Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs. Ce blog n'est pas un forum de débat entre partisans et adversaires de la pédagogie. Il veut être un lieu de réflexion et d'échanges pédagogiques destiné aux professionnels de l'école et à tous ceux qui s'interrogent, doutent, cherchent, souhaitent une aide à la recherche, à la pratique du métier, sans oublier les parents, bien sûr. Nous répondrons à toute question, non polémique... - Commentaires
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fr2019-11-12T09:46:47+01:00daily12019-11-12T09:46:47+01:00Un débat sur le sexe des anges... - Julos
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2019-11-12T09:46:47+01:00JulosCher Dominique Grandpierre, soyez certain que je ne suis prêt à aucune marque d'indulgence vis à vis de la bande d'irresponsables qui mène actueĺlement l'éducation nationale à sa perte. Et je ne pense pas qu'Evelyne y consente non plus. Mais j'accepte votre critique sur le choix du mot...Cher Dominique Grandpierre, soyez certain que je ne suis prêt à aucune marque d'indulgence vis à vis de la bande d'irresponsables qui mène actueĺlement l'éducation nationale à sa perte. Et je ne pense pas qu'Evelyne y consente non plus. Mais j'accepte votre critique sur le choix du mot "postiche". En fait, je cherchais un mot qui rime avec "fétiche", employé par Goigoux. J'avais d'abord pensé à "fantoche" et puis non... "Escroquerie" me va très bien. D'autant plus que tout cela ne rime à rien !]]>Un débat sur le sexe des anges... - Dédé Karthes
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2019-11-11T12:16:15+01:00Dédé KarthesD. Grandpierre se demande dans quels écrits des pédagogistes [J.M Blanquer] a lu qu’ils souhaitaient voir les exigences à la baisse.
Je me permets de lui signaler la conférence « Si la compétence n’existait pas, il faudrait l’inventer» d'un certain Ph. Meirieu, « Professeur des...D. Grandpierre se demande dans quels écrits des pédagogistes [J.M Blanquer] a lu qu’ils souhaitaient voir les exigences à la baisse.
Je me permets de lui signaler la conférence « Si la compétence n’existait pas, il faudrait l’inventer» d'un certain Ph. Meirieu, « Professeur des Universités en Sciences de l'Education » … pour qui la notion de compétence reste si féconde qu'il « serait dommage de s'en passer » et tout particulièrement parce que « penser l’enseignement en termes de compétences, c’est, d’abord, refuser la fatalité selon laquelle il y aurait des élèves doués et d’autres non ».
Tous les élèves étant également doués, devinez si les exigences de niveau s'accroissent.
Ceci dit, mesurer la vitesse de lecture à l'oral est un bien étrange objet.]]>Un débat sur le sexe des anges... - Sébastien Lemoine
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2019-11-11T05:24:16+01:00Sébastien LemoineL'erreur grave des ingénieurs et des informaticiens du cerveau que sont les neuroscientifiques (S. Dehaene) et les cognitivistes (linguistique : F. Ramus, mathématique : N. Gauvrit) est de dénier totalement la psychologie complexe et son développement historique.
Or,
Les études...L'erreur grave des ingénieurs et des informaticiens du cerveau que sont les neuroscientifiques (S. Dehaene) et les cognitivistes (linguistique : F. Ramus, mathématique : N. Gauvrit) est de dénier totalement la psychologie complexe et son développement historique.
Or,
Les études psychologiques du XX ont démontré moult fois que la perception de l'enfant est syncrétique : wikirouge.net/Syncr%C3%A9...
C'est sur ce fait qu'Ovide Decroly applique sa pédagogie dite méthode globale - qui n'est pas une technique trouvable dans un manuel de bricolage mais une stratégie avec ces cheminements disparates et variables selon le moment, le milieu et leur changement : regard-scientifique.monsi...
Or, la perception syncrétique se consilie (sic) selon moi à la mémoire eidétique dite faussement « mémoire photographique ». Mais, « si à la fin de la Primaire, de 5 à 15% des élèves conservent encore cette capacité, elle est largement perdue chez les adultes parce qu'il y a un recodage phonologique de l'image. On pense que cela est dû à l'instruction qui repose majoritairement sur les mots : on transmet essentiellement le savoir par les mots. » (ref : neuropedagogie.com/le-min... )
L'éducation par l'écoute fait perdre l'attention sur le monde qui nous entoure. Cela enferme dans le monde intérieur, celui des idées dictés par le maître. Ça me fait penser aux spectres autistiques du DSM, manuel US de diagnostique et de statistique des troubles mentaux.
