la Pédagogie Nouvelle (donc moderne) dont celle de Montessori, J.M.B. extermine complétement l' « activité » (Dewey, Decroly) immanente au profit d'une transcendance représentée par le maître.
De ce fait, il y a anguille sous roche quand des réactionnaires (Blanquer) et des scientistes (Dehaene) font la promo de la pédagogie montessorienne sous couvert de science.
D'autant plus que la pédagogie montessorienne n'est pas moins dans le « pédagogisme » comme sont qualifiées les activités des Écoles Nouvelles par les conservateurs traditionalistes ou républicanistes soit par les spiritualistes et les capitalistes soit par les anti-modernes ou anti-révolutionnaires.
Rudolf Bkouche a aussi mis en avant cette obscurantisme :
« Ce ne sont pas les neurosciences qui sont en cause ici, mais le besoin quasi-religieux de s'appuyer sur le développement scientifique pour inventer des solutions à des problèmes qui ne se réduisent pas à la seule connaissance positive. En montrant les insuffisances du biologisme piagétien, les neurosciences conduisent à de nouvelles idéologies de scientifisation de l'acte d'enseignement. C'est dans cette volonté de scientifisation qu'il faut comprendre l'émergence de nouvelles pseudosciences. Mais cette scientifisation rend de plus en plus floue la frontière entre la science positive et les pseudo- sciences, ce qui ne peut se faire qu'au détriment des sciences positives. » (mes remarques sur cette citation : www.facebook.com/sebastie... )
Or, pour combler cette ouverture à la transcendance laissé par/dans la pédagogie montessorienne sous couvert de spiritualité (recherche de bien-être) et par le culte du progrès (technicisme) sous-jacent au neuroscience, je vous envoie plutôt à Ovide Decroly (Franc-maçon) et Henri Wallon (communiste, marxiste, matérialiste et dialecticien) soit à des pédagogues modernes qui vont à l'« Ensemble et en même temps » tout en développant l'individuation.
Il y a de ce fait dans cette configuration nouvelle « communalisme moderne <> modernisme commun » que je qualifie de « communisme individuant » :
* une « orientation » (Henri Wallon) des individus (être social) et « potentialisation » (Yves Richez, ISTE, 2017) de la force de travail;
* Et NON plus « sélection » (Herbert Spencer) d'élites (Élu, Être absolu), NI de « gestion » (Taylor) des ressources humaines.]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13749
2017-10-28T15:53:40+02:00Laurent CARLEDans une classe éducative et pédagogique on travaille, on cherche, on apprend la vie sociale en collectivité éducative. Ensemble et en même temps et non en même temps et séparément comme dans les classes à sélection les plus répandues par la tradition et l’idéologie dominante. Ces...Dans une classe éducative et pédagogique on travaille, on cherche, on apprend la vie sociale en collectivité éducative. Ensemble et en même temps et non en même temps et séparément comme dans les classes à sélection les plus répandues par la tradition et l’idéologie dominante. Ces modes éducatifs donneront naissance à deux formes de société, l’un à une société solidaire par égalité, fraternité, l’autre à la société de l’inégalité, du chacun pour soi, de l’égoïsme et de l’incivisme que nous connaissons.
A nous de choisir à quel modèle de société nous préférons donner naissance. Reproduire ou créer. En ce cas il faut revoir les pratiques et les changer.
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - David.S
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2017-10-24T19:13:44+02:00David.SComme la fille de Julos, j'ai été titularisé à 25 ans sauf que, moi, j'aurai 40 ans l'an prochain ;-).
Du coup, échelon 8, je suis concerné par cette visite PPCR (ou rendez-vous de carrière). Mon inspectrice doit venir me voir cette année. Mais elle ne sait pas quand car comme elle l'a...Comme la fille de Julos, j'ai été titularisé à 25 ans sauf que, moi, j'aurai 40 ans l'an prochain ;-).
Du coup, échelon 8, je suis concerné par cette visite PPCR (ou rendez-vous de carrière). Mon inspectrice doit venir me voir cette année. Mais elle ne sait pas quand car comme elle l'a précisé à mon directeur. « C'est automatisé, c'est l'inspection académique qui va m'envoyer ma date d'inspection 1 mois avant. » J'ai lu que je devais faire un CV. Un CV? je passe donc un entretien d'embauche. D'ailleurs, on m'a dit de m'y prendre à l’avance car il y avait plusieurs documents à remplir... Sincèrement, ce n'est pas ce que j'attendais.
Dis Pierre, tu ne voudrais pas venir m'inspecter s'il te plait ? Après avoir lu : www.meirieu.com/FORUM/fra...
Je pense que cela m'aiderait vraiment...
Pour les dys, le problème c'est que l'on passe pour un incompétent quand on dit qu’on n’y croit pas...C'est même l'inverse, quand on dit « suspecter » une dyslexie chez un élève on passe pour un héros... Ce fut le cas du directeur d’un collège voisin qui après un rendez-vous avec l'un de mes élèves avait prononcé le mot magique... « Dites-moi mais votre enfant ne serait dyslexique ? »... Magique ! Il est fort quand même, en 10 minutes, il avait trouvé ! A l'inverse moi je passais pour un incompétent car je n'avais rien vu en 8 mois...
Donc, si vous voulez paraitre comme un enseignant compétent vis à vis des parents glisser 2 ou 3 gros mots (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie) dans la conversion, vous serez respecté comme jamais.
Pour ceux que cela intéresse, magnifique texte de Fijalkow : Dyslexie, le retour : www.scielo.mec.pt/pdf/aps...
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Pierre Frackowiak
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13747
2017-10-24T10:42:42+02:00Pierre FrackowiakEn bref et à bâtons rompus!
1. à Oum K... Tout peut arriver. Je suis d'accord sur l'inspection qui est une pratique obsolète malgré les efforts d'un certain nombre de collègues pour éviter la déshumanisation, la technicisation, l'arbitraire, l'illusion... J'ai beaucoup écrit sur ce...En bref et à bâtons rompus!
1. à Oum K... Tout peut arriver. Je suis d'accord sur l'inspection qui est une pratique obsolète malgré les efforts d'un certain nombre de collègues pour éviter la déshumanisation, la technicisation, l'arbitraire, l'illusion... J'ai beaucoup écrit sur ce sujet. Voir dans la rubrique forum du site de Philippe Meirieu. Par exemple: www.meirieu.com/FORUM/fra...
J'ai dérangé bien de mes collègues en expliquant qu'il ne pourrait pas y avoir de refondation de l'école sans une refondation de l'inspection. Par contre, Oum ne sera sans doute pas d'accord sur l'idée qu'il est impossible de juger et de noter (ce qui n’a d’ailleurs pas de sens) un enseignant si l'on se limite aux usines à cases, par exemple, au contrôle de l'application d'une fiche de prép' d'enseignement explicite et si l'on ignore son histoire professionnelle, ses convictions, ses moteurs, ses freins, sa formation... D'où l'impérieuse nécessité de la confiance, du pari de l'intelligence, de l'accompagnement plutôt que du contrôle... A noter: c'est pareil pour les rapports maître / élève!!!
A Laurent et les dys. Complètement d'accord. Il m'arrivait de dire aux enseignants que si l'on sortait des classes tous les élèves suspectés d'avoir un problème pour les confier à des rééducateurs de dys, il n'y aurait plus personne dans les classes.
A Dominique. A côté des livres de mes amis, Eveline et Philippe Meirieu (ah ce bon vieux livre "Apprendre, oui, mais comment?"!), l'un des livres qui m'aura beaucoup aidé et que je recommande toujours est "Oser changer l’école » de Georges Bouyssou, Pierre Rossano, François Richaudeau (Bibliothèque Richaudeau / Albin Michel 1996). En plus, c’est un hyper-texte gutenbérien d’avant-garde ! Toujours d’actualité.
A Julos. A propos de l’inspection d’école. Oui, bien sûr… à la condition que le projet d’école traite des finalités et des objectifs généraux partagés, pas seulement de la répartition des programmes, qu’il soit vraiment le résultat de la mobilisation de l’intelligence collective, pas seulement d’un document formel, rapidement rangé dans les tiroirs après les réunions, qu’il soit périodiquement régulé par l’équipe, qu’il inclut une réflexion sur un un minimum d’harmonisation des comportements (rapports avec les élèves et leurs familles, devoirs, sanctions, respect…)
A propos de l’entretien de carrière. Oui, c’est mieux que l’inspection individuelle. Mais le danger de l’arbitraire n’est pas exclu et surtout, à condition qu’il ne débouche pas sur une liste de conseils qui sont toujours des critiques en fait (« vous pourriez faire cela ! » C’est que vous ne l’avez pas fait… ) mais sur quelques pistes de progrès élaborées collectivement et donc acceptées sans exigence de réussite de leur application, car faire l’école est difficile
Aux lecteurs du blog, encore en activité : bon courage !
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Julos
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13746
2017-10-23T14:41:09+02:00JulosLe chanteur-poète wallon Julos Beaucarne fait dire à Périclès dans l'un de ses textes mémorables : "Le monde a bien changé sais-tu !"
;-)
Ce que décrit Pierre Rossano à propos des modalités d'accompagnement des écoles dans son département fait évidemment envie !...Le chanteur-poète wallon Julos Beaucarne fait dire à Périclès dans l'un de ses textes mémorables : "Le monde a bien changé sais-tu !"
;-)
Ce que décrit Pierre Rossano à propos des modalités d'accompagnement des écoles dans son département fait évidemment envie !
Personnellement, je n'ai connu dans toute ma carrière qu'un seul inspecteur acceptant le principe d'inspection d'équipe à la demande d'écoles maternelles de sa circonscription. Et elles ne furent guère nombreuses, les écoles travaillant véritablement en équipe étant plutôt rares.
