C'est un billet signé de l'équipe de "N'Autre école", qui réconforte un peu ceux que les propos attaliens ont désespérés.
On peut y lire ceci :
Nous, professionnel·les de l’enfance en quartiers populaires, savons pertinemment qu’un enfant perturbateur ou violent, c’est un enfant qui souffre, qui ne se sent ni en confiance ni à sa place..
Idée qui n'a jamais effleuré l'esprit fermé de Gabriel, ou plus exactement, qui est totalement étrangère à ses façons de penser, lui qui ignore totalement ce que peut-être la misère, et reste assuré que ceux qui la vivent en sont responsables. Il faut reconnaître que c'est fichtrement plus confortable, comme idée.

Mais il y a d'autres aspects blâmables dans sa réaction.

Pour lui, "ceux qui s’en prennent à nos concitoyens, notamment les mineurs, doivent être d'abord sanctionnés".
Notons au passage que cette phrase est bien mal formulée : les mineurs sont-ils ceux qui agressent ou ceux qui sont agressés ?
Pas clair du tout.
Pour le Premier ministre, « c’est d’un sursaut collectif dont nous avons besoin ». On veut bien l'admettre.
Mais on s'aperçoit très vite qu'il s'agit d'un sursaut de punitions : ce monsieur, apparemment ne connaît que les sanctions comme solutions... Il ne pense pas une seconde à d'autres moyens d'action : apparemment, ou bien, il n'a jamais reçu de sanctions, étant suffisamment roublard pour ne pas se faire prendre, ou bien il les a oubliées : sinon il saurait qu'elles sont parfaitement inefficaces.
Comment, même avec un soupçon de culture seulement, ou un minimum de réflexion, peut-il encore l'ignorer ?
En tout cas, ce qui est grave, chez ce jeune homme, c'est qu'il fait comme s'il n'avait jamais été jeune : son discours est celui d'un vieux aigri et racorni, qu'on pardonne à 80 ans, mais pas à 35 !
De toute évidence, c'est un être incapable de se mettre à la place des autres, de sortir de son point de vue, et qui n'a jamais réfléchi, ni remis en question ce qu'il croit : un être inculte, qui n'a jamais rien lu, qui semble n'avoir rien appris, et dont on se demande ce qu'il a pu faire à l'école Alsacienne où il a fait ses études.
Alors, apprenons-lui ce que doit être l'école dans une démocratie : un collectif que connaissent bien ceux qui aiment l'école publique, (N'autre école") en donne une description superbe :

Alors l’école doit être ce lieu où :
Lorsque l’élève ne connait pas la limite, on lui propose un espace de réflexion puis de réparation où, de son expérience, iel sortira grandi·e, avec quelque chose à transmettre au collectif d’enfants dans lequel iel se construit.

Lorsque les enfants ne savent pas encore communiquer autrement que par la frustration et la violence qu’elle engendre, on leur dispense des formations à la résolution de conflits et à la médiations entre pair·es.

Lorsque la classe est hétérogène et les élèves en difficulté se sentent noyé·es parce que les plus avancé·es ne s’ennuient plus, on ose développer le tutorat entre pair·es comme possible méthode d’apprentissage et on met tous les moyens nécessaires à l’individualisation, la différenciation, la remédiation des apprentissages scolaires.

Lorsque les élèves ont besoin d’investir pleinement l’école et la classe pour ne jamais décrocher, on leur apprend la tenue de conseils de coopérations hebdomadaires, destinés à organiser la vie et les projets de l’école, leur petite communauté, ensemble.

Lorsque les différences se font si grandes qu’elles génèrent toutes les violences sociales qu’un·e enfant est capable d’imaginer, on prend le temps, chaque semaine, de pratiquer des ateliers d’empathie où chacun·e apprend à se mettre à la place de l’autre, à ressentir et comprendre.

Lorsque l’actualité pose question, intrigue et fascine, prend le risque d’entrainer dans des méandres complotistes et obscurantistes, on ose pratiquer dans la classe le débat philo, la recherche et le questionnement personnels, la discussion collective, regarder les choses en face pour mieux les comprendre, se les approprier et pourquoi pas les transformer.

Lorsque la classe accueille des cultures multiples, on ose les regarder toutes à égalité sans les juger, comme étant partie intégrante de notre mode, ni plus, ni moins.

Lorsqu’un·e élève devient hors cadre, il faut qu’iel puisse toujours trouver un espace d’écoute et des adultes disponibles, rien que pour elle/lui.

Lorsque les parents se sentent éloigné·es de l’école ou relégué·es, on les invite à la coéducation et à se faire une place singulière dans les murs scolaires.

Une école de l’éducabilité. Une école où l’on ose l’esprit critique, où l’on ose partir de ce que sont les enfants, de leurs trajectoires, toutes leurs trajectoires, pour les rendre pleinement auteur-trices de leurs propres savoirs.


On notera que ce dispositif ne comporte aucune sanction, et qu'il fonctionne AVEC les enfants, et non dans leur dos...
A faire connaître à monsieur Attal, car il ne lit évidemment ni ce blog, ni les écrits de "N'Autre école"...