Or, il est incontestable que cette conviction n'en est pas une pour monsieur Blanquer : ses préconisations la bafouent ouvertement.

C'est, du reste, le premier reproche que l'on peut faire au fait de choisir un manuel pour enseigner la lecture.
Quel qu'il soit, syllabique ou non, le manuel, semblable pour tous les enfants, pour toutes les régions de la Francophonie, et le même d'année en année, reste évidemment en dehors des "savoirs-déjà-là" des élèves. On peut ajouter que, s'ouvrant sur des données abstraites, lettres et sons, ou petites phrases inventées sans contexte de situations, ils ne peuvent leur offrir aucun point d'appui personnel pour se situer dans le discours de l'enseignant.

S'impose alors la nécessité de répondre précisément à toutes les questions que pose le fait d'accepter ou d'ignorer cette donnée, considérée par de nombreux chercheurs en pédagogie comme la première à prendre en compte dans les choix pédagogiques d'un enseignant.

Quelles conséquences, le rejet de ce principe entraîne-t-il sur la manière de faire la classe en général, et sur l'apprentissage de la lecture en particulier ?
Quels risques pour les enfants, si l'on obéit aux injonctions officielles ?
Quels risques pour les enseignants, si l'on n'y obéit pas ?

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