Ma fille aînée, titularisée à 25 ans, 40 ans dans deux ans, est actuellement au 9e échelon. Elle m'a appris hier que désormais elle ne serait plus inspectée individuellement mais qu'elle pouvait demander un "entretien de carrière", éventuellement en s'associant avec des collègues de son école. Histoire de faire le point quoi... cool... peut-être autour d'un café ou d'une boisson chaude...
Le monde a bien changé, sais-tu ? qu'il disait Périclès.
:-) ]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13745
2017-10-23T13:15:44+02:00Laurent CARLE@ alain lagarde
TROUBLES DYS
« Le manque de cohérence n'est plus dans la façon de travailler mais dans la façon de vivre tout court dans notre société moderne ... DE CONSOMMATION. »
La population scolaire offre un fond de clientèle inépuisable qui se renouvelle sans fin. Auteurs,...@ alain lagarde
TROUBLES DYS
« Le manque de cohérence n'est plus dans la façon de travailler mais dans la façon de vivre tout court dans notre société moderne ... DE CONSOMMATION. »
La population scolaire offre un fond de clientèle inépuisable qui se renouvelle sans fin. Auteurs, éditeurs de manuels de « lecture », universitaires chercheurs en « lecture », médecins et orthophonistes guérisseurs de dyslexiques, dysgraphiques, dysorthographiques, dyspraxiques, dysphasiques, dyscalculiques… j’en oublie, et des pires, tous sont marchands du temple.
Reste à savoir si l’offre de remédiation et de soin répond à un besoin, à une demande clairement identifiée et « explicitée » ou si cette offre de soin nouvelle apparue avec la généralisation de la sécurité sociale a besoin de créer la demande avec des mots qui sonnent nouveau pour l’appeler ensuite à « consulter ». La littérature médicale ne guérit pas mais elle classe et répertorie savamment à destination des ignorants les plus crédules. Le but est le même chez tous les soignants, professionnels ou bénévoles, Alain. Il n’est pas d’aider et « décharger » les enseignants en prenant leurs élèves « troublés » en soin et remédiation. Il est d’achever les blessés qui tenteraient entre deux souffrances de trouver du sens dans l’écrit en général, dans les apprentissages en particulier. Aucun professionnel ou bénévole ne parle de la prévention des « troubles des apprentissages » par la pédagogie de la lecture, qui aiderait les enfants à s’apprendre à lire en lisant, au lieu de leur enseigner la syllabation. Impossible, ni les « soignants », ni les enseignants ne savent « se libérer » d'un manuel d’apprentissage du code. Et il ne faut pas compter sur les docteurs de la foi et de la syllabation. Comme le dit Pierre dans une riche formulation, «on ne pense réforme de l’Ecole que par rapport au passé et jamais par rapport au futur ». Les conservateurs adorent le passé. Vive les écrits du temps jadis, quand seuls les nobles et riches marchands savaient lire ! Pour les scolastiques, le passé est celui des codex manuscrits antérieurs à Gutenberg. Ce fou profanateur d’écrit authentique qui se moquait des pleins et déliés est à enfermer dans la case des pédagogistes.
« Trouble de l’attention, dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysphasie, dyspraxie, dysgraphie, hyperkinésie, hyperactivité, trouble de la mémoire, trouble des apprentissages… »
« La dyslexie se traduit par une difficulté à associer les sons entendus avec les lettres et les mots correspondants. Les dyslexiques confondent les lettres qui ont des formes voisines et inversent des syllabes en lisant… Ces dysfonctionnements sont souvent liés à un mauvais développement phonologique en amont de l’apprentissage de la lecture (difficultés à discriminer les sons proches, faible conscience phonologique) et/ou à des problèmes dans le traitement orthographique (confusions et inversion de lettres, mauvais codage de la position des lettres). »
La médecine ratisse large, avant le CP avec le « mauvais développement phonologique » (sic), pendant le CP avec la confusion de lettres de forme voisine, après le CP avec la dysorthographie. Comme si la dysorthographie n’était pas la conséquence de la « correspondance phonographique ». On associe l’échec de l’enseignement scolaire de la « lecture » à des symptômes qui prétendent informer sur les « troubles de la lecture et des apprentissages scolaires » mais qui décrivent en fait l’échec de la syllabation et du déchiffrage. Soigner les troubles de la syllabation, ce n’est pas soigner les troubles de la lecture, de même qu’enseigner la syllabation ce n’est pas enseigner la lecture.
Qui s’indigne de propos « scientifiques » profondément imbéciles ? En réalité, ces discours d’évangéliste visent à enfumer enseignants et parents pour capter les couvertures sociales et complémentaires de la clientèle enfantine. Ça marche. Tous les phonistes y croient, comme les catholiques à la virginité de la femme de Joseph qui, après avoir été engrossée par l’opération du saint esprit, aurait accouché par césarienne sans péridurale et sans cicatrice.
Curieusement les « dyslexiques » ne confondent jamais les chiffres. Pourtant entre un 8 et un 3 il y a proximité de forme, un 6 retourné fait 9. Etonnant, non ?
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Oum Kalsoum
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13744
2017-10-23T12:00:38+02:00Oum KalsoumMais pourquoi vouloir conserver circonscriptions et inspecteurs ?
Le découpage d'un département pouvait se concevoir dans une France rurale aux moyens de transports et de communication lents. Et beaucoup d'enseignants étaient recrutés sans formation.
Aujourd'hui, tout change. Les enseignants...Mais pourquoi vouloir conserver circonscriptions et inspecteurs ?
Le découpage d'un département pouvait se concevoir dans une France rurale aux moyens de transports et de communication lents. Et beaucoup d'enseignants étaient recrutés sans formation.
Aujourd'hui, tout change. Les enseignants sont diplômés du supérieur, ils sont formés dans des instituts dédiés confiés à des chercheurs d'excellence. De plus, ils ont tous une vocation solide car sinon, pourquoi choisir un métier si difficile, si mal rémunéré et si peu considéré ? Grâce à l'esprit critique acquis en formation, les enseignant sont capables de pensent par eux-même et en équipe, dès la sortie de l'IUFM. Faisons-leur confiance et abandonnons toute instance contraignante risquant de brimer leurs initiatives de terrain.
Quand aux inspecteurs, aujourd'hui ils inspectent peu et travaillent pour la plupart sur des dossiers transversaux. Et la rédactions de rapports de visite les enchante-t-elle ? De plus, l'inspection est, semble-t-il, souvent vécue comme infantilisante et subjective. Elle serait donc traumatisante.
Alors, pourquoi conserver des circonscriptions ? Les supprimer permettrait de réduire fortement le nombre d'inspecteurs et totalement celui des conseillers pédagogiques dont les grandes compétences seraient précieuses dans les écoles difficiles (c'est déjà le cas pour l'EPS).
Bien entendu, il faudra conserver un très petit nombre d'inspecteurs pour épauler directement les DSDEN. Leur éloignement du terrain les rendrait certainement plus impartiaux et objectifs. Et nul besoin qu'ils aient été enseignants puisqu'ils géreraient des dossiers ainsi que les (rares) difficultés de telle ou telle école.
En voyant plus loin, pourquoi persister à évaluer individuellement les enseignants ? Les résultats d'une école sont ceux d'une équipe adulte qui n'a nul besoin d'un directeur risquant la tentation du caporalisme. Ne vaudrait-ils pas mieux une équipe soudée constituée par cooptation pour assurer l'unité pédagogique de l'école. Elle associerait démocratiquement élus locaux et parents d'élèves à toutes les décisions d'école, y compris pédagogiques. Cela renforcerait la citoyenneté.
Quant aux évaluations, élaborées par les chercheurs des ESPE menés par des organismes privés indépendants, elles permettraient d'évaluer objectivement mais de loin en loin les résultats de chaque équipe pédagogique. Les appréciations porteraient sur cette équipe, ce qui la renforcerait certainement. Largement diffusées, ces évaluations permettraient aux parents de choisir l'école correspondant le mieux aux besoins de leurs enfants et donc leur épanouissement réel.
L'école semble bien être au seuil des changements que ses résultats appellent. Pour réduire les fractures sociales et améliorer les résultats de tous, pourquoi ne pas mettre l'imagination au pouvoir ? Nos instances dirigeantes, démocratiquement élues, y pensent certainement déjà. Aux enseignants d'être force de proposition pour faire avancer l'école vers plus de souplesse et, en même temps, de justice sociale.]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Dominique Grandpierre
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13743
2017-10-23T09:30:46+02:00Dominique GrandpierreMerci Julos d’avoir tiqué, j’adhère tout à fait à vos remarques. Jean Foucambert n’aurait pas aimé de nous parlions de méthode Foucambert.
Julos, dans un précédent commentaire vous nous aviez dit que vous auriez aimé avoir Pierre Frackowiak comme inspecteur. Oh que oui ! Des...Merci Julos d’avoir tiqué, j’adhère tout à fait à vos remarques. Jean Foucambert n’aurait pas aimé de nous parlions de méthode Foucambert.
Julos, dans un précédent commentaire vous nous aviez dit que vous auriez aimé avoir Pierre Frackowiak comme inspecteur. Oh que oui ! Des inspecteurs ou inspectrices j’en ai eu : une très bonne, c’est avec elle que je suis le plus accroché-discuté, mais quel travail nous avons fait !, des bons, des beaucoup moins bons et un pire. Le « pire », c’était au tout début de ma carrière. Il aurait bien plu à Oum Kalsoum. Il avait inventé la pédagogie explicite bien avant la lettre. Quand un nouvel instituteur arrivait dans sa circonscription de campagne, il recevait un énorme dossier : toutes les préparations, pour toutes les matières, pour toute l’année. Ainsi, disait la légende, il pouvait se dire « Il est 10 h tous mes CM1 font telle leçon de grammaire » ou encore « Il est 14 h 45, tous mes CE2 font telle leçon d’histoire ». Si, si, ça a existé !!
