Des allusions plus ou moins timides, dans la presse et à la télé, sur l'interventon du CSA relative à la manière de prononcer le nom du mois d'août m'inspirent une petite réflexion sur l'art d'éviter les vrais problèmes — en occupant les esprits avec des bêtises...
Il y aurait, paraît-il quatre manières de prononcer le nom de ce mois : "ou", "oute", "a-ou", "a-oute"...
Selon le CSA, la prononciation "a-oute" serait FAUTIVE... On rêve !
Au nom de quoi, je vous le demande, cette prononciation serait-elle "fautive"?
Qui a édicté une telle règle ? Et au nom de quel pouvoir ?
Depuis quand, la prononciation d'une langue serait-elle définie par autre chose que l'usage ?
Ignore-t-on que cet usage est essentiellement variable d'une région à une autre, et que cette variation fait partie de l'identité la plus intime de chacun d'entre nous ?
Quand finira-t-on par comprendre qu'il n'y a pas de "prononciation correcte " que le purisme en matière de langue est la forme la plus perverse du racisme, et que la surnorme sociale, notamment à l'école, fait de terribles ravages, auprès de pas mal d'élèves ?
Le groupe de Recherches avec lequel j'ai travaillé longtemps à l'INRP, a étudié de près cette question.
On peut trouver un résumé de ces travaux a l'adresse suivante :
http://www.charmeux.fr/conferencebruxelles.html
Et j'offre à mes lecteurs le beau texte extrait du livre "PAROLES DE DÉRACINÉS", qui est cité sur la page suivante, texte sur lequel, nous autres enseignants, nous avons à réfléchir... pas mal !
http://www.charmeux.fr/accentpiednoir.html
Et, pour finir sur le mois d'août, j'aime bien la conclusion de Robert Solé dans Le Monde : "Quant à la prononciation, en août, les Français se prononcent pour le beau temps... rien d'autre !"
Et lui, on l'attend encore !