Au moins, le chinois est obligé d'émuler son espace afin de pouvoir représenter de manière figurative sa langue par son écriture idéographique. Le chinois est une langue syllabaire et concrète tandis que notre langue est alphasyllabaire et abstraite.
Si on reste dans cette éducation abstraite de notre langue cela ne fait que motiver des visions abstraites du monde (spiritualisme ou technoscientisme) en contradiction avec le réel concret. Or, seules les démarches dialectiques dont usent aussi la méthode globale de Decroly soutenue par Henri Wallon permet de passer de l'abstrait au concret.
Les démarches ultra-empiriques et hyper-pragramatiques Evidence based en sont incapables. Ça reste enfermer dans l'idée bien que substituer la sainte mesure. La méthode globale pas plus que la méthode naturel de Freinet (méthode Decroly adaptée à l'imprimerie) ne sauraient être mesurable.
Yves Richez met bien en avant dans son livre (ISTE, 2017) l'écart entre une mesure (un test) et une évaluation : iste-editions.fr/products... . Cela rejoint le raisonnement de David ci-dessus. Cela rejoint les critiques de Wallon sur les tests d'intelligence : wikirouge.net/Intelligenc... .
La culture empiriste des USA appauvrit et vide de nombreux termes et concepts passés. C'est le cas d'autisme comme le fait remarquer Émile Jalley : fr.wikiquote.org/wiki/Aut... .
Pédagogie et psychologie sont sœurs jumelles. On y retrouve les mêmes attaques des NeuroCognitivistes et leurs mêmes solutions miracles pour ne pas dire charlatanesques.
Cela conduit à un appauvrissement de la culture scientifique.
Le concept d'automatisme de Dehaene est à raz les pâquerettes pour ne pas dire nullicisme. On est très très très ... loin de celui mis en avant par les études de Wallon que ça cherche à faire « disrupter » : wikirouge.net/Automatisme... .
Par ailleurs, on a l'impression que les neuroscientifiques et les cognitivistes ont inventé la science. Le rapport entre vitesse et compréhension de lecture entres autres est présenté comme des découvertes nouvelles. Or, déjà au temps du jeune Lev Vygotski quand Éveline n'était pas encore née:
« Non seulement le processus de lecture lui-même mais aussi, pour étrange que cela soit, la compréhension sont meilleurs en cas de lecture à voix basse. Les recherches ont montré l'existence d'une certaine corrélation entre vitesse de lecture et compréhension. » (ref : wikirouge.net/Lev_Vygotsk...
ALERTE : LE PROCESSUS DE LECTURE ET LA COMPRÉHENSION SONT MEILLEURS EN CAS DE LECTURE À VOIX BASSE.
Celle jure avec le conseil pseudo-scientifique du Ministre. L'histoire dialectique de la psychologie complexe met à mal leur démarche empiriste et athéorique fondée sur les faits (Evidence based) et leur vision pseudo-popperienne et hyper-pragmatiste de la science.
cc in fb : www.facebook.com/sebastie...]]>Un débat sur le sexe des anges... - Dominique GRANDPIERRE
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2019/11/07/405-un-debat-sur-le-sexe-des-anges#c14889
2019-11-10T18:12:40+01:00Dominique GRANDPIERREMerci chère Evelyne d’avoir rendu hommage à François Richaudeau dans votre billet du 1° novembre. Permettez-moi de réagir à mon tour à propos cette notion farfelue qu’est la fluence.
« Des travaux de recherche ont montré que la compréhension en lecture dépendait fortement de la...Merci chère Evelyne d’avoir rendu hommage à François Richaudeau dans votre billet du 1° novembre. Permettez-moi de réagir à mon tour à propos cette notion farfelue qu’est la fluence.
« Des travaux de recherche ont montré que la compréhension en lecture dépendait fortement de la vitesse avec laquelle celle-ci est réalisée » ; c’est tellement beau qu’on croirait du Richaudeau ou du Foucambert. Sauf que. Il s’agit de fluence, de lecture orale.