Vous auriez aussi, être inspecté - mais avec luis s’agit-il d’une inspection - par mon ami Pierre Rossano. Voici ce qu’il écrivait dans « La Gazette de Lurs » numéro 16 (je prépare le numéro 41)
Les Hautes Alpes sont un petit département dont beaucoup de monde connaît Gap et Briançon, et Serre Chevalier, Mont Genève, Saint Véran ... six millions de plaisanciers ... mais quelques centaines d'instituteurs. C'est là, il y a un peu plus d'un an, que se sont mises en place de nouvelles modalités de contrôle de fonctionnement du 1° degré.
Souvenons-nous : qui n'a pas vécu l'infantilisante « visite » dans sa classe de l'inspecteur, ce personnage craint, souvent hautain, venant « juger » au mieux tous les trois ans notre travail au travers d'une mise en scène montée de toutes pièces pour une représentation d'une heure. Et le système continue dans tout le pays... sauf dans les Hautes Alpes !
Les écoles, (en équipe cette fois-ci) vont au devant de l'inspecteur et de son équipe, volontairement pour réclamer une aide face aux difficultés qu'elles rencontrent : institutionnelles, pédagogiques, politiques ... C'est alors que commence une série de rencontres appelées«accompagnement d'école» consistant en réunions, visites de classes, ébauches d'analyses de ce qui marche et des problèmes qui gênent un meilleur fonctionnement de l'école. Pour aboutir à une sorte de contrat de confiance entre les partenaires, avec des propositions en termes de conseils, de recours à des pairs, de stages de formation, de références bibliographiques, de soutien logistique, de rapprochement aux instances de recherche pédagogique, de contact avec des ressources locales ou plus lointaines. Un véritable travail d'étayage, élaboré en équipe autour d'un responsable hiérarchique dont la mission est fait d'aide et de responsabilisation des enseignants, véritable travail qui gomme les aspects infantilisants de l'inspection traditionnelle. Et cela d'autant plus que l'équipe de circonscription est mise en demeure d'apporter des réponses aux difficultés tranquillement soumises à sa perspicacité.
Chers collègues, intéressez-vous à ce qui se passe dans les Hautes Alpes. On en parle ailleurs, car nous sommes nombreux à souhaiter une autre façon d'évaluer nos compétences au service des enfants. Ne maintenons pas cette expérience isolée dans un département qui deviendrait une fois de plus une « réserve d'indiens » de montagne
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Péji
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13742
2017-10-21T14:42:36+02:00Péji"... ont mis hors jeu 20% des élèves...". C'est malheureusement le triste constat que chaque enseignant peut faire. Il n'est d'ailleurs pas rare que dans certains contextes les 20% soient largement dépassés. Et dans les élèves encore sur le terrain, combien n'ont tout simplement pas..."... ont mis hors jeu 20% des élèves...". C'est malheureusement le triste constat que chaque enseignant peut faire. Il n'est d'ailleurs pas rare que dans certains contextes les 20% soient largement dépassés. Et dans les élèves encore sur le terrain, combien n'ont tout simplement pas coupé le volume du déchiffrage sonore avec suffisamment d'efficacité que pour donner le change face à des adultes prompts à siffler la fin d'une partie qui semble gagnée. A l'école, les prolongations n'ont lieu qu'en cas de défaite et se jouent souvent en dehors du terrain (les "spécialistes" ne mettent que rarement les pieds au stade). Pour ces joueurs, le match est gagné puisque l'entraîneur/arbitre est alors dans leur camp. Sans doute, une fois atteint l'âge de "raison", iront-ils gonfler les rangs des supporters frileux à toute lecture un tant soit peu scientifique (frein à une formation continuée efficace). Ils préfèreront s'en remettre à l'avis d'efficaces sponsors.
Quand des élèves ont la chance de rencontrer un accompagnateur en lieu et place d'un entraîneur, le constat est malheureusement décourageant. Le temps et l'énergie nécessaires à la modification des pratiques dépassent souvent ceux stipulés sur le contrat. Le jugement est alors sans appel : "Ils est temps d'engager des entraîneurs à l'ancienne!!!".
Merci pour la fenêtre que vous maintenez ouverte, l'air qui nous parvient est des plus vivifiant.]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Pierre Frackowiak
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13741
2017-10-21T13:56:13+02:00Pierre FrackowiakOui, le mal est beaucoup plus profond que les débats ne le laissent apparaître. Bien des aspects évoqués ne sont que des symptômes du mal ou des facteurs entretenant ce mal même en prétendant vouloir le guérir. On le fuit, on le contourne, on fait mine de l’ignorer, on le dissimule sous...Oui, le mal est beaucoup plus profond que les débats ne le laissent apparaître. Bien des aspects évoqués ne sont que des symptômes du mal ou des facteurs entretenant ce mal même en prétendant vouloir le guérir. On le fuit, on le contourne, on fait mine de l’ignorer, on le dissimule sous des tonnes de dispositifs, de moyens, d’injonctions, de thérapies de surface mais il est toujours là et il ronge la société de l’intérieur, comme un cancer. Les conservateurs s’en réjouissent et entretiennent le mal, avec des discours parfois lyriques, avec des placébos, avec des tas de mots, plus ou moins nouveaux dans l’histoire de l’école (évaluation, pilotage, inclusif, explicite, bienveillant… ), qui ne sont que des paravents pour éviter tout changement de fond. On s’en gargarise s’appuyant sur une tendance des neurosciences qui aide les conservateurs à prouver que les pratiques qui avaient fait la preuve de leur inefficacité sont les meilleures. C’est rare dans l’histoire des idées qu’une science contemporaine vienne au secours des pires conservateurs en tentant de démontrer que la bougie est plus éclairante que la lampe électrique. De Robien avait déjà bien compris l’intérêt de l’astuce en faisant une commande à quelques savants complaisants. Blanquer exploite le filon pour asseoir ses volontés réactionnaires sur des prétendues données scientifiques incontestables que l’on se garde bien de mettre en débat public.
En fait, on ne pourra pas cerner le mal en scrutant le cerveau avec des a priori conservateurs, on ne pourra le trouver avec un espoir de le guérir vraiment que si l’on observe la société et si l’on cherche à analyser et comprendre notre incapacité collective à accepter les ruptures.
L’éducation est le seul domaine de la société, hors la religion, qui rejette la prospective. On sait depuis une cinquantaine d’années que le système éducatif est malade et faible au regard des enjeux de société, mais toutes les tentatives de le changer échouent. On est prisonnier de la certitude que le passé était une réussite pour son temps et qu’il suffit de le corriger, de l’améliorer, de le modifier aux marges, de le dépoussiérer de temps en temps. Or c’est complètement faux. L’évolution rapide des savoirs de l’humanité, tant sur le plan de la quantité que sur le plan du développement de leur diffusion, la révolution du numérique, les changements des modes de vie individuelle et sociale, font que les modèles du 19ème siècle, même retouchés et colorisés, sont obsolètes.
On ne pense réforme de l’Ecole que par rapport au passé et jamais par rapport au futur. Dans ces conditions, il est normal que l’école se meure et que tout ce qui l’entoure tente de profiter de sa mort : les conservateurs idéologiques, les éditeurs de manuels, de méthodes, d’outils - qui sont souvent des instruments d’oppression plutôt que des aides -, les petits chefs qu’une véritable refondation remettrait en cause, les formateurs formés pour conserver, et les élus pour une majorité desquels le seul objectif est d’être réélu et de déranger le moins possible pour ne pas perdre de voix. Et donc, on gère, tous à peu près de la même manière, on ne pense pas. On aménage le passé, on ne construit pas l’avenir.
Pourtant la prospective est une science. Ni futurologie, ni fiction, elle permet de réfléchir aux scénarii d’évolution possible de la société dans tous les domaines, à la place de l’Homme dans la société, à la place de l’intelligence par rapport à l’accumulation de savoirs et de techniques, aux finalités souhaitables pour l’éducation. Les finalités n’ont pas grand-chose à voir avec les contenus disciplinaires scolaires segmentés, sédimentés et oubliés. Voir les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur d’Edgar Morin. Voir aussi le petit livre que nous avons écrit avec Philippe Meirieu aux éditions de l’Aube : « L’éducation peut-elle être encore au cœur d’un projet de société ? » réédité en format de poche en 2009
Et si l’on construisait le futur, nul doute qu’un apprentissage intelligent de la lecture/écriture s’imposerait, contre toutes les pressions conservatrices, marchandes, technocratiques qui tentent de dominer totalitairement le paysage éducatif.
Dans cette perspective, tous les rappels et toutes les analyses d’Eveline, Laurent, Julos, Dominique et les autres n’ont pas de prix ! Mais il est difficile de ne pas céder au découragement …
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - alain lagarde
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13740
2017-10-20T23:34:42+02:00alain lagardeJuste un "droit de réponse" Eveline ... sans polémique aucune et j'en reste là ...
@laurent ... Les Mallettes Pédagogiques Accessiprofs ne sont pas à vendre ... Elles ont été créés avec l'aide du CNED par des Enseignant(e)s pour des Enseignant(e)s dans un esprit...Juste un "droit de réponse" Eveline ... sans polémique aucune et j'en reste là ...
@laurent ... Les Mallettes Pédagogiques Accessiprofs ne sont pas à vendre ... Elles ont été créés avec l'aide du CNED par des Enseignant(e)s pour des Enseignant(e)s dans un esprit collaboratif et de partage et sont disponibles gratuitement et librement sur Wikiversité... Pour ma part ces choix m'ont séduit même si je n'ai participé en rien à leur rédaction ... et puis on y mentionne souvent de grands pédagogues comme Célestin Freinet et d'autres ... souvent Laurent... souvent ...
@t
alain ]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13739
2017-10-20T18:52:03+02:00Laurent CARLE"Aider tous ce collègues confrontés à ces élèves ... dys ou autres qui se multiplient ... La faute à qui ?"
Après le commerce des méthodes et les métiers de la recherche en méthode, voici le commerce des mallettes pour « troubles des apprentissages » qui se multiplient...."Aider tous ce collègues confrontés à ces élèves ... dys ou autres qui se multiplient ... La faute à qui ?"
