Astro 52 m'a écrit :
Je crois que par les outils concrets qu'on crée et propose, et qui en eux portent plus de pédagogie que n'importe quoi, font avancer l'école bien davantage que des réponses polémiques, fussent-elles totalement justifiées. C'est là-dessus qu'il faudrait travailler, plus que sur des débats sans fins avec des gens qui ne méritent pas tous qu'on leur fasse cet honneur. Ceci fait, si ce que l'on propose est vraiment bon, les enseignants sauront le reconnaître, faisons leur confiance. Et pour ce qui est des aspects didactiques, rien n'empêche de toute manière de les glisser dans les supports annexes pour l'enseignant.

Eveline lui a répondu
Dabord, vous savez bien que les enseignants lisent peu ce genre d'annexe à leurs outils. Je suis (mal) payée pour le savoir !
Si bien que ce que vous dites sur la supériorité des outils concrets, pour fort intelligent que ce soit, n'est qu'à demi vrai : si je ne maîtrise pas la théorie de l'outil, je ne saurai pas m'en servir. Et les "modes d'emploi" écrits ne changeront que peu de choses.
C'est du reste le drame de ceux qui, comme nous, essaient d'en bâtir qui soient utiles et cohérents. Une bonne partie des collègues qui les prennent s'en servent de travers et alimentent ainsi le discours anti-pédagogues.
C'est pourquoi, je suis moins sévère que vous sur les échanges, même polémiques (les insultes évidemment sont abominables !!) : elles ont au moins le mérite de susciter parfois des questions d'ordre théorique qui ont une petite chance de permettre à tous d'y voir un peu plus clair
C'est le côté archi-faux de l'opposition "théorie/pratique". Outre que ce ne sont que les deux faces d'une même médaille, aussi importantes l'une que l'autre, il faut bien savoir qu'une pratique dont la théorie n'est pas maîtrisée, reste un savoir fragile, non perfectible et non modifiable.
Ce fut le défaut n°1de la formation dès qu'elle a existé : sous prétexte que les enseignants ont besoin de pratique, on leur en a donné de la toute faite. Mon père m'a raconté en détails bien souvent comment ils sont sortis de l'EN d'Auteuil, le cartable bourré de fiches toutes prêtes... dont il s'est aperçu très vite qu'elles ne lui servaient à rien.
Passionné par son métier, il s'est "théorisé" tout seul et a pu, sur certains points, acquérir la maîtrise que l'EN ne lui avait pas permis de construire.
Quant aux IUFM, ce que je sais de ce qu'ils sont devenus depuis que je les ai quittés, ne m'incite guère à l'optimisme, et ce, d'autant moins qu'ils vont bientôt disparaître.

Quand aurons-nous un gouvernement qui propose d'abord de soutenir la formation THÉORIQUE des enseignants, formation conçue comme une théorisation des pratiques, et une opérationalisation des théories ??
Il faut rêver... dit la chanson.