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Commentaires

1. Le mercredi 6 mai 2015 à 18:01, par Julos

Un volontaire pour nous faire la même avec la leçon de natation ?

Lexique de base à maîtriser avant de plonger :

H2O, chlore, slip de bain, bouée, perche, poussée d'Archimède... et quoi encore ?

;-))

2. Le mercredi 6 mai 2015 à 19:35, par Carle Gilles

La même avec le foot, la poésie, la peinture...

3. Le jeudi 7 mai 2015 à 08:32, par Laurent CARLE

Et un autre pour nous faire la même avec la leçon de lecture !

4. Le jeudi 7 mai 2015 à 09:11, par Eveline

Si je savais dessiner, je pourrais faire la même avec l'apprentissage du tennis tel que je l'ai vécu dans mon enfance.
Dans une prestigieuse école de tennis de la banlieue parisienne, les cours se déroulaient ainsi :
Alignés face au professeur, les élèves (une vingtaine), raquette en main, commençaient par apprendre à tenir la raquette pour le coup droit. Il fallait mettre le pouce bien allongé sur le manche. Le professeur vérifiait chaque élève et faisait rectifier la place du pouce.
Puis on apprenait le coup lui-même : comment faire un coup droit. Il fallait pivoter sur la jambe droite, en amenant la jambe droite devant la jambe gauche, et tourner en même temps le bras droit, le coude près du corps, en écartant bien la raquette. La complexité d'une telle série d'actions exigeait une vérification personnalisée de chaque élève. Cela prenait beaucoup de temps, mais la conscience professionnelle du professeur était sans limites. On ne pouvait pas passer au revers tant que le coup droit n'était pas parfait.
Les autres "coups" étaient ensuite appris de la même manière, rigoureuse et sans faiblesse.
Résultat, nos raquettes n'ont rencontré une balle que beaucoup plus tard... D'aucuns diraient : beaucoup trop tard. Car, ayant passé de nombreuses semaines à jouer au tennis sans balle et sans bouger (pratiquement), j'ai acquis un jeu d'une grande stabilité. Mes jambes, peu habituées à courir, me permettaient seulement de me tourner, pour constater, navrée, qu'elle était bonne.
Voilà pourquoi, je fus éliminée très tôt pour Roland Garros.

5. Le jeudi 7 mai 2015 à 18:34, par Pierre Frackowiak

1. Quel dommage que la Ministre, la DGESCO, l’Inspection Générale, ne lisent pas le blog d’Eveline. Cela pourrait leur éviter bien des erreurs.

2. Quel dommage que les mouvements pédagogiques, les syndicats progressistes, les mouvements d’éducation populaire ferment les yeux sur la volonté ministérielle de s’aligner sur les positions ultra conservatrices (cf de Robien) en matière d’apprentissage de la lecture. Alors que dans le reste des propositions de programmes, on tente de faire une place plus importante à l’intelligence, pour la lecture, on prétend qu’il faut d’abord faire beaucoup de choses bêtes et ennuyeuses avant de mettre en œuvre toute l’intelligence qui existe dans la tête des enfants…

3. « Un mot sur Jacques Risso. La situation de ce directeur d'école du Vaucluse, illustrateur impertinent de mon dernier livre (L’école. En rire, en pleurer, en rêver. Ed. Chronique Sociale), scandaleusement suspendu durant plus d’une année scolaire, rétabli dans un poste de directeur par le Tribunal Administratif, objet d'un acharnement choquant de la part de sa hiérarchie, n'est toujours pas réglée. La hiérarchie, dont les erreurs cumulées ont été pointées dans un rapport de l'inspection Générale, est, quant à elle, toujours en poste. La nomenklatura de la pyramide Ed Nat, est sereine, arrogante même, quelque soit la couleur politique des ministères successifs...

Tout va bien ! La refondation est en marche!!! On prétend conduire le changement sans changer la conduite… On verra vite les résultats. Difficile de ne pas penser à feu la loi de 1989.

6. Le jeudi 7 mai 2015 à 23:04, par Laurent CARLE

Caricature à publier dans Charlie Hebdo après avoir renforcé la protection contre les commandos phonistes qui font la chasse au sens, au blasphème et à la pensée critique.

7. Le dimanche 10 mai 2015 à 09:53, par Laurent CARLE

Tant que la feuille de route donnée aux enseignants par le ministère sera l’enseignement de la lecture, les maitres, sans formation pédagogique, sous le poids de la tradition et sous la pression idéologique des lobbies de la pensée simplificatrice, demanderont aux éditeurs de méthodes de leur vendre des manuels de déchiffrage avec « code de correspondance » validés par des « scientifiques » acquis au conservatisme scolaire. Des scientifiques qui, avant de commencer leurs recherches, savent ce qu’il convient de trouver ! Quand on y cessera les leçons de « lecture », l’école deviendra un centre de lecture opérationnel, pour lecteurs actifs, coopératifs et communicants, véritable BCD quotidienne de travail productif.

