Je reçois d'un collègue enseignant en banlieue parisienne, des questions très graves, qui me semblent mériter d'être proposées à nos collègues et amis lecteurs. Ces questions, je les livre telles qu'elles m'ont été posées.

Pouvez-vous me soutenir que l’exclusion est pire qu’un viol ? Pouvez-vous me soutenir que l’exclusion de deux élèves est pire qu’un passage à tabac (36 points de suture au visage, trois semaines de soins hospitaliers, des défaillances cérébrales probablement irréversibles…le tout pour un petit garçon de 10 ans arrivé en avance d’un an en classe de 6ème) ?
Quelles attitudes, quels discours envers les autres élèves ?
La jeune fille déflorée sauvagement dans la cour, le petit garçon de 6ème passé à tabac par des grands de 3ème ?
Quel discours l’institution doit-elle alors tenir envers les élèves victimes de violences et envers leurs familles ? Peut-on demander à une jeune fille d’accepter de rester dans un établissement avec son violeur ? Peut-on expliquer à un petit garçon de dix ans qui ne dort qu’à coups de cauchemars qu’il lui faudra supporter la présence de grandes brutes de 16 et 17 ans pour que le collège termine de les éduquer correctement ?
Par où commencer quand une jeune collègue, professeur de français, se fait toucher les fesses à répétition dans les couloirs et que lorsqu’elle proteste on lui dit : « Ta gueule, salope de blanche neige ! Faut pas prendre la confiance trop vite ! T’as qu’à pas bosser ici. » ? ? ?


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