Je vous trouve, chère Evelyne, bien indulgente lorsque vous qualifiez cette mesure de grotesque. Julos l’est tout autant lorsqu’il la qualifie de mesure postiche. Quant à moi je pense qu’il s’agit d’une escroquerie pédagogique, un non-sens intellectuel.
La notion de fluence a été introduite en France par Cogni-sciences en 2008 à partir des travaux de chercheurs américains. Toutes les autres propositions des sites internet, des conférences données ne sont que des copier-coller.
Le choix du mot fluence ne s’est pas fait sans arrière-pensée. Dans sa définition même il n’offre qu’ambiguïté et confusion.
Ambiguïté et confusion qui permettent de confondre fluence verbale et fluence de lecture. La fluence est la capacité à lire « au premier coup d’œil » (allusion implicite à l’empan). Les enfants soient capables de repérer dès le premier coup d’œil les mots écrits les plus communs dans leur langue maternelle et la lecture de ces mots va leur permettre de lire et de comprendre le texte plus rapidement. La vitesse à laquelle les enfants lisent devient un critère important de la fluence au cours de leur apprentissage. On croirait du Richaudeau et du Foucambert, mais c’est du cogni-sciences.
Ambiguïté et confusion avec sa définition : La fluence de lecture inclut à la fois le nombre de mots lu oralement par minute et la capacité à lire avec l’expression adéquate.
Avec la notion de fluence Jean-Michel Blanquer et son conseil scientifique veulent nous faire admettre que l’apprentissage de la lecture n’est qu’oral. Le guide « Pour enseigner la lecture et l’écriture au CE1 » consacre un chapitre entier à la lecture à voix haute. La lecture silencieuse n’est recommandée que pour préparer une lecture à voix haute.
Le ministre peut se glorifier avec un sourire satisfait en une du Journal du dimanche : « Le niveau des élèves remonte », « La France peut faire réussir tous ces enfants. » Mais la réalité est tout autre, la notion de fluence est un échec comme le démontre Roland Goigoux dans son blog du site Médiapart ; « Le ministre de l'Education nationale masque l’échec de sa politique de dédoublement des CP en éducation prioritaire. Cet échec est visible en étudiant les données fournies par la DEPP à propos des élèves à la rentrée du CE1. » La réalité est tout autre car la lecture n’est pas ce que veut nous faire croire le ministre. La fluence n’est indispensable pour tout apprentissage de la lecture et le passage par la voix ne facilite pas la lecture silencieuse.
Jean-Michel Blanquer et son conseil scientifique s’obstinent. Ils créent des évaluations dans le seul but de prouver que la seule méthode d’apprentissage de la lecture valable est celle prônée par lui et son conseil scientifique.
Le ministère n’en est pas à son premier essai de prestidigitation. En 2007 j’avais analysé tous les items d’une évaluation en lecture sur l’identification des mots. La théorie qui a servi pour concevoir ces items était celle de Stanislas Dehaene (déjà !) – Tests de lecture en 6°, confusions et ambiguïté. Les résultats de l’évaluation ont montré que les élèves en difficulté avaient de graves lacunes en identification des mots. Conclusion la méthode globale était responsable de cet échec. Pour le prouver il suffisait des concevoir des items conduisant inévitablement à l’échec. Magnifique mascarade que cette évaluation ! Jean-Michel était déjà dans les bureaux du ministère.
Roland Goigoux termine sa chronique en dénonçant la méthode autoritaire et brutale de Jean-Michel Blanquer dans sa conduite du changement, imposant une pédagogie officielle unique, discréditant et démobilisant les praticiens efficaces mais non conformes, dénoncés au motif de leur manque de « loyauté ». Et pourtant le ministre a écrit « Construisons ensemble l’école de la confiance », sa loi sur la réforme de l’école est bien une loi pour une école de la confiance. Quel paradoxe !
Jean-Michel Blanquer se dit « en même-temps-tiste », pragmatique ; il est surtout un philosophe du paradoxe qu’il manie avec dextérité. « Je ne serai jamais le ministre de l’édulcoration de la philosophie » proclame-t-il. Mais, quels sont les philosophes qui auraient inspirés ce titulaire d’une maîtrise de philosophie devenu ministre ? En voici une liste à la lecture de ces interviews, ses articles et livres : « Les références antiques sont pour moi indépassables », « Montaigne et Rabelais ont permis une profonde réforme de l’éducation », « Je ne peux pas ne pas citer Condorcet dont la pensée a été structurante », « Je veux lui apprendre à vivre » (référence à Rousseau … et à Edgar Morin), « Je veux encourager l’esprit Montessori », « L’éducation devrait enseigner la complexité » ; » (référence à Edgar Morin),. Chacun peut témoigner combien les décisions du ministre sont imprégnées de ces philosophes.