Après le commerce des méthodes et les métiers de la recherche en méthode, voici le commerce des mallettes pour « troubles des apprentissages » qui se multiplient.
Tout fait vendre. La faute à qui ?
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13738
2017-10-20T18:36:44+02:00Laurent CARLE"Mais je crois que le mal est beaucoup plus profond et que le ramener à une question de méthode ou à des intérêts d'Editeurs n'est pas la bonne explication ..."
Ce n’est pas une question de méthode, mais c’est bien dans le commerce des manuels de méthodes que les éditeurs..."Mais je crois que le mal est beaucoup plus profond et que le ramener à une question de méthode ou à des intérêts d'Editeurs n'est pas la bonne explication ..."
Ce n’est pas une question de méthode, mais c’est bien dans le commerce des manuels de méthodes que les éditeurs trouvent leur succès financier et les universitaires, la bonne étoile qui guide leur carrière. Si les enseignants découvraient que leurs élèves peuvent apprendre à lire en lisant, ce serait une déroute financière pour les éditeurs et un « échec scolaire » mortel pour les « chercheurs en méthode de lecture ». Ces derniers valident les méthodes qui valident leurs recherches. On se tient, on se soutient, on se maintient, on s’applaudit, on arrose nos succès et les enfants trinquent.
Et surtout, l’enseignement de la syllabation est l’arme idéologique absolue des généraux des classes dominantes pour « neutraliser » les enfants du peuple avant qu’ils ne soient en âge de se battre pour la cause du peuple.
La « querelle » des méthodes est juste une machine de propagande militaire entre les mains des gardiens du temple pour faire diversion.
"Le manque de cohérence Eveline, n'est hélas plus dans la façon de travailler mais dans la façon de vivre tout court dans notre société moderne ..."
La victoire des possédants est encore et toujours dans la façon d’enseigner et dans ce qu’on enseigne depuis le début de la guerre de deux cents ans.
Quand on ne fait que « la méthode » on s’emmerde, les enfants s’ennuient. Quand on ne fait que lire dans de vrais livres et de vrais magazines on ne fait pas « le programme » du catalogue des sons et on transgresse les dogmes de l’idéologie. On prend le risque de se faire taper sur les doigts par les gardiens du temple et de la liturgie. Alors on ne fait pas que.
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Julos
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2017-10-20T15:33:25+02:00JulosUn grand merci à Dominique pour ce retour historique très précis, une période exaltante qui a coïncidé pour moi avec la fin de ma formation professionnelle en école normale (2 années de formation dont un stage de 3 mois dit "en responsabilité" excusez du peu !).
Je n'ai tiqué...Un grand merci à Dominique pour ce retour historique très précis, une période exaltante qui a coïncidé pour moi avec la fin de ma formation professionnelle en école normale (2 années de formation dont un stage de 3 mois dit "en responsabilité" excusez du peu !).
Je n'ai tiqué qu'une fois, sur l'emploi de l'expression "méthode Foucambert". Ayant milité durant une bonne quinzaine d'années à l'AFL (de 1980 à 1995 environ) je peux vous assurer, cher Dominique, que Foucambert aurait récusé votre expression "méthode X". Et je suis prêt à parier qu'Eveline ferait de même si vous deviez qualifier ses nombreux travaux d'une quelconque "méthode". Comme vous le savez, le mot "méthode", du latin "methodus" a pour étymologie grecque "la voie", ou "le chemin" (metá= avec, qui suit + hodòs=voie, chemin).
Démarche, méthodologie seraient sans doute des termes plus acceptables.
Il fut beaucoup reproché à Foucambert d'avoir une analyse très sociopolitique de la fonction de l'école en général et de la maîtrise de l'écrit (lecture-écriture) en particulier.
Les écoles à statut expérimental rattachées à l'INRP, puis les classes engagées dans la recherche sur la pédagogie de la voie directe avaient toutes leurs caractéristiques particulières. Pour ma part, j'ai fréquenté les enseignant(e)s des écoles de La Villeneuve de Grenoble (école du Lac, école des Charmes), ceux d'Auxerre, de Bernay, de Marseille (quartiers nord)... difficile de regrouper leurs pratiques dans une "méthode". De même, impossible de réduire la pensée de Jean Foucambert et les travaux et productions diverses de l'AFL a une méthode. La numérisation des fichiers ATEL (pour Atelier d'Entraînement à la Lecture) qui a donné d'abord les didacticiels ELMO et ELMO 0 puis plus tard ELSA (pour Entraînement à la Lecture Savante) a été conçue pour s'intégrer à une politique globale de formation à la lecture dont la mise en œuvre des BCD (Bibliothèque Centre Documentaire) et leur animation dans et hors de l'école était une pièce maîtresse.
Un projet passionnant de transformation totale de l'organisation et du fonctionnement de l'école, de son enseignement et des apprentissages donc. Mais également des conditions à réunir d'une extrême exigence et complexité ! C'est d'ailleurs à mon sens la principale raison de l'abandon progressif de cette démarche. Et que je regrette bien sûr.
Ce que propose Eveline s'inspire en partie des mêmes objectifs et des mêmes finalités, selon des modalités toutefois plus accessibles. Mais ce n'est pas l'avis de tous semble-t-il, loin s'en faut !
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - alain l.
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13735
2017-10-20T13:19:00+02:00alain l.Eveline, tu sais que je te respecte trop pour avoir un seul instant l'intention de vous "insulter" ... toi et tes ami(e)s ... donc je te prie d'accepter mes excuses ... Il m'arrive parfois d'être , à l'insu de mon plein gré , un vieux con des neiges d'antan... souvenir de la lointaine...Eveline, tu sais que je te respecte trop pour avoir un seul instant l'intention de vous "insulter" ... toi et tes ami(e)s ... donc je te prie d'accepter mes excuses ... Il m'arrive parfois d'être , à l'insu de mon plein gré , un vieux con des neiges d'antan... souvenir de la lointaine Ariège et du pog et ses mystères ;-) ...
Je n'ai rien non plus d'un vieux sage Julos ... non ... ni d'un donneur de leçon non plus , je n'en ai pas la capacité intellectuelle ... Je suis juste un vieil instit retraité qui a passé toute sa carrière au contact d'élèves en situation de handicap et qui souffre maintenant de pas avoir les mots nécessaires pour aider tous ce collègues confrontés à ces élèves ... dys ou autres qui se multiplient ... La faute à qui ? Vous avez vos réponses que je respecte et que (je persiste et signe ...) je partage en grande partie...
Mais je crois que le mal est beaucoup plus profond et que le ramener à une question de méthode ou à des intérêts d'Editeurs n'est pas la bonne explication ...
La Formation des Enseignants , initiale ou continue y participe aussi à sa façon ...
Le manque de cohérence Eveline, n'est hélas plus dans la façon de travailler mais dans la façon de vivre tout court dans notre société moderne ...
@t
alain
PUB: Et, puisque j'ai parlé de Handicap et de Formation, j'en profite pour mentionner une initiative qui me parait particulièrement intéressante...tant dans ses Objectifs que dans sa Forme : Accessiprof accessiprof.wordpress.com...
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Dominique Grandpierre
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13734
2017-10-20T12:18:31+02:00Dominique GrandpierreDans les controverses précédentes Pierre a évoqué Célestin Freinet. Récemment, Catherine Chambrun - elle anime le Nouvel Éducateur et siège au CLEMI - a publié deux livres sur : « Entrer en pédagogie avec Célestin Freinet » et « Célestin Freinet, le maître insurgé », tous deux...Dans les controverses précédentes Pierre a évoqué Célestin Freinet. Récemment, Catherine Chambrun - elle anime le Nouvel Éducateur et siège au CLEMI - a publié deux livres sur : « Entrer en pédagogie avec Célestin Freinet » et « Célestin Freinet, le maître insurgé », tous deux aux éditions Libertalia. Et, le groupe Île de France Freinet du second degré vient d’être lancé et a tenu sa première réunion ce 30 septembre. Ces deux événements montrent que l’influence de Célestin Freinet est toujours d’actualité.
Pourtant, Célestin Freinet fait partie de ces pédagogues qu’il est bon ton, aujourd’hui, de les rendre responsables de l’échec supposé de l’apprentissage de la lecture. Stevan Miljevic s’est fait la porte-parole de ceux qui, prétendent résoudre le problème par une méthode d’apprentissage scientifique ; la méthode explicite. A l'heure où certains mythifient la bonne vieille méthode d'antan il est bon de relire les travaux de ces pédagogues, ces « pédagogistes » disent-ils, au regard de l’histoire.
1° janvier 1920, Célestin Freinet est nommé à Bar sur Loup. Il est un des rescapés du Chemin des Dames. 200 000 victimes ! « C’est le prix à payer » avait dit le général commandant la V° armée lors de la réunion préparatoire au ministère des armées. Mutilé, Célestin Freinet, un poumon en moins, doit adapter son enseignement à son état de santé. Il vient de vivre l’enfer des tranchées et il se dit : « Plus jamais ça ! ». Il se souvient. Il fait partie d’une génération qui a vécu le bourrage de crâne patriotique à l'école, l’école qui était là pour éduquer des soldats instruits.
« Plus jamais ça ! ». Célestin Freinet a une confiance inébranlable en l’intelligence de l’enfant, il se bat pour que l'individualité de chacun d'eux trouve à s'exprimer entre les quatre murs d'une salle de classe. Il veut à la fois « rattacher l'école à la vie concrète », et sortir les enfants des « écoles-casernes ». Il crée sa nouvelle pédagogie et sa méthode naturelle d’apprentissage de la lecture. Freinet a découvert cette méthode en observant parler, marcher, lire sa propre fille. Il écrit : « Par la méthode naturelle, l'enfant lit et écrit bien avant d'être en possession des mécanismes de base, parce qu'il accède à la lecture par d'autres voies complexes, qui sont celles de la sensation, de l'intuition et de l'affectivité dans le milieu social... L'élève de l'école moderne cherchera d'abord à comprendre ce que signifient les signes, parce que, pour lui, pour la construction de sa vie, seul le sens importe. Nous le verrons alors scruter le texte globalement et ajuster les connaissances techniques qu'il a pu acquérir par ses précédentes expériences et qui joueront le rôle de poteaux indicateurs qui l'aideront à s'orienter. »
La partie et le tout.
