Pour une année de résistance...
Par Eveline, vendredi 28 décembre 2018 à 17:50 :: Education, Ecole et Pédagogie :: #371 :: rss
Depuis onze ans que ce blog existe — hormis une fugitive éclaircie en mai 2012 — chaque année à la saint Sylvestre, le billet de bonne année a évoqué des nuages menaçants sur l'école, l'avenir de nos enfants, et formulé des vœux pour qu'un vent de bon sens les chasse.
Chaque année, douze mois plus tard, ils se sont révélés déçus.
Mais cette année, les choses sont beaucoup plus graves : même si un vent s'est levé pour changer les choses, l'école ne figure pas dans les préoccupation de ceux qui se lèvent : plus que jamais, elle est en danger...
Chaque année, douze mois plus tard, ils se sont révélés déçus.
Mais cette année, les choses sont beaucoup plus graves : même si un vent s'est levé pour changer les choses, l'école ne figure pas dans les préoccupation de ceux qui se lèvent : plus que jamais, elle est en danger...
Comme le disent avec force, sur le blog de Mediapart, Amélie Hart-Hutasse et Christophe Cailleaux, professeurs d'histoire et géographie : "Nous avons appris, notamment grâce à notre engagement syndical (car l'institution, si prompte à nous rappeler à nos devoirs, nous informe bien mal sur nos droits...), que ce statut nous garantit les même droits qu'à n'importe quel citoyen, qu'à n'importe quelle citoyenne. Nous savons que le « devoir de réserve » n'est pas inscrit dans ledit statut, que cette obligation est une construction jurisprudentielle qui dépend de notre place dans la hiérarchie – en tant que simples professeur.e.s dans l'enseignement secondaire, nous n'avons d'autre responsabilité que celle de nos élèves, de nos classes."
https://blogs.mediapart.fr/amelie-hart-hutasse/blog/231218/la-confiance-ou-le-baillon?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67
Or ce droit est attaqué par le projet de loi sur "l'école de la confiance" qui prévoit d'insérer un article L. 111-3-1 dans le Code de l'éducation ainsi rédigé : Par leur engagement et leur exemplarité, les personnels de la communauté éducative contribuent à l’établissement du lien de confiance qui doit unir les élèves et leur famille au service public de l’éducation. Ce lien implique également le respect des élèves et de leur famille à l’égard de l’institution scolaire et de l’ensemble de ses personnels. Et nos collègues de Mediapart d'ajouter : "Plus que jamais, il nous faut refuser ce bâillon. Parler, écrire, et lutter. Une lutte qui ne saurait être que collective, c'est notre protection la plus solide."
Alors, quand la trahison se confirme chaque jour un peu plus, c'est un des grands symboles de résistance, qu'il faut appeler au secours :
Et rappeler ses mots (Ultima Verba, Les Châtiments 1853) :
Sans chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu'un a plié, qu'on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer,
Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S'il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !
Soyons plus d'un à en être !
C'est le vœu que je formule au seuil de cette année nouvelle et je souhaite que les amis de ce blog travaillent ensemble à définir des moyens d'action susceptibles de rendre à nos collègues leur liberté pédagogique, car cet article de loi risque fort de n'être qu'un premier pas vers la disparition d'autres libertés...
Commentaires
1. Le dimanche 30 décembre 2018 à 15:34, par Julos
2. Le mardi 1 janvier 2019 à 15:08, par Laurent
3. Le mardi 1 janvier 2019 à 15:13, par alain
4. Le mardi 1 janvier 2019 à 15:18, par David.S
5. Le vendredi 4 janvier 2019 à 13:30, par alain l.
6. Le dimanche 6 janvier 2019 à 20:29, par David.S
7. Le mercredi 9 janvier 2019 à 11:22, par alain l.
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