Mais, l’obsession de Jean-Michel Blanquer est bien la lutte contre ce qu’il appelle le « pédagogisme dévoyé ». Selon le ministre, le pédagogisme est coupable-responsable de reconduire les inégalités, d’être « l’ère du vide », « un enseignement de l’ignorance ». Et, affirme le ministre-philosophe « puisque l’école reconduit les inégalités, les pédagogistes demandent de revoir nos exigences à la baisse afin de ne pas discriminer ceux qui n’ont pas, par leur milieu social, accès au « capital symbolique ». Dans quels écrits des pédagogistes a-t-il lu qu’ils souhaitaient voir les exigences à la baisse ? Dans ceux de Philippe Meirieu ? Sûrement pas. Dans les vôtres chère Éveline ? Encore moins.
Par ses arguments et les démonstrations issues de la science afin de les rendre les théories d’apprentissage de son Guide tout à fait plausibles, voire indiscutables, le ministre procède-t-il du paradoxe ou procède-t-il en illusionniste sous couvert de la philosophie et de la complexité ?
Nous comprenons mieux les absences de Jean Foucambert et François Richaudeau parmi les experts cités dans les livrets. S'il en est un pourtant qui auront su les premiers mettre l'accent sur les enjeux sociaux de la lecture, générer un grand militantisme pédagogique pour l'égalité des chances ce sont bien eux et vous chère Éveline.
Permettez-moi de conclure avec cette observation. Je relis, en ce moment, le rapport qu’Erik Orsenna a remis, en début 2018, à Emmanuel Macron en présence de Françoise Nyssen. Le titre de ce rapport : « Voyage au pays des bibliothèques ». Le mot bibliothèque est absent dans le guide « Pour enseigner la lecture et l’écriture au CP » et n’est présent qu’une fois dans le guide du CE1 auquel il consacre une seule phrase. Jean-Michel Blanquer a-t-il lu les travaux de l’académicien ?
]]>Un débat sur le sexe des anges... - Laurent Carle
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2019/11/07/405-un-debat-sur-le-sexe-des-anges#c14888
2019-11-09T09:43:32+01:00Laurent CarleEN LECTURE C’EST
depuis la loi Guizot de 1833 qui instaure dans toutes les communes l’enseignement primaire fondé sur l’alphabétisation : lire, écrire, compter. Depuis lors, les choix didactiques sont politiques. Mais on ne les présente pas comme tels. Ils avancent sous le masque de...EN LECTURE C’EST
depuis la loi Guizot de 1833 qui instaure dans toutes les communes l’enseignement primaire fondé sur l’alphabétisation : lire, écrire, compter. Depuis lors, les choix didactiques sont politiques. Mais on ne les présente pas comme tels. Ils avancent sous le masque de l’idéologie (de la bourgeoisie, bien sûr) portée par des prédicateurs avec, ou sans, soutane. Aujourd’hui, les prédications des gardiens du temple sont emballées dans des « vérités » didactico-scientifiques. Depuis deux siècles, l’idéologie n’a pas changé, mais elle s’est faite méconnaissable sous son camouflage.
Le résultat est là. Les stars des médias, artistes, acteurs, écrivains, les philosophes qui écrivent dans les tribunes journalistiques, les humanitaires qui se mobilisent dans des ONG, les leaders syndicaux, les députés « de l’opposition » semblent ne pas savoir ce qui se joue dans les écoles de la république française. Probablement ne lisent-ils pas la publication des épreuves internationales sur les acquis des élèves ? N’entendent-ils pas les propos délirants du ministre et de ses conseillers lobbyistes ? Les travaux d’évaluation prescrits en supplément pour les profs du primaire, inutiles certes. Mais les apprentissages absurdes en préparatifs de ces contrôles, les cours de soutien pour « améliorer » les résultats des apprentissages de compétences inutiles, les abus didactiques que subissent tous les jours les enfants de pauvres ?