Célestin Freinet est avant tout un pédagogue humaniste. Peut-on le lui reprocher ?
1955, Evelyne Charmeux est nommée, sur sa demande à l’école normale d’Amiens. Là, elle rencontre Georgette Manesse et Hélène Romian. Toutes deux auront une influence déterminante sur sa pensée. Si Hélène Romian est une grande intellectuelle, elle est avant tout un professeur humaniste. Je connais, personnellement plusieures de ses élèves de cette époque ; tous les témoignages vont dans ce sens.
Remontant un peu le temps. Tous les penseurs, les philosophes, les chercheurs, traumatisés par la deuxième guerre mondiale avec les crimes nazis, les camps d’extermination et les bombes d’Hiroshima et de Nagasaki ne peuvent plus penser comme avant.
« Plus jamais ça ! » La pédagogie, donc celle du français et forcément celle de la lecture ne sera plus la même.
Pendant plus de vingt ans l’école normale d’Amiens, puis celle de Douai, avec Hélène Romian, Emile Genouvrier et Eveline Charmeux ont été de véritables laboratoires de recherche. C’est de cette Ecole de pensée qu’est né le « Plan de rénovation du français » de 1972. Hélène Romian souhaite que « son plan » permette l’émancipation des classes populaires par les apports de la linguistique. La mobilisation de la linguistique pour l’enseignement de la lecture conduit à changer profondément le modèle pédagogique, puisqu’on passe des apprentissages partiels, la lecture, l’orthographe, la grammaire à un objectif global qui est la maîtrise de la langue. On a reproché, à l’époque, à cette « rénovation du français d’être trop « intellectualisée » trop scientifique, donc insaisissable aux enfants. Et aujourd’hui on lui reproche de ne l’être pas assez. Seule l’apprentissage explicite serait scientifique. Allez comprendre !
Toute sa vie à Amiens, puis à Toulouse, Eveline Charmeux a observé des enfants réfléchir, travailler, a observé des enseignants travailler dans des classes, a longuement discuté et réfléchi avec eux. Et c’est sur cette expérience et sur la base que lui ont donnée Georgette Manesse et Hélène Romian qu’elle a construit ce qu’elle nous enseigne aujourd’hui. Eveline est avant tout une pédagogue praticienne imprégnée d’humanisme.
Hélène Romian souhaitait que tous les enseignants aient une solide formation universitaire en linguistique. Mon inspectrice allait plus loin en souhaitant que tous les enseignants aient une solide formation en philosophie de l’éducation. Combien de stages avons-nous montés dans ce sens. La réponse à ces exigences a été la fermeture des IUFM. Où est la logique ?
Les événements de mai 1968 révélèrent « la crise de l’autorité » - au sens où l’entend Hannah Arendt – et n’en furent certainement pas la cause comme les tenants du « c’était-mieux-avant » l’affirment. Pour les plus alarmistes d’entre eux elle aurait même disparu, d’où le retour de l’uniforme, préconisé en 2017, indispensable corolaire à un bon apprentissage de la lecture, explicite, comme chacun sait. Jucher l’instituteur sur l’indispensable estrade n’était plus possible, il fallait envisager l’enseignement autrement et surtout permettre à tous les élèves d’avoir le droit d’aller dans un collège unique, sans filière. Ce fut la loi Haby. Cette loi prévoyait « un collège pour tous » en continuité à « l’école pour tous. Des philosophes, dont Jacques Derrida, se sont opposés à cette réforme, car elle visait, selon eux à produire des travailleurs et non des citoyens. Des chercheurs, des pédagogues ont pensé que c’était par un nouvel apprentissage de la lecture que cet écueil pourrait être évité. C’est ainsi qu’est née la méthode Foucambert inspirée de travaux de François Richaudeau. Pour François Richaudeau, Jean Foucambert, Eveline Charmeux l’apprentissage structuré du simple au complexe était préjudiciable à tout apprentissage. Pour poursuivre je reprends un extrait du livre de Françoise Richaudeau, Pierre Rossano et Georges Bouyssou ; « Oser changer l’école ». L’exemple le plus flagrant concerne la lecture : à mauvais apprentissage, longue et pénible remédiation (sons, syllabes, oralisation, conscience phonique … autant de remèdes incontournables pour aider un enfant ayant mal appris). Cette remédiation ne sera jamais achevée puisque durant toute sa vie le lecteur ayant appris selon des étapes bien structurées et linéairement programmées devra sans cesse accommoder ses lectures aux remèdes mis en place pour les rendre plus efficaces, avec souvent de piètres résultats accompagnés de subvocalisations, ou de lectures à hautes voix … Au du compte, cet apprentissage si bien construit se solde par des comportements plus laborieux qu’intelligents et efficaces. Ce n’est pas encore là que se situe notre conception des apprentissages d’avenir. »
Que n’a-t-on reproché à Jean Foucambert, Eveline Charmeux et François Richaudeau, de vouloir politiser les méthodes. François Richaudeau a été mon ami, je dirais même mon maître spirituel en pédagogie pendant près de trente ans, c’est celui qui m’a appris à « penser complexité » (au sens d’Edgard Morin). Je peux donc témoigner qu’il était avant tout un grand humaniste. Il a écrit ; « Mes yeux me servent à lire, mais ne lisent pas. Ma parole et mes oreilles encore bien moins. C’est mon esprit qui lit. Ce devrait être le credo de toute méthode d’apprentissage ou de perfectionnement de la lecture ».
Aujourd’hui en 2017, nous sommes confrontés à « L’assassinat des livres par ceux qui œuvrent à la dématérialisation du monde » (pour reprendre le titre d’un livre à lire absolument). Nous ne pouvons plus apprendre à lire de la même façon ! François Richaudeau y a réfléchi à la fin de sa vie. Et on voudrait nous faire croire qu’il faut en revenir à la bonne vieille méthode syllabique d'antan et tout sera réglé !
Et depuis, attentat Charlie Hebdo, attentat Bataclan et stade de France, attentat Nice… Comment « Eduquer après les attentats » ? Philippe Meirieu nous l’explique avec son talent habituel et sans doute avec plus de force que d’habitude dans son livre. Enseigner après les attentats pour enseigner contre les attentats c’est possible en passant par « éduquer à la responsabilité, former à la citoyenneté, construire la laïcité, métaboliser la violence grâce à la culture… ». Phillipe Meirieu insiste sur la pédagogie du chef-d’œuvre qui viendrait s’adjoindre au socle qui constitue le référentiel final de la scolarité obligatoire, et donc de l’écrit est un des axes majeurs. Et donc de la lecture ; mais bien celle préconisée par Eveline, François Richaudeau, Jean Foucambert ….
Tous les auteurs que j’ai cités dans cette longue contribution font partie de ceux qu’on nomme les pédagogistes prétentieux qui sont victimes des anathèmes lancés contre eux par les sachants. Leur vindicte les désigne comme boucs émissaires des difficultés traversées par l’école de la République. Aujourd’hui (belle nouveauté !) Alain L (?) les assimile à des Chevaliers Cathares enfermés derrière les hauts murs de leur château de Montségur ! Savez-vous à qui vous écrivez Alain L ? Votre réaction prouve qu’il est plus qu’urgent de mettre en valeur leurs travaux réels.
Pour conclure je voudrais évoquer une anecdote personnelle. J’ai eu la très grande chance de rencontrer en tête à tête Edgard Morin. C’était à l’université de Lille pour un colloque international francophone de la complexité. J’étais tellement intimidé que j’ai perdu toutes les questions que je voulais lui poser. Pendant quelques minutes nous avons parlé apprentissage de la lecture, c’était le sujet de mon exposé. J’ai pu observer de près son visage, son regard empli d’humanisme et je me disais « cet homme ne peut pas avoir tort ». Et, lorsque nous nous sommes quittés, malgré sa douceur son regard m’a frappé comme un rappel à l’ordre de poursuivre.
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13733
2017-10-19T17:58:09+02:00Laurent CARLELa puissance de l’idéologie dominante est d’avoir convaincu tout Français et bien sûr tout enseignant, du CP jusqu’en terminale, que la lecture n’est pas un savoir-faire d’action qui s’apprend dans l’agir en lisant, mais une matière d’enseignement et d’étude inerte avec un...La puissance de l’idéologie dominante est d’avoir convaincu tout Français et bien sûr tout enseignant, du CP jusqu’en terminale, que la lecture n’est pas un savoir-faire d’action qui s’apprend dans l’agir en lisant, mais une matière d’enseignement et d’étude inerte avec un contenu et des règles à mémoriser, les fameuses règles de « correspondance », le « code », et que nul ne peut se passer d’une méthode impérativement synthétique (de l’unité élémentaire de « lecture » (la syllabe ou la lettre), au tout, (la phrase).
« Il ne s’agit pas d’aller du simple au complexe mais de la complexité vers plus de complexité. » Edgar Morin
« Lire à l’unité» est le dogme dominant. Lire, c’est réveiller les sons dormant sous les signes. Le sens est secondaire. Il récompensera en seconde intention les bons déchiffreurs, les amplificateurs de lettres. C’est pourquoi on n’enseigne jamais aux petits CP les ponctuations et l’orthographe des « muettes ». Mais on lui fait faire des « dictées de sons » (sic). En conséquence, lire n’est possible qu’après avoir appris à lire (à déchiffrer le catalogue complet des « habits » de sons présentés par la méthode). On doit avoir appris les règles et la mécanique des cycles avant de se mettre en selle et pédaler.