8. Le dimanche 10 mai 2015 à 18:17, par Julos

A la fin des années 70 la journaliste Anne Gaillard, qui suivait des dossiers sur l'éducation, avait consacré une longue interview à Jean Foucambert dans le Nouvel Observateur. Alors responsable d'un département de recherche à l'INRP, ce chercheur venait de finaliser les résultats d'une longue étude sur l'enseignement de la lecture au CP qui avait consisté essentiellement à observer le budget-temps des élèves et des enseignants dans plus de 40 classes du réseau d'écoles expérimentales rattachées à l'INRP.
Je me souviens d'une phrase-choc qui avait frappé l'esprit du tout jeune enseignant que j'étais à l'époque. Cette phrase disait en substance ceci :" Ce que cette étude nous renvoie comme principal constat c'est que plus on enseigne la lecture moins les enfants lisent, et par conséquent, moins ils apprennent à lire !"

C'était l'époque où les éditions Retz éditaient la traduction d'une dizaine de textes de psycholinguistes anglo-saxons dont le génial Franck Smith (1980). Et quelques années plus tard (1986)les éditions Armand Colin/Bourrelier avaient la bonne idée d'éditer sous le titre "Devenir lecteur" ("Understanding Reading" en VO)du même Franck Smith... Préfacé par ? Eveline Charmeux !!!
;-)
Ces ouvrages de référence figurent-ils dans la bibliothèque des ministères de l'Education et de la Culture ?
Ils sont en bonne place dans la mienne en tout cas.

9. Le samedi 11 juillet 2015 à 02:29, par Tiphany

Parmis les partisans d'un enseignement de la lecture par méthode globale,avez - vous déjà testé ces méthodes avec des enfants en difficultés ou des élèves en situation de handicap? Si c'est le cas, je suis intéressée de savoir comment vous vous y prenez.Je ne comprends pas pourquoi vous êtes si opposés à l'idée que les enseignants puissent travailler avec une méthode syllabique pour débuter l'enseignement de la lecture. Cela ne signifie pas que l'enseignement de la lecture se fait sans que les élèves donnent du sens à la lecture.Le but de l'enseignement de la lecture se joue sur ces différents plans( la correspondance grapho-phonetique et le sens du texte).Il serait possible de travailler avec une méthode de lecture globale si on avait des classes sans élèves en difficulté.

10. Le samedi 11 juillet 2015 à 09:48, par Eveline

J'ai dit et redis à maintes et maintes reprises que JE NE SUIS PAS DU TOUT PARTISAN DE LA MÉTHODE GLOBALE. Elle est tout aussi mauvaise que n'importe quelle autre méthode toute faite. Syllabique ou non, ces méthodes enseignent une activité qui N'EST PAS LA LECTURE. Elles enseignent le déchiffrage qui n'en est pas. Il n'en est ni le début, ni la suite.
Lire, c'est effectuer les opérations mentales nécessaires pour construire le sens d'un texte. Apprendre à lire, c'est apprendre chacune de ces opérations, qui s'effectuent de façon quasi simultanée. Or le déchiffrage n'en fait pas partie. La relation lettres/sons a un intérêt pour la CONNAISSANCE DU FONCTIONNEMENT DE LA LANGUE : c'est un des aspects de la grammaire, mais elle n'a rien à voir avec la lecture.
De plus, commencer par les lettres et les sons, c'est commencer par ce qui est le plus difficile à comprendre pour les enfants : ce sont des données abstraites. Si les enfants sont en difficulté, c'est encore plus dangereux de commencer ainsi. Il faut commencer par ce qui correspond à leur vécu, et faire découvrir aux enfants ce type de situation nouvelle qu'est la communication écrite, les objets dont on se sert pour cela (livres, journaux, catalogues etc.), et les situations qui le permettent.
En pédagogie, commencer par les éléments simples, c'est commencer par ce qui est toujours difficile : le simple n'existe pas dans l'expérience ; c'est le résultat d'une analyse et c'est donc abstrait. On doit commencer par la VIE... et y rester !!

11. Le samedi 11 juillet 2015 à 13:28, par Tiphany

Je viens de découvrir votre site depuis peu et j'avoue que ce que vous écrivez remet en question tout ce qu'on m'a enseigné depuis que je suis entrée dans le métier. Par exemple, il ne m'était jamais venu à l'idée de ne pas passer par l'éveil de la conscience phonologique avant l'apprentissage de la lecture.Cependant je suis intéressée par votre vision de l'enseignement de la lecture.Pouvez-vous me conseiller des ouvrages qui proposent des exemples d'exploitations dans une classe? Quels exemples d'activités peut on mettre en place pour entrer dans l'écrit quand on est non - lecteur ?