Les documentaires, les reportages de terrain et les plateaux d’aréopages télévisés nous montrent des intellectuels et journalistes, sinon en extase, du moins satisfaits de l’école à la française. L’enseignement traditionnel et les enseignants sont protégés de tout regard critique par un tabou national, voile porté par l’idéologie, qui ne date pas de la cinquième république. On réserve le ban pour les « pédagogistes ». Exemptés de toute réflexion critique, pédagogique ou idéologique, les enseignants à quelque poste qu’ils soient diffusent de bonne foi la pensée dominante associée à l’éducation que le pouvoir attend. La hiérarchie ferme les yeux sur des pratiques héritées des siècles passés, du temps où Blanquer n’était pas né : dictée, dictée de sons, méthodes de « lecture », « écriture », « récitation », « bons points », lecture rituelle à haute voix d’un texte que tout le monde a sous les yeux, lecture à l’unité phonologique, mémorisation par cœur, punition écrite « pour le travail », devoirs du soir à la maison, privation de récré, impasse sur certaines activités « mineures » (EPS, BCD). Ces rituels sont destinés aux enfants du peuple, à des enfants qui ne sont jamais invités à utiliser la langue écrite comme outil de communication, comme dans la vraie vie. On fait apprendre des règles de grammaire et d’orthographe, des listes de vocabulaire dans le simple but d’en contrôler les acquis. A la ferme, l’école distribuerait des brosses à dent aux canards. Quand on vend de l’insignifiant et de l’inutile on ne peut pas laisser le choix au client, il faut l’obliger à acheter. Alors, l’obligation scolaire, qui dans l’esprit de la loi s’adresse aux communes et aux parents, devient une obligation morale à intérioriser dans les cerveaux enfantins. D’où le système récompense-punition, arme absolue de l’idéologie dominante, les exhortations à l’effort et au « travail » qui moralisent les conduites d’apprentissage en convertissant le droit à l’éducation en « devoir » d’apprendre ses leçons et de fournir les bonnes réponses dans des contrôles sans droit à l’erreur.
Depuis toujours, l’école à la française prépare pour le monde de demain avec les méthodes du passé (les syllabaires du dix-neuvième rebaptisés « méthodes de lecture »). Pourtant, le ministre conservateur du musée estime qu’il n’y a pas assez d’antiquités dans les classes. La « mixte » est trop moderne. Il y a un risque. Les enfants des classes populaires pourraient apprendre à lire malgré les méthodes. Ce serait déloyal à l’égard des classes dominantes. Heureusement, aidé de ses conseillers, il veille. Pour éviter l’acquisition par tous des savoirs nécessaires à la vie dans la société du vingt-unième siècle, les travaux « scientifiques » confirment les pratiques antiques qui valident leurs « découvertes » présentes.
On ne peut changer de pratique sans changer ses croyances. Hélas, il est très difficile de renoncer aux croyances partagées par la communauté et cautionnées par les scientifiques. L’idéologie lie par un nœud gordien qui ne permet que deux choix : croire ou trancher. Les injections de rappel à la foi quotidiennes par les gardiens du temple le réduisent au premier.
]]>Un débat sur le sexe des anges... - Alain Miossec
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2019/11/07/405-un-debat-sur-le-sexe-des-anges#c14887
2019-11-08T12:19:14+01:00Alain MiossecJe vais faire circuler ton écrit "Ces évaluations CP sont déraisonnables en tout point...Refuser: les raisons qui doivent nourrir l'objection de conscience des enseignants"
A suivre......Je vais faire circuler ton écrit "Ces évaluations CP sont déraisonnables en tout point...Refuser: les raisons qui doivent nourrir l'objection de conscience des enseignants"
A suivre...]]>Un débat sur le sexe des anges... - David
https://www.charmeux.fr/blog/index.php?2019/11/07/405-un-debat-sur-le-sexe-des-anges#c14885
2019-11-07T21:51:03+01:00DavidJe crois qu’étymologiquement évaluer veut dire donner sens et valeur !
Donner sens et valeur au travail de l’élève. En quoi des évaluations standardisées, pensées ailleurs peuvent s’adapter à tous les élèves ?
La logique de l’évaluation c’est d’estimer car on ne peut pas...Je crois qu’étymologiquement évaluer veut dire donner sens et valeur !