La réflexion individuelle ou collective, le débat, la recherche sur la pédagogie de la lecture doivent se limiter à des questions purement techniques, rien d’autre. Il ne faut pas réveiller l’idéologie dormante dans les théories didactiques qui anesthésie la réflexion, l’esprit critique et le jugement des enseignants. Il n’y a rien à voir dans l’écrit, il faut juste entendre.
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Julos
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2017-10-19T15:32:46+02:00JulosDiantre ! Entre M.Kalsoum qui fait son kéké version mouche du coche et M. Lagarde, le vieux sage qui boude les convictions trop radicales selon lui et en appelle à l'ouverture de négociations ( mais ... "en même temps" qui est d'accord avec "nous" dit-il) nous voilà donc en...Diantre ! Entre M.Kalsoum qui fait son kéké version mouche du coche et M. Lagarde, le vieux sage qui boude les convictions trop radicales selon lui et en appelle à l'ouverture de négociations ( mais ... "en même temps" qui est d'accord avec "nous" dit-il) nous voilà donc en suspension dans l'air ! Ce doit être l'ère macronnienne qui veut ça.
;-)
Après tout c'est peut-être cela le but de R.Goigoux avec son "approche de type syllabique avec enseignement progressif des correspondances phonèmes graphèmes" ?
Personnellement, en près de 40 années de carrière, c'est ce que j'ai toujours vu pratiquer dans les écoles où je suis passé, à de très rares exceptions près. Et avec quels résultats en fin de scolarité élémentaire ? Pas si satisfaisants que ça puisque l'on continue à en parler ! Oui ou non ?
C'est là que je ne comprends pas, car si j'ai bien vu et entendu ce que j'ai perçu durant mes années d'enseignement en CP et CE1 (*) je ne vois pas où est le problème ? Continuons comme avant, c'est - à-dire comme (presque) toujours ! Non ? alors quoi ? Ou bien alors il faut être convaincu comme beaucoup trop de gens que la majorité des enseignants pratiquent "la méthode globale" et fabriquent des illettrés à tour de bras !
(*) et que j'ai continué à percevoir plus récemment lors d'interventions bénévoles avec l'association Lire et faire lire. ]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Eveline
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2017-10-19T08:59:53+02:00EvelineEt toi, Alain, attention aux amalgames ! La comparaison avec les Chevaliers Cathares est, pour moi, pour nous, quasi insultante. Les raisons de ce ressenti sont multiples, et si tu te réveilles un peu, tu devrais les trouver facilement.
Je confirme, une écrasante majorité de collègues de CP...Et toi, Alain, attention aux amalgames ! La comparaison avec les Chevaliers Cathares est, pour moi, pour nous, quasi insultante. Les raisons de ce ressenti sont multiples, et si tu te réveilles un peu, tu devrais les trouver facilement.
Je confirme, une écrasante majorité de collègues de CP aujourd'hui, utilisent une méthode syllabique, avec, notamment, les deux plus stupides, en tête : "la Planète des Alphas", et "Lire avec Léo et Léa".
Je suis suffisamment informée pour savoir que beaucoup font autre chose à côté. Le problème, c'est que la présence de la méthode fiche par terre ce qu'il y avait de bien à côté, en créant une contradiction interne, qui ne peut que dérouter les enfants et surtout qui révèle une absence désolante de cohérence dans la manière de travailler.
Ce choix de faire un peu de tout, — parce qu'on fait les choses en copiant les autres, au lieu de construire sa pratique sur des données théoriques claires et précises — me fait penser à ces personnes qu accumulent les médicaments sans se soucier des effets que leur rencontre peut provoquer.
Que ce ne soit pas leur faute est évident : la formation étant ce qu'elle est, il peut difficilement en être autrement. N'empêche que chacun a la liberté de s'associer à d'autres et de réfléchir avec eux. Il faut seulement le vouloir. J'en connais beaucoup qui le font et qui progressent justement, grâce à cela.]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - alain l.
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2017-10-19T08:06:33+02:00alain l.Eveline ... Tu sais que ce que je vous "reproche", à toi et à tes ami(e)s c'est d'être trop intransigeant(e)s avec vos idées ... (qu'encore une fois je partage... même si tu me trouves trop soupe au lait ... )
Vous n'avez pas le droit de faire comme si la majorité des...Eveline ... Tu sais que ce que je vous "reproche", à toi et à tes ami(e)s c'est d'être trop intransigeant(e)s avec vos idées ... (qu'encore une fois je partage... même si tu me trouves trop soupe au lait ... )
Vous n'avez pas le droit de faire comme si la majorité des Enseignant(e)s se limitaient à utiliser des méthodes syllabiques et que cela ... que l'apprentissage du code ...
Non , ils/elles s'emploient aussi à donner aux élèves l'amour de la lecture ... via des albums ou des livres...
Tu cites l'ICEM que je respecte mais tu connais leur réponse pour YnamiScol:
"Certes les albums ont une bonne place dans l'apprentissage du lire-écrire en Méthode naturelle, mais comme complément de lecture à proposer à nos élèves. Quoi qu'il en soit, nous travaillons surtout à partir et sur les textes libres des enfants. Notre réflexion, nos travaux, nos analyses vont plutôt dans cette direction."
Au-delà d'Ynamiscol, je n'ai toujours pas compris pourquoi on ne peut pas partir d'un album pour demander à des enfants de créer des textes libres ... Ah oui, ce n'est pas une " Méthode Naturelle " ... Chapelle quand tu nous tiens :-( ...
Toutes proportions gardées, vous me faites un peu penser aux derniers Chevaliers Cathares enfermés derrière les hauts murs de leur château de Montségur ... Votre "combat" est Juste ... Vos idées triompheront un jour car l'Intelligence l'emportera toujours... Mais attention , il faudra pour cela sortir de votre Château ...
Cette fois je file... Une passerelle m'attend dans la Vraie Vie avec d'autres bénévoles du Trail du Lison ...
@t
alain
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Eveline
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2017-10-19T07:26:18+02:00Eveline@Alain.
Bien sûr que le manuel syllabique est rassurant : il ne demande aucune réflexion. Il est donc reposant et rassurant. Mais rassurer avec des mensonges, est-ce bien rassurant ? Et surtout, notre mission est-elle celle de rassurer les enfants (ce qui, en fait, nous rassure, nous), ou de...
@Alain.
Bien sûr que le manuel syllabique est rassurant : il ne demande aucune réflexion. Il est donc reposant et rassurant. Mais rassurer avec des mensonges, est-ce bien rassurant ? Et surtout, notre mission est-elle celle de rassurer les enfants (ce qui, en fait, nous rassure, nous), ou de leur permettre de conquérir, par un vrai savoir lire, un morceau essentiel de leur liberté de citoyen ?
Quant à la détresse des enseignants qui se réfugient dans les méthodes toutes faites, je rappelle qu'il existe d'autres hâvres, où l'on peut efficacement se réfugier : le GFEN, ou l'ICEM, par exemple, un mouvement pédagogique où l'on rencontre des collègues qui ont des propositions pour faire autrement...]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - alain lagarde
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2017-10-18T22:25:38+02:00alain lagarde@ J. Limido: Au lieu d'halluciner, vous devriez peut-être consulter certains questionnements et commentaires sur des groupes d'Enseignant(e)s pour mesurer le mal-être, le mal-vivre de nombreux/nombreuses Collègues... et leurs difficultés "face à" leurs conditions de travail, leurs...@ J. Limido: Au lieu d'halluciner, vous devriez peut-être consulter certains questionnements et commentaires sur des groupes d'Enseignant(e)s pour mesurer le mal-être, le mal-vivre de nombreux/nombreuses Collègues... et leurs difficultés "face à" leurs conditions de travail, leurs élèves ... et leur place dans la Société ...
Leurs écrits "sans consistance et sans structure" à 100 lieues des échanges à fleurets à peine mouchetés ici même, ne dénotent pas leur besoin de se retrancher confortablement derrière une méthode mais une véritable détresse... Et comment peut-on enseigner quand on est en situation de détresse ?
@ Eveline: J'ai relayé ton billet sur un groupe FB ... "Le coin boulot des PE" ... Voici un commentaire de Chloé que je trouve particulièrement judicieux:
" Super intéressant et je suis convaincue sur le fond mais en toute sincérité je me sens incapable avec mes 27 cp de tout appliquer. Je donne du sens le plus possible, je fais une correspondance, je manipule divers types de textes avec une recherche que j'essaie de rendre active pour mes élèves mais je ne sais me "libérer" d'un manuel d apprentissage du code en parallèle. Et malgré tout je remarque, mais je me trompe peut être, que le code et son manuel syllabique sont très rassurants et structurants pour nos élèves qui se sentent vite en progrès. Bref, je vais poursuivre mes réflexions et vous remercie pour le partage "
c@t
alain]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Julos
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2017-10-18T18:58:55+02:00JulosM. Kalsoum, je n'avais reçu aucune formation particulière lorsque je pris la responsabilité d'un CP en 1974 dans une école d'une commune populaire du 93.
Les deux collègues qui se partageaient les 2 autres CP travaillaient ensemble en méthode naturelle (Freinet); elles me proposèrent de...M. Kalsoum, je n'avais reçu aucune formation particulière lorsque je pris la responsabilité d'un CP en 1974 dans une école d'une commune populaire du 93.
Les deux collègues qui se partageaient les 2 autres CP travaillaient ensemble en méthode naturelle (Freinet); elles me proposèrent de m'initier progressivement à leur démarche et me présentèrent les outils pédagogiques qu'elles utilisaient. Et c'est ainsi que je n'eus pas à me réfugier dans les pages d'un manuel. A l'époque Daniel et Valérie était très en vogue, mais aussi une méthode québécoise dite "méthode du Sablier".
Concernant l'apprentissage du code écrit il y avait 2 temps forts dans la semaine, deux moments fonctionnels de lecture-écriture qui allaient alimenter et générer toute une série d'exercices de systématisation des acquis :
1- la confrontation collective avec un texte inconnu venant soit de nos correspondants, soit d'un des deux CP de l'école. Un moment intense et riche de formulation d'hypothèses et de réinvestissement du "déjà connu".
