De la part de Jean Paul Julliand, rêveur retraité, mais pas trop… en retrait.

Pour 2010, je nous souhaite que de plus en plus de gens…

prennent conscience de « LA » contradiction : arrêter de gaspiller notre planète, tout en sauvant ceux qui crèvent de faim et/ou vivent comme des esclaves.

s’interrogent : est-ce que ce n’est pas, justement, en réduisant les inégalités entre les très riches et la grande masse des autres, que l’on sauvera cette planète ?

s’approprient l’idée que pour changer (en bien) le climat, c’est tout le système qu’il faut changer.

se persuadent que le capitalisme n’est ni réformable, ni contrôlable, ni maîtrisable ; mais qu’il est, par nature, « anti écologique » et « anti égalitaire », car, entre autres, il se nourrit du court terme et des concurrences stupides et stériles.

redécouvrent que les solidarités et les coopérations constituent des moteurs de l’activité humaine bien supérieurs à l’unique et omniprésente concurrence.

poussent les forces politiques de gauche à oser travailler et proposer des alternatives ponctuelles et/ou globales au seul libéralisme ambiant.

repèrent que c’est plutôt au sein du Front de Gauche, que se retrouvent les militants, qui osent rêver qu’un autre monde est possible, tout en se coltinant aux contradictions du quotidien dans la gestions des régions, départements et communes, notamment en militant concrètement pour la réduction des inégalités.

comprennent que les aberrations qu’ont pu être le soviétisme, le maoïsme et autres catastrophes humaines, conduites au nom du communisme, n’ont rien à voir avec cet idéal, qui reste plus que jamais à l’ordre du jour et que le Parti Communiste Français redevient, peu à peu, porteur d’espoirs.

admettent qu’une forte présence du Front de Gauche à côté du Parti Socialiste constitue l’une des conditions nécessaires (mais pas suffisante) pour que le PS travaille aussi, et à sa façon, à proposer des alternatives, au lieu de se complaire dans des débats de leaderships masquant mal un fatalisme dramatique, voire une adhésion, face au libéralisme.

découvrent qu’une « vérité provisoire » sortira des ces débats, de ces rapports de forces et de ces résultats électoraux entre forces de gauche, car cette vérité n’est pas écrite à l’avance, mais reste à inventer.

se disent que, de toute façon, il faudra bien inventer et que pour inventer, il faut oser rêver.

rient (même si ce sont des rires un peu jaunes) en constatant que l’on peut vivre et rêver à un autre monde, à une autre vision de notre pays, à une autre conception des relations humaines, sans même penser, ni citer le nom de S….

et passent une bonne année 2010.

Jean-Paul Julliand.

Remarque d'Eveline : Avez-vous remarqué à quel point tout ceci est peu compatible avec l'enseignement de la lecture par le B.A.BA, le soutien individualisé, la rédaction à sujet, la mémorisation de dix lignes de vers ou de prose à réciter par semaine et la caricature de formation des enseignants qu'on nous prépare...?

Et voici ce qu'ajoute Laurent Carle, dans une réécriture plus pédagogique, qui n'a rien perdu de sa force politique ...

Pour 2010, je nous souhaite que de plus en plus de politiciens et d’électeurs…

s’approprient l’idée que pour lutter contre l’échec scolaire, c’est tout le système qu’il faut changer.

se persuadent que l’élitisme républicain n’est ni réformable, ni contrôlable, ni maîtrisable ; mais qu’il est, par nature, « anti-démocratique » et « anti-égalitaire », car, entre autres, il se nourrit du court terme et des concurrences stupides et stériles.

redécouvrent que les solidarités et les coopérations constituent des moteurs de l’éducation humaine bien supérieurs à l’unique et omniprésente concurrence.

poussent les corporations, associations, syndicats, mouvements politiques et pédagogiques de gauche à oser travailler et proposer des alternatives ponctuelles et/ou globales au seul élitisme ambiant.

repèrent que c’est plutôt au sein des mouvements pédagogiques que se retrouvent les militants, qui osent rêver qu’un autre monde est possible, tout en se coltinant aux contradictions du quotidien dans la gestions de la classe, notamment en militant concrètement pour la réduction des inégalités.

admettent qu’une forte présence des mouvements pédagogiques à côté du Front de Gauche et du Parti Socialiste constitue l’une des conditions nécessaires (mais pas suffisante) pour que le PS travaille aussi, et à sa façon, à proposer des alternatives, au lieu de se complaire dans des débats de leaderships masquant mal un fatalisme dramatique, voire une adhésion, face à l’élitisme et à l’échec scolaire.

se disent que, de toute façon, il faudra bien inventer et que pour inventer, il faut oser rêver.