Donner sens et valeur au travail de l’élève. En quoi des évaluations standardisées, pensées ailleurs peuvent s’adapter à tous les élèves ?
La logique de l’évaluation c’est d’estimer car on ne peut pas faire plus, il y a tellement de facteurs (socio-affectifs, cognitifs etc.) qui entre en jeu que l’on ne peut pas affirmer ensuite qu’un élève sait ou ne sait pas. C’est une estimation à un instant donné qui permet de renseigner l’élève sur ses réussites et sur quoi il doit s’améliorer mais également un repère pour l’enseignant : est-ce que l’enseignement proposé a permis de faire évoluer les représentations des élèves.
D’ailleurs une évaluation devrait toujours être formative : c’est une étape dans l’apprentissage.
Du coup les évaluations nationales portent très mal leur nom. Ce ne sont pas des évaluations ! C’est un peu comme ces évaluations « diagnostiques » que font passer de nombreux enseignant en début d’année. Ils évaluent des dizaines de critères et ils mettent ensuite les élèves dans des cases. Comment, en début d’année, peut-on être sûr que l’élève qui a répondu côté n’a pas de connaissances sur tel ou tel sujet ? Ou l’inverse qu’il a des connaissances solides dans un domaine donné ?
Car dès que l’on fait douter les élèves, ils changent très souvent leurs réponses ! Par exemple, si un élève pense que deux droites qui ne se touchent pas peuvent être perpendiculaires et qu’ensuite un autre élève lui sème le doute. Il change alors son point de vue. Du coup, cela montre bien qu’il peut répondre correctement à un item donné sans être sûr de ses connaissances ! Peut-on vraiment se contenter de connaissances fragiles ?
Car, nous le savons, c’est par la discussion et les échanges avec ses pairs que l’élève va consolider son savoir et construire des connaissances solides. Or dans ce genre d’évaluation diagnostique, le doute n’est pas là.
Ainsi, on peut en conclure exactement la même chose sur les évaluations nationales, elles n’évaluent rien ! Car non seulement elles ne sèment pas le doute chez l’élève qui pense savoir. On parle bien du doute cartésien ! Mais à l’inverse elles piègent certains élèves qui cherchent à savoir comment répondre aux questions (contrat didactique) au lieu de montrer ce qu’ils savent vraiment.
Je change de sujet, excusez-moi, mais Éveline disait dans le dernier billet :
« Résultat, les retombées pédagogiques restèrent confidentielles dans quelques classes, jusqu'à ce que les convaincu(e)s partent en retraite, et le déchiffrage oralisé, put sereinement reprendre sa glorieuse carrière. »
Elle ne croyait pas si bien dire. Hier, lors d'une conférence, Rémi Brissiaud, a dit la chose suivante (que je me suis empressé de noter.) :
« Je ne suis pas souvent d’accord avec Stanislas Dehaene. Certes, il est plus fort que moi dans tout ce qui touche les neurosciences. Mais en matière de pédagogie et de didactique, j’ai, je crois aussi mon mot à dire et surtout j’ai surtout la connaissance de ce qu’ont déjà pointé intelligemment nos prédécesseurs ! J’aimerais pouvoir en discuter mais cela ne se fait pas !
En 1962, Réné Brandicourt pointait déjà le danger du comptage à un à un. Premièrement la langue française étant polysémique un chat et 1 chat, cela ne veut pas dire la même chose ! Et surtout en comptant un par un, le denier objet nommé s’appelle 7 ou 8 pour l’élève. Cela ne désigne pas, pour lui, une quantité mais un rang ! Ce que je défends depuis 40 ans, René Brandicourt le disait déjà ! Notre profession est amnésique ! »
L’amnésie arrange bien les affaires des gardiens du temple !
Enfin quand je suis venu le voir à la fin pour le remercier de son intervention et de son discours qui fait vraiment du bien ! Je lui ai parlé du blog d’Eveline et il a répondu :
« Ah Eveline ! Malheureusement nous avons le même combat ! »
Cela fait froid dans le dos. Les experts ne sont pas écoutés alors qui écoute-t-on ?
Au passage, il a démontré très nettement que depuis les programmes de 1986, un facteur d’ordre pédagogique (lié aux choix des programmes à l'époque sous Chevènement) a conduit à l’effondrement du niveau en maths chez les français. Et en lecture c’est depuis quand ?
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