2- l'élaboration collective d'un texte soit à partir du vécu d'un enfant de la classe, soit à partir d'un évènement vécu (ou à venir) par la classe ou un groupe d'élèves. Un moment également très intense d'échanges et de mobilisation des savoirs de chacun.
+ vous n'ignorez pas que le cerveau humain, celui des enfants comme celui des adultes, est en quasi permanence contraint d'anticiper et de formuler des hypothèses afin de transformer l'inconnu en connu. Les enfants font cela avant même d'apprendre à marcher ou à parler. Ce sont des experts dans ce domaine ! Ne pas s'appuyer sur ce potentiel lorsque l'on souhaite accompagner des enfants dans la maîtrise de l'écrit me semble être plus qu'une erreur pédagogique, c'est une faute, tant les conséquences de cette bévue peuvent être dramatiques.
Si je reprend votre exemple : soit la phrase suivante "J'ai cueilli une ------ pour ma maman." Plusieurs aides sont à votre disposition. On peut demander à l'enfant de s'appuyer sur les éléments présents afin qu'il fasse des hypothèses sur le mot manquant. Ou bien lui proposer plusieurs solutions (maison, voiture, tulipe, tétine) compatibles avec le contexte.]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13726
2017-10-18T17:57:51+02:00Laurent CARLE…Un enfant allophone se trouve face à un mot inconnu. Que faire ?
La question est d’autant plus pertinente que nombreux sont ceux qui se la posent. S’interroger, mettre en question la doctrine phoniste syllabique, c’est un bon début.
On apprend à lire en lisant avec quelqu’un qui...…Un enfant allophone se trouve face à un mot inconnu. Que faire ?
La question est d’autant plus pertinente que nombreux sont ceux qui se la posent. S’interroger, mettre en question la doctrine phoniste syllabique, c’est un bon début.
On apprend à lire en lisant avec quelqu’un qui sait lire. Dans la classe il y a toujours quelqu’un qui sait.
« Il faut situer informations et données dans leur contexte pour qu’elles prennent sens. Pour prendre sens le mot a besoin du texte qui est son propre contexte et le texte a besoin du contexte où il s’énonce…» Edgar Morin
C’est le contexte qui donne leur signification aux mots. Lire un mot isolé n’a pas de sens. Déchiffrer « tulipe » n’a pas d’utilité et n’informe sur rien. Toute lecture répond à un projet. Sinon, c’est du déchiffrage. Lire pour lire est stupidement scolaire. Cela doit se faire forcément dans un contexte signifiant et dans le cadre de la réalisation d’un projet personnel ou collectif qui donne sens à l’écrit utilisé et utile.
Personne ne sait comment un enfant s’y prend pour s’apprendre à lire. On ne peut que l’aider à s’apprendre. Enseigner la syllabation est un empêchement.
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Benjamin Barbier
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13725
2017-10-18T13:50:55+02:00Benjamin BarbierExcusez-moi Oum mais vous faites exprès de ne pas comprendre ?
Pensez-vous sérieusement qu'un élève même allophone comprendra mieux le mot tulipe si on le décompose en syllabes ???
Ce qui risque fort de donner tu/li/"peuh".
L'élève pourra le lire mais ni le comprendre ni...Excusez-moi Oum mais vous faites exprès de ne pas comprendre ?
Pensez-vous sérieusement qu'un élève même allophone comprendra mieux le mot tulipe si on le décompose en syllabes ???
Ce qui risque fort de donner tu/li/"peuh".
L'élève pourra le lire mais ni le comprendre ni l'utiliser.
Quel intérêt ?
Cordialement,
Benjamin Barbier
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - J. Limido
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13724
2017-10-18T13:41:58+02:00J. LimidoMerci Eveline, merci Laurent Carle de votre énergie que j'espère contagieuse.
L'école est en crise, l'école est malade et ce n'est ni Goigoux, ni Blanquer qui vont la guérir.
Où sont les professeurs des écoles prêts à défendre la lecture intelligente et à s'opposer aux méthodes qui...Merci Eveline, merci Laurent Carle de votre énergie que j'espère contagieuse.
L'école est en crise, l'école est malade et ce n'est ni Goigoux, ni Blanquer qui vont la guérir.
Où sont les professeurs des écoles prêts à défendre la lecture intelligente et à s'opposer aux méthodes qui font vivre les éditeurs ? Ne vous apparaît-il pas que de plus en plus d'enseignants sont incultes, inaptes à la réflexion ?
J'hallucine devant certains de leurs écrits sans consistance, sans structure et à l'orthographe défaillante... (suivez mon regard). Se retrancher derrière une méthode, c'est si confortable.
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Eveline
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13723
2017-10-18T11:48:09+02:00EvelineVous avez la réponse dans la plupart de mes ouvrages sur la lecture : il n'y a qu'à lire. C'est une situation que j'ai vécue et dont j'ai rendu compte maintes fois.
Une précision : une petite phrase courte sans contexte, c'est comme un mot isolé : ça se reconnaît, ou ça ne se reconnaît...
Vous avez la réponse dans la plupart de mes ouvrages sur la lecture : il n'y a qu'à lire. C'est une situation que j'ai vécue et dont j'ai rendu compte maintes fois.
Une précision : une petite phrase courte sans contexte, c'est comme un mot isolé : ça se reconnaît, ou ça ne se reconnaît pas, mais ça ne peut pas se LIRE, puisque ça ne peut pas se COMPRENDRE.
Donc on ne fait jamais "lire", à un petit qui apprend à le faire, ni des mots isolés, ni des phrases courtes ou non. Bien entendu, seulement si l'on veut que les enfants deviennent réellement lecteurs...
Autre précision : si ce débutant a été convaincu, c'est qu'il a été formé... Dans le cas contraire, il se réfugie dans les méthodes dont il n'a qu'à tourner les pages...]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Oum Kalsoum
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13722
2017-10-18T11:36:10+02:00Oum KalsoumTout cela est bel est bon mais venons-en au concret.
Supposons un enseignant débutant que l'on aura convaincu qu'il ne faut pas avoir de méthode et surtout syllabique, ni de manuel. Bien entendu, il n'aura reçu qu'une vague formation sur les approches de la lecture.
En octobre 2017,...Tout cela est bel est bon mais venons-en au concret.
Supposons un enseignant débutant que l'on aura convaincu qu'il ne faut pas avoir de méthode et surtout syllabique, ni de manuel. Bien entendu, il n'aura reçu qu'une vague formation sur les approches de la lecture.
En octobre 2017, plaçons maintenant cet enseignant en dans un CP de REP + de 18 élèves où un enfant allophone se trouve face à un mot inconnu. Par inconnu, on entend un mot dont il n'a pas mémorisé la graphie et au signifié inconnu (par ex. "tulipe"). Ce mot peut être dans une phrase courte, peu importe.
Que doit alors faire alors cet enseignant pour cet élève ?]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Laurent CARLE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13721
2017-10-18T10:31:58+02:00Laurent CARLEEN GUERRE CONTRE LA DEMOCRATIE
Je remercie Claude Charbonnel de pointer amicalement avec indulgence mes faiblesses et argumentations démocratiques déraisonnables. C’est vrai, ma réponse ne « s’impose » pas. Inutile ! Julos le fait bien mieux que je ne l’aurais dit. Et Benjamin donc !...EN GUERRE CONTRE LA DEMOCRATIE
Je remercie Claude Charbonnel de pointer amicalement avec indulgence mes faiblesses et argumentations démocratiques déraisonnables. C’est vrai, ma réponse ne « s’impose » pas. Inutile ! Julos le fait bien mieux que je ne l’aurais dit. Et Benjamin donc ! Bravo et merci.
Mais je vais encore une fois insister lourdement par pure hérésie envers la pensée « universitaire » dominante. Pardon !
Oui, c’est un enjeu politique. Oui, éduquer c’est travailler à se rendre inutile. C’est, littéralement, conduire l’enfant hors de la dépendance. Eduquer c’est, métaphore usée par l’usage, élever, au sens premier. Oui, apprendre à lire sans déchiffrer c’est accéder à l’autonomie intellectuelle. Non, la syllabation n’émancipe, ni ne libère la pensée enfantine. Oui, dans les classes le magistralisme monarchiste impose la « méthode de lecture ». Oui, au CP enseigner la syllabation (et à présent la « phonologie », dès la maternelle) en disant « leçon de lecture, aujourd’hui on étudie le son u » est un acte de guerre non déclarée contre les enfants des classes populaires. Les autres apprennent chez eux. Oui, s’arranger pour que les enfants d’ouvriers et de « défavorisés », « éduqués » au déchiffrage, se trouvent à la fois privés de culture et, « par leur paresse », déboutés de « réussite » scolaire, est un crime contre la démocratie et contre l’intelligence. Après les avoir mis en échec lecture en leur enseignant les « règles de correspondance » on peut logiquement leur reprocher leur « manque de travail ». Ils n’ont pas « mérité » la fréquentation gratuite et obligatoire de l’école républicaine à la française. Adultes, ils iront rejoindre les dix millions de Français qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ce sera justice… républicaine et démocratique.