12. Le samedi 11 juillet 2015 à 14:20, par Eveline

Chère Tiphany, vous pouvez trouver beaucoup d'exemples dans mes écrits, notamment dans mon ouvrage sorti en 2013 aux éditions ESF, intitulé : "Lire ou déchiffrer ? ", ainsi que sur ce blog où de nombreux billets sont consacrés à cet enseignement. Vous avez aussi beaucoup d'exemples précis dans mon tout dernier ouvrage, intitulé "Une vie d'École : rêves et révoltes d'une pédagogue". Vous pouvez vous le procurer directement en vous adressant aux éditions "Az'Art Atelier", 22 rue des Paradoux à Toulouse, Danielle Roublin, tel : 0561532459, portable : 0686598001.

13. Le mercredi 30 décembre 2015 à 19:55, par marine

Bonsoir, c'est avec merveille que je découvre votre site. Je suis éducatrice sportive. Mon expérience au quotidien avec les enfants m'a permis de comprendre que seul le vécu était initiatique. Je me questionnais justement sur l'idée de remettre en cause les méthodes défaillantes pour l'apprentissage de la lecture du système actuel qui reste toujours dans une méthode pédagogique du modèle. Apprendre en répétant ce que nous montre le professeur...(j'imagine que bon nombre d'enseignants sont conscients de cette faille et souhaiteraient trouver des recettes... Comme vous l'avez suggéré, il faut connaître l'enfant avant de chercher à le construire. Je ne sais si nos bureaucrates connaissent les travaux de jean Piaget. Ont-ils analysé ce qu'il démontrait à l'époque lorsqu'il tentait de nous expliquer que la connaissance se construisait de la confrontation du sujet avec le réel? Et oui, c'est en confrontant les enfants à leur monde qu'ils peuvent se construire et non en répétant inlassablement des suites de syllabes ou autre méthode semblable. J'ai donc aujourd'hui hâte de vous lire Mme Charmeux et de conforter mon expérience avec la votre.

14. Le vendredi 2 décembre 2016 à 21:39, par PRAT

Ce dessin est totalement inadapté à décrire une méthode syllabique. Cela vous amuse entre vous mais si vous aviez une lecture critique du dessin, vous trouveriez tout seul les raisons pour lesquels cela n'a rien à voir avec l'enseignement de la lecture.
Quelques pistes :
1) Il n'est pas nécessaire de connaître le nom des pièces, ni de savoir les dessiner pour faire du vélo. En revanche, connaître quelques détails de son fonctionnement peut être utile : savoir qu'il faut pédaler pour avancer, savoir qu'il faut utiliser les freins pour s'arrêter.
Pour la lecture, connaître le nom et l'ordre des lettres ne sert pas à grand chose non plus. Mais, lire un mot demande de connaître le son des lettres. En associant ces sons, on prononce un mot écrit. Vous me direz que ce n'est pas de la lecture que de transformer l'écrit en son : c'est un autre débat et mon propos n'est que d'analyser ce dessin caricatural.
2) Il ne faut surtout pas apprendre toutes les pièces à l'avance. La syllabique permet de faire découvrir petit à petit les voyelles, puis les consonnes une à une, ces lettres qui sonnent avec les voyelles. Les sons ne sont pas des abstractions, et les lettres ne sont que des codes faciles à apprendre à condition de les présenter progressivement.
Je ne poursuis pas car je sais que je ne convaincrai personne, et je vous laisse entre vous, dans votre univers chimérique.

15. Le samedi 3 décembre 2016 à 10:54, par Eveline

Il y a trop d'ignorances sur ce qu'est une langue, sur la manière dont un enfant apprend, sur ce qu'est l'acte de lire, pour prendre au sérieux ce que vous dites. Je crois que les chimères sont chez vous...

16. Le jeudi 8 décembre 2016 à 14:29, par ln

Je suis orthophoniste et suis submergée de demandes de suivis pour des enfants de CP dès le mois de novembre! Je suis en train de remettre en question ma formation en "langage écrit" telle qu'elle m'a été enseigné, et j'ai mis de côté de nombreux tests préconisés pour les bilans de lecture, "l'alouette" par exemple, la lecture de logatomes et j'en passe.
Je suis effarée du nombre croissant d'enfants étiquetés "dyslexiques/dysorthographiques" et en parlait encore avec ma mère, qui a enseigné au CP pendant de nombreuses années (sans manuel!) et qui a rencontré un seul (vrai?) dyslexique dans toute sa carrière!
Je vous lis avec beaucoup d'intérêt et m'inspire des travaux de Freinet entre autres, pour tenter de "me rééduquer"... et aider les enfants du mieux que je peux!

17. Le mardi 27 décembre 2016 à 15:18, par Vallat Luxembourg

Excellent cette petite BD

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