Si j’avais écrit ce texte il y a 20, 50 ou 100 ans, il eût été d’actualité. Voir la citation d’Alain ci-après. Dans 20 ans, hélas, il le sera toujours. Dans l’école à la française, c’est l’immobilisme qui est sans cesse d’actualité. Les enseignants d’aujourd’hui et de toujours enseignent la « lecture », explicitant les « règles », comme le fit leur maitresse autrefois. Ni ils lisent, ni ils mettent leurs élèves en situation de communication écrite. Car selon le dogme, avant de lire il faut apprendre à lire. « Quand on ne sait pas lire on ne lit pas ! »
C’est bien en début de scolarité, avant que ne commence tout apprentissage, que cette artillerie fait le plus de morts. Frapper tôt est très productif, surtout si on explicite avec insistance les « correspondances ». Ils ne s’en relèveront pas. Au début de la guerre, il y a deux cents ans, les soldats des classes dominantes ne faisaient pas dans la dentelle. Aucun manuel de la « méthode ». De l’alphabétique pure ! Ça se passait au tableau. Pendant que les enfants chantaient en chœur consonnes et voyelles, le maitre battait la cadence avec la férule, comme au régiment. On enseignait à lire sans lire, comme on essaierait d’apprendre à parler sans parler. Aujourd’hui, on enseigne toujours à lire sans lire, mais, subtilité, pour enseigner le bruit de la lettre et faire lire avec les oreilles, fin stratège, Roland Goigoux, en conférence de « consensus », préfère le camouflage rhétorique : « Je propose dans la conférence de différencier entre "méthode syllabique stricte" et une "approche de type syllabique", définie comme un enseignement explicite et progressif des correspondances phonèmes graphèmes. » quel est le but ? Quel est le projet éducatif ? La maitrise de la pensée écrite et de la communication de cette pensée ou la perfection du déchiffrage scolaire ?
La notion d’enseignement explicite n’est pas une valeur en soi. Le contenu prime sur la méthode. Les barbares peuvent fidèlement expliciter dans le détail la décapitation d’un captif infidèle.
La différenciation selon Goigoux, assez discrète pour qu’il faille « l’expliciter » par la progressivité de l’enseignement de la syllabation, s’esquisse entre Bonnet blanc et Blanc bonnet. Une « approche sans méthode », diantre ! C’est du « pédagogisme » pur. Le chiffre d’affaire des éditeurs va s’effondrer. Vive le « code », grâce à quoi on peut « lire » des non-mots (sic) ! C’est un nectar didactique antidémocratique à siroter avec une paille, du pur poison pour l’intelligence. Les enfants d’un état monarchique ainsi dressés seraient-ils inadaptés à leur régime ? Assurément non ! Les « méthodes » garantissent la pérennité de la division sociale. Les nantis de tous pays ne s’y laissent pas prendre. Les facteurs et marchands de poison sélectif le savent bien. Roland Goigoux est passé du camp de la démocratie à celui des apôtres de l’oligarchie et de la domination des classes possédantes. Pour un gardien du temple c’est plus rassurant, on s’y trouve confirmé.
Qu’entend-on dans une bibliothèque ? Qu’y voit-on ? Des lecteurs qui pensent avec les yeux à la vitesse de 30 000 mots/heure ou des déchiffreurs qui « lisent silencieusement » à 9 000 mots/heure après avoir coupé le son ? On n’y entend que mouche voler et on n’y voit que les premiers. Qu’iraient faire les seconds dans cette galère ? Lire avec les oreilles c’est plus facile devant une émission de téléréalité sur TF1. Surtout si elle est agrémentée de « pages » publicitaires complices et chaleureuses qui vous explicitent tout en quelques secondes.
« Il s’agit d’apprendre à lire, et aussi d’apprendre à penser, sans séparer jamais l’un de l’autre. Or, une syllabe n’a point de sens, et même un mot n’en a guère. C’est la phrase qui explique le mot… » ALAIN, Propos sur l’éducation, 1932.
Les didacticiens modernes de l’enseignement de la syllabation ont oublié cette évidence.
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Benjamin Barbier
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13720
2017-10-17T21:10:00+02:00Benjamin Barbier"On apprend à lire avec quelqu'un qui lit !"
Quelle belle évidence que l'on oublie.
Comment ne pas en profiter pour rappeler aux parents lecteurs de ce blog l'importance du rituel de l'histoire du soir voire des histoires et bien sûr des classiques !
Ma fille de 6 ans dévore..."On apprend à lire avec quelqu'un qui lit !"
Quelle belle évidence que l'on oublie.
Comment ne pas en profiter pour rappeler aux parents lecteurs de ce blog l'importance du rituel de l'histoire du soir voire des histoires et bien sûr des classiques !
Ma fille de 6 ans dévore régulièrement les histoires qu'on lui lit.
Cela fait partie des savoirs déjà là dont parle Mme Charmeux.
Merci Laurent !
Benjamin
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Julos
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13719
2017-10-17T18:53:24+02:00JulosA mon avis, l'apport essentiel de ce texte de Laurent réside dans la démonstration implacable suivante : former des lecteurs n'est pas qu'une affaire scolaire où il suffirait de faire des choix de méthode et des options techniques ; c'est plus fondamentalement une question politique car les...A mon avis, l'apport essentiel de ce texte de Laurent réside dans la démonstration implacable suivante : former des lecteurs n'est pas qu'une affaire scolaire où il suffirait de faire des choix de méthode et des options techniques ; c'est plus fondamentalement une question politique car les méthodes choisies et les compétences techniques qui en résultent ont des conséquences de nature sociale et culturelle et donc politique.
En effet, 20% des élèves de CP échouent, parfois plus, mais ceci n'est qu'une conséquence à court terme d'un enseignement d'inspiration phonocentriste. Car à plus long terme les dégâts sont d'une toute autre ampleur. Lorsque l'on mesure l'efficacité du lecteur non pas seulement en se fiant à la qualité de sa compréhension des textes lus mais également à sa manière d'explorer la chaîne écrite, c'est-à-dire au temps mis pour lire silencieusement les textes, les travaux de Richaudeau avec des adultes, puis ceux notamment de l'AFL avec des élèves de cm1, cm2, ainsi que des collégiens, ont montré que guère plus de 30% des lecteurs étaient capables de comprendre correctement un écrit à une vitesse bien supérieure à une lecture à haute voix !
Autrement dit, plus le lecteur oralise en lecture silencieuse plus son exploration lexique s'en trouve ralentie, tributaire de cette activité de sonorisation des mots dont il n'arrive pas à s'affranchir pour "comprendre". Il est inutile, je crois, de préciser quelle(s) méthode(s) d'enseignement de la lecture accorde(nt) une place essentielle à cette "compétence"...
Dès lors, on peut se demander quel intérêt y aurait-il pour un individu lisant à 6000 mots/heure (la vitesse moyenne de la parole étant de 9000 mots/heure), de consacrer un temps important à cette activité ? Sachant en outre que lire très lentement dégrade également la compréhension.
C'est ce constat, aussi dramatique que généralement occulté ou ignoré, qui faisait dire à Jean Foucambert qu'avec l'écrit c'était "tout ou rien" !
Roland Goigoux, qui fit ses premières armes de chercheur en lecture à l'AFL, ne peut pas ignorer cette réalité là ! Et pourtant...
]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - Charbonnel
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13718
2017-10-17T18:11:53+02:00Charbonnel"... la démocratie en classe, le respect de l’élève en tant que personne, l’effacement magistral qui permette aux élèves de se passer du maitre "...
Pardon, mais j'ai vraiment du mal avec cet extrait. Vous effectuez un regroupement de notions qui peuvent normalement se..."... la démocratie en classe, le respect de l’élève en tant que personne, l’effacement magistral qui permette aux élèves de se passer du maitre "...
Pardon, mais j'ai vraiment du mal avec cet extrait. Vous effectuez un regroupement de notions qui peuvent normalement se séparer. Je veux dire que le respect de l'élève en tant que personne va de soi. Ce n'est pas une question de pédagogie, mais de simple savoir vivre. Pour le reste, on se demande ce que vient faire la démocratie en classe, lieu où un élève est censé venir (certes souvent plus de force que de gré), recevoir un enseignement explicite.
Quant à un éventuel effacement magistral, je me demande bien à quel moment il pourrait avoir lieu, sinon à la fin des études. L'acte d'enseigner nécessite au contraire une forte présence, certes bienveillante, certes souple dans ses approches, mais une présence active.
Après ma courte intervention que je sais scandaleuse (au sens quasi biblique du terme), je ne suis pas sûr qu'une réponse de votre part s'impose, habitué que je suis à votre argumentaire que je lis semaine après semaine. N'y voyez aucune animosité, aucune provocation. Je ne puis simplement pas lire certaines choses sans réagir. Et, surtout, évitez toute allusion aux années 40, au nazisme, etc. etc. en ce qui concerne le chapitre "démocratie". C'est ce qu'il y a de plus faible dans vos raisonnements.]]>De la "monarchie magistrale" et de ce qui s'ensuit... en lecture et ailleurs - alain l.
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2017/10/17/324-de-la-monarchie-magistrale-et-de-ce-qui-s-ensuit-en-lecture-et-aileurs#c13717
2017-10-17T09:37:39+02:00alain l.Salut Eveline ...
J'ai mis un moment à comprendre que le texte était de Laurent Carle ...
Je me pensais pourtant un "bon" lecteur... mais je n'avais que survolé le début de ton billet ...
J'ai juste eu des doutes au début avec la charge contre les "professionnels de...Salut Eveline ...
J'ai mis un moment à comprendre que le texte était de Laurent Carle ...
Je me pensais pourtant un "bon" lecteur... mais je n'avais que survolé le début de ton billet ...
J'ai juste eu des doutes au début avec la charge contre les "professionnels de l’enseignement de la lecture, les médecins, les écrivains, les éditeurs, les libraires, les bibliothécaires, les intellectuels, tous ceux qui font métier de lire ou d’être lu, diplômés en pédagogie, en psychologie et en tout domaine de la pensée ..." car je te sais beaucoup plus mesurée que cela d'habitude mais j'ai eu l'explication plus loin lorsque j'ai lu : "selon la formule d'Eveline ...
Alors ... beau, votre combat contre la monarchie magistrale ...
Pour ma part, il y en a un autre qui m'effraie encore plus et qui apportera sans doute de l'eau au moulin de Laurent ... Ça pourrait être une parodie de raisonnement scientifique sur ce qui nous attend mais Laurent... Alexandre celui-là ... (ou l'inverse ) est vraiment